Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?

Introduction

Difficile de comparer des cartes mères… Toutes basées sur le même chipset, elles offrent les mêmes performances, et ne peuvent se démarquer que par leurs fonctionnalités (plus ou moins fonctionnelles). Point trop n’en faut, les cartes mères haut de gamme sont même parfois de véritables usines à gaz à cause de leur dizaines d’options intégrées. Nous avons donc décidé de nous concentrer sur une question unique et principale : une carte mère très haut de gamme permet-elle vraiment de mieux overclocker un processeur ?

Pour répondre à cette question existentielle, on a poussé la logique au maximum : réunir quatre cartes mères Z170 de deux marques différentes, toutes capables d’overclocker notre processeur Intel Core i7-6700K spécial overclocking. Deux cartes sont parmi les plus chères du marché, et deux modèles Z170 sont au premier prix (impossible de trouver moins cher). Difficile de généraliser à toutes les cartes mères, mais nos tests devraient nous donner quelques bons indices !

Précisions préalables :

Tout d’abord, nous nous limiterons à de l’overclocking « normal », il n’y aura donc pas d’azote liquide ni de tensions extrêmes. Simplement car les cartes d’entrée de gamme ne sont pas taillées pour. Nous resterons donc dans le cas d’un utilisateur type gamer ou overclockeur modéré.

Les cartes mères en présence

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MSI Z170A XPOWER GAMING TITANIUM

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    249.99€
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Dans le haut de gamme MSI, nous avons retenu ce modèle à 320 euros, au nom le plus long de l’histoire du hardware : la MSI Z170A XPOWER GAMING TITANIUM. Nous l’appellerons simplement XPOWER. Elle est bourrée d’options en tout genre, particulièrement pour faciliter la vie des overclockeurs. Ayant déjà utilisé cette carte à de nombreuses reprises en conditions extrêmes, nous n’avons aucun doute que nous n’aurons pas de mauvaise surprise.
Version BIOS utilisée : 1.8

Fiche du fabricant

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MSI Z170A SLI Plus

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    199.99€
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Toujours chez MSI, mais cette fois ci à 140 euros, la Z170A SLI PLUS est équipée d’un PCB qui présente bien, mais les options pour l’OC sont nettement moins nombreuses, comme nous allons le voir par la suite.
Version BIOS utilisée : 1.9
Fiche du fabricant

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Asus Maximus VIII Extreme

Nous passons chez ASUS avec la crème de la crème de la série ROG, au prix exorbitant, et surarmée pour l’overclocking. Il s’agit d’une carte qui ne m’est pas inconnue, puisque cette MAXIMUS VIII EXTREME a été utilisée lors de ma victoire au RealBench Challenge I.
Version BIOS utilisée : 2202
Fiche du fabricant

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Asus Z170-P

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Passons d’un extrême à l’autre : avec son tout petit nom, l’Asus Z170-P est aussi la carte mère Z170 au plus petit prix. Une carte mère très basique qui va pouvoir bien répondre à nos interrogations !
Version BIOS utilisée : 2003
Fiche du fabricant

Les composants utilisés

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Core i7 6700K

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    149.99€
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Le processeur que nous utilisons est un bon échantillon taillé pour l’overclocking, il a été décapsulé pour remplacer sa pâte thermique interne, afin d’assurer une dissipation maximale de sa température sous watercooling.

Nous avons aussi utilisé trois kits de mémoire vive très rapides pour tester les capacités des cartes mères côté RAM :
G.Skill OC World Cup 4000 19-21-21 / 2 x 4 Go
Corsair Vengeance LPX 3600 18-19-19 / 4 x 8 Go
Kingston HyperX 3466c16 2×4 Go

Différences de BIOS

Une carte mère, aussi haut de gamme soit elle, restera médiocre si le BIOS ne tient pas la route. Par exemple, un mauvais BIOS appliquera les mauvais réglages sur les options laissées en « automatique », ce qui peut empêcher la carte de démarrer si les tensions sont trop basses, ou endommager le matériel si elles sont trop élevées. Vous pouvez aussi rencontrer des valeurs qui ne sont pas prises en compte, des réglages inaccessibles, ou des timings RAM mal paramétrés qui empêchent la machine d’être stable, etc.

BIOS Flashback en haut de gamme

La fonction Flashback chez ASUS et Flashback+ chez MSI permet de changer de BIOS sans processeur ni mémoire. Cette fonction est particulièrement utile lorsque votre processeur n’est pas encore pris en charge par le BIOS. La puce permettant ce petit miracle n’étant pas donnée, seule les cartes haut de gamme la possèdent, inutile donc de chercher celle-ci sur la Z170-P ou sur la SLI PLUS.

Image 10 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?Avantage à la XPOWER et à la MAXIMUS VIII EXTREME

Réglages de tensions suffisants

 – Z170A XPOWER : Toutes les tensions sont disponibles, il y en a bien plus qu’il n’en faut. La majorité peut être laissée en auto si vous n’utilisez pas de refroidissement extrême.

Image 11 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?


Z170A SLI PLUS : Le BIOS ressemble beaucoup à celui de la XPOWER, mais quelques options ont disparu. Aucun problème pour une utilisation sous air ou eau, l’utilisateur ne sera pas bridé.

Image 12 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?Z170 MAXIMUS VIII EXTREME : Toutes les tensions ne sont pas sur cet écran, mais il n’en manque aucune. Pour les utilisateurs avancés (extrêmes) certaines tensions se cachent dans l’onglet « Tweaker’s Paradise ».

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Z170-P : Nous avions un peu peur que cette carte ne propose pas suffisamment de tension pour concurrencer les autres. Le choix est certes restreint, mais il y a ce qu’il faut. CPU Core pour le processeur, DRAM pour la mémoire, VCCIO et SA pour le contrôleur mémoire. Nous n’en demanderons pas plus pour ce test.

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Load-Line Calibration pour tous

Le LLC permet de stabiliser la tension d’alimentation lorsque la charge s’amplifie. Lorsque le processeur est au repos, il consomme peu d’énergie et donc les 1,3 V demandés seront facilement atteints. Une fois le test démarré le processeur est d’avantage sollicité et la tension va baisser légèrement (à 1,26 V par exemple). Si le test est très lourd, elle peut même tomber d’avantage. Evidemment pour la stabilité du système cela n’est pas bon. Les cartes possèdent donc parfois une fonction appelée Load-Line Calibration. Une fois activée, le LLC va augmenter artificiellement la tension d’alimentation pour limiter cet effet.

Image 15 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?Image 16 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?

MSI Z170 SLI PLUS : un seul mode LLC, que l’on a donc activé sans hésitation.

MSI Z170 XPOWER : les options sont nombreuses et le petit graphique à droite du BIOS illustre les différences. Le mode 1 sera le plus agressif, alors que le mode 8 contrera en partie seulement l’effet de baisse (Vdrop). D’après nos tests les modes 2 et 3 sont les plus convaincants. Le mode 1 est trop agressif.

Image 17 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?Image 18 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?

Asus Z170 MAXIMUS 8 Extreme : nous utiliserons le mode 6 qui a une légère tendance à trop augmenter la tension alors que le mode 5 la laisse un tout petit peu trop basse. Evitez tout de même les modes 7 ou 8 qui sont trop agressifs.

Asus Z170-P : elle n’est pas en reste avec sept modes disponibles, nous qui avions peur qu’elle n’ai pas de LLC… Le mode 5 est retenu !

Profils spéciaux en haut de gamme

Attaquons maintenant les profils préenregistrés, et commençons par les profils globaux qui touchent un peu à tout.

Image 19 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?

La XPOWER n’est pas très riche, vous trouverez simplement un mode LN2 extrême qui va désactiver un certain nombre d’options d’économie d’énergie et de protection. Rien de miraculeux mais nous l’utilisons régulièrement et apprécions sa présence. Le mode NOC permet l’OC non officiel des processeurs non K par le biais du BCLK. L’option Real Thread est à utiliser pour Windows XP, mais elle ne semble pas fonctionnelle.

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La MAXIMUS VIII EXTREME propose plusieurs profils dont un appelé « Gamers ». Attention toutefois, ces profils génériques sont fait pour marcher avec tous les processeurs ou presque, ils ont donc une fâcheuse tendance à envoyer la purée bien trop vite. Le meilleurs moyen de les utiliser est de les activer, de voir ce qu’il change et de finir l’ajustement manuellement. 

Cette carte mère propose également un mode LN2. Pour l’activer il faut déplacer un interrupteur sur le PCB. Une fois engagé cela repousse les limites des tensions d’alimentation, augmente certains paramètres et donne accès à d’autres profils. Âmes sensibles s’abstenir, il s’agit de profil pour l’azote liquide !

En entrée de gamme, les SLI PLUS et Z170-P ne disposent d’aucun profil global.

Profil mémoire 

Optimiser la mémoire est long et fastidieux, aussi lorsque les premiers profils ont fait leur apparition il y a quelques années, tous les overclockeurs les ont accueillis à bras ouvert. Bien que proposé par ASUS initialement, les autres fabricants lui ont emboité le pas. Comme tous profils, ils ne peuvent être parfaits, mais cela permet de bien dégrossir le travail et d’économiser un temps précieux. C’est donc un point de départ bienvenu !

Image 21 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?Image 22 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?

Image 23 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?

Chez MSI les deux cartes disposent des mêmes options. Il faut donc choisir si vos barrettes sont composées de puce Micron, Hynix ou Samsung et ensuite choisir le réglage qui vous convient. Tous les profils ne seront pas stables avec vos barrettes, inutile de rêver !

ASUS n’est pas en reste, mais seulement avec la MAXIMUS VIII EXTREME. Une fois le type de puce choisi (2×4 Go de Samsung simple face dans notre cas), un second menu s’ouvre avec un choix impressionnant de réglage. Choisir le bon menu semble compliqué, mais si vous le demandez nous ferons un article à ce sujet, un peu de pratique, un coup d’œil sur le code barre ou entre le dissipateur et le PCB et les informations sont rapidement acquises.

Différences physiques

Les cartes mères plus ou moins haut de gamme on un PCB plus ou moins garni, et donc plus de fonctions. Elles seront globalement plus pratiques à utiliser. Voici quelques exemples type de ce qu’on peut avoir en dépensant plus d’argent…

Clear BIOS

Les quatre cartes en présence peuvent évidemment remettre leur BIOS par défaut si les réglages n’étaient pas stables, mais seules les deux cartes les plus chères ont des boutons déportés pour nous simplifier la vie. Pour les autres il faudra chercher sur le PCB les deux contacts à mettre en commun pour effectuer l’opération.

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Avantage à la XPOWER et à la MAXIMUS VIII

Astuce : Si vous devez faire des clrbios régulièrement et que votre carte mère ne dispose pas de bouton déporté, vous pouvez brancher un interrupteur comme ceux présents en façade des boîtiers. Connectez simplement l’interrupteur sur les deux contacts prévus pour le clrbios et le tour est joué, un appui sur l’interrupteur remettra le BIOS à zéro 😉

Double BIOS en haut de gamme

Même si l’opération est moins périlleuse, nous ne sommes jamais à l’abri d’un fichier corrompu ou d’une coupure de courant… Sur leurs cartes haut de gamme, ASUS et MSI proposent deux puces BIOS. Si l’une est corrompue, vous pouvez toujours passer sur l’autre pour réparer la première. C’est également utile pour tester un nouveau BIOS sans perdre vos réglages, ou pour essayer une version qui permet l’overclocking non officiel des processeurs i3.

Image 26 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?Image 27 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?

Avantage à la XPOWER et à la MAXIMUS VIII EXTREME qui disposent de deux bios contre un seul sur les modèles entrée de gamme.

Debug LED pour les passionnés

En overclocking, il arrive souvent que la carte ne démarre simplement pas du tout. Avant de savoir comment régler le problème, il faut savoir ce qui pose problème, et pour ça, le DEBUG LED sera votre meilleur ami. Il permet d’afficher un code sur deux caractères qui vous indiquera si le souci vient de la mémoire, du processeur, de la carte graphique, etc.

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Nous pouvons nous en passer (comme du reste), mais cette option est tout de même très utile et vous facilitera grandement la vie pour peu que vous bidouilliez régulièrement votre BIOS. 

Avantage à la XPOWER et à la MAXIMUS VIII EXTREME.

Boutons physiques, sans boîtier

Si vous utilisez un boîtier, comme tout les gens normalement constitués ou presque, vous pouvez sauter ce passage. Pour ceux qui posent leur carte mère sur une table de bench, un carton ou n’importe quelle autre surface, les boutons s’avèrent pratiques.

Évidemment nous pouvons toujours connecter des boutons externes et ce sera d’ailleurs le cas pour la Z170-P et la SLI PLUS qui sont dépourvues de boutons intégrés.

Image 30 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?Image 31 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?

Avantage une fois de plus à la XPOWER et à la MAXIMUS VIII EXTREME.

Nous accordons une petite avance à la carte haut de gamme ASUS, qui dispose en plus des fonctions « Retry » et « Safe mode » :

–  Retry : Il  permet de forcer le redémarrage avec pour conséquence de réinitialiser le training RAM. Sur les plateformes récentes la carte mère effectue un test sur la RAM afin d’appliquer les bons paramètres. En général cela se passe bien, mais lorsque l’on demande des réglages très agressifs, il n’est pas rare que la carte mère ne parvienne pas à démarrer, avec un code « 41 » ou « 55 » sur le debug led. Dans ce cas tout n’est pas perdu, il suffit de réessayer encore et encore. Si après trois ou quatre essais le démarrage est toujours infructueux cela signifie que vos paramètres sont sans doute trop contraignants. Ce bouton qui fait donc gagner de précieuses secondes dès lors que l’on titille la RAM, et croyez moi, lorsque l’on passe 2 jours à ne faire que ça on est bien content d’avoir cette possibilité et de ne pas devoir débrancher l’alimentation toutes les 2 minutes.

Safe mode : Une fois de plus, si la carte mère ne veut rien savoir et qu’elle ne parvient pas à booter, un simple appui sur ce bouton permet de la faire démarrer en mode sans échec. Vous pouvez donc accéder au BIOS et modifier le paramètre récalcitrant. Sans cette fonction il faudra forcer le mode sans échec avec une succession de redémarrages, ou grâce à une remise à zéro de tous vos paramètres BIOS…  On préfère la facilité.

Image 32 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?Astuce : Si vous n’avez pas d’interrupteur ou de boîtier sous la main, et que vous devez absolument démarrer la carte mère, il suffit de trouver les contacts prévus pour y brancher le boîtier. Le connecteur s’appelle JFP1 dans notre exemple. Une fois localisé, utilisez un tournevis ou une autre partie conductrice pour faire le contact entre ses deux broches. Une simple impulsion suffit, inutile de maintenir le contact fermé.

Points de lectures pour les pros !

Les points de lecture permettent de contrôler les tensions d’alimentation du processeur, du cache, de la mémoire, des différents contrôleurs mémoire, etc. Certes, vous pouvez utiliser des logiciels afin de surveiller ces tensions, mais les logiciels ne sont pas fiables et ils ne permettent pas la surveillance en dehors de Windows.

Image 33 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?Image 34 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?

Sur les cartes entrée de gamme, pas moyen de savoir ce qui se passe réellement. Sur la XPOWER et la MAXIMUS VIII EXTREME les fabricants ont prévu une zone à cet effet.

Pour connaître le niveau de tension réellement appliqué au CPU sur ces cartes, il suffit de mettre un voltmètre entre la masse et le point CPU. Nous accorderons un petit plus à la XPOWER, car ces points sont associés à un connecteur. Plus pratique, nous pouvons enficher les fils qui tiennent alors tous seuls. Cela permet par exemple de connecter un panneau de contrôle afin de garder un œil en permanence sur toutes les tensions.

Image 35 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?

Astuce : Ces petits voltmètres bleu, vert, rouge sont assez précis pour cette utilisation et ils ne coûtent qu’un à deux euros sur ebay 😉 ne vous en privez pas.

Etages d’alimentations plus ou moins garnis

Image 36 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?Les étages d’alimentation servent à adapter la tension délivrée aux composants. Dans votre PC, vous disposez d’un bloc d’alimentation. Celui-ci alimente vos SSD, ainsi que la carte graphique et bien entendu la carte mère par l’intermédiaire du connecteur 26-pins et d’un 8-pins (parfois 8-pins + 4-pins). Il délivre principalement du 12 V. Votre CPU n’a pas besoin de 12 V, mais de 1,16 V par exemple. C’est donc les étages d’alimentation de la carte mère qui vont « transformer » ce 12 V en tension utilisée par le CPU.

Lorsque vous lisez 16 phases, il n’y a donc pas 16 phases pour les cœurs du processeur, mais peut être 10. Et 4 autres seront dédiées à l’IGP et enfin 2 seront utilisées par l’IMC (contrôleur mémoire).  10+4+2 = 16

Pour nous embrouiller un peu plus, certains modèles possèdent des phases doublées, c’est à dire que les 4 phases dédiées aux cœurs possèdent des composants en double. En principe on n’a tout de même que 4 phases, mais les fabricants en annoncent 8.

Difficile donc de s’y retrouver, d’autant plus que les informations diffèrent d’un communiqué à l’autre, nous prendrons donc des pincettes quant à l’exactitude des valeurs annoncées. Notez que lors de nos tests, aucune carte ne nous a posé de problème au niveau de l’étage d’alimentation.

Z170A XPOWER : Des étages très solides, annoncés comme ayant 16 phases numériques (10+4+2). Du solide, même sous azote liquide, rien ne les fera plier.

Z170A SLI PLUS : Annoncé à 11 phases ou parfois 4+3+1… Les 4 phases principales sont doublées, il devrait donc y avoir de la marge. Pas de soucis pour de l’air ou du watercooling.

Z170 MAXIMUS VIII EXTREME : Pour celle-ci nous avons tout vu : 12, 13, 14, 16, du 8+4+2, ou 8+4+1+1… Quoi qu’il en soit cette carte à fait ses preuves et vous ne parviendrez pas à la mettre en défaut.

Z170-P : Il s’agit de la moins lourdement armée, avec seulement 7 phases non doublées en 4+2+1. Il s’agit également de la seule qui n’a pas de dissipateur sur l’ensemble des VRM. Nous verrons durant notre test si c’est préjudiciable ou non.

Pour plus d’informations sur les étages d’alimentations vous pouvez consulter notre test d’overclocking de la GTX 1080 ROG Strix.

Connecteurs d’alimentation

Marquons un rapide arrêt sur les connecteurs d’alimentations. Les deux cartes les plus haut de gamme, MSI XPOWER et ASUS MAXIMUS VIII EXTREME possèdent des connecteurs 8+4-broches, alors que les deux cartes les moins onéreuses se contentent d’un seul connecteur 8 broches. Pour une utilisation en air ou sous watercooling cela ne devrait pas être un point bloquant.

Image 37 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?Image 38 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?

Panneau de contrôle

Les XPOWER et la MAXIMUS VIII EXTREME sont toutes deux livrées avec un dispositif de contrôle déporté, mais pas du tout de la même gamme.

MSI OC DASHBOARD

Le panneau de contrôle de MSI est assez simple. Il est composé des boutons traditionnels et d’une ou deux fonctions pour ajuster la fréquence. Au final, il semble peu utilisé dans la communauté des overclockeurs, mais il a tout de même le mérite d’exister.

Image 39 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?

OC PANEL II

Nous sautons sur la solution ASUS et atterrissons dans un autre univers, celui de l’OC PANEL, parfois appelé Bat mobile.

Image 40 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?

Image 41 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?

Je pensais qu’il s’agissait d’une blague entre overclockeurs français, mais j’ai surpris durant mes déplacements en Asie d’autres overclockeurs utiliser le même terme. Ce surnom semble donc international. Est-ce la couleur, la forme, les pieds noirs qui rappellent les oreilles de Batman ou le simple fait qu’il soit truffé de gadgets ? Peu importe, maintenant vous savez !

Méfiance tout de même, si un certain Zwitterion vous annonce qu’on peut commander des pizzas avec, n’en croyez rien.

Pour revenir aux vraies fonctions de l’OC PANEL II, disons qu’il fait tout. Vous pouvez changer la fréquence, le BCLK, quasiment toutes les tensions, redémarrer, arrêter, mettre en pause le système complet, connecter des sondes de température externes, piloter vos ventilateurs, contrôler vos cartes graphiques et j’en passe.

Petit avantage à la XPOWER et gros bonus pour la MAXIMUS VIII EXTREME

Résultats d’overclocking

Nous venons de constater, lors de l’exploration des cartes, que le BIOS et le PCB haut de gamme n’ont rien à voir avec ceux des modèles 2 à 4 fois moins cher. Si elles sont plus pratiques à utiliser, les cartes haut de gamme permettent-elles de meilleurs overclocking ? Pour le savoir, nous les avons établi de les tester en quatre étapes.

OC par défaut

Ce n’est pas réellement de l’overclocking, mais que fait la carte lorsque nous lui demandons de démarrer sans rien toucher ?


Fréq. CPU

Vcore IDLE

Vcore cineBench R15

Temp. Moyenne

Z170A XPOWER

4000

0,87

1,13

30,2

Z170A SLI PLUS

4000

1,17

1,14

24,7

MAXIMUS VIII EXTREME

4218

1,31

1,27

40,2

Z170-P

4000

1,18

1,18

33,2

Presque toutes les cartes démarrent à 4 GHz, exception faite de la MAXIMUS VIII EXTREME qui tente un overclocking timide à 4,2 GHz. Ses tensions d’alimentations sont correctes, bien qu’un peu élevées. La carte haut de gamme d’ASUS se démarque avec 1,3 V, un réglage que nous jugeons bien trop agressif. Le fabriquant a dû vouloir s’assurer que même le plus mauvais des processeurs serait stable, résultat tout le monde se retrouve avec une tension élevée. A titre de comparaison le processeur utilisé, qui est certes très bon, a besoin de moins de 1,3 V pour être stable à 4.8 GHz…

Conséquence directe de la tension d’alimentation plus élevé, la température dépasse les 40°C là ou les autres cartes sont à peine à 30°C. Notez que le processeur a été delid. Sur un processeur d’origine, les différences seraient d’avantage marquées. La SLI PLUS semble afficher une température bien inférieure aux autres, étrange.

Première remarque, même si vous ne touchez à rien, la carte mère peut appliquer des réglages agressifs, jetez donc toujours un coup d’œil.

Seconde remarque, les cartes MSI semblent se comporter différemment une fois l’XMP activé. Évidemment les paramètres de la RAM changent, mais celle du processeur aussi. Sur la SLI PLUS nous passons ainsi à 4,2 GHz à 1,22 V. Même si nous n’avons pas d’explication logique à ce phénomène, quelqu’un a dû juger que c’était une bonne idée. A part le fait que ce soit étrange, nous n’avons pas de remarque négative à ce sujet.

Stabilité

Dans ce test nous avons voulu simuler l’usage d’un utilisateur normal qui souhaite améliorer les performances de son PC dans un usage quotidien. Nous avons donc choisi une fréquence de 4,8 GHz et avons cherché la tension la plus faible permettant de stabiliser la machine sur un test très lourd utilisant l’AVX.


Fréq. CPU

Vcore IDLE

Vcore CineBench R15

Temp. Moyenne

Temp. VRM

Z170A XPOWER

4800

1,26

1,26

46,2

52

Z170A SLI PLUS

4800

1,31*

1,28*

40

52

MAXIMUS VIII EXTREME

4800

1,24

1,26

46,7

40

Z170-P

4800

1,29

1,29

51

60** – 68***

*  Valeur relevée de manière logicielle.
** Valeur mesurée sur le dissipateur VRM
*** Valeur mesurée sur le VRM (pas de dissipateur présent sur ceux-ci)

Comme depuis le début de ce comparatif, les deux cartes haut de gamme ne se lâchent pas d’une semelle. Elles ont toutes deux besoin de 1.26 V pour assurer la stabilité du processeur à 4,8 GHz. Même constat pour la température, les cartes se tiennent dans un mouchoir de poche avec 46°C. Côté température de l’étage d’alimentation rien à signaler, avec 40 et 52°C relevé au niveau des dissipateurs. Certes nous n’avions pas de boîtier et nous ne sommes pas en été, mais nous avions privé le radiateur de tout flux d’air. Les utilisateurs peuvent donc être sereins.

La SLI PLUS a besoin de plus de tension, mais cette valeur n’a pas pu être vérifiée à l’aide d’un voltmètre, nous avons donc indiqué la valeur affichée par les logiciels de monitoring. Nous pouvons donc conclure qu’elle ne fera pas mieux que les cartes haut de gamme, mais qu’elle est au moins au niveau de la Z170-P. L’important ne se situe pas au centième de volt, mais plutôt dans le comportement global de la carte qui à su stabiliser le 6700k à 4,8 GHz sans soucis.

Les températures de la SLI PLUS sont bonnes, sans doute même trop bonnes… Avec 12°C de moins que ses compétitrices, le résultat a de quoi choquer. Nous avons pourtant fait et refait le montage et toutes les mesures sont répétables. Les sondes utilisées sont celle intégrées au processeur, elles ne devraient donc pas être influencées par la carte mère. Difficile d’expliquer cet écart

La Z170-P, modèle le moins cher de ce comparatif ne s’en sort pas si mal. Elle ferme la marche, mais avec un prix quatre fois plus faible que la MAXIMUS VIII EXTREME, ses performances sont honorables. Nous avons mesuré une tension de 1,29 V en charge. La température est un peu plus élevée que sur les autres modèles, mais cela s’explique par le Vcore plus important. Ayant des dissipateurs seulement sur une partie des VRM, nous avons effectué deux relevés, environ 60°C sur le radiateur et 68°C sur un VRM nu.

La variation des voltages en IDLE est explicable par notre choix au niveau du LLC. Ils sont donc donnés à titre indicatif et pourraient être ajustés très simplement.

Benchmark en fréquence max

Après avoir cherché des paramètres stables, nous allons essayer de passer le benchmark Cinebench R15 avec la fréquence la plus haute possible. Pour cela nous nous sommes fixé un voltage de 1.4 V en charge

Cinebench R15

Fréq. CPU

Vcore IDLE

Vcore cineBench R15

Temp. Moyenne

Z170A XPOWER

5090

1,41

1,4

50,2

Z170A SLI PLUS

5040

1,43*

1,41*

41,7

MAXIMUS VIII EXTREME

5075

1,39

1,41

53,2

Z170-P

5040

1,38

1,4

54,5

* Valeur relevée de manière logicielle.

La XPOWER d’MSI mène le bal d’une très courte tête avec 5090 MHz, suivie comme son ombre par la MAXIMUS VIII EXTREME qui plafonne à 5075 MHz. Un peu en retrait la SLI PLUS et la Z170-P parvient a effectuer le benchmark à 5040 MHz.

Comme sur le test précédent, la température relevée sur la SLI PLUS ne semble pas cohérente (sonde interne du processeur). Sur les autres modèles, celle-ci se situe entre 50 et 54°C.

OC Mémoire

Il s’agit sans doute de la partie la plus « méchante » de ce test. Pour corser un peu les choses nous avons choisi trois kits de RAM exotiques. Il s’agit surtout de voir comment les BIOS répondent dans des conditions un peu spéciales. Nous allons donc activer l’XMP et voir si la carte démarre ou pas.

Kingston HyperX 3466c16 2×4 Go

Image 42 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?

Le premier kit est fabriqué par HyperX. Il est composé de 2 sticks de 4 Go chacun montés en puce Hynix révision AFR. Ce sont de bonnes puces qui aiment l’overclocking, les grosses tensions et le froid. Ceux-ci on été triés manuellement pour quelques overclockeurs.

Elle dispose de deux XMP, le premier à 3466 MHz 16-18-18 et le second à 3200 MHz en 16-16-16.

L’XMP le plus bas ne pose aucun problème et toutes les cartes réussissent à démarrer. Lorsque l’on enclenche le second XMP les choses se corsent. La XPOWER boot du premier coup alors que la SLI PLUS et la Z170-P resteront sur 3 essais infructueux. La MAXIMUS VIII EXTREME, après avoir raté son départ, finira par trouver le chemin de l’OS au second essai.

– G.skill OC World Cup 4000c19 2×4 Go

Image 43 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?

Nous passons sur un kit RAM G.skill conçu à l’occasion de la Coupe du Monde 2016. Nous avons sélectionné ce kit, fabriqué à une poignée d’exemplaires seulement, car il utilise des puces Samung E-die. Les E-die équipent quasiment tous les modules certifiés à haute fréquence. L’XMP est fixé à 4000 MHz 19-21-21.

Avec la montée en fréquence les choses ne s’arrangent pas pour nos deux cartes d’entrée de gamme. Là encore 3 échecs. Les cartes plus haut de gamme bootent sans soucis.

– Corsair vengeance LPX 3600c18 4×8 Go

Image 44 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?

Pas de jaloux, on finit sur un kit Corsair équipé de puces Samsung en B-die. Les B-die sont les meilleures puces pour l’overclocking grâce à des timings qui peuvent être très serrés. Comme l’XMP n’est pas très haut, seulement 3600 MHz 18-19-19 nous allons complexifier la tâche des cartes en utilisant 4 stick de 8 Go.

Même constat ici, les deux cartes conçues pour l’overclocking on définitivement un BIOS plus robuste et mieux travaillé. Nous n’irons pas dire qu’elles mangent tout ce qui passe, mais les choses sont vraiment plus simples.

* La SLI PLUS subit un échec de plus, ne parvenant pas à démarrer avec quatre sticks nous avons essayé avec seulement deux barrettes. Une fois les slots 2 et 4 chargés la carte démarre du premier coup. Avec les slots 1 et 3 chargés il faudra trois tentatives pour booter.

** La Z170-P ne fera pas mieux, seul les slots A2 et B2 permettront à la carte de démarrer. 

Conclusion

Image 36 : Test : faut-il une carte mère hors de prix pour un bon overclocking ?

Tout d’abord nous avons été surpris par les bonnes performances en overclocking de la SLI PLUS et de la Z170-P. Toutes deux s’en tirent avec les honneurs et parviendront à satisfaire les overclockeurs débutants ou les utilisateurs souhaitant améliorer les performances de leurs machines quotidiennes.

Durant le test nous ne leur avons trouvé aucun défaut rédhibitoire. Il manque quelques petites options pratiques telles que le debug led, le double BIOS… mais rien d’indispensable, du moins si l’overclocking n’est pas votre activité principale.

La compatibilité RAM sera bonne tant que vous ne tenterez pas de monter des modules très rares ou avec des fréquences élevées. Cela étant dit, il serait assez étrange de mettre des modules à 200 euros sur une carte mère à 100 euros.

Elles ne seront pas aussi douées que leur grande sœur, mais au regard de leur tarif, 140 euros pour la MSI et 100 euros pour la ASUS, cela semble un très bon rapport qualité-prix et justifie aisément les 40 MHz de moins en benchmark. Sachant de quoi sont capables les cartes d’entrée de gamme, autant prendre la moins chère : la Z170-P !

En haut de gamme

Et pour le haut de gamme alors ? Comme vous vous en doutez, leur plus gros et seul défaut est leur prix. Au delà de ça, nous n’avons strictement rien à leur reprocher. Elles ont su stabiliser aisément un 6700k à 4,8 GHz, et ont passé Cinebench R15 à quasiment 5,1 GHz pour 1,4 V seulement. Cerise sur le gâteau, nous n’avons pas réussi à les mettre en défaut sur nos tests XMP, tests pourtant un peu tordus.

Les deux modèles sont truffés d’option dédiées à l’overclocking et possèdent un PCB et un BIOS en béton, pas étonnant quand on sait que ces cartes sont conçues avec, et pour les overclockeurs extrême.

Nous avons retenu un prix de 320 euros pour la Xpower contre 440 euros pour la MAXIMUS. L’écart de prix est très important, mais peut en partie être justifié par la présence de l’OC PANEL II chez Asus. Ceux qui n’ont pas l’utilité de ce dernier se tourneront vers la XPOWER.

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