L’iPhone d’Apple : le meilleur des baladeurs ?

Introduction

iPhone, iPhone, iPhone. iPhone, iPhone, iPhone. iPhone. Et encore iPhone. Depuis son annonce en janvier, et surtout depuis sa sortie aux États-Unis vendredi 29 juin, le nouveau smartphone d’Apple occupe, et même monopolise le devant de la scène. C’est pourquoi nous avons décidé de publier aujourd’hui un test de… l’iPhone !

Mais contrairement à la plupart des tests déjà publiés, nous ne nous intéresserons pas au produit high-tech de l’année sous l’angle téléphonique. Nous nous concentrerons principalement sur son potentiel en tant que baladeur audio/vidéo (pour plus d’informations sur la partie téléphone / PDA, consultez le test de BestOfMicro). En fait, Apple le dit lui-même, l’iPhone est le meilleur iPod jamais créé. Est-il pour autant le meilleur baladeur du marché ?

Premier contact, design et finition

La boîte est minuscule, à peine plus large et longue que l’iPhone lui-même. Elle contient malgré tout, le téléphone, son chargeur, un dock et le cordon USB nécessaire, une paire d’écouteurs et une pochette contenant une lingette de nettoyage de l’écran, ainsi qu’un guide de démarrage rapide.

Image 1 : L'iPhone d'Apple : le meilleur des baladeurs ?Image 2 : L'iPhone d'Apple : le meilleur des baladeurs ?
Rien de très original, ou généreux. Petite remarque sur le chargeur. C’est un modèle extrêmement compact (plus épais, mais juste aussi large qu’une prise DVI) et doté du même système de prises interchangeables que le reste des chargeurs Apple pour Macbook et Macbook Pro. Les voyageurs ayant déjà investi dans une prise américaine ou anglaise par exemple pour leur ordinateur portable pourront du coup la réutiliser avec l’iPhone. De plus, une inscription sur sa tranche révèle que ce chargeur est prévu à la base pour les iPod. Il pourra donc servir à recharger votre ancien baladeur en plus de votre nouveau smartphone.

Un objet désir

Comme on pouvait s’y attendre de la part d’Apple, le design de l’iPhone est extrêmement léché. Formes rondes, fines, épurées, alliance de noir et d’argent, tout concourt à en faire un objet de luxe. À dire vrai, il est encore plus séduisant en réalité qu’en photo, ou même sur les vidéos de démonstration du constructeur. Mais ceci est une affaire de goût personnel.

Image 3 : L'iPhone d'Apple : le meilleur des baladeurs ?Image 4 : L'iPhone d'Apple : le meilleur des baladeurs ?Image 5 : L'iPhone d'Apple : le meilleur des baladeurs ?Image 6 : L'iPhone d'Apple : le meilleur des baladeurs ?
La finition de l’appareil peut, elle, être jugée de manière plus objective. Et il est difficile d’être critique sur ce point. La coque est faite presque totalement d’aluminium brossé. L’écran est protégé par une dalle de verre assez épais et traité antirayures. Les deux sont parfaitement ajustés l’un avec l’autre, sans aucun jeu apparent. La carte SIM trouve sa place dans un logement situé sur la tranche supérieure de l’iPhone, qui ne risque pas de s’ouvrir accidentellement puisqu’il faut utiliser un instrument pointu comme un poinçon, un petit tournevis… ou un cure-dent pour enfoncer son loquet. Le tout respire vraiment la qualité, et on est loin de l’à-peu-près de certains autres téléphones (comme le Sony Ercisson W880 et son gros cache plastique).
Image 7 : L'iPhone d'Apple : le meilleur des baladeurs ?Image 8 : L'iPhone d'Apple : le meilleur des baladeurs ?

Un écran simplement superbe !

Les qualificatifs qui conviennent le mieux à l’écran sont 1) grand, 2) beau. Grand parce qu’il mesure 3,5 pouces, et beau parce qu’il possède à la fois une haute résolution (480 x 320 pixels soit 160 dpi) et une très forte luminosité. En fait, il est même parfaitement lisible en plein soleil. C’est vraiment étonnant compte tenu de la haute résolution (plus il y a de transistors, plus la lumière du rétroéclairage est filtrée) et de la présence des couches rendant l’écran “tactile”.

En tout cas, cela change agréablement des baladeurs concurrents, comme l’Archos 504, qui devient complètement noir au soleil. Cela est en partie dû au capteur de lumière ambiante qui pousse la luminosité au maximum au soleil, mais ce genre d’astuce ne fait pas tout. Un grand bravo au sous-traitant d’Apple, qui pourrait être l’Allemand Balda, pour avoir réussi à mettre au point un tel écran.

Rayures-proof, mais traces-de-doigts-phile

On apprécie aussi de ne pas craindre pour l’écran, grâce à sa vitre protectrice en verre durci anti-rayures. Nous n’avons pas cherché les limites de cette protection, mais nos confrères de PC World l’ont enfermé dans un sac généreusement rempli de clés puis fait tomber sur un sol en béton d’une hauteur d’homme sans qu’il soit aucunement détérioré. Le seul point noir, c’est son appétit pour les traces de doigts : même des doigts propres et secs laissent une grosse tache qu’il est difficile d’enlever. Cela ne pose heureusement aucun problème tant que l’on utilise l’iPhone dans un environnement pas trop éclairé, typiquement à l’intérieur. Mais au soleil, la crasse saute littéralement aux yeux. Pour peu que vous n’ayez pas nettoyé votre iPhone depuis longtemps, vous aurez même du mal à voir au travers des fantômes de vos doigts. C’est certes normal, mais très gênant. Le pire étant qu’un simple coup de chiffon ne rendra pas sa brillance à la vitre. Cela étalera seulement la graisse. Il faudra assez longuement insister avec la lingette en microfibres fournie par Apple, voire même l’humidifier légèrement pour enlever toute trace.

Dissection

Apple reste fidèle à sa tradition et ne communique guère sur les composants utilisés dans son iPhone. Ses supposés fournisseurs restent eux aussi muets sur le sujet, ne confirmant ni n’infirmant les rumeurs. Certains téméraires acquéreurs et notamment nos confrères de Semiconductor Insights se sont néanmoins lancés dans le démontage de l’iPhone. De plus, le firmware de l’appareil a été publié sur la toile par Apple en personne, ce qui a permis de confirmer certaines hypothèses.

ARM11 à 667 MHZ !

On sait donc qu’au coeur de l’iPhone se trouve un processeur Samsung à coeur ARM11 (ARM1176 JZF-S précisément), tournant à environ 620 MHz. Fabriqué par Samsung, il porte des marquages spécifiques et introuvables sur le site du fabricant. Celui-ci ne mentionne qu’un processeur ARM11, le S3C6400 pouvant tourner jusqu’à 667 MHz. Peu importe la fréquence exacte, l’iPhone est actuellement doté du processeur le plus rapide du marché.

Ce processeur est épaulé par 128 Mo de SRAM dans un package multicouche. Il prend en charge la plupart des fonctions de l’iPhone et notamment la décompression vidéo H.264. Il est par contre dépourvu de fonctionnalités téléphoniques. Celles-ci sont donc gérées par des puces Infineon, ce qui a une influence positive sur l’autonomie en conversation, comme nous le verrons plus loin.

Un coeur d’iPod

La dissection de l’iPhone a aussi montré qu’il utilisait la même puce de 8 Go de NAND Flash Samsung 65 nm que l’iPod Nano. De même, son contrôleur audio est le Wolfson WM8758, présent dans les iPod vidéo 5G. La qualité sonore de l’iPhone s’annonce donc satisfaisante.

Caractéristiques techniques

Capacité mémoire

La capacité mémoire n’est clairement pas un point fort de l’iPhone. 8 Go au maximum cela paraît bien faible comparé aux 80 Go d’un iPod, ou pire, aux 160 Go d’un Archos 504 par exemple. De l’autre côté, si on le compare à un iPod Nano coutant

€, l’iPhone paraît bien cher pour autant de mémoire embarquée. Par contre, face à des Smartphones comme le Sony P1, ou un Blackberry Curve, l’iPhone apparaît très bien doté. Mais il ne faut pas oublier que sur ces smartphones il est possible d’augmenter la capacité, grâce à un slot microSD intégré. Slot dont l’iPhone est dépourvu.

Encombrement

L’iPhone ne mesure que 115 mm de haut, 61 mm de large et 11,6 mm d’épaisseur, pour un poids de 135 g. À côté, l’Archos fait figure de grosse baleine avec ses 2,3 cm d’épaisseur et ses 315 g. Même l’iPod 5G (80 Go) est battu avec ses 103,5 mm de haut, 61,8 mm de large et 14 mm de profondeur et son poids de 157 g. Le tour de force d’Apple est d’avoir réussi à caser un écran de 3,5″ de diagonale dans un si faible encombrement, soit seulement 1 pouce de moins que sur l’Archos, et plus qu’une très grande majorité des baladeurs du marché.

Possibilités

Sur le papier, l’iPhone n’est pas un baladeur très ouvert. Il est compatible avec un nombre de formats réduit, et pas les plus utilisés (en dehors du MP3). En fait, on retrouve exactement les mêmes possibilités/limitations que sur un iPod 5G.

Formats pris en charge
iPhoneiPod 5GArchos 504
VideoH.264 (MPEG-4 AVC), jusqu’à 1,5 Mb/s, 640 x 480 pixels, 30 ips, son au format AAC-LC jusqu’à 160 kb/s, 48 kHz, stéréo, formats .m4v, .mp4 et .mov ; MPEG-4 SP, jusqu’à 2,5 Mb/s, 640 x 480 pixels, 30 ips, son AAC-LC jusqu’à 160 kb/s, 48 kHz, stéréoIdem MPEG-4 ASP@L5 AVI (jusqu’en résolution DVD 720 x 576). Avec plug-ins optionnels : H.264 jusqu’en résolution DVD et son AAC. et MPEG-2 MP@ML jusqu’à 10 Mbps (jusqu’en résolution DVD) et son stéréo AC3
AudioAAC (16 à 320 kb/s), AAC protégé (depuis iTunes Store), MP3 (16 à 320 kb/s), MP3 VBR, Audible (formats 2, 3 et 4), Apple Lossless, AIFF et WAVIdemMP3 @ 30-320 KB/s CBR et VBR, WMA et WMA protégés, WAV (PCM/ADPCM). Avec plug-ins optionnels : AAC3 et AC3 Stereo
PhotoJPEG, BMP, GIF, TIFF, PSD (Mac uniquement) et PNGIdemJPEG, BMP, PNG

On regrette que l’iPhone ne possède pas de tuner FM, mais, encore une fois, c’est dans la lignée des iPod. De même, s’il y a bien un micro (téléphone oblige), il n’y a aucune entrée micro/ligne. L’iPhone a néanmoins un atout qui le classe à part des autres baladeurs : il permet de lire des vidéos piochées sur Youtube, ce qui sera jugé indispensable par certains et totalement inutile par d’autres.

Connectivité

La connectivité est un des points forts de l’iPhone. Il est bien évidemment connectable par USB, mais aussi par Wi-Fi, ce qui reste une possibilité rare chez les baladeurs. Elle est néanmoins appelée à se généraliser rapidement, notamment sur les baladeurs Gen 5 d’Archos. L’iPhone n’utilise cependant pas le Wi-Fi pour partager le contenu multimédia entre utilisateurs. On ne peut même pas relier l’iPhone à un ordinateur en Wi-Fi. Il n’est ici question que d’accès à Internet, et c’est un peu dommage.

De même, si l’iPhone est doté d’une puce Bluetooth, il ne pourra pas l’utiliser pour se transformer en modem Edge pour un ordinateur, ni pour diffuser du son sur des casques Bluetooth stéréo A2DP. On ne pourra pas non plus échanger des fichiers avec l’iPhone via Bluetooth. Le seul usage du Bluetooth est la connexion d’une oreillette, afin de téléphoner les mains libres.

Ergonomie : le doigt est roi ! (Vidéo)

L’ergonomie est le gros plus de l’iPhone, et la raison principale du battage médiatique qui s’est formé autour de ce gadget. Et pour une fois, une telle publicité est justifiée. On peut même utiliser sans crainte l’adjectif “révolutionnaire “, tellement galvaudé, à propos de l’interface de l’iPhone.

Comment ça marche ?

Pour ceux que les mauvaises températures des mois de mai et juin auraient poussé à rester en hibernation jusqu’à aujourd’hui, rappelons que l’iPhone ne possède aucun clavier traditionnel, mais un écran entièrement tactile. Plus précisément, il s’agit d’un écran tactile capacitif, c’est-à-dire sensible à la résistance électrique de la peau humaine, et non à la pression, comme la plupart des écrans tactiles de téléphones ou PDA. En outre, cet écran sort du lot par sa capacité à suivre plusieurs doigts en même temps, là où les autres écrans ne peuvent “comprendre” qu’un seul contact à la fois. Le seul défaut de la technologie est qu’on ne plus utiliser de stylet, ni même de doigt gantés.

Apple a rajouté un autre petit raffinement à son iPhone : un capteur d’orientation. Comme sur les autres appareils qui en sont dotés, il permet de basculer automatiquement entre un affichage horizontal “paysage” et un affichage vertical “portrait”. Rien de très révolutionnaire ici, mais un atout bien exploité par l’interface logicielle.

À fleur de peau

Cette base technique ne servirait en effet à rien si elle était mal utilisée. Apple n’a pas commis cette erreur et a su développer une interface révolutionnaire, autorisant des manipulations inédites. Nous reviendrons en détail sur les différentes actions possibles dans les parties suivantes mais en voici déjà un aperçu pour vous donner une idée : pour faire défiler une liste à l’écran, il suffit de la balayer du doigt de haut en bas ou de bas en haut, comme si on la touchait réellement. Si vous visionnez une photo au format paysage, inutile de la retourner, basculez l’iPhone, et son affichage s’adaptera automatiquement. Plus fort encore, écarter deux doigts équivaut à zoomer dans une photo. Afin que vous puissiez mieux vous rendre compte de tout ce qu’il est possible de faire, nous avons tourné la courte video suivante :

À l’usage, cette interface se révèle extrêmement intuitive et agréable. On n’est pas loin de l’idéal, et en tout cas devant quelque chose de très séduisant. Un point très positif, surtout par rapport aux autres appareils à écrans tactiles, est que les mouvements sont parfaitement reconnus et la “frappe” précise et franche. Ce qui surprend aussi, est à quel point l’appareil est réactif. On ne rencontre jamais de blocage, ou de retard dans la navigation. L’iPhone n’impose même aucun temps de chargement des images, tout le contraire d’un Archos 504 par exemple. Même les bascules entre affichage portrait ou paysage ou les coups de zoom se font de manière totalement fluide. Impressionnant !

L’interface du 21è siècle

En plus d’être facile à utiliser, l’interface est également très belle. Le design des barres de menus, des boutons, est très moderne, et il y a profusion d’effets de transition graphiques entre les différentes pages. On est cependant parfois surpris des différences d’aspect entre les différentes applications ou entre les différents menus d’une même application. Surtout on regrette que l’interface ne soit pas plus personnalisable.

Tous ces raffinements changent agréablement des interfaces des autres baladeurs qui paraissent du coup, fades, ternes, voire archaïques, iPod compris. S’ils restent pratiques, les autres baladeurs n’arrivent pas à la cheville de l’iPhone, qui lui seul donne vraiment le sentiment d’avoir un gadget “high-tech” du 21e siècle. Un peu comme il y a vingt ans, lorsqu’Apple fut le premier à lancer une machine grand public dotée d’une interface graphique et non en ligne de commande…

Lecture audio

Les menus

Les contrôles de lecture offerts sur l’iPhone sont très complets, et variés. On accède aux fonctions baladeur par un bouton en bas à gauche du menu général appelé sans équivoque iPod. Une pression à sa verticale envoie vers un écran donnant accès à la médiathèque par cinq classifications différentes : les albums, les livres audio, les compilations, les artistes, les genres de musiques ou encore les vidéos. Le bas de l’écran comporte 5 boutons différents, permettant un accès direct à chacune de ces présentations : Playlists, Artists, Songs et Podcasts. Le dernier bouton More permet de revenir au premier écran une fois que l’on est rentré dans une classification particulière.

Le haut de l’écran est occupé par une jolie barre bleue comportant deux boutons. À gauche le Now playing qui amène à la lecture en cours. À droite un mystérieux Edit. Ce bouton permet en fait de choisir quels raccourcis, vous souhaitez avoir en bas l’écran. Ainsi, si vous n’êtes pas un fan des podcasts mais plutôt de vidéos vous pourrez substituer un bouton videos au bouton podcasts. Le choix se fait par un simple glisser-déposer du doigt. Très agréable ! Le bouton ainsi choisi disparaît de la liste montrée au centre de l’écran, il n’y a donc jamais de doublons.

Apparition de Coverflow

À tout moment, une bascule de l’iPhone sur son côté déclenche la visualisation Coverflow. Encore jamais vue sur un baladeur Apple, elle est à peu près identique à ce que l’on trouve sous iTunes sur un Mac ou un PC. Glisser son doigt sur l’écran de gauche à droite ou de droite à gauche fait défiler les pochettes des albums, dont le nom apparaît juste en dessous, comme si vous feuilletiez les pages d’un livre. Une tape sur une pochette la retourne pour consulter la liste des chansons contenues dans cet album. Un clic sur la chanson en lance la lecture, un deuxième la met en pause.

Remettre l’iPhone droit pivote et modifie l’affichage. On voit alors, au centre, la pochette de l’album dont est extraite la chanson en cours de lecture, ainsi que des boutons, piste précédente, lecture/pause et piste suivante, et une glissière contrôlant le volume. Contrairement à Coverflow, un clic sur la pochette ne la retourne pas, mais fait apparaître une barre de contrôle supplémentaire,comprenant une timeline, et des boutons repeat et shuffle. Les contrôles donnés par l’affichage vertical sont donc plus complets que ceux accessibles via Coverflow. Cela se confirme lorsque l’on regarde la barre supérieure de l’écran et ses deux boutons : à gauche une flèche revenant en arrière, et à droite l’accès aux informations de l’album. On peut ici, non seulement, choisir quelle piste de l’album on veut écouter, mais aussi noter chaque chanson (de 1 à 5 étoiles).

Lecture audio : suite

Quelques manques

Cette description pas à pas ne permet sans doute pas d’apprécier l’agrément d’utilisation de l’iPhone. Autant le dire tout de suite, nous avons été conquis. D’abord par la facilité et l’intuitivité de la navigation tactile. Mais aussi parce qu’on ne se sent jamais prisonnier de la conception de l’iPhone. La liberté de contrôle est suffisamment grande pour que l’on ne se trouve jamais coincé dans l’incapacité de faire ce que l’on souhaite.

Ou presque. En cherchant bien il y a en effet deux manipulations que nous avons regretté de ne pouvoir effectuer. D’abord, on ne peut pas à proprement parler faire une recherche, sur un titre de chanson ou un nom d’auteur. Un palliatif astucieux est toutefois disponible : les chansons, albums, artistes, podcasts ou vidéos sont rangés par ordre alphabétique, et il est possible via un index situé à gauche de l’écran d’accéder directement à une lettre en particulier. C’est en fait aussi rapide, voire plus, que de taper un nom dans une barre de recherche.

On regrette également l’impossibilité de créer ou modifier des playlists autres que la playlist On-the-Go. Tout le paramétrage s’opère donc via iTunes et synchronisation. Chacun jugera ses lacunes graves ou négligeables selon ses propres gouts, mais nous n’estimons pas qu’elles constituent de gros défauts.

Enfin de vrais boutons

En dehors de ce qui est accessible via l’écran tactile, l’iPhone propose aussi d’autres contrôles, par d’authentiques boutons-qui-s’enfoncent. Ainsi, le bouton de d’extinction/mise en veille/allumage situé sur la tranche supérieure de l’iPhone agit comme le bouton hold d’un baladeur. S’il est enfoncé, l’écran devient alors insensible, mais pas les boutons disséminés sur la coque. On peut donc ajuster le volume d’écoute via les deux touches du côté droit. Beaucoup plus pratique que sur un iPod !

L’iPhone est fourni avec une paire d’écouteurs. Si les écouteurs en eux-mêmes semblent identiques, on note l’apparition, sur le fil de l’écouteur droit, d’une télécommande. Tombant à environ un ou deux centimètres de la bouche, elle fait à la fois office de micro et de télécommande. Sa fonction première est de prendre ou terminer un appel. Mais elle peut aussi contrôler la lecture de musique : une pression fait pause, deux pressions (double clic) font passer à la chanson d’après. Simple et efficace.

Lecture video

La lecture de vidéos se contrôle à peu près exactement comme la lecture de pistes audio. On y accède via le même menu iPod. On l’a vu, les vidéos font partie des catégories de contenu prédéfinies. Le bouton de raccourci Videos envoie donc vers une liste regroupant les vidéos achetées sur l’iTunes Store, qu’il s’agisse de podcasts vidéo, de films, de clips musicaux ou d’épisodes de série TV. Les seules vidéos à ne pas être centralisées dans cette liste sont celles en provenance de Youtube. Apple considère en effet la possibilité d’accéder à Youtube comme tellement importante qu’elle lui a accordé le privilège de figurer carrément sur l’écran d’accueil de l’iPhone.

Au doigt et à l’oeil

Pour les vidéos traditionnelles donc, on lance leur lecture par une pichenette sur leur case dans la liste. Par parenthèse, on remarque qu’à côté du titre de chaque vidéo figure une miniature de sa première image. Dans le cas d’un podcast vidéo, ne figurent dans la liste que le titre du podcast et la miniature de la première image de l’épisode le plus récent. Un clic dessus fait apparaître la liste détaillée de tous les épisodes. Un nouveau clic, et Boom !, la vidéo est lancée. Et l’on s’aperçoit alors qu’Apple oblige à regarder les vidéos en format paysage. C’est somme toute logique compte tenu de la taille mesurée de l’écran, mais cela oblige à une certaine gymnastique si l’on enchaîne plusieurs épisodes d’un podcast. L’écran de choix des vidéos n’est en effet visible qu’en format portrait. Notez, par ailleurs, que le parcours des vidéos en mode Coverflow n’est pas possible.

Un simple clic sur l’image fait apparaître deux barres de contrôle. En bas des boutons piste précédente, lecture/pause, piste suivante et glissière de volume. En haut, la timeline, un bouton pour revenir à la liste et un pour passer en plein écran. L’iPhone laisse en effet le choix entre voir les vidéos en format original ou en plein écran quitte à masquer une partie de la largeur de l’image. La bascule entre ces deux modes peut aussi se faire en double-cliquant sur le film.

Afin d’aider les utilisateurs à garder de la place libre en mémoire, l’iPhone invite à supprimer chaque vidéo une fois lue. On peut aussi effacer les vidéos à partir de la liste Videos en les barrant d’un trait du doigt. Un bouton delete apparaît alors.

Apple se mélange les Pod

Mais la catégorie Videos n’est pas le seul chemin d’accès aux vidéos. En effet, les podcasts vidéo, mais heureusement pas les films ni les épisodes de série TV, sont aussi listés dans la catégorie Songs ce qui paraît assez curieux. Il n’est ainsi pas possible de lancer une lecture aléatoire de toute sa bibliothèque de musiques, sans que les podcasts, et même les podcasts vidéo soient inclus. On reste encore plus perplexe en constatant que lorsque les podcasts vidéo sont lus à partir de la liste des musiques, seul le son est lu, pas l’image. L’utilité de ce mode de fonctionnement dégradé nous échappe. Il nous semblerait plus logique soit de laisser les podcasts vidéo dans une catégorie à part, soit de débloquer entièrement leur accès par la bibliothèque des musiques.

Cachotier

Nous avons aussi constaté un défaut de conception de l’interface qui se manifeste surtout sur les vidéos. L’espace dévolu à l’affichage de leurs titres est très court, et ne permet la plupart du temps pas de les voir dans leur intégralité. Par exemple, ayant téléchargé deux bandes-annonces de Ocean’s 13, il nous a été impossible de choisir avec certitude l’une des deux, toutes s’affichant dans la liste des vidéos comme “Ocean’s 13 – Bande-a…”. Heureusement, les vignettes sont là pour aider au choix. Un tel manque fait malgré tout un peu tache au coeur d’une interface aussi bien conçue.

Youtube en direct

Côté Youtube les choses sont un peu différentes. Rentrer dans le menu Youtube fait apparaître une page très ressemblante à celle de Youtube sur internet. Il y a, à nouveau quatre boutons de raccourci en bas, permettant d’accéder à des sélections différentes : les plus vues, les plus récentes, etc. On peut là aussi modifier ces raccourcis. Petit plus par rapport aux musiques ou autres vidéos, on peut lancer une recherche par mots-clés sur une vidéo Youtube. Une barre supérieure permet aussi de raffiner les sélections en n’affichant que les vidéos du jour ou de la semaine.

Dans la page principale, chaque vidéo apparaît par son titre, le nom de son auteur et sa vignette. Une flèche bleue à droite permet de visualiser une page rassemblant des informations supplémentaires : résumé, genre, date, etc. Cet écran liste également les vidéos similaires à celle choisie. Si on lance la lecture, l’affichage passe en mode paysage. Les contrôles disponibles alors sont identiques à ceux autorisés sur les autres vidéos (à savoir : timeline , volume, pause). Deux boutons supplémentaires sont aussi présents, ceux à l’origine de l’interactivité de Youtube : share pour envoyer le lien de la vidéo par email à vos amis, et bookmark pour retrouver facilement la vidéo.

Un Youtube à deux vitesses

Remarquez que malgré les apparences, toutes les vidéos Youtube ne seront pas lisibles sur l’iPhone. La faute à l’absence de lecteur Flash sur celui-ci. Pour les rendre accessibles via l’iPhone, Apple a dû demander à Youtube de réencoder ses vidéos de Flash en H.264. On imagine facilement l’étendue de la tâche que cela représente. En conséquence, seuls les films les plus visionnés sont compatibles.

Insistons également sur le fait que l’accès à Youtube est possible à la fois lorsque l’iPhone se connecte à internet via un Hot Spot Wi-Fi et sur le réseau GSM Edge. Néanmoins, la qualité des vidéos varie fortement entre ces deux situations. En Wi-Fi, le débit est suffisant pour que les films arrivent en résolution native (480 x 320) et pas trop compressés. Le résultat est d’ailleurs souvent supérieur à ce qu’on peut voir sur un PC en Flash. En Edge, par contre, ils doivent être “optimisés” c’est-à-dire fortement dégradés. Le confort de visionnage en pâtit nettement. Par ailleurs, les temps de chargement sont exagérément longs. Au final, on apprécie qu’Apple ait donné la possibilité de consulter Youtube de n’importe où, mais on regrette vivement la restriction au réseau Edge, et non 3G HSDPA.

Consultation des photos

La lecture de vidéos et de de sons avait déjà permis de se faire une bonne idée des possibilités nouvelles offertes par l’interface révolutionnaire de l’iPhone. Mais la consultation des photos réserve encore quelques surprises, et non des moindres.

La galerie photo est accessible via un bouton sur l’écran d’accueil. Lorsqu’on rentre dedans, on tombe sur la liste des différents albums enregistrés sur l’iPhone. Ceux-ci auront été définis préalablement dans iPhoto. Deux albums sont présents défaut, et ineffaçables : Camera Roll, qui rassemble les photos prises avec l’APN intégré de l’iPhone et Photo Library qui rassemble les photos de tous les albums, à l’exception de celles de Camera Roll.

Un problème de taille

Un clic sur un album révèle une planche contact de son contenu. Un clic sur une photo en particulier l’ouvre en plein écran. Un double-clic sur la photo l’agrandit à 100 %. Le tout se fait sans le moindre retard, de manière parfaitement fluide. Jolie performance pour un appareil à la puissance de calcul plusieurs dizaines de fois inférieure à celle d’un PC de bureau. Ce tour de force tient en partie au fait que les images ne sont pas stockées en résolution native dans l’iPhone, mais sont automatiquement redimensionnées lors de leur transfert. Chaque cliché adopte ainsi la taille de ceux pris par l’APN intégré à l’iPhone, soit environ 2 Mpix.

Ce choix d’Apple est tout à fait compréhensible et bénéfique au confort d’utilisation de l’iPhone. Mais il ne satisfera guère ceux qui espéraient pouvoir utiliser leur téléphone pour transporter avec eux leurs photos, en résolution native. On touche ici du doigt les limitations inhérentes au concept de l’iPhone. Il s’agit d’un objet “cool” de divertissement, pas d’un ordinateur mobile. Cette philosophie a d’autres conséquences fâcheuses, comme nous le verrons dans la page suivante.

Plus fort que Photoshop !

En tant que simple visionneuse à photo, l’iPhone est très agréable. Il met à profit son capteur d’orientation pour basculer automatiquement les photos en format portrait ou paysage. La luminosité et la résolution de l’écran permettent vraiment d’apprécier ses clichés. De plus, il est très facile de lancer un diaporama : un clic sur la photo fait apparaître une barre de boutons au bas de l’écran, dont le bouton central lance directement le diaporama (dont les paramètres sont réglables via le menu Settings). Un autre bouton de la barre donne accès à trois fonctions utiles : use as wallpaper, email photo, et assign to contact.

Mais l’agrément de la galerie photo est ailleurs. Cette application recèle les plus beaux raffinements de l’interface tactile de l’iPhone. Ainsi, passer d’une photo à la suivante se fait tout simplement en glissant son doigt d’un côté à l’autre de l’écran, comme pour les pochettes de Coverflow. Plus fort, en posant deux doigts sur l’écran puis en les écartant, on zoom progressivement dans la photo. Le geste inverse, resserrer deux doigts, diminue le zoom. Si la photo est agrandie au-delà des dimensions de l’écran, on peut la déplacer en déplaçant simplement son doigt sur la surface de l’écran. C’est tellement facile, et intuitif qu’on y prend très rapidement gout et qu’on regrette amèrement de ne pas avoir la même chose sur les programmes de retouche photo des PC de bureau.

Quelques remarques cependant : contrairement à l’interface des chansons ou des vidéos, il n’est pas possible d’obtenir d’informations sur les photos. De plus, les barres de commandes supérieures et inférieures ne bougent pas selon l’orientation de l’affichage alors qu’elles le font pour les chansons ou les vidéos. Curieuses incohérences.

Gestion du contenu et synchronisation (Vidéo)

Jusqu’à maintenant, et sans oublier quelques points de détail, notre jugement de l’iPhone est plutôt élogieux. Mais la gestion de son contenu multimédia va nous emmener de frustration en frustration.

Bye bye 64 bits

Tout d’abord, sachez que, comme un iPod, l’iPhone se synchronise au PC ou au Mac via iTunes. Si cela paraît tout à fait naturel, c’est en fait très dommage et limite grandement le potentiel de l’iPhone en tant que baladeur. Première difficulté, les possesseurs de systèmes sous Windows XP ou Vista en édition 64 bits peuvent tout de suite dire adieu à l’iPhone, iTunes 7.3 étant simplement incompatible avec ces plateformes. Il est probable que la situation s’améliore d’ici les prochains mois, mais pour l’instant, il n’y a aucun moyen de profiter de l’iPhone en Windows 64 bits.

Bye bye disque externe

Ensuite, l’iPhone n’est visible que sous iTunes. Autrement dit, il ne monte pas dans le Finder comme un stockage de masse externe. Sous Windows, il apparaît comme un appareil photo. Dans les deux cas, il est impossible de transférer des fichiers dessus par simple copier-coller. En fait, cela va plus loin. iTunes n’autorise pas de synchroniser, c’est-à-dire de stocker sur l’iPhone des fichiers d’un autre type que des morceaux de musique, des photos ou des vidéos. Point barre. Et encore faut-il que ses fichiers soient lisibles par l’iPhone, sinon la copie est annulée. Limitant avez-vous dit ? Quelque peu oui.

Bye bye iTunes Music Store

Pire encore, il n’est même pas possible d’aller acheter des titres, des vidéos clips, des podcasts ou quoi que ce soit sur l’iTunes Music Store depuis l’iPhone. Un essai se solde par un bel écran vous demandant gentiment de passer par iTunes sur votre ordinateur pour accéder au Music Store. À nouveau il faut en passer par un ordinateur et par une synchronisation pour ajouter du contenu sur le téléphone. Là, on a vraiment du mal à s’expliquer cette timidité d’Apple à laisser ses plus grands fans consommer directement depuis leur téléphone mobile. Pourquoi une telle entrave alors qu’elle aurait évidemment boosté les ventes sur le Music Store ? Sans doute la crainte de transactions pas assez sécurisées. Le paiement sur mobile n’en est en effet qu’au stade embryonnaire.

Synchronias, synchroniatum et omnia synchronias

Nos autres griefs concernent l’unilatéralité des transferts entre iPhone et ordinateurs : hormis les photos prises par son APN intégré (et encore faut-il le faire via iPhoto sous Mac, ou en copier-coller sous Windows), il n’est pas possible de récupérer sur l’ordinateur des fichiers présents sur l’iPhone . Or, comme un iPhone ne peut être synchronisé qu’avec une seule bibliothèque iTunes à la fois, il est tout simplement impossible d’utiliser son iPhone pour partager des vidéos – même gratuites comme des podcasts – avec ses amis. Voux avez dit agaçant ? Oui on commence à le penser. On peut malgré tout échanger ses photos – redimensionnées – moyennant un minimum de précaution lors des synchronisations, en répondant non aux différentes questions du type “voulez-vous effacer les fichiers déjà présents sur votre iPhone ?”.

Notre agacement continue lorsqu’on s’aperçoit qu’il est aussi interdit de lire un fichier directement à partir de l’iPhone en passant par iTunes ou de glisser-déposer des morceaux depuis la bibliothèque iTunes ou même de supprimer un fichier à partir de l’iPhone. Les seules exceptions à la règle sont les photos, qui sont importées sur l’ordinateur via iPhoto, les vidéos, pour lesquelles l’iPhone propose de les effacer une fois la lecture finie et les clichés pris via l’appareil photo intégré à l’iPhone, qui sont effaçables à volonté dans la galerie. Enfin, notez que la synchronisation ne peut se faire que par liaison USB. Dommage, l’iPhone étant Wi-Fi et Bluetooth.

Vous trouverez un résumé de ces défauts dans la vidéo suivante :

On regrette évidemment cette complexité d’utilisation. Il est vraiment dommage qu’Apple soit resté fidèle à sa tradition de systèmes propriétaires et verrouillés. Qui plus est, il nous semble que de ne pas pouvoir utiliser l’iPhone comme disque dur mobile, de la même manière que tous les smartphones, est un inconvénient de nature à freiner sa carrière commerciale. Heureusement, de nombreux hackers sont à l’oeuvre comme DVD Jon ou d’autres présents sur l’irc #iPhone, dont l’iPhone interface semble très prometteuse.

Les tests : vitesse, autonomie, qualité sonore

Autonomie

Peu avant sa sortie, Apple avait annoncé que l’autonomie de l’iPhone s’était révélée bien meilleure que ses premières estimations. Le constructeur tablait ainsi sur 8 heures en conversation, 250 en veille, 6 h en surf sur internet, 7 h en lecture vidéo et 24 heures en lecture audio. Ces chiffres sont dans le très haut de la fourchette des baladeurs audio/vidéo, et il nous tardait donc de vérifier si Apple tiendrait ses promesses. Nous n’avons pas été déçus !

Notre iPhone a tenu 9 heures et 24 minutes en conversation, dans un endroit où il y avait une bonne réception il est vrai. Cette durée peut donc s’avérer plus faible si le réseau est plus difficile à accrocher (ce qui pousse la puissance de l’émetteur GSM). Néanmoins, peu de téléphones peuvent se targuer d’une si bonne autonomie. On retrouve là le bénéfice d’utiliser pour les communications une puce distincte du processeur principal, qui est alors plongé en veille.

En lecture audio (boucle de 26 mp3 192 kb/s cbr, aux deux tiers du volume), l’iPhone a résisté 26 heures ! Par comparaison, notre iPod 5G 30 Go vieux d’à peu près 8 mois s’est arrêté au bout de 14 heures. L’iPhone est donc un baladeur très autonome. Attention tout de même a éteindre les connexions Wi-Fi lorsque vous ne les utilisez pas : Wi-Fi allumé, et à quelques centimètres seulement d’un routeur, notre iPhone n’a tenu que 5 h 20 minutes !

Attention à la batterie

L’iPhone fait donc un sans-faute au chapitre autonomie. Malheureusement, sa batterie est, comme celle des iPod, scellée, donc irremplaçable par le client. Lorsqu’elle sera usée, il faudra envoyer l’iPhone en SAV. Tirant les leçons de la polémique qui avait éclos pour son baladeur, Apple a pris les devants et a d’ores et déjà mis en place un programme de remplacement des batteries usagées. Le coût de la manipulation est de 86 $. La durée de vie de la batterie pouvant être grosso modo estimée à deux ou trois ans, le surcoût n’est pas négligeable.

Vitesse de Transfert

Nous avons mesuré la vitesse de synchronisation d’une playlist de morceaux de musique, de Podcast et de vidéo, pesant au total 868,2 Mo. iTunes a mis 172 s pour réaliser la copie des fichiers, ce qui se traduit par un débit d’un peu plus de 5,04 Mo/s. Dans les mêmes conditions, notre iPod 5G obtient un score de 12,5 Mo/s.

On peut donc trouver le résultat de l’iPhone est donc en retrait et, lent dans l’absolu. Mais il faut se rappeler que l’iPod Nano 8 Go que nous avions testé en novembre dernier n’avait obtenu que 3,67 Mo/s dans le même test. Or l’iPhone et lui utilisent la même puce mémoire. Samsung et Apple ont donc fait des progrès. De plus, cette faible vitesse de transfert est moins critique que sur iPod, du fait de la capacité mémoire totale bien plus faible de l’iPhone : pour remplir ses 8 Go, il ne réclamera que 27 minutes.

Qualité sonore

Comme nous nous y attendions la qualité du son produit par l’iPhone égale celle d’un iPod 5G, et donc très satisfaisante. Avec les écouteurs de série le son est homogène et clair, mais sans grand relief ni impression d’espace, avec des basses et des aigus en net retrait. C’est dommage pour la musique, mais très confortable pour les voix qui sont, du coup, mises en avant. Il est très tentant de vouloir remplacer ces écouteurs par des modèles plus performants. Néanmoins, ce n’est pas aussi simple que sur les autres baladeurs.

En effet, même si le téléphone est équipé d’une prise jack 3,5 mm classique, les prises mâles de 90 % des casques du marché ne pourront pas s’y introduire. La faute à la coque de l’iPhone qui enserre de trop près la prise, sur une hauteur anormalement importante. Seules les prises mâles extrêmement fines pourront assurer une connexion stéréo fiable. Nous avons ainsi essayé des écouteurs Sennheiser MX 550, un casque Koss Sporta Pro ou encore un casque Stéréo Bluetooth Logitech Wireless Headphones sans succès. Nos confrères d’Endgadget ont eux trouvé que les écouteurs de Zune, les Etymotic ER6i, les V-Moda Vibe Duo étaient compatibles. En revanche les Shure E4c et Sony MDR-V150 par exemple ne le sont pas. À titre indicatif, sachez que le diamètre du connecteur jack mâle ne doit pas dépasser 5,9 mm.

La solution au problème ? Acheter un adaptateur, qui, Ô surprise, est en vente sur le site d’Apple. Belkin, son fabricant doit s’en frotter les mains à l’avance. On peut aussi choisir de jouer des ciseaux et du fer à souder, en remplaçant juste les écouteurs par d’autres de meilleure facture, et en gardant la télécommande/mic. Terminons en précisant que le niveau sonore de la sortie casque est très suffisant pour se crever les tympans ou rattraper un morceau enregistré avec un niveau un peu faible. Notez aussi que le dock possède une sortie ligne, utile pour relier l’iPhone à une chaine hi-fi ou un ordinateur.

Le mot de la fin

Après cette revue de détail, notre sentiment est double. L’appareil est doté de nombreux atouts et propose une interface hors du commun très réussie. Il arbore un design très soigné et une finition de haut niveau. Ses menus eux-mêmes sont aussi beaux, réactifs et remplis d’effets graphiques. Son agrément d’utilisation est tout simplement inégalable, grâce à son écran tactile, et l’interface logicielle mise au point par Apple. En fait, on est même tenté de dire que depuis l’invention de l’interface graphique et de la souris, l’industrie informatique n’avait pas connu de telle révolution.

Il faut en remercier Apple, mais pas seulement. Steve Jobs et sa société ne sont en effet pas les réels inventeurs du concept. Comme pour la souris et l’interface graphique du Macintosh opportunément pompée par Jobs lors d’une visite au Xerox Park, l’interface tactile de l’iPhone est issue des travaux de chercheurs comme le professeur Jeff Han. Celui-ci a d’ailleurs monté sa propre société Perceptive Pixel, spin off du Courant Institute of Mathematical Sciences de l’université de New York. La vidéo présentée en première page du site de cette entreprise montre à quel point l’iPhone n’est pas seul sur son créneau. De même, Microsoft a montré fin mai Surface, une table tactile. Apple a réussi néanmoins à arriver en premier sur le marché, avec un produit grand public, mais de grande qualité.

Mais l’habit ne fait pas le moine, et en dehors de son interface géniale, de son superbe écran et de son accès direct en Wi-Fi à Youtube, l’iPhone est un baladeur assez agaçant. Et cet agacement vient presque exclusivement de la procédure de gestion de son contenue, lourde et limitative. Le fait de ne pas pouvoir l’utiliser comme un disque dur externe, de ne pas pouvoir y stocker des fichiers de tout type, et de ne même pas pouvoir copier sur l’ordinateur les fichiers stockés de l’iPhone, est vraiment très irritant. Il va sans dire que n’importe quel autre baladeur, même un iPod, ne souffre pas de ce genre de défauts. Nous trouvons aussi dommage qu’Apple n’ait pas autorisé à acheter du contenu sur l’iTunes Music Store directement depuis l’iPhone.

Au final, on constate donc qu’Apple a mis au point un magnifique produit, malheureusement trop cloisonné pour remplacer les baladeurs classiques, mais aussi trop cher. L’iPhone est en effet vendu aux États-Unis 499 $ en version 4 Go et 599 $ en version 8 Go, prix auquel il faut ajouter le coût de l’abonnement obligatoire de deux ans, qui commence à 60 $ par mois. En France, un smartphone comme un Blackberry 8800 de 550 € seul et peut se trouver à moins de 200 € avec un forfait. De même, un iPod 80 Go ne coûte que

€, tout comme un Archos 504 80 Go ou un Archos 604 30 Go Wi-Fi. En un mot, l’iPhone en tant que baladeur est clairement hors de prix.

Il comporte aussi quelques défauts de conception, quelques incohérences dans l’interface, dont on peut néanmoins espérer qu’elles seront facilement corrigées dans le futur. Car c’est bien dans le futur que l’iPhone nous plonge. Marquant une rupture avec le présent, il s’inscrit dans la lignée du Macintosh, ou plus près de nous, des premiers téléphones GSM, de l’iPod, ou du Blackberry. On se prend désormais à rêver à un iPod 6G doté du même écran tactile, voire un peu plus grand, et débarrassé des limitations de l’iPhone. Surtout, on se prend à rêver que ce type d’interface se généralise à tous les appareils mobiles. C’est exactement ce qui a manqué jusqu’à présent aux Tablet PC et au UMPC ont besoin pour trouver leur public. Peut-être Apple a-t-il dans ses cartons un UMBook ? C’est fort probable, Microsoft ayant montré récemment un prototype de PC portable doté des mêmes capacités que Surface. L’avenir de l’informatique nous réserve d’agréables surprises…

Apple iPhone
En tant que baladeur, l’iPhone est techniquement sous-équipé, entravé par un iTunes laissant trop peu de liberté à l’utilisateur. Malgré tous ces défauts, il faut avouer que l’on a du mal à résister à l’iPhone, à sa polyvalence, à son superbe écran et surtout à son interface d’un agrément hors-du-commun. La passion a ses raisons que la raison ne connait pas…
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    • Rapidité
    • Design et finition haut de gamme
    • Qualité de l’écran (taille, haute résolution, lisibilité au soleil)
    • Polyvalence (audio/photo/vidéo et téléphone/accès à internet)
    • Autonomie
    • Qualité sonore intrinsèque
    • Prix surévalué
    • Gestion du contenu pénible
    • Ecouteurs de série assez moyens
    • Adaptateur jack 3,5 mm nécessaire
    • Capacité mémoire limitée

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