Une installation domotique en images

Image 1 : Une installation domotique en images

Introduction

Le 22 mai 2011 dans l’après-midi, Edith Lawellin a été prise d’un sursaut lorsqu’une alarme un peu particulière s’est déclenchée dans son hall d’entrée : « Avis de tornade. Évacuez immédiatement. » Les tempêtes de ce type étant malheureusement courantes dans le Missouri (États-Unis), Mme Lawellin possédait, comme beaucoup d’autres habitants de la ville de Joplin, un abri spécialement conçu pour l’occasion, en l’occurrence une pièce renforcée située sous les escaliers. Elle a donc immédiatement couru s’y enfermer ; bon réflexe, car quelques minutes plus tard, une voiture projetée à toute allure par les ventes traversait son salon. Au final, sa maison a été dévastée et seul son abri a survécu à la catastrophe : Mme Lawelin est convaincue que, sans son système d’alarme, elle aurait péri ce jour-là.

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Les systèmes de sécurité nouvelle génération

Nous avons remarqué qu’un certain nombre d’entre vous avaient exprimé un intérêt concernant les systèmes d’alarme et de domotique. Certains d’entre vous ont déjà mis en place des caméras IP leur permettant de surveiller leur domicile à distance, mais dans bien des cas, l’installation n’est ni très fonctionnelle ni très pratique. Si vous désirez en savoir plus sur la manière dont les professionnels mettent en place leurs systèmes de sécurité et de domotique, ce reportage est fait pour vous : nous avons en effet suivi, étape par étape, ce qu’a fait la société Vivint au domicile d’un de nos rédacteurs, William Van Winkle.

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Le matériel installé

Vivint a installé chez notre rédacteur le matériel représenté sur la photographie ci-dessus, à quelques détails près : son domicile contient une caméra IP orientable supplémentaire et l’interrupteur situé dans le coin supérieur droit a été remplacé par deux modèles plus récents. Le cœur du système est un panneau de commandes Vivint Go!Control (en haut à gauche), que l’on trouve dans le commerce pour 700 $. De gauche à droite et haut en bas, nous avons ensuite un thermostat (qui contrôle également la climatisation), un détecteur de mouvements pour son bureau, un interrupteur Z-Wave, une caméra IP, des porte-clés, des capteurs pour les portes et les fenêtres, un verrou Z-Wave de type Kwikset, des détecteurs de bris de verre et des détecteurs de fumée.

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L’ancien système

Vous pouvez voir sur la droite de cette photo le thermostat/panneau de commande du système de climatisation préinstallé au domicile de notre rédacteur. Cet appareil était si mal conçu qu’en six ans, William n’est jamais parvenu à le programmer correctement. Pour le remplacer, l’idéal aurait été un panneau de commandes combiné pour le système de sécurité et la climatisation, mais Vivint n’en propose pas encore. Le nouveau panneau de commande se fixe heureusement à l’aide de quatre simples vis. Notez le trou que nous avons dû percer dans le mur au milieu de la plaque de fixation.

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La partie la plus difficile

Aussi étrange que cela puisse paraître, la partie la plus difficile de l’installation a été d’amener l’électricité jusqu’au panneau de commandes. Pour s’y retrouver, les installateurs ont enfoncé un bâton luminescent dans l’orifice de la photo précédente et l’ont fait descendre à travers l’isolation du mur jusqu’à la prise de courant située un bon mètre plus bas.

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Alimentation électrique du panneau de commandes

À l’aide d’un bout de ficelle traversant le mur de l’orifice du panneau de commandes jusqu’à la prise de courant, les installateurs ont tiré un câble électrique qui permet maintenant d’alimenter l’appareil. Vous remarquerez que le bloc d’alimentation est séparé du panneau de commandes proprement dit ; il contient six piles AA qui servent uniquement en cas de panne de courant. Pour la petite histoire, la perceuse Makita 18 V que l’on peut voir sur cette photo est morte pendant l’installation ; heureusement que Vivint prévoit des pièces de rechange pour tout.

Image 7 : Une installation domotique en images

Le panneau de commandes

Le fil noir qui relie le circuit imprimé au mur se prolonge en fait jusqu’à une antenne GSM externe. Vivint fait en effet appel à un opérateur de réseau GSM local afin d’éliminer le risque de voir une coupure (physique ou autre) de ligne téléphonique fixe empêcher le système de contacter les autorités en cas de problème ; il est évidemment possible de passer par une ligne fixe, mais la société préfère le sans fil. Le panneau de commandes consomme environ 12 watts lorsqu’il est actif et pratiquement rien lorsqu’il est en veille. Il faut environ une heure pour le programmer complètement ; l’alarme, quant à elle, émet un son de 85 dB à 3 m.

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Faire sonner l’alarme

Comme en Bluetooth, le panneau de commandes Vivint procède via les ondes à un appairage avec divers appareils compatibles, parmi lesquels les capteurs et les porte-clés, qui servent également de télécommandes. Un appui prolongé sur les deux boutons du haut du porte-clés permet d’envoyer un signal d’urgence, qui élimine le délai de 30 secondes de l’alarme normale et vous met immédiatement en contact avec un opérateur qui peut appeler les secours si nécessaire. Les communications s’effectuent via le panneau de commandes, qui vous demande votre mot de passe ; vous disposez également d’un code secondaire qui désarme l’alarme mais envoie un signal silencieux à la police, pour les cas où vous seriez forcé à donner votre mot de passe.

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La programmation

La programmation du panneau de commandes est relativement simple. On commence par sélectionner l’appareil désiré et par indiquer son numéro ; par exemple, dans le cas des deux porte-clés, il faut sélectionner 0 ou 1. On saisit ensuite un numéro de série, et le panneau de commande attend que l’appareil en question se manifeste. Lorsqu’il le fait, il enregistre son identifiant puis procède à l’appairage via une connexion sans fil à 345 MHz. Notre rédacteur a ensuite sélectionné le bouton censé déclencher l’alarme avant de passer en revue le résumé de la configuration.

Image 10 : Une installation domotique en images

De la colle, beaucoup de colle

Comme vous devez vous en doutez, les capteurs se fixent tous de manières différentes, et il existe par ailleurs plusieurs types de capteurs pour chaque tâche à accomplir. Sur cette photo, par exemple, l’installateur applique une colle au capteur-émetteur principal d’une porte en verre coulissante. Ce capteur comporte également une deuxième pièce, plus petite et qui consiste en réalité en un simple aimant, qui se fixe à l’aide d’un bande adhésive. Lorsque les deux pièces sont séparées, l’émetteur envoie un signal au panneau de commandes qui, dans le cas de notre rédacteur, indique à un haut-parleur d’émettre un son qui s’entend dans toute la maison, en l’occurrence « Porte de derrière ».

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Les capteurs sont fixés

Dans les maisons où vivent des enfants en bas âge (ou des personnes incapables de se déplacer correctement), les signaux audio sont particulièrement utiles. Il est possible de programmer le panneau de commande de manière à ce qu’il émette différentes alarmes (ou aucune, si vous préférez). Si le panneau est armé, l’ouverture d’une porte génère une petite alarme qui dure 30 secondes et donne à l’occupant le temps de le désarmer (les fenêtres, par contre, déclenchent immédiatement la véritable alarme). Comme pour la plupart des systèmes d’alarme, celui-ci comporte deux modes de fonctionnement : « de sortie », dans lequel tous les capteurs déclenchent l’alarme, et « à la maison », dans lequel seuls les capteurs extérieurs (portes et fenêtres) la déclenchent.

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Il n’y a pas de fumée sans feu

Il peut sembler redondant de placer un détecteur de fumée à côté d’un autre détecteur de fumée, mais il faut savoir qu’il existe deux technologies permettant de détecter les incendies : ionisation (fournie avec la maison) et photoélectrique (utilisée par Vivint). Les premiers tentent de détecter une ionisation (perturbation électrique) de l’air ambiant, les seconds une opacification (perturbation optique) de celui-ci. En règle générale, les modèles photoélectriques nécessitent une plus grande quantité de fumée pour déclencher l’alarme, raison pour laquelle Vivint les équipe également d’un capteur thermique.

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Détection des bris de verre

Plusieurs des fenêtres du domicile de notre rédacteur s’ouvrant en battant et non de manière coulissante comme c’est souvent le cas aux États-Unis, il a choisi d’y installer des capteurs de bris de verre, qui tentent de détecter les fréquences sonores correspondant au verre qui se brise. Un seul capteur suffit à couvrir l’ensemble des fenêtres de la pièce de devant ainsi qu’une fenêtre latérale. Les capteurs de première génération avaient tendance à se déclencher par erreur lorsqu’on laissait tomber des couverts sur le carrelage, par exemple, mais les modèles actuels sont nettement plus précis.

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Quelques découpes

Cette partie-ci peut faire peur : regarder un installateur découper les boiseries permanentes de son domicile est forcément un peu perturbant, mais dans ce cas, l’opération était indispensable : une fois l’ancien verrou enlevé, il a en effet fallu creuser légèrement la tranche du bois pour que le nouveau puisse s’insérer sans empêcher la fermeture de la porte.

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Des trous, des p’tits trous…

Encore un peu plus de destruction : comme pour les portes coulissantes, Vivint installe des capteurs magnétiques sur les portes en bois. Les installateurs percent des trous dans la porte et dans le cadre afin d’y loger des contacts (fabriqués par 2Gig, comme la plupart des autres capteurs commercialisés par Vivint). À l’heure actuelle, ces capteurs reposent sur une technologie propriétaire, mais Vivint déclare vouloir passer à une technologie normalisée. Ceci étant dit, il n’y a pas vraiment de raison pour que la société procède à un tel changement : ce marché manque en effet de concurrence.

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Les capteurs en détail

Comme vous pouvez le voir, ces capteurs sont très simples ; ils font un peu plus de 6 cm de long, dont près de la moitié est occupée par une pile au lithium (d’une autonomie prévue de 5 ans). La distance entre le capteur magnétique du cadre et son « homologue » placé dans la porte doit être d’au moins 1,5 cm ; en général, on laisse 2 cm. L’incrustation de ces éléments dans la porte est une opération salissante, mais fort heureusement, les installateurs ont tout nettoyé.

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Un verrou nettement plus sûr

Passons maintenant à l’extérieur de la porte. Le mécanisme du nouveau verrou est motorisé ; pour le verrouiller de l’extérieur, il suffit d’appuyer sur le bouton central du pavé numérique. Pour ouvrir la porte de l’extérieur, il faut saisir un code PIN à quatre chiffres puis appuyer sur le bouton central. Une clé est toutefois prévue au cas où la batterie serait déchargée ou le moteur serait endommagé. Notez que les verrous de plus haute qualité comme celui-ci sont aujourd’hui plus résistants aux tentatives de crochetage à l’aide d’une clé de frappe.

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Moteur et alimentation

Voici le verrou tel qu’il apparaît à l’intérieur. Le pavé numérique extérieur est relié à un circuit imprimé, lui-même connecté à un moteur électrique qui fait tourner le cylindre. L’ensemble se fixe à une plaque vissée au cadre circulaire logé dans la porte et est alimenté par quatre piles AA. Notez les commutateurs DIP qui permettent de régler certaines fonctions et le bouton de programmation qui sert à ajouter de nouveaux codes PIN au pavé numérique. Ces codes sont également saisis dans le panneau de commandes Go!Control afin d’identifier les différents utilisateurs.

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Lumière !

L’installateur est ici en train d’appuyer sur le bouton d’appairage du dernier modèle de commutateur Vivint chargé de contrôler l’éclairage et les petits appareils. Ce commutateur permet au panneau Go!Control d’envoyer, via la connexion sans fil Z-Wave, des commandes d’allumage ou d’extinction aux lampes et autres petits appareils tels que la cafetière. Le tout est relié à une application en ligne permettant de paramétrer les horaires d’allumage de ces lampes et appareils, ainsi que de simuler la présence des habitants lorsque ceux-ci sont en vacances.

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Caméras !

Le seul point faible de l’offre matérielle de Vivint se trouve au niveau des caméras IP, pour lesquelles la société n’offre que deux options : fixes et orientables. Elles sont toutes deux limitées à une résolution de 640×480, au Wi-Fi 802.11b/g et à l’Ethernet 10/100 ; elles enregistrent au format MPEG-4. La qualité d’image est correcte, mais au prix auxquelles elles sont proposées (149 $ et 199 $ respectivement), nous attendions nettement mieux, ne serait-ce que la gestion de l’infrarouge pour la surveillance de nuit.

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Action !

Comme avec la plupart des kits IP de bonne facture, une interface web permet cependant d’établir des zones de surveillances au sein du champ de vision de chaque caméra. Il suffit pour ce faire de dessiner un rectangle à l’aide de la souris puis d’y régler la sensibilité de l’alarme au moyen d’une barre coulissante. Par exemple, il est ainsi possible de surveiller dans un champ de vision donné le couloir mais pas la vue que donne la fenêtre. L’interface permet également de définir un horaire d’enregistrement, de paramétrer les e-mails d’alerte, de regarder la vidéo en live et de lire des enregistrements de 30 secondes.

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Sécurité en ligne

Le portail web de Vivint permet de surveiller et de gérer la plupart des aspects de l’installation. L’onglet Security, illustré ci-dessus, propose un résumé dans lequel on constate la présence d’une alarme active et armée et qui indique également l’état de tous les capteurs. Il permet également de surveiller tous les capteurs et de les renommer, de créer de nouveaux utilisateurs et de gérer leurs autorisations d’accès, ainsi que de créer des rappels au cas où le système ne serait pas armé à une heure donnée.

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Gestion de la consommation

Pour ceux qui ont opté pour le module « climatisation » du système Go!Controller, Vivint indique que celui-ci, qui est certifié Energy Star, permet d’économiser en moyenne 24 $ (un peu plus de 18 €) par mois ; nous n’avons malheureusement pas encore assez de données pour vérifier cette affirmation. Le module propose quatre modèles de fonctionnement. Notre rédacteur a opté pour l’un des plus agressifs puis l’a adapté à l’horaire de sa famille. L’onglet emPower permet de contrôler toutes les lampes et tous les verrous connectés ainsi que de gérer l’horaire et les règles régissant leur déclenchement (notamment la fonction de simulation de présence que nous avons mentionnée précédemment).

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Application pour mobiles

Notre aspect favori du système de Vivint réside dans ses applications pour Android, iPhone/iPod touch et BlackBerry. En réalité, n’importe quel smartphone capable d’aller sur Internet fait l’affaire, mais les applications natives sont nettement plus pratiques que la navigation via le site web. La vidéo en direct est tout à fait correcte sur une connexion 3G, bien qu’il ne soit possible d’afficher qu’une seule caméra à la fois. Sur iPhone, il est possible de regarder les vidéos enregistrées, mais ce n’est pas encore le cas sur Android. Malheureusement, Vivint n’offre pas la possibilité de lancer manuellement un enregistrement à partir des applications mobiles (ni à partir de l’interface web, d’ailleurs).

Image 25 : Une installation domotique en images

Applications pour mobiles (suite)

Voici un aperçu plus détaillé de trois des écrans de l’application pour iPhone. La possibilité de régler l’intensité lumineuse des lampes est par exemple une fonction particulièrement utile. L’écran « Verrous » ne nécessite aucune explication. Le module « Thermostats », quant à lui, est particulièrement complet : il permet ainsi de sélectionner l’horaire de votre choix et même de régler manuellement le chauffage jusqu’à ce que le paramètre préréglé suivant s’active. D’après notre expérience, il faut environ cinq secondes pour que les commandes envoyées depuis le téléphone s’exécutent (les commandes concernant la climatisation sont toutefois plus lentes).

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Installation du panneau de commande de la climatisation

Le panneau de commande de la climatisation a été le dernier élément posé par les installateurs. Les petites étiquettes autocollantes que vous pouvez voir sur la photo de gauche ont servi à éviter toute erreur suite à l’enlèvement de l’ancien thermostat. Mis à part ce petit travail de câblage, l’installation n’a rien de compliqué. C’est en effet le panneau de commandes Go!Control qui gère la plupart des opérations ; notez que le firmware de ce dernier peut être flashé à distance.

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Pour économiser, le mieux est de ne pas y toucher

En pratique, le plus dur a été de perdre l’habitude de régler manuellement la température à l’aide de l’écran tactile du thermostat. Durant plusieurs semaines, notre rédacteur n’a en effet pas pris le temps de configurer convenablement le système de chauffage-climatisation, ce qui s’est vu sur ses factures d’énergie. Dès qu’il a mis en place un horaire automatisé, cependant, il a commencé à faire des économies par rapport à l’année précédente.

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Conclusion

Vivint a installé chez notre rédacteur un système coûtant plus de 4000 $ (environ 3000 €). Le matériel vaut-il un tel prix, auquel il faut ajouter l’abonnement au service ? Cela dépend. La plupart des sociétés de sécurité à domicile installent encore des systèmes de type CCTV n’offrant aucune possibilité de surveillance ni de commande à distance, aucune intégration du chauffage ni de la climatisation, etc. Comme toujours en matière de sécurité, plus on a à perdre, plus la protection doit être poussée. Celle offerte par Vivint est bonne, d’autant plus que la société commence maintenant à intégrer l’énergie solaire à son catalogue. Alors effectivement, Vivint se fait une belle marge sur le matériel, mais il faut avouer qu’il fonctionne sans le moindre problème. Le service de réaction en cas de déclenchement de l’alarme est quant à lui très rapide et le panneau de commandes Go!Control va même jusqu’à proposer les prévisions météorologiques pour le jour suivant. Sans oublier les avis de tornade que nous évoquions en début de reportage.