Lumière bleue : l’AMOLED moins ‘toxique’ que le LED-LCD ? On fait le point

C’est encore flou…

Image 1 : Lumière bleue : l'AMOLED moins 'toxique' que le LED-LCD ? On fait le point

Samsung aime affirmer l’avantage de l’écran AMOLED de ses smartphones face aux dangers présumés d’une partie de la « lumière bleue ». L’AMOLED permettrait de diffuser deux fois moins de lumière bleue sur le spectre « nocif » pour nos rétines, mais après avoir recoupé quelques tests et études, c’est un peu plus complexe que prévu.

Quel spectre ?

Samsung s’appuie sur une étude française appelée « Phototoxicité rétinienne et photoprotection ophtalmique », menée par l’Université Paris 6 Pierre et Marie Curie et Essilor International. Étude qui explique avoir isolé le spectre de longueur d’onde entre 415 et 455 nm (bleu-violet) comme le plus nocif pour notre rétine (en termes de vieillissement). Résultat : le dépôt de brevets conjoints entre l’université parisienne et la multinationale, portant notamment sur des verres de lunettes capables de bloquer ce spectre précis sans perturber la perception des couleurs.

Aux USA, les experts de l’affichage DisplayMate citent plutôt une étude de la National Academy of Sciences. On n’y parle pas de toxicité, mais plutôt des problèmes de sommeil que provoquerait une autre partie du spectre de la lumière bleue. Un spectre assez différent selon les chercheurs, plutôt entre 460 et 490 nm, voire un peu plus de 500 nm (début du vert) selon d’autres conclusions. Et dans ce cas, l’AMOLED perdrait tous ses bénéfices.

AMOLED ou LED-LCD ?

Nous avons recompilé les mesures des experts de DisplayMate sur le spectre total de la lumière blanche émise par différentes technologies d’écrans, mesuré sur les derniers iPad (LCD à rétroéclairage LED) et Galaxy S9 (AMOLED, identique au spectre de l’iPhone X qui utilise la même technologie d’écran). Sur le spectre dit « nocif », Samsung dit vrai : l’écran LCD testé irradie beaucoup plus que l’AMOLED. Mais sur le spectre annoncé perturbant pour le cycle du sommeil, l’AMOLED est beaucoup moins violent que la technologie LCD de l’iPad.

Image 2 : Lumière bleue : l'AMOLED moins 'toxique' que le LED-LCD ? On fait le pointSpectre 460-490 nm (sommeil)

Image 3 : Lumière bleue : l'AMOLED moins 'toxique' que le LED-LCD ? On fait le pointSpectre 415-455 nm (toxicité)

Quoi qu’il en soit, la fonctionnalité permettant de réduire la lumière bleue par voie logicielle (réglage des canaux RVB d’affichage de l’écran), permet, dans tous les cas, de réduire énormément l’intensité des deux spectres concernés, à voir ici pour le Galaxy S9 et là pour l’iPad Pro 12.9.

Quid du quantum dot ?

La lumière des écrans LCD vient du rétroéclairage, par des technologies variées d’éclairage par LED. La technologie à point quantique permet de transformer cette lumière pour former un spectre plus équilibré, plus intense et mieux séparé entre le rouge, le vert et le bleu dans la lumière blanche. De quoi afficher des couleurs beaucoup plus vives, dans un espace de couleur plus large. Selon les conclusions des deux études, le Quantum Dot (ici sur le téléviseur Vizio R65) serait aussi « toxique » pour la rétine, mais moins perturbateur pour le sommeil. Notez que le point quantique se décline en plusieurs technologies selon les fabricants, qui pourront donner des résultats légèrement différents.

Image 4 : Lumière bleue : l'AMOLED moins 'toxique' que le LED-LCD ? On fait le point

La question de l’intensité

La dernière question n’est pas la moins importante, puisque la première étude française est tout de même en forte proximité avec la vente de verres de lunettes par une très grosse entreprise. A quelle intensité lumineuse peut-on parler de nocivité, ou même de perturbation pour le sommeil ? Un écran d’ordinateur affiche environ 300 à 400 cd/m² de luminosité, et l’utilisateur va plutôt le diminuer spontanément de moitié, entre 120 et 160 cd/m² pour son confort (ce qui est unanimement conseillé). Un écran de tablette ou de téléphone dépassera très rarement les 200 cd/m² en intérieur, et autour de 700 cd/m² en plein soleil.

On en arrive à la « lumière du jour », originellement responsable du vieillissement de nos yeux : de 5000 à 25 000 cd/m² d’un temps couvert à ensoleillé. C’est là que l’on peut se poser la question du réel impact de la luminosité relativement faible de nos écrans sur nos yeux. Le seul danger pourrait résider dans le temps d’exposition, qui sera toujours inférieur à celui d’un travailleur qui passe sa journée en extérieur…

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