Antec P280 : le digne héritier ?

Image 1 : Antec P280 : le digne héritier ?

La relève

A l’été 2005, Antec mettait sur le marché celui qui allait rester la référence des boîtiers silencieux pendant de longues années, le P180. Le vénérable a doucement évolué au fil des ans, en tant que P182, puis P183. Malgré toutes ses qualités originelles, le design du P180 avait néanmoins de plus en plus de mal à tenir la comparaison avec les nouveaux produits, mieux adaptés aux configurations actuelles. Voici donc la relève, le P280. Une nouvelle référence ?

Image 2 : Antec P280 : le digne héritier ?

Une nouveauté bien cachée

Esthétiquement, le P280 s’inscrit totalement dans la lignée du P180. Même allure sobre, même porte frontale couverte d’aluminium, même découpe pour les ports en façade. Les cotes externes de deux boitiers sont également très proches :

  • P280 : 52,6 cm de haut, 56,2 cm de profondeur, 23,1 cm de largeur
  • P180 : 54,1 cm de haut, 50,5 cm de profondeur, 20,6 cm de largeur

Les pieds du P280 étant plus hauts que ceux du P180, côte à côte les deux sont aussi hauts l’un que l’autre. Mais les apparences ne doivent pas tromper : le P280 est un tout nouveau boîtier à l’intérieur.

Image 3 : Antec P280 : le digne héritier ?

A l’intérieur tout change

Le P280 fait table rase du design à deux chambres thermiques séparées emblématique du P180. Il préfère une conception plus classique, très proche de l’ATX standard, avec toutefois l’alimentation placée en bas. Grâce à cela et malgré une hauteur inférieure à celle du P180, le P280 peut accueillir des cartes mères au format XL-ATX (26,2 cm x 34,5 cm) là où le P180 était limité aux cartes mères ATX. La place disponible pour les cartes graphiques est également généreuse : il est possible d’installer quatre cartes de 33 cm de long (les Radeon HD 6990 ou GeForce GTX 590 ne dépassent pas cette longueur).

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9 slots d’extension !

Ces cartes mères extra longues comportent un plus grand nombre de ports d’extension. Logiquement le P280 possède deux slots pour cartes filles supplémentaires (9 au total). Les équerres de fixation sont munies de vis à main caoutchoutées très faciles à manipuler. Antec a reconduit la grille facilitant l’aération locale des cartes graphique tout comme les passages pour tuyaux de watercooling apparus sur le P182.

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Montage facile du ventirad

Antec a pris un soin particulier à dessiner l’emplacement la carte mère. Une très large ouverture est ménagée pour permettre l’installation des plus gros ventirads et de leur plaque de maintien au dos du socket CPU. L’idée n’est pas nouvelle, mais le P280 est sans doute le boîtier qui laisse le plus de place à cet effet. Notez également les trois ventilateurs de 120 mm fournis avec le boîtier, un prenant place sur la face arrière en extraction, les deux autres s’installant sur le capot supérieur.

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Un hub astucieux

Ces trois ventilateurs sont câblés sur un concentrateur alimenté par une unique prise Molex. Un quatrième connecteur est disponible pour ajouter un dernier ventilateur. Ce concentrateur évite d’avoir trois câbles différents traînant au dessus de la carte mère. Son positionnement oblige cependant à tirer un câble Molex sur toute la hauteur du boîtier, ce qui est assez peu pratique.

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Deux, c’est mieux que trois

Les trois ventilateurs sont de type “TwoCool” : ils sont chacun dotés d’un sélecteur de vitesse à deux positions, monté sur la paroi arrière du P280. Il est ainsi très facile de moduler la puissance de la ventilation du boîtier. En position “low” les Antec TwoCool 120 mm tournent à 900 tr/min, débitent 30 CFM (51 m3/h) et générent 16,9 dB(A) de pression acoustique. En position “high”, ils montent à 1500 tr/min et débitent 51,2 CFM (87 m3/h) et générent 27,9 dB(A).

Image 8 : Antec P280 : le digne héritier ?

Ventilation : du choix

Il est tout à fait possible de modifier la ventilation du P280. En plus des trois emplacements déjà peuplés de série (pointillés oranges sur l’image ci-dessus), Antec a aménagé quatre autres supports pour des ventilateurs de 120 mm (pointillés verts) sur la cage des disques durs. Deux sont placés devant les disques, juste derrière la porte avant, deux autres derrière les disques.

Image 9 : Antec P280 : le digne héritier ?

De gros pieds souples

Le P280 repose sur d’épais pieds en silicone translucide très souple. Doué pour absorber les vibrations, ce matériau s’accomode assez mal des sols mous et accrocheurs comme de la moquette. Ils sont alors tendance à se décoller du boîtier. Ces pieds dégagent une entrée d’air directe pour l’alimentation. Celle-ci n’aspire donc plus l’air d’une seconde chambre séparée dans le boîtier, mais directement de l’air extérieur, plus frais. Elle devrait donc maintenir un niveau sonore minimal. Il est toutefois toujours possible de la monter en position inversée. L’entrée d’air, comme celles de la face avant est protégée par un filtre à poussière amovible.

Image 10 : Antec P280 : le digne héritier ?

Lecteurs optiques: sans vis !

Les trois baies pour lecteurs optiques bénéficient d’un système de fixation sans vis, par levier. Sa mise en oeuvre est très simple : d’une main soulevez l’extrémité du levier marquée du mot “pull”, de l’autre poussez le lecteur au fond de la baie. La fixation ne s’opère que d’un côté, de l’autre, le lecteur maintenu par la pression du métal. Aucune crainte à avoir : une fois en place, le lecteur est solidement ancré.

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Simplification pour les disques durs

Adieu les cages de disques durs amovibles, le P280 adopte une simple structure fixe. Elle est spacieuse : 6 baies 3,5″, 2 baies 2,5″. Les disques 2,5″ sont simplement insérés dans leurs emplacements et maintenus par la pression de la cage en métal. Un tel système est bien sûr adapté aux SSD, ne vibrant pas. Les disques durs 3,5″, eux, prennent place dans des tiroirs extractibles. La suppression des cages métalliques amovibles de la lignée P180 a un effet très positif sur le poids. Alors que le P180 pesait 14,1 kg malgré des panneaux latéraux en aluminium, le P280 ne pèse que 10,2 kg avec un châssis intégralement en acier.

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Les patins magiques

Ces tiroirs ne sont plus en métal, mais en plastique. Bien plus légers, ils ne sont pas moins pratiques ou moins performants. Antec a en effet reconduit ses fameux patins antivibrations en silicone, épais et toujours aussi efficaces. Des trous permettent aussi de fixer des disques durs 2,5″ sur ces tiroirs.

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De nouvelles parois

L’une des différences majeures entre les P18x et le P280 est le matériau dont sont composées leurs parois latérales. Dans les P18x, la structure interne du châssis est en acier, mais les panneaux latéraux sont faits d’un sandwich aluminium/mousse antibruit/aluminium. Cette composition était une belle réussite car elle conservait la légéreté de l’aluminium tout en compensant sa propension à amplifier les bruits de vibrations. Il faut malheureusement croire que ce sandwich était trop cher, puisqu’Antec l’a abandonné sur le P280. Le nouveau boîtier utilise les mêmes panneaux que le Solo II par exemple : des plaques d’acier de 0,8 mm d’épaisseur recouvertes de la même épaisseur de polycarbonate. Ces nouveaux panneaux sont plus lourds, moins rigides et – à nos oreilles – moins absorbants. Dommage.

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Toujours une porte en sandwich

La façade est formée de trois couches : une plaque décorative en aluminium, la structure en plastique et quelques millimètres de mousse antibruit. Comme sur le P180, son rôle est de masquer le bruit des ventilateurs de façade et des disques durs, tout en laissant l’air frais entrer par ses côtés dans le boîtier. Elle est maintenue fermée par un bouton magnétique, assez peu “mordant”.

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Câbles : rangement facile

Souci du détail : de larges passe-câbles munis sont disposés autour de la carte mère. Il est donc très facile de faire disparaître les longueurs inutiles derrière la carte mère, afin d’avoir un assemblage “propre” et améliorer la circulation de l’air autour des composants. Le support de la carte mère et la paroi latérale sont séparées de 3 cm, ce qui suffit à ranger confortablement le trop-plein de prises et de câbles. Antec fournit aussi des colliers de serrages en plastiques qui viennent s’accrocher aux endroits ad hoc sur le châssis.

Image 16 : Antec P280 : le digne héritier ?

Connectique USB 3.0

Terminons le tour du propriétaire par les connecteurs. Antec a prévu le strict nécessaire : deux jacks 3,5 mm (entrée et sortie audio), deux ports USB 2.0, deux ports USB 3.0 (reliés à des headers sur la carte mère et non plus à des ports arrières). Deux petites diodes bleues à la luminosité heureusement choisie indiquent l’activité du disque dur et l’allumage du PC. Sobre mais efficace.

Image 17 : Antec P280 : le digne héritier ?

Configuration de test

Nous avons testé le P280 avec une configuration orientée jeux, typique d’un boîtier de cette trempe : un CPU AMD Phenom II X4 965BE overclocké de 3,4 GHz à 3,8 GHz et une carte graphique Radeon HD 6970. Le CPU était refroidi par un Zalman CNPS9500 régulé par la carte mère Gigabyte. Le système était installé sur un SSD Kingston 64 V100+ et un Western Digital Raptor 74 Go mettait à l’épreuve les patins antivibrations pour disques durs. Le tout était alimenté par une Cooler Master 850 W (80 Plus). La charge était représentée par une session de IOMeter et du très exigeant test “Power Supply” d’OCCT v4.0.0.

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Ventilation : faites confiance à Antec

Nous avons essayé plusieurs configurations de ventilation :

– de série : les trois ventilateurs à vitesse lente puis à vitesse rapide
– alternative 1 : seulement un ventilateur supérieur à vitesse lente
– alternative 2 : les deux ventilateurs supérieurs à vitesse lente
– alternative 3 : seulement le ventilateur arrière à vitesse lente
– alternative 4 : un ventilateur supérieur et le ventilateur arrière

Ces différentes configurations ont mis très clairement en évidence le rôle de chaque ventilateur. Les deux supérieurs sont indispensables pour évacuer la chaleur du CPU et du GPU, mais ne suffisent pas à créer un flux d’air sur les disques durs. Au contraire, le ventilateur arrière est surtout utile aux disques durs. Nous aurions pu tester encore d’autres variations, toutefois, nos tests ne seront jamais représentatifs de toutes les configurations possibles. Aux futurs possesseurs du P280 de trouver la meilleure combinaison !

Image 19 : Antec P280 : le digne héritier ?

Un boîtier silencieux

Antec ayant profondément modifié ce qui rendait le P180 si silencieux, nous étions curieux de voir comment le P280 se comporterait. La bonne surprise vient des ventilateurs TwoCool. Ils s’avèrent silencieux, du moins à vitesse lente : notre sonomètre a mesuré 30,1 dB(A) à 50 cm de la face avant du P280, soit le minimum mesurable. À vitesse rapide, ils se font remarquer (33,5 dB(A)) et l’on regrette qu’Antec ne les aient pas montés sur des patins antivibrations : le panneau supérieur du P280 n’est pas assez rigide et créé une résonance désagréable.

Les fixations pour disque dur sont toujours aussi efficaces. Monté dans le P280, notre Raptor au repos montait à 30,2 dB(A) et était donc inaudible dès qu’on allumait les ventilateurs. En charge, nous avons enregistré 32,4 dB(A). Pour juger de l’efficacité des parois du P280, nous avons sorti le Raptor et l’avons posé – encore fixé à son tiroir – sur une table. Le sonomètre est alors monté à 33 dB(A). L’insonorisation par les parois est donc subtile, comme on pouvait s’y attendre. Le gros du travail est réalisé par les patins Antec.

Image 20 : Antec P280 : le digne héritier ?

Face au P180

Le P280 fait-il mieux que son ancêtre ? Oui. Avec ses deux ventilateurs de série à vitesse lente (position “low” des TriCool), le P180 refroidit bien moins le processeur (+ 8 °C) et le GPU (+ 3 °C). Les températures descendent si on augmente la vitesse des ventilateurs mais le niveau sonore dépasse alors celui du P280. Au niveau bruit, le P180 et le P280 font jeu égal avec notre configuration et leurs ventilateurs en vitesses lente : ils atteignent un niveau de 40,7 dB(A) à pleine charge.

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Conclusion

Alors que le P180 était sophistiqué et luxueux mais complexe à installer, le P280 est plus modeste mais beaucoup facile d’accès grâce à un volume intérieur bien supérieur et aux astuces disséminées par Antec un peu partout (passe câbles, découpe pour le ventirad, etc.). Le P280 est aussi beaucoup plus léger. On regrette toutefois qu’Antec ait poussé la simplicité trop loin dans certains détails : le bouton d’allumage par exemple, trop fragile qui se coince facilement en position enfoncée, ou les ventilateurs vissés à même les parois. Ces défauts de finition font tache sur un châssis vendu 140 €, alors même qu’Antec livre son Solo II, moins cher, avec un ventilateur suspendu.

Le P280 n’est donc pas encore le boîtier parfait. Il n’en reste pas moins un très bon boîtier, plus efficace et agréable à utiliser que le P180. Vivement le P282.

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