Coolermaster Cosmos : le boîtier universel ?

Introduction

Voici plus d’un an Cooler Master renouvelait son boîtier haut de gamme en lançant le Stacker 830, évolution bienvenue du Stacker original. Aujourd’hui, le fabricant recommence et met sur le marché une nouvelle vitrine de son savoir-faire, le Cosmos. Encore plus grand que le Stacker, sa philosophie n’est pas du tout la même. S’il se veut toujours apte à refroidir efficacement les configurations les plus puissantes, il est avant tout conçu pour le silence.

Adieu donc, les quatre ventilateurs accrochés derrière la porte droite entièrement percée. Le Cosmos se dote au contraire de panneaux épais et garnis de mousse isolante. L’ensemble de sa structure a aussi été pensé comme un piège à bruit, évitant les chemins de propagation directs. Le tout faisant la part belle à l’aluminium. Ce nouveau haut de gamme parviendra-t-il à faire oublier l’ancien, et à s’imposer en tête de sa catégorie ?

 

La façade

Cooler Master est habitué aux façades hautes et massives. Le Cosmos ne déroge pas à la règle, et se distingue même par une allure encore plus dépouillée que le Stacker 830 par exemple. Deux colonnes gris métal encadrent une partie centrale noire, dont l’uniformité n’est perturbée que par le logo du constructeur dans la partie basse et un fier emblème “Cosmos” dans la partie haute. Faite de plastique brillant, elle rappelle sans hésiter le mystérieux monolithe de 2001 l’odyssée de l’espace.
Cette bande noire se prolonge sur le dessus du boîtier. Là, son uniformité est brisée par la présence des ports USB/audio et eSATA dans le premier tiers avant, et par une grille d’évacuation de l’air chaud dans la moitié arrière. La portion médiane pourra, elle, servir de support à des objets quelconques.
Mais revenons à la face avant en tant que telle. Ce miroir est fait de plastique collé sur un squelette en aluminium de 3 mm d’épaisseur. Grâce à son épaisseur la porte du Cosmos aura donc une certaine capacité à étouffer les bruits du boîtier, au contraire de celle du Stacker 830, complètement ajourée. Elle s’articule sur une charnière de qualité, qui être positionnée à gauche ou à droite selon les désirs de l’utilisateur.
Derrière cette porte se cachent les baies pour lecteurs optiques 5,25″. Au nombre de cinq, elles sont dissimulées par des caches grillagés, identiques à ceux déjà présents sur les dernières productions Cooler Master, comme le Stacker 830 et le Mystique 632 que nous avons testé l’année dernière. Ces caches sont très bien finis et très faciles à déposer. L’un d’eux, celui du bas, est percé d’une ouverture pour périphérique 3,5 pouces. Aucun risque de dénaturer l’harmonie de la façade avec un lecteur de cartes mémoire, donc. Sous ces différentes baies, la grille continue mais ne protège rien. Il n’y a, et c’est une surprise, aucun ventilateur en bas de la face avant, comme c’est la coutume sur les autres boîtiers.
Les derniers éléments extérieurs remarquables de ce boîtier sont bien sûr les barres latérales. Évoquant des barres de toit, ces longues tubulures en aluminium donnent un look inimitable, quoique déroutant, au Cosmos. Elles ont en tout cas le mérite de faire de très pratiques poignées. De plus, elles surélèvent le bas du boîtier pour améliorer sa ventilation comme nous le verrons plus loin.

De profil et vent dans le dos

Les panneaux latéraux du Cosmos sont très esthétiquement sobres. Leur paroi externe est faite d’aluminium brossé de bel aspect, frappé du logo CM. Leur forme hexagonale est originale et plaisante. Nos bonnes surprises ne s’arrêtent pas là, puisqu’une fois ouverts, on voit que la face interne de ces panneaux est tapissée de mousse antibruit. Epaisse, très résiliente, et à structure en picots, elle semble idéale. De leur côté, les panneaux présentent une rigidité appréciable, malgré leur taille imposante grâce à leur épaisseur (aluminium de 3 mm là encore). Ensemble ces éléments devraient assurer une bonne atténuation des bruits du boîtier. Raffinement ultime, qui montre que nous sommes en présence d’un boîtier haut de gamme, un joint lèvre est présent sur toute la surface de contact des panneaux latéraux sur le boîtier !

Arrêtons-nous encore sur les panneaux latéraux, et disons un mot de leur système d’ouverture. Pas question ici de vis, fussent-elles à main : les panneaux sont attachés au corps du boîtier par des crochets qui s’actionnent le plus simplement du monde par un petit levier placé sur la face arrière du Cosmos. Encore plus agréable que le loquet des Antec Sonata. Cerise sur le gâteau, une fois libérés, les panneaux ne tombent pas bêtement au sol. Ils basculent d’environ quinze degrés vers l’extérieur, mais sont retenus au boîtier par leur fixation inférieure. On a rarement vu un système aussi bien pensé.

La face arrière

L’arrière du Cosmos laisse deviner en partie sa structure interne. On voit tout de suite que l’alimentation trouve sa place dans la partie basse du boîtier, à l’image du P180 d’Antec et de nombreux autres boîtiers haut de gamme aujourd’hui. On note également la grille d’aération du ventilateur de 120 mm arrière. Cooler Master a d’ailleurs enfin abandonné ses grilles à trous carrés pour adopter des grilles à maillage alvéolaire, moins restrictif. D’autres aérations sont situées au-dessus des cartes filles. Dans le haut, on voit les leviers permettant l’ouverture des panneaux latéraux, et deux trous ronds, qui réjouiront les adeptes du refroidissement à eau : ils permettent de faire passer deux tuyaux d’un diamètre maximal de 16 mm.

Voilà qui conclut le tour du propriétaire… quoique pas tout à fait : les faces supérieures et inférieures du Cosmos ont aussi leurs petits secrets

Secrets dessus et dessous

Comme nous l’avons vu, on trouve sur le dessus du Cosmos les classiques connecteurs USB et audio et un moins classique eSATA. Ces connecteurs sont en fait installés dans un cache en plastique qui recouvre le châssis en acier du Cosmos. Ce cache d’environ trois centimètres de hauteur est pour sa majeure partie vide. À quoi sert-il alors ? Il dissimule en fait la seconde évacuation de l’air chaud du Cosmos, dimensionnée pour deux ventilateurs de 140 mm. Deux ventilateurs de 120 mm sont livrés en série. Grâce au cache plastique, la poussière ne rentrera pas directement dans le boîtier et l’air chaud est dirigé vers l’arrière, pour ne pas incommoder l’utilisateur.

La face inférieure est aussi constituée d’un cache plastique. Moins haut que son homologue supérieur, il dissimule pas moins de trois entrées d’air de 120 mm. On comprend mieux alors l’utilité des curieuses barres qui courent sur toute la longueur du boîtier : elles permettent de le surélever pour mieux laisser passer l’air. L’emplacement de ces entrées d’air a été finement étudié : la première est située juste sous la cage des disques durs, la deuxième débouche au milieu du châssis, et la dernière est placée juste sous l’alimentation. Ces entrées d’air sont alimentées par des ouvertures sur le dessous du boîtier à l’avant et à l’arrière. Comme on s’y attendait, celles-ci sont toutes deux protégées par des filtres à air amovibles et lavables.

A l’intérieur

L’ouverture des parois latérales du Cosmos permet d’accéder à ses entrailles. On y découvre une architecture assez classique aujourd’hui sur les boîtiers haut de gamme, comme l’Antec P180 ou le Silverstone TJ-09 : les lecteurs optiques et disques durs restent à l’avant, un ventilateur de 120 mm prend place à la perpendiculaire du socket processeur, l’alimentation prend place en bas, et le haut du boîtier est occupé par deux ventilateurs de 120 mm. On remarque cependant certaines originalités du Cosmos.

Cage dorée pour disques durs

La cage des disques durs est une des beautés du Cosmos. Elle peut accueillir six disques 3,5″. Chacun est monté dans son propre tiroir en aluminium. Ceux-ci sont rangés à la verticale, sur deux rangées de trois. Ils coulissent dans la cage et sont maintenus en place par des petites vis à main. Ils s’extraient à l’aide d’une poignée qui peut être repliée, lorsque non utilisée. Le tout est très accessible et facilement manipulable. Les disques sont solidarisés sur les tiroirs par quatre vis. Afin de limiter leurs nuisances sonores, ils reposent sur des patins en caoutchouc. Ceux-ci sont malheureusement du genre dur et fin, et donc peu efficace comme le verrons.

Comme nous l’avons dit, les disques durs ne sont pas refroidis par un ventilateur soufflant depuis la face avant. Au contraire, la paroi avant est pleine. L’air frais parvient aux disques durs par la première entrée d’air inférieure, positionnée juste sous leur cage. Celle-ci est malgré tout assez obstrusive et on peut craindre que les disques chauffent trop. Si c’est le cas, Cooler Master laisse la possibilité d’installer un ventilateur de 120 mm optionnel en haut de la cage des disques durs, en aspiration.

Un tunnel à air frais ?

Le Cosmos est doté d’un conduit prévu pour favoriser l’arrivée d’air frais sur la ou les cartes graphiques. Fait de plastique, rehaussé d’une plaque d’alu frappée encore une fois du logo Cooler Master, il fait le pont entre la cage des disques durs et la grille d’aération arrière au dessus des cartes filles. Sa fixation est assurée par des clips et sa manipulation ne pose aucun problème. Il est livré vide, mais peut recevoir en option un ventilateur de 120 mm. L’idée directrice de ce VGA duct est d’amener de l’air frais aux cartes filles, en provenance de la grille arrière. Nous verrons néanmoins que son efficacité est loin d’être évidente.

Un bouton pour tous

Les lecteurs CD, DVD, ou HD DVD/Blu-ray prennent place au dessus des disques durs dans les baies 5,25″. Le Cosmos peut en accueillir un maximum de cinq. Ce nombre sera toutefois diminué si vous souhaitez également installer un périphérique 3,5″ externe comme un lecteur de cartes mémoire, ou avez besoin du ventilateur optionnel pour disques durs.

Les lecteurs sont montés à l’aide d’une énième évolution du système de montage sans vis de Cooler Master. Ne voyez rien de péjoratif dans cette formulation puisque ce système est très agréable. Il suffit de glisser le lecteur dans sa baie et d’appuyer sur le gros poussoir bleu. Difficile de faire plus simple et plus rapide. Le poussoir fait sortir deux pointes métalliques qui viennent se loger dans les trous de vis du lecteur. Par rapport aux autres boîtiers Cooler Master passés entre nos mains, la fixation du Cosmos est encore plus agréable, plus franche et plus simple. Petite déception néanmoins : Cooler Master n’a pas jugé bon de mettre des fixations des deux côtés. Un peu pingre sur un boîtier à plus de 200 € !

L’intérieur : suite

Coussin pour alimentation sensible

L’alimentation s’installe dans un berceau accueillant, puisque tapissé d’une fine couche de mousse. Elle pourra trouver de l’air frais directement sous elle, via une entrée d’air dimensionnée pour un ventilateur de 120 mm. Le possesseur d’une alimentation dotée d’un ventilateur de la même taille pourra donc choisir de la monter soit en prise directe sur cette entrée d’air soit classiquement en évacuation de l’air chaud du boîtier. Une telle liberté saura séduire ceux à la recherche du silence maximum.

Un patron pour la carte mère

Cooler Master reste fidèle à son habitude et a inclus un patron pour faciliter le positionnement des entretoises de la carte mère. Trois formats sont indiqués : ATX, E-ATX et µATX. On pourra regretter que Cooler Master n’ait pas à nouveau utilisé la plaque de cartes mères amovible vue sur le Stacker 830. Ce n’est pas un très grave défaut cependant, tant le Cosmos est spacieux.

Rangement des câbles

Le problème du rangement des différents câbles n’a pas été oublié par Cooler Master. Le constructeur a mis à profit le volume généreux du Cosmos pour aménager un espace spécial. Les longueurs inutiles pourront être dissimulées derrière la cage des disques durs. De plus, les câbles pourront être guidés au travers de deux trous oblongs dans la plaque de fixation de la carte mère. Enfin, Cooler Master fournit en accessoires, des colliers en plastique, dont certains munis d’une base adhésive, qui permettront d’attacher les câbles à peu près n’importe où dans le boîtier.

La trousse à outils

Hsitoire de justifier le tarif de son produit, CM a glissé dans le Cosmos une trousse d’accessoires. En aluminium massif, elle est assurément très jolie. Mais on ne peut s’empêcher de penser que CM aurait mieux fait d’en rester aux sachets plastiques et de baisser le prix du Cosmos, plutôt que de fournir un accessoire aussi bien fini qu’inutile. Cette trousse contient néanmoins tout le nécessaire au montage : vis, entretoises, colliers serflex et même deux clés-tournevis. En plus, on trouve aussi un sachet contenant les colliers adhésifs évoqués plus haut, et une rallonge pour connecteur PCI-Express 2.0 huit broches.

Schéma de ventilation

La ventilation du Cosmos diffère un peu du schéma classique d’un boîtier ATX. En fait, elle peut être modulée en grande partie par l’utilisateur, selon l’endroit où il place les ventilateurs. Le boîtier compte en effet pas moins de 6 emplacements différents. Par défaut, Cooler Master livre quatre ventilateurs de 120 x 25 mm.

Ce sont des modèles A12025-12RB-4JN-M2 à sept pales. Leurs caractéristiques techniques sont difficiles à obtenir, mais le “12RB” de leur référence se traduirait par 1200 tpm. On peut donc s’attendre à ce qu’ils soient silencieux. C’est heureux, car leur alimentation est confiée à de simples prises molex 12 V : on aurait aimé trouvé des potentiomètres ou au moins des interrupteurs à trois positions comme les Antec TriCool.

Trois de ces ventilateurs sont installés en extraction, l’un sur la paroi arrière et les deux autres sous le capot supérieur. Le quatrième est situé en bas du boîtier. Il est monté dans une cage en plastique qui s’enclipse et coiffe l’entrée d’air médiane de la paroi inférieure du Cosmos. Il s’agit donc de forcer de l’air frais dans le boîtier. Notez que ce ventilateur peut aussi prendre place, sur le haut de la cage des disques durs, ce qui n’est pas inutile comme nous le verrons plus loin.

Avec cette monte de ventilateurs, la circulation de l’air s’opère majoritairement du bas vers le haut. On remarque toutefois que l’alimentation crée un chemin d’évacuation de l’air chaud par le bas du boîtier, alors que les aérations au dessus des cartes filles sont une entrée d’air supplémentaire, et peut-être parasite.

Protocole de test

Dans les tests qui suivent, nous avons cherché la meilleure configuration possible des ventilateurs, avec les moyens dont nous disposions. Nous n’avons ainsi pas eu recours à un ventilateur optionnel dans le conduit VGA. Nous avons ensuite comparé le Cosmos dans sa meilleure configuration à notre référence, l’Antec P180.

La configuration que nous avons utilisée essaie de refléter l’équipement d’un joueur prêt à mettre 200 € dans son boîtier :

  • CPU Core 2 Duo E4300 poussé à 3,3 Ghz
  • Carte mère Gigabyte P35C-DS3R
  • 2 Go de DDR2 Crucial Ballistix
  • Disque dur Western Digital Raptor FLA02 74 Go
  • Disque dur Seagate 7200.7 160 Go
  • Carte graphique Geforce 8800 GTS 320 OC
  • Alimentation Tagan 530 W

Comme de coutume, la charge a été simulée à l’aide de deux sessions de BurnP6 simultanées, d’une de VillageMark et d’une d’IOmeter en mode par défaut. Chaque test durait 45 minutes, durée suffisante pour que les différentes températures se stabilisent.

Optimiser le refroidissement

Nous avons testé sept configurations différentes du Cosmos :

    1. configuration de série, avec conduit VGA, ventilateur d’aspiration en bas, et tous les ventilateurs d’extraction
    2. configuration de série sans le conduit VGA
    3. identique à la 1. sans le ventilateur d’aspiration en bas
    4. identique à la 2. sans le ventilateur d’aspiration en bas
    5. identique à la 2. mais avec ventilateur d’aspiration positionné en haut de la cage des disques durs
    6. configuration sans conduit VGA, avec le ventilateur d’aspiration sur la cage des disques durs et avec seulement un ventilateur syupérieur d’extraction sur les deux.
    7. identique à la 6. sans aucun ventilateur en extraction haute

On voit clairement que c’est la configuration 6 qui délivre les meilleures performances, alors que la configuration de sérié est la moins bonne ! On peut par ailleurs tirer certaines conclusions quant à l’efficacité de l’architecture du Cosmos.

Se passer du tunnel

Tout d’abord, nos essais ont démontré que le conduit VGA est parfaitement inefficace et même nuisible au refroidissement de la carte graphique : il a, à chaque fois, fait prendre entre 5 et 7 degrés au GPU ! La situation aurait sans doute été différente s’il avait été équipé d’un ventilateur, mais celui-ci n’était pas en notre possession, et ne sera pas livré de série.

Mauvaise aspiration

On constate également que le ventilateur d’aspiration basse est lui aussi contre-productif. Il n’a aucune influence sur la température du GPU ou du CPU, mais fait grimper celle des disques durs. C’est parfaitement logique quand on sait que, dans notre montage, l’air frais pénètre dans le boîtier, soit par-dessous la cage des disques, soit par la grille que vient coiffer ce ventilateur d’aspiration. Les deux entrées ont donc en compétition, et la seconde prend facilement le dessus si on lui ajoute un ventilateur.

La situation s’améliore un peu si on supprime ce ventilateur, la configuration 4 faisant gagner de 2 à 4 degrés aux disques durs. Mais le plus efficace reste de positionner le ventilateur d’aspiration en haut de la cage disques durs. Celle-ci devient alors la voie principale de pénétration d’air frais dans le boîtier, et la température des disques chute : – 9 °C pour chaque !

Un seul ventilateur suffit

Enfin, nous nous sommes aperçus que les ventilateurs d’extraction en haut du boîtier n’étaient pas complètement nécessaires. Si les éliminer tous les deux n’est pas à conseiller (température GPU en hausse), en démonter un sur les deux est bénéfique. La configuration 6. correspondante obtient alors les températures les plus basses de toutes celles essayées, pour tous les composants.

Il est peut-être possible d’améliorer encore ces résultats, mais nous n’avons pas pu pousser plus loin nos essais faute de temps. Cette configuration idéale a ensuite été comparée à la même machine montée dans le P180.

Face au P180

Le P180 nous a posé deux problèmes :

  • l’encombrement des connecteurs de notre alimentation Tagan modulaire nous a empêchés de monter le ventilateur central dans la chambre inférieure. Par conséquent, nous avons choisi d’installer nos disques durs dans la chambre supérieure sans quoi ils n’auraient pas été suffisamment ventilés.
  • à cause de la longueur de la Geforce 8800 GTS et de la taille de son connecteur d’alimentation, nous n’avons pas pu installer notre second disque dur. Les tests se feront donc uniquement avec le Raptor. Ce n’est pas trop dérangeant vu que seul le Raptor était sollicité dans notre test de charge.

Le CPU est aussi à l’aise dans un boîtier que dans l’autre. Niveau GPU et disques durs au contraire, le Cosmos fait nettement mieux que le P180 : – 7 °C pour chacun. Une belle performance, à mettre au crédit du nombre plus important de ventilateurs. Soulignons le fait que nous avons testé le P180 avec ses ventilateurs Tricool réglés sur leur position Low, soit leur vitesse de rotation la plus faible. Il est très probable que les régler sur Mid ou High ferait baisser les températures internes, mais la comparaison n’aurait alors pas été juste. En effet, à ces vitesses de rotation, le P180 émet un niveau de bruit nettement supérieur au Cosmos.

Le problème du bruit

Nous n’avons pas encore évoqué ce point, mais le bruit de la configuration est l’élément clé du refroidissement d’un boîtier, sachant qu’il est toujours possible de refroidir de manière excellente si l’on est prêt à sacrifier ses oreilles. Le Cosmos comme le P180 ayant été étudiés afin d’étouffer au maximum les bruits émis par les composants, nous avons jugé naturel de les comparer à niveau de bruit égal. Pour ce faire, nous avons mesuré le niveau sonore de chaque configuration, au repos. Dans ce cas, seuls tournent les ventilateurs de boîtiers et celui de l’alimentation.

Les résultats sont sans appel : le P180 est un peu plus silencieux que le Cosmos avec ses ventilateurs sur Low (1,6 dBA de mieux) mais nettement plus bruyant avec ses ventilateurs sur Mid (3 dBA de plus) . Ce résultat nous a donc poussés à ne tester le P180 qu’en configuration Low. Par ailleurs, nous avons mesuré le niveau de bruit des deux boîtiers en charge. Le bilan est encore en faveur du Cosmos, très nettement. Ses panneaux moussés et son architecture interne lui permettent de beaucoup mieux atténuer le bruit de turbine de notre ventirad box Intel pour Core 2 Duo, et d’afficher 4 dBA de moins que le P180, rien que ça ! Félicitations à Cooler Master pour avoir réussi à détrôner la référence du silence.

Des choix très contestables

Tempérons néanmoins notre enthousiasme. Nous deux mesures précédentes nous permettent de conclure que le Cosmos est fourni avec des ventilateurs plus silencieux que le P180, que son refroidissement, tel que nous l’avons optimisé, est meilleur, et que ses panneaux isolent mieux le bruit infernal de notre ventirad box pour Core 2 Duo. Mais on n’achète pas un tel boîtier pour y installer un ventirad aussi bruyant. Dans un PC optimisé pour le silence, la problématique est un peu différente. L’élément le plus gênant est alors souvent la propagation des vibrations du disque dur, et la résonance de la structure du boîtier.

Des oeillets à oublier

Le Cosmos est livré, on l’a vu, avec des oeillets en caoutchouc pour ses disques durs. Leur efficacité est cependant très mauvaise. À titre de comparaison, voici le bruit émis par notre Raptor seul dans le Cosmos, avec les oeillets Cooler Master et les oeillets du P180.

Bruit du Raptor
Oeillets Cooler Master42,4 dBA
Oeillets Antec37,2 dBA
Bruit au repos36,3 dBA

– 5,2 dBA en faveur des oeillets du P180, c’est énorme ! Le Raptor muni des oeillets Antec, se transforme en doux agneau, et le niveau sonore en lecture/écriture n’est alors que 0,9 dBA supérieur au niveau sonore au repos. Moralité : si vous achetez un Cosmos, trouvez-vous un ami qui a un P180 ou Sonata III et n’utilise pas tous ses oeillets de disque dur !

Un panneau à ne pas suivre

Pour mesurer la propension du châssis à résonner, nous avons tout simplement ôté le panneau latéral gauche et mesuré le bruit lors d’un accès disque, alors que notre Raptor était monté avec les oeillets Cooler Master.

Résonance du panneau droit
Bruit du Raptor panneau fermé42,4 dBA
Bruit du Raptor panneau déposé41,6 dBA

Comme nous nous y attendions, le bruit est plus fort lorsque le panneau est monté, que lorsque le boîtier est ouvert ! La différence en dBA n’est pas très importante (0,8 dBA) mais elle illustre tout de même le fait que l’aluminium est un très mauvais matériau pour qui cherche un boîtier silencieux. Moins dense que l’acier, il résonne trop facilement. Et ce, même lorsqu’il est épais et tapissé de mousse isolante, comme dans le cas des panneaux du Cosmos. On ne peut donc que regretter les choix faits Cooler Master pour les matériaux de construction de son boîtier : le châssis est en acier, ce qui le rend très lourd, et les panneaux extérieurs sont en aluminium, ce qui les rend résonants. On cumule donc les inconvénients des deux matériaux, sans en avoir les avantages.

Conclusion

Ces quelques jours avec le Cooler Master Cosmos nous ont permis d’apprécier ses grandes qualités. Ses lignes sont superbes, sa finition est exemplaire, sa taille le rend à la fois parfaitement adapté aux configurations les plus exigeantes et très facile à monter. Cette facilité est renforcée par les systèmes d’ouverture des panneaux latéraux, de fixation des lecteurs optiques, ou encore l’omniprésence de vis à main. De plus sa conception est poussée, et il présente un très bon potentiel pour qui se donne la peine de chercher la meilleure configuration possible pour son refroidissement.

Nos résultats ont d’ailleurs montré que ses performances dans ce domaine étaient excellentes et dépassaient celles de l’Antec P180. De plus, le recours à des ventilateurs silencieux, et à des panneaux de mousse antibruit permet au Cosmos d’étouffer très efficacement les bruits des composants, en battant, là encore, le P180 sur son terrain de prédilection.

C’est donc presque un sans faute pour le fer de lance de Cooler Master. Et l’on en regrette d’autant plus les quelques défauts persistants. Le plus inexcusable d’entre eux est sans doute le choix d’oeillets pour disques durs parfaitement inefficaces. Difficile de croire que des oeillets plus épais et plus souples, comme ceux livrés par Antec sur ses derniers boîtiers, fassent augmenter le prix du Cosmos. Au contraire, il rendrait ce boîtier vraiment silencieux. En leur absence en effet, le Cosmos se transforme en grosse caisse de résonance pour toutes les vibrations internes. La faute à ses panneaux latéraux en aluminium. On regrette d’ailleurs que l’aluminium n’ait pas été généralisé à toute la structure du châssis. Fait d’acier, le Cosmos ne pèse pas très loin d’un âne mort, soit à peu près 17 kg ! Vu son prix (plus de

€) c’est vraiment très regrettable.

 
Au final, on hésite donc face au Cosmos. Il est presque parfait, et mérite de figurer dans notre sélection des meilleurs produits 2007, mais il est sans conteste démesuré et hors de prix pour 99 % des utilisateurs. Est-ce vraiment utopique, à une époque où l’homme a réussi à décoder son génôme, de rêver à un aussi bon boîtier deux fois moins cher ?
 

Cooler Master Cosmos
Luxueux, beau, imposant, sophistiqué, le Cosmos est tout cela. Il n’oublie pas non plus d’être performant à la fois au chapitre refroidissement et au chapitre silence. Quel dommage pourtant que Cooler Master n’ait pas réussi à supprimer les vibrations des disques durs. Quel dommage encore que le châssis du Cosmos soit en acier. Au moins, cela contribue à faire baisser son prix au kilo !
  • Les plus
  • Les moins
    • La capacité de refroidissement
    • La très bonne isolation phonique
    • La liberté offerte dans le placement des ventilateurs
    • Le nombre de ventilateurs fournis en série
    • L’espace intérieur
    • La simplicité du montage
    • La finition globale
    • Prix surévalué
    • Châssis en acier, très lourd
    • Oeillets pour disques durs inefficaces
    • Panneau latéral en aluminium amplifiant les vibrations internes
    • Encombrement

 

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