Comment régler son appareil photo numérique ?

Introduction

Pour beaucoup d’entre nous, l’intérêt pour la photographie vient tout d’abord avec l’utilisation d’un compact. La possibilité de capturer la scène qui se déroule devant nos yeux offre des possibilités infinies, que ce soit du simple souvenir, à la photographie un peu plus créative. C’est au fur et à mesure de ces prises de vue qu’arrive l’envie d’aller plus loin, et dépasser le simple stade du clic-clac, pour comprendre le mécanisme, et maîtriser sa photo. A l’instar des bridges et des reflexs, certains compacts proposent désormais un contrôle poussé des paramètres de prise de vue. Mais ces réglages avancés ne sont pas forcément évidents à assimiler, et surtout plus délicats à appliquer sur le terrain. Détaillons pour commencer quels sont ces paramètres, et quelle est leur influence sur la prise de vue. Nous verrons ensuite comment régler l’appareil photo pour des situations types.

La plupart des photographies de cet articles sont effectuées avec un compact, le Canon A710 IS, ce qui prouve qu’un reflex n’est pas obligatoire pour accéder à la photo “créative”.

Rappel : Les articles suivant s’inscrivent dans le même esprit, vous donner envie d’aller au delà du mode automatique de votre appareil.

Le diaphragme

Le diaphragme, la vitesse et la sensibilité sont les trois paramètres valables quelque soit l’appareil utilisé, argentique ou numérique, ancien ou récent. Ces paramètres agissent sur la lumière qui va former la photo. Un faisceau lumineux rentre dans l’appareil photo, à travers un trou plus ou moins grand (qui en laisse donc passer plus ou moins), c’est le diaphragme. Cette lumière entre pendant un temps donné, la vitesse, qui permet donc d’en accumuler plus ou moins. La surface qui la reçoit est plus ou moins sensible à la lumière, ce qui est traduit par la sensibilité. L’exposition de l’image (la lumière qui est arrivé sur la pellicule ou le capteur) est donc déterminée par trois paramètres combinés : le diaphragme (aussi appelé ouverture), la vitesse et la sensibilité.

On peut comparer le phénomène de l’exposition d’une image au remplissage d’un seau avec un tuyau d’arrosage. Le robinet ouvert délivre une quantité d’eau constante (c’est la lumière disponible). Si le diamètre du tuyau est petit (un petit diaphragme), le seau met beaucoup de temps à se remplir. Au contraire, si le diamètre est grand, beaucoup d’eau pourra passer dans ce tuyau. La durée de remplissage du seau (la vitesse d’obturation) dépend donc de la quantité d’eau qui peut passer dans le tuyau. Moins l’eau passe, plus il faudra de temps pour remplir le seau. La sensibilité de la surface sensible peut se comparer à la taille du seau, c’est à dire sa capacité à se remplir rapidement. Si le seau est petit (une sensibilité élevée), il faudra peu de temps pour le remplir, et vice-versa.

Le diaphragme est un élément interne à l’appareil photo, dont le rôle mécanique est de réguler la lumière. Il s’agit d’un disque composé de plusieurs lamelles (généralement 6, 8 ou 10), qui en tournant forment une ouverture plus ou moins grande. C’est la taille de cette ouverture qui détermine la quantité de lumière arrivant sur le capteur.

Pour désigner ces ouvertures de diaphragme, on utilise des valeurs particulières, puisqu’elles suivent la racine carrée de 2. Un diaphragme de f/4 permet de faire rentrer deux fois plus de lumière qu’un diaphragme de f/5.6. Selon les objectifs, on trouve généralement les valeurs suivantes : (f/1, f/1.4), f/2, f/2.8, f/4, f/5.6, f/8, f/11, f/16, f/22, (f/32, f/45)… Les valeurs entre parenthèse sont relativement peu fréquentes. Les plus petites valeurs d’ouverture correspondent à celles qui font entrer le plus de lumière. Au contraire, les grandes valeurs correspondent à des diaphragmes très peu ouverts Le diaphragme gère donc la quantité de lumière qui entre dans l’appareil pour impressionner la surface sensible. Ainsi, en intérieur, on utilisera souvent des petites valeurs (f/2.8 par exemple). Sous un soleil d’été, on utilise un diaphragme très fermé, donc de grandes valeurs (par exemple f/22).

La taille du diaphragme induit des phénomènes optiques matérialisés par la profondeur de champ. Il s’agit de la zone qui sera nette sur la photo. La mise au point permet de régler le seul plan de l’image qui sera parfaitement net. En dessous de cette distance, et au dessus, la zone de netteté acceptable correspond à la profondeur de champ de l’image. A une grande ouverture (une petite valeur de diaphragme, f/2 par exemple), la zone de netteté pourra s’étendre sur 3 centimètres. En réglant le diaphragme sur f/22, la profondeur de champ sera plus importante, par exemple 30 centimètres.

Le diaphragme permet donc de limiter la quantité de lumière arrivant sur le sujet, mais joue également sur la profondeur de champ de l’image, soit la zone nette de l’image.

C’est ensuite la vitesse d’obturation qui va permettre de moduler la quantité de lumière arrivant sur le sujet.

La vitesse d’obturation

Le deuxième paramètre agissant sur la quantité de lumière qui entre dans l’appareil est la vitesse d’obturation. C’est en réalité plutôt une durée qu’une vitesse, mais c’est un terme entré dans le langage courant. Elle permet de déterminer le temps pendant lequel la lumière va pouvoir traverser le diaphragme. Il est exprimé en secondes, ou en fractions de seconde. Généralement les appareils moderne proposent des vitesses allant de 30s à 1/2000s :

1/2000s, 1/1000s, 1/500s, 1/250s, 1/125s, 1/60s, 1/30s, 1/15s, 1/8s, 1/4s, 1/2s, 1s, 2s, 4s, 8s, 15s, 30s

La quantité de lumière double à chaque valeur. De manière parfaitement logique, une exposition de 2s laisse entrer deux fois plus de lumière qu’une exposition d’une seconde.

Tout comme le diaphragme, le choix de la vitesse peut également influer sur l’esthétique de la photographie. A des vitesses élevées, le sujet de la photo verra son mouvement figé. Au contraire, à des vitesses lentes, un sujet qui bouge sera flou sur la photo.

La vitesse permet donc de varier également la quantité de lumière arrivant sur la surface sensible. C’est la combinaison de ces deux paramètres qui va déterminer la bonne quantité de lumière. En variant la vitesse en même temps que le diaphragme mais en sens inverse, on obtient toujours la même exposition.

Si mon sujet est correctement exposé à une ouverture de f/5.6 et une vitesse de 1/8s (valeurs fournies par la cellule de l’appareil photo ou un posemètre externe), je peux changer ces paramètres sans modifier l’exposition :

Si l’exposition n’a pas changé, en revanche la modification de l’ouverture (de f/5.6 à f/8) a augmenté la profondeur de champ. De même, la réduction de la vitesse (1/8s à 1/4s) peut engendrer un flou de bougé sur l’image. En l’occurrence, nous avons utilisé ici un trépied pour éviter ce problème.

Une fois ce couple ouverture/vitesse déterminé, c’est la sensibilité qui permet de capter plus ou moins de lumière.

La sensibilité

Une fois que la quantité de lumière qui passe par le diaphragme est déterminée par l’ouverture et la vitesse, la surface sensible peut la capter. Que ce soit une pellicule ou un capteur numérique, le résultat est le même, il s’agit de capturer cette lumière pour former la photo. La surface sensible capte plus ou moins facilement les photons.

Pour reprendre l’exemple de tout à l’heure, on peut dire qu’une sensibilité élevée est comparable à un petit seau, il se remplit rapidement. A l’inverse, un grand seau (une sensibilité faible) aura besoin d’un remplissage plus long.

Pour les pellicules, on parle de sensibilité ISO. Un film de 50 ISO est peu sensible, et il lui faudra plus de lumière pour s’impressionner. A l’inverse, une pellicule de 1600 ISO est très sensible et conviendra pour des photos dans des conditions de faible lumière. Généralement, une pellicule de faible sensibilité possède de petits grains d’argent, le grain sera donc doux. En haute sensibilité, les grains sont plus importants, et apparaîtront de manière très visible sur la photo.

En numérique, le phénomène est un peu différent, le capteur possède une sensibilité propre. Le signal obtenu est ensuite modifié pour changer de sensibilité. Des paliers sont fixés afin d’obtenir une sensibilité équivalente, pour fonctionner sur la même échelle que l’argentique. Les valeurs les plus fréquentes sont 50 ISO, 100, 200, 400, 800, 1600 et 3200 ISO. Entre chacune de ces valeurs, la lumière est doublée ou diminuée de moitié, tout comme avec le diaphragme et la vitesse. Il est donc possible de jouer sur l’exposition avec la sensibilité.

Les hautes sensibilités en argentique amènent du grain. En numérique, la situation est un peu différente. Une amplification importante du signal entraine également une amplification des parasites, traduits par le bruit numérique. Il est principalement visible sur des zones sombres de l’image.

La balance des blancs

La balance des blancs est un réglage fondamental, qui permet d’adapter les couleurs de l’image à l’éclairage de la photo. L’éclairage de référence est la lumière du jour. La lumière du matin est souvent plus froide (traduite sur la photo par des couleurs froides), et la lumière du soir assez chaude (l’exemple évident est le coucher de soleil orangé). Si l’on prend le même objet blanc en photo à différentes heures, la couleur ne sera pas traduite de la même manière selon l’éclairage.

Pour un éclairage artificiel, la situation est identique. Sous un éclairage par lampe à incandescence (les lampes classiques), une forte dominante orangée apparaîtra sur la photo. Sous un éclairage fluorescent (les néons), la dominante sera généralement verdâtre. Pour corriger le problème, et obtenir des teintes fidèles sur la photo, il faut réaliser une balance des blancs, automatique, prédéfinie, ou personnalisée. Attention, utiliser un réglage de balance des blancs non adapté peut être tout à fait justifié si l’on souhaite cette dominante (une teinte froide rappelle la tombée de la nuit par exemple).

La différence de couleur entre les différents éclairage est le résultat de la température de couleur. Elle s’exprime en Kelvin (K). Plus la température est élevée, plus la couleur sera froide, et inversement. La température de couleur “lumière du jour” est comprise entre 5000 et 6500K. Pour le soleil couchant (lumière chaude), la température varie entre 2000 et 4500K, celle d’un ciel bleu (couleur froide) 1100K.

Il existe généralement un réglage automatique, par défaut, qui va analyser la scène pour décaler la courbe, et ainsi rétablir fidèlement les couleurs. Si le résultat est généralement satisfaisant, il arrive parfois qu’on le mette en défaut. C’est le cas notamment pour les photos en intérieur sous une lumière incandescente, qui ressortent souvent très orangées. Il suffit dans ce cas de passer aux réglages prédéfinis, ou d’effectuer une balance des blancs personnalisée.

Les pré-réglages les plus courants sont :

  • Soleil : balance des blancs naturelle pour une scène éclairée au soleil en journée
  • Ombre : à utiliser pour le scènes à l’ombre
  • Nuageux : comme son nom l’indique, à utiliser par temps nuageux
  • Flash : la lumière du flash est relativement froide, à utiliser pour plus de naturel
  • Incandescent : il s’agit de la lumière des lampes classiques, pour éviter la teinte orangée
  • Fluorescent : à utiliser pour un éclairage au néon

Et il reste toujours la possibilité d’effectuer une balance des blancs personnalisée, à partir d’une feuille de référence blanche ou gris neutre. Le but est d’indiquer à l’appareil photo quelle couleur dans l’image correspond au blanc (ou plutôt à une couleur neutre sur l’échelle de gris). La procédure diffère selon les appareils, certains utilisent une photo qui est déjà prise, d’autre demandent d’effectuer la photo au moment du réglage. Il est préférable de régler la balance des blancs avant la prise de vue plutôt que de compter sur la retouche puisqu’il est assez délicat de rattraper certaines dominantes.

Attention également aux mélanges de différentes sources de lumière. Un flash (équilibré lumière du jour) déclenché en intérieur éclairé en tungstène paraîtra froid.

Les autres réglages (autofocus et mesure de lumière)

L’autofocus

Sur certains appareils, il est possible d’agir un peu sur la manière dont s’effectue la mise au point. Il existe généralement deux modes, l’autofocus ponctuel et l’autofocus continu. Le ponctuel est celui que l’on a l’habitude d’utiliser, la mise au point est faite lors de l’appui à mi-course sur le déclencheur, et reste vérouillée tant qu’il n’est pas relaché. C’est le mode que l’on utilise la plupart du temps, et qui fonctionne relativement bien. Attention cependant au collimateur utilisé par l’appareil photo s’il en possède plusieurs. En mode automatique, c’est l’appariel qui détecte ce qu’il pense être le sujet, au risque parfois de se retrouver avec celui-ci flou alors que le fond est net !

L’autre possibilité est l’autofocus continu. Avec ce mode, la mise au point n’est pas fixe, et change à chaque instant. Son utilisation est généralement justifiée en sport, où le sujet est mobile, et la mise au point doit être renouvelée à chaque instant. Là encore, il faut bien faire attention au collimateur utilisé, pour qu’il soit toujours sur le sujet et ainsi éviter les .erreurs de mise au point.

La mesure de lumière

Généralement, l’appareil photo mesure la lumière sur l’ensemble de l’image, sur plusieurs points réparti dans le cadre. C’est ainsi qu’il arrive à déterminer la bonne exposition. Il s’agit de la mesure matricielle ou évaluative (l’appellation est différente pour chaque marque). Si l’exposition proposée est souvent correcte, il arrive parfois que la mesure soit faussée par une différence d’éclairage important entre le fond et le sujet, ou de conditions de lumière délicates.

Plusieurs possibilités sont alors envisageables pour corriger le problème. Le premier est d’utiliser la fonction de sous ou sur-exposition. Par exemple, il est admis que lors d’une prise de vue d’un paysage enneigé, l’appareil tente de sous-exposer l’image en voyant tout ce blanc éclatant. On peut donc empêcher cette erreur en lui appliquant une correction d’exposition de +1 IL (une valeur d’intensité lumineuse, soit un diaphragme). Attention, les appareils modernes ont fait de grands progrès et les cellules ne sont pas toujours mises en défaut, même dans des situations piégeuses, il faut donc tester pour savoir si l’appareil gère bien le problème.

L’autre possibilité est de modifier, si le réglage est disponible, le mode de mesure de lumière. Au lieu de prendre la mesure sur l’ensemble de l’image comme la matricielle, on peut donner plus d’importance au centre de l’image, en prenant tout de même en compte le reste de l’image. A l’extrème, la mesure spot permet une mesure de lumière sur un point unique de l’image. C’est une mesure délicate à prendre en main, dont les applications dans la vie de tous les jours est rare. L’exemple typique est une scène de concert, où seul le chanteur est éclairé. Dans ce cas une mesure spot sur lui permet d’obtenir une exposition correcte sur l’ensemble de l’image.

La dernière possibilité est d’utiliser la mémorisation d’exposition, en visant la partie que l’on souhaite exposer correctement. C’est une fonction généralement présente sur les reflexs, mais que l’on retrouve sur certains compacts. Cette fonction est parfois également disponible pour ajuster l’éclair du flash au sujet.

L’utilisation du flash

L’utilisation du flash est souvent assez problématique. En effet, on se retrouve souvent avec un fond noir et des sujets blancs au premier plan parce que l’éclair du flash tente d’éclairer toute la scène. Les appareils ne proposent pas tous des réglages pour le flash, mais ils sont de plus en plus nombreux.

La photographie au flash nécéssite de bien comprendre le lien entre la lumière naturelle disponible, et le flash. En faible lumière, la vitesse d’obturation devient tellement faible que la photo est floue. C’est à ce moment que l’on utilise le flash, pour apporter la lumière qui manque. Si l’éclair du flash est très puissant par rapport à la lumière ambiante, l’appareil photo va exposer pour la lumière du flash, qui va éclairer ce qu’il peut, et le reste sera très sombre.

Si la lumière disponible est plus importante, la différence entre l’éclair du flash et la lumière ambiante sera bien plus faible, et l’équilibre entre les deux sera réspecté. C’est le cas notamment en plein jour, où l’éclair du flash ne fait que compenser la lumière qui éclaire la scène.

Certains appareils permettent de faire de la synchro lente. Il s’agit d’un mode où l’appareil photo utilise une vitesse d’obturation lente (donc un risque de flou), mais avec un éclair de flash, qui fige le sujet. Le rendu est assez particulier et peut ne pas convenir à toutes les situations, mais il a l’avantage de préserver l’ambiance de la scène.

Sur l’image suivante, la photo de gauche est en lumière naturelle. C’est un contre-jour et la partie proche de nous est assez sombre. En utilisant le flash de manière classique comme sur la deuxième photo, la seule lumière qui expose la photo est celle du flash. En passant en mode synchro lente comme sur la dernière image, le flash apporte la lumière pour déboucher la partie proche de nous, mais en conservant l’apport de lumière naturelle sur le fond.

Dans des conditions de faible lumière, la première chose à faire est bien entendu d’augmenter la sensibilité, tout en restant dans des valeurs où la qualité d’image n’est pas trop dégradée. C’est ensuite que l’on décide d’utiliser le flash, en choisissant le mode en fonction de la scène à photographier.

Pour les appareils munis d’un mode manuel avec un flash TTL (comme un reflex avec le flash de la marque), le bon compromis est de choisir une exposition la plus proche possible de la scène, tout en conservant une vitesse évitant un flou trop important. Ainsi si la reglette d’exposition indique qu’il faudrait se mettre à f/4 et 1/2s à 400 ISO, il est possible de fixer l’exposition à f/4 et 1/8s, pour limiter le flou. Le flash figera de toute manière la scène, et l’ambiance lumineuse générale sera tout de même conservée.

Il ne faut pas hésiter à utiliser le flash en plein jour, en apport de la lumière naturelle, afin de donner plus d’importance au premier plan, ou simplement déboucher un peu les ombres. Il suffit de bien connaître son fonctionnement pour le doser de manière correcte.

En situation : le paysage et le portrait

Voyons désormais quels sont les réglages de base pour quelques situations type. Il ne s’agit bien sûr que de réglages types qu’il est tout à fait possible de contourner si la situation s’y prête.

Quelques conseils cependant avant de commencer : généralement les performances optiques d’un objectif sont meilleures un ou deux diaphragmes après son ouverture maximale. Sans contrainte importante (profondeur de champ minimale ou au contraire maximale, ou conditions de lumière particulières), il est donc préférable de se placer à l’ouverture donnant la meilleure qualité possible. Au sujet de la sensibilité, l’image est de meilleure qualité à la sensibilité la plus basse, et se dégrade après. Là encore, si les conditions le permettent, il vaut donc mieux rester à cette sensibilité. Au niveau de la vitesse, il est admis que pour obtenir des photos nettes, il faut se mettre à une vitesse correspondant à 1/focale. Pour une focale de 28mm, on pourra donc obtenir une photo nette à 1/30s, tandis qu’il faudra 1/200s pour une focale de 200mm.

Le paysage

Pour faire de la photo de paysage, il est bon d’utiliser un trépied dès que la situation le permet. En effet, il offrira l’accès aux basses sensibilités, pour obtenir une image la plus propre possible, sans se soucier de la vitesse nécessaire. De plus, on recherche généralement une profondeur de champ la plus grande possible, pour que tous les détails du paysage soient nets, donc une petite ouverture. L’utilisation du trépied permet en outre de faire plus attention à l’horizon, souvent penché lors d’une photo à main levée.

Les réglages les plus courants sont donc :

  • une sensibilité faible (80 ou 100 ISO par exemple)
  • une petite ouverture (f/8 sur les compacts, f/16 sur un reflex)
  • l’utilisation d’un trépied, pour perfectionner son cadrage, et ne pas se soucier de la vitesse

Le portrait

Le portrait est une discipline assez appréciée en photographie. Encore plus que pour du paysage, les règles ne sont absolument pas immuables, et une infinité de variations sont possibles autour du sujet.

On recherchera généralement à détacher le sujet du fond, en utilisant la plus grande ouverture possible. Même si la qualité optique n’est pas optimale, la douceur qui en résulte n’est pas forcément un mal pour ne pas faire ressortir les imperfections de la peau. Afin de réduire encore la profondeur de champ, il est possible d’utiliser son appareil à une longue focale. Pas forcément en bout de zoom, où la qualité se dégrade souvent, mais à une valeur intermédiaire.

Pour la sensibilité, tout dépendra de la lumière disponible. En intérieur, il faudra sans doute l’augmenter un peu, pour aller jusqu’à 200 ou 400 ISO. Si le bruit généré est très visible et désagréable sur une photo en couleur, un passage en noir et blanc peut attenuer son importance, en rappelant le grain argentique.

En résumé :

  • une grande ouverture, pour une petite profondeur de champ
  • une sensibilité faible ou moyenne, avec un passage en noir et blanc s’il faut trop l’augmenter
  • l’utilisation d’une longue focale, pour la profondeur de champ et la perspective

En situation : le sport et la photo de nuit

La photo de sport

La photo de sport n’est pas la discipline la plus simple à aborder avec un compact, la latence au déclenchement, et l’autofocus moins performant que sur un reflex ralentissant le délai de prise de vue. Il est tout de même possible de s’en sortir si l’action n’est pas trop rapide.

Deux approches sont possibles en sport, l’utilisation d’une vitesse rapide pour figer totalement le mouvement, ou au contraire une vitesse lente, pour suggérer le mouvement. Dans le premier cas, il est préférable d’avoir également une faible profondeur de champ pour détacher le sujet du fond. En vitesse lente, plus la photo est floue, plus il est difficile de la déchiffrer. En utilisant une vitesse adaptée, il est possible d’avoir une partie floue et une partie nette, et ainsi faciliter la lecture de l’image.

Dans les sports mécaniques par exemple, c’est l’utilisation d’une vitesse lente qui permet l’effet de filé. Il faut choisir une vitesse un peu lente, 1/15s par exemple, et suivre la trajectoire du sujet avec l’appareil, en commençant le mouvement avant, et en le continuant après.

Deux possibilités de réglage donc :

Effet figé :

  • grande ouverture, donc une vitesse élevée
  • mise au point continue si le sujet se dirige dans l’axe du photographe

Effet flou filé :

  • une vitesse assez lente, donc une petite ouverture
  • un mouvement qui accompagne le sujet, en débutant avant, pour finir après

La photo de nuit

Pour réaliser une photo de nuit, il faut une pose longue, puisque par définition il y a peu de lumière. Le trépied est donc obligatoire, puisque la vitesse d’obturation est souvent supérieure à une ou deux secondes. On peut donc choisir l’ouverture optimale où la qualité est la plus grande. L’utilisation d’un diaphragme très fermé donne un rendu particulier aux points lumineux de l’image, formant des étoiles qui prennent de plus en plus d’importance plus l’ouverture diminue.

Les réglages :

  • Utilisation d’un trépied
  • Ouverture petite ou moyenne
  • Utilisation possible du retardateur pour éviter de faire bouger l’appareil

En situation : en voyage

La photo de voyage peut méler bon nombre de situations type, allant du paysage au portrait des habitants. Il faut donc savoir faire face à l’ensemble de ces disciplines. Le principal problème est que l’on n’a pas forcément le choix de l’horaire des photos, donc de la lumière disponible sur le lieu à photographier. En été, la lumière est dure dans la journée, avec des ombres généralement très marquées qui ne font pas ressortir les volumes. Il vaut donc mieux préférer généralement les lumières du matin et du soir, plus douces et enveloppantes.

Quand il n’est pas possible de choisir, et que la lumière est dure, il faut essayer de se débrouiller avec les moyens du bord. Plutôt que la lumière directe du soleil, il ne faut pas hésiter à choisir la lumière réfléchie (par le sol, un mur etc.). On peut également utiliser le flash pour adoucir les contrastes.

En faible lumière, comme il n’est pas toujours possible d’avoir toujours un trépied sur soi, il faut essayer de s’en sortir en augmentant la sensibilité, en se calant bien (éviter la photo à main levée) et en utilisant la stabilisation si l’appareil en est équipé.

Au delà du côté artistique, une photo de voyage est également un souvenir. Il est donc dommage de se limiter si les conditions de prise de vue sont mauvaises, il en restera toujours un souvenir à défaut d’un tirage à encadrer. Sans remplir des dizaines de cartes mémoire, le numérique permet de déclencher sans compter, c’est donc l’occasion de faire des tests, de faire la même photo avec différents réglages, voire à les assurer en parallèle avec le mode automatique.

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