Test : Zalman ZM-K700M, premier clavier mécanique gaming du coréen

Introduction

Le ZM-K700M est le tout premier clavier mécanique signé Zalman, et il cible évidemment les joueurs en premier lieu. Mais son look suffisamment sobre lui permet-il de s’intégrer dans un environnement professionnel sans sauter aux yeux ? Notre test va tenter de savoir si l’essai est transformé pour la marque coréenne…

Image 1 : Test : Zalman ZM-K700M, premier clavier mécanique gaming du coréen

Le ZM-K700M propose une liste de fonctionnalités conséquente : on retrouve notamment un rétroéclairage blanc à modes multiples, des interrupteurs (switch) Cherry MX et touches macro dédiées. Toutefois, le clavier de Zalman ne va pas aussi loin qu’on l’aurait souhaité, compte tenu de son positionnement tarifaire : à 140 euros, il se retrouve en concurrence frontale avec des références comme le Corsair Strafe RGB.

Notons que ce clavier est l’un des premiers produits commercialisés par la marque coréenne après sa restructuration : il y a un peu plus d’un an, Zalman a failli disparaitre du fait que Moneaul, sa maison mère, a été reconnue coupable d’une fraude fiscale de 3 milliards de dollars. Après avoir licencié les deux tiers de ses effectifs et survécu à une restructuration supervisée par les autorités sud-coréennes, Zalman refait donc surface.

Tour du propriétaire

Qualité de fabrication

Le clavier Zalman ZM-K700M est d’une rigidité surprenante, qui s’explique au démontage. L’extérieur du clavier est conçu d’une épaisse coque en plastique sous laquelle on trouve une plaque en acier maintenant les interrupteurs en place sur le PCB. L’un comme l’autre contribuant au poids du ZM-K700M : plus d’1,2 kg ! On peut néanmoins ressentir une légère flexion lorsqu’on tente de le plier, mais rien d’inquiétant pour autant. Le câble est tressé, et trois attaches situées en-dessous du clavier permettent de le router vers la gauche ou vers la droite comme au centre.

Comme on peut le voir sur l’album ci-dessus, les gros patins à l’arrière du clavier ancrent fermement le ZM-K700M sur son support y compris en cas d’utilisation intense. L’inclinaison du clavier se gère à l’aide de deux pieds escamotables, lesquels sont également couverts d’épais patins en caoutchouc. Dans l’ensemble, les patins du ZM-K700M font partie des meilleurs que nous ayons vu à ce jour.

Le clavier proposant un agencement ANSI standard, il devrait être possible de remplacer les touches sans problème de compatibilité. A l’opposé, de nombreux claviers positionnés sur le même segment comme le Corsair Strafe ou encore le Razer Blackwidow Chroma sont agencés de manière non-conventionnelle, rendant ainsi le remplacement des touches quasiment impossible. Zalman marque donc un point ici.

Interrupteurs

Le ZM-K700M s’appuie sur des interrupteurs mécaniques Cherry MX Red, lesquels sont garantis pour 50 millions d’activations. Pour mémoire, les Cherry MX Red sont des interrupteurs linéaires sans retour avec une force d’activation de 45g, ce qui les positionne parmi les plus légers sur le marché. La souplesse de leur ressort ainsi que leur construction linéaire assure un confort durant les longues sessions de jeu, réduisant la fatigue des doigts et mains.

Image 3 : Test : Zalman ZM-K700M, premier clavier mécanique gaming du coréenNotons que les interrupteurs MX Red sont ici montés sur une plaque (et non pas directement sur le PCB), ce qui leur permet d’assurer une réponse précise et stable. Les plus grosses touches s’appuient sur des stabilisateurs Cherry, rendant ainsi leur manipulation et leur remplacement extrêmement simple. Ces stabilisateurs sont parfois critiqués pour leur réponse imprécise ou manquant de régularité, mais nous n’avons rien trouvé à redire dans le cas du ZM-K700M : l’activation de la barre espace comme des autres grosses touches s’est faite sans problème, quelle que soit la zone d’activation.

A ce stade, le clavier de Zalman n’est disponible qu’avec des interrupteurs MX Red, signe supplémentaire que le ZM-K700M vise avant tout une utilisation ludique. Bon nombre d’utilisateurs faisant régulièrement de la saisie préfèrent avoir un retour de force, voire un clic d’activation, bien que ces préférences soient susceptibles de varier d’une personne à l’autre.

Le mode d’emploi nous a agréablement surpris parce qu’utile et bien écrit dans l’ensemble, tout du moins pour la partie anglaise. Précisons néanmoins qu’il nous a été impossible d’utiliser certaines des fonctionnalités décrites dans ce dernier, comme le raccourci FN+H sensé ouvrir un mode d’emploi en ligne. A contrario, le raccourci FN+G ouvrait bien Google comme précisé dans le manuel.

Touches

Image 4 : Test : Zalman ZM-K700M, premier clavier mécanique gaming du coréenFabriquées en plastique ABS, les touches du ZM-K700M profitent d’une gravure au laser afin de laisser passer le rétroéclairage. Les touches de raccourci semblent bénéficier du même traitement, mais le lettrage est recouvert d’un rouge qui atténue l’intensité de la lumière. D’autre part, les LED sont situées au-dessus des interrupteurs, alors que le lettrage des touches fonctions est gravé sur la base des touches.

La touche espace profite quant à elle de trois LED pour éclairer de manière uniforme le logo Zalman gravé au centre. A l’inverse, les touches Caps Lock et Entrée n’ont qu’une seule LED chacune, rendant ainsi l’éclairage légèrement irrégulier. Ce fait est d’autant plus accentué sur la touche Entrée vu que sa LED est située sur le côté gauche de l’interrupteur.

Les cinq touches macros ont quant à elles une forme unique : plus courtes, avec des coins biseautés. Cette dernière caractéristique ne rend pas leur activation plus difficile, il s’agit d’un choix purement esthétique. En revanche, la hauteur réduite permet un accès plus facile avec le petit doigt lorsque l’on a la main sur les touches ZQSD en jeu.

Rétroéclairage

Le ZM-K700M dispose donc d’un système de rétroéclairage par touche. Toutes les LED sont blanches à l’exception de celle située derrière le logo « Z » (à droite du clavier), en RVB, qui fonctionne uniquement lorsque le mode Z-Key est activé (nous y reviendrons plus loin). L’absence de rétroéclairage RVB global pourra en décevoir certains, tandis que d’autres apprécieront cette sobriété.

Image 5 : Test : Zalman ZM-K700M, premier clavier mécanique gaming du coréenA notre connaissance, une fonctionnalité n’a jamais été vue auparavant : il s’agit de la capacité à définir un niveau de rétroéclairage de base, indépendamment des modes d’éclairages. Ceci veut par exemple dire que l’on peut avoir un niveau de rétroéclairage faible sur l’ensemble du clavier, puis activer le mode Key LED pour pousser l’intensité lumineuse des touches ZQSD au maximum. Tous les autres modes fonctionnent également en complément du niveau de base.

Ces autres modes incluent Key Wave (la touche frappée ainsi que celles se trouvant à proximité immédiate s’illuminent de manière douce), Key Touch (une touche activée s’éclaire à l’activation avant de s’éteindre), « Breath » (le rétroéclairage varie régulièrement en intensité) et Equalizer. Ce dernier mode réagit à l’environnement sonore : plus le bruit est important et plus l’éclairage se fait intense parmi les trois motifs au choix.

Key Mask permet de définir (FN+F9) une ou plusieurs touches afin qu’elles restent activables tandis que les autres sont rendues non-fonctionnelles. Ce mode trouve notamment son intérêt en jeu lorsque l’on souhaite éviter les frappes accidentelles. Précisons que Key Mask peut fonctionner de concert avec Key LED, auquel cas seules les touches activables sont rétroéclairées.

La jauge de LED à droite du clavier est une fonctionnalité propre au ZM-K700M. A l’image des touches macro situées sur sa gauche, on tient là un signe évident de l’orientation ludique du produit. Ceci étant dit, cette jauge nous a semblé assez inutile, bien qu’elle soit censée réagir à la vitesse de frappe, aux changements de volume, l’intensité lumineuse des LED et enfin la vitesse de fonctionnement des macros.

Pour la plupart des modes évoqués, les barres de la jauge clignotent sans pour autant donner visuellement de réelles données. Prenons le cas du mode volume : les témoins s’allument du haut vers le bas ou inversement suivant les changements de volume, mais cet affichage ne correspond absolument pas à un volume minimum/maximum. De la même manière, les témoins se remplissent ou se vident suivant la vitesse de frappe, sans que l’on n’arrive jamais à trouver la corrélation entre le nombre de mots par minute et l’affichage. On tient donc là un retour arbitraire qui nous a plus semblé relever de la distraction qu’autre chose. A moins de frapper comme une mule, il était tout simplement impossible d’avoir plus de trois témoins lumineux. En bref, cette jauge nous a semblé relever du gadget plus qu’autre chose.

Logiciel ZKeyFormation

Sur son site, Zalman propose le téléchargement de ZKeyFormation. Ce logiciel extrêmement simple permet de modifier l’emplacement des touches sur le clavier : pour cela, il suffit de cliquer sur les deux touches que l’on souhaite intervertir. Exception faite de FN, WIN et du groupe de quatre touches au sommet du pavé numérique, toutes les touches peuvent être interverties y compris les macros. Une fois le nouveau profil défini, on applique les changements via un menu du logiciel, pour enfin les activer à même le clavier grâce à la combinaison FN+WIN. En réappuyant sur FN+WIN, les changements seront annulés au profit de l’agencement d’origine.

Démontage

La première étape du démontage consiste à retirer les quatre vis cruciformes situées sous le clavier. Précisons que l’une d’entre elles est cachée sous un autocollant certifiant la réalisation du contrôle qualité : le fait d’endommager cet autocollant annule tout simplement la garantie du ZM-K700M. Une fois les vis retirées, on peut alors retourner le clavier à l’endroit pour retirer les attaches maintenant les deux parties de la coque. Pour y arriver, nous avons utilisé un petit tournevis à tête plate et un peu de patience pour ne rien endommager. Il y a une attache de chaque côté du clavier, ainsi que quatre à l’arrière.

Après avoir retiré la façade, il faut à nouveau retirer deux vis cruciformes situées entre la rangée des touches F et la rangée de chiffres, ainsi qu’une troisième plus imposante juste à côté du pavé directionnel.

Une fois la visserie démontée, on peut tirer la plaque de maintien ainsi que le PCB de la coque arrière. Cette étape demande de la délicatesse sachant que le câble de connexion est encore relié au bas du PCB. Après avoir dégagé ce dernier, le câble peut être débranché de manière à achever le démontage complet du clavier.

L’implémentation des interrupteurs comme la soudure des composants sur le PCB est proprement réalisée. Notons que le câble de connexion est solidement maintenu dans la coque inférieure du clavier, ce qui est appréciable : on évite ainsi d’endommager la fragile connexion avec le PCB si jamais le câble est tiré de manière brusque. Après avoir soigneusement examiné la conception interne du clavier, nous n’avons pas de trouvé de motifs d’inquiétude quant à sa longévité.

Tests et performances

Le ZM-K700M propose deux modes de key rollover, c’est à dire sa capacité à prendre en compte la frappe simultanée de plusieurs touches sans pertes d’information : Z-key et N-key. Il est possible de passer d’un mode à l’autre n’importe quand ou presque : sachant que le changement induit un arrêt du clavier pendant une à trois secondes, on évitera de le faire en pleine partie. En Z-key, la LED RVB sous le logo « Z » s’active, rappelant ainsi immédiatement son mode de fonctionnement actuel.

Le mode Z-key est essentiellement dédié au jeu sachant qu’il permet d’utiliser toutes les fonctions du clavier, là où le N-key est le mode standard pour une utilisation générale. Notons qu’en USB, le mode N-key ne gère que la vitesse de répétition standard, et dans ce mode, les touches de fonction sont inutilisables.

Sous Windows 10 et via PS/2, nous avons pu bénéficier du N-key rollover aussi bien en mode N-key que Z-key. En revanche, nous n’avons pas pu obtenir plus de 6KRO (soit six touches activables en simultané) en mode N-Key via USB.

Nous avons également testé le ZM-K700M sur un portable Asus avec Ubuntu 14.04 pour voir qu’il était possible d’avoir le N-key rollover avec le mode Z-key. A l’image de ce que nous avons constaté sous Windows 10, il n’est pas possible de dépasser 6KRO en mode N-key. A défaut de prise PS/2 sur notre portable, nous n’avons pas pu confirmer le fonctionnement du ZM-K700M avec Ubuntu sur cette interface.

Enfin, nous avons également branché le clavier sur un MacBook Pro acheté mi-2010, fonctionnant sous Yosemite 10.10.4 : il s’est avéré tout simplement impossible de le faire fonctionner. Le clavier entier faisait de lents cycles éclairé/éteint, tandis qu’une fenêtre nous demandait de confirmer le branchement du clavier. Quoi qu’on ait pu tenter, nous avons systématiquement été gratifiés du message « Clavier non reconnu ». A défaut d’avoir un autre Mac ou encore une version d’OSX plus récente, nous ne recommandons pas le ZM-K700M pour un usage sur machines Apple à ce stade.

Nuisances sonores

Comme on peut l’entendre sur la vidéo, le clavier émet un « clac » à chaque fois que l’on arrive en bout de course de l’interrupteur, bien qu’il s’agisse de MX Red, c’est-à-dire sans « clic » d’activation, contrairement aux MX Blue. Le bruit nous semble à peu près comparable à celui d’un clavier à dômes ou ciseaux quelconque et ne devrait donc pas poser de problème, sauf à travailler dans un silence de cathédrale.

Au cas où l’on trouverait les interrupteurs MX Red trop bruyants, il est toujours possible d’ajouter des pièces de caoutchouc sous les touches afin d’éviter le « clac » émis par le choc du plastique rigide sur le plastique rigide à l’activation de l’interrupteur.

Conclusion

Grâce à son look sobre, le ZM-K700M tend les bras à tous ceux désirant un clavier orienté jeux, sans formes extravagantes ni éclairage tape à l’œil que l’on retrouve sur de nombreux modèles concurrents. A l’inverse, certains parmi nous seront déçus par l’absence de rétroéclairage RGB complet.

La programmation des macros et modes d’éclairages se fait sans encombre, un point particulièrement important compte tenu du fait que le logiciel très limité du clavier ne permet pas de les paramétrer. Les interrupteurs Cherry MX Red se comportent sans problème, mais le fait que le ZM-K700M soit uniquement proposé avec ces interrupteurs ne sera pas du goût de tous.

Image 2 : Test : Zalman ZM-K700M, premier clavier mécanique gaming du coréen

Clavier Zalman ZM-K700M

On aime
  • + Bonne qualité de construction + Câble gainé + Manuel clair permettant d’utiliser facilement les fonctionnalités + Agencement ANSI standard des touches + Excellents supports en caoutchouc empêchant les glissades
On n’aime pas
  • – Difficile de justifier les 140 &euro
  • demandés – Pas de rétroéclairage RGB complet – Uniquement disponible avec des interrupteurs MX Red à ce jour – Logiciel extrêmement limité – Non reconnu sous OSX (Yosemite)

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