Overclocking CPU : les records

Image 1 : Overclocking CPU : les records

Introduction

Le but de l’overclocking extrême est de tester les limites d’une architecture et ne s’embarrasse pas de l’objectif que vous et nous cherchons habituellement, à savoir conserver une machine destinée à être utilisée pendant des années. C’est une pratique qui demande de l’entraînement, des connaissances en électronique et des moyens financiers et matériels parfois importants. Dans ce genre de situation, les processeurs n’ont souvent qu’un ou deux cores activés, afin de plus facilement monter en vitesse et les machines ne restent à ces fréquences que le temps de la validation par CPU-Z. On trouve aussi de plus en plus de SSD performants pour améliorer les scores des différents benchmarks.

Ce sport extrême fait rêver les passionnés et nous avons donc décidé de faire le tour des records qui ont marqué l’histoire. Nous avons pris la fréquence la plus élevée jamais validée par CPU-Z pour 15 processeurs et les avons classés par ordre décroissant. Cette méthodologie évite de surreprésenter une architecture. Le classement présenté ici se fonde sur la base de données CPU-Z qui reste l’outil de référence dans le monde de l’overclocking, malgré toutes les difficultés pour consulter sa base.

Image 2 : Overclocking CPU : les records

Un art difficile

Nous tenons aussi à avertir les lectures que tous les systèmes qui ont marqué l’histoire ne sont pas forcément photographiés et que les images ne correspondent pas toujours aux configurations mentionnées.

Rappelons enfin que comme tout sport extrême, l’overclocking contient des risques importants, en l’espèce pour votre machine et votre santé (on ne joue pas avec l’azote liquide). Ces fréquences ne sont pas représentatives, ni même souhaitables. Si néanmoins l’envie de perfectionner ce sport vous vient après la lecture de ce dossier, il ne vous reste plus qu’à lire la tonne de manuels et forums présents sur le web pendant que nous vous souhaitons bon courage et bonne chance.

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AMD Zambezi (8 709,06 MHz) – Record du monde

Le record du monde est aujourd’hui détenu par Andre Yang qui a poussé un processeur AMD FX–8150 à presque 9 GHz. Ce record date d’un an et personne ne semble avoir les moyens, la volonté ou le désir de le dépasser. Il y a eu quelques records cette année sur d’autres architectures, mais le sport qu’est l’overclocking extrême semble être en légère perte de vitesse.

Le processeur en question disposait d’un coefficient multiplicateur à 31, un bus à 280,94 MHz et une tension de 2,124 V (la tension la plus élevée du classement). La carte mère était une Asus Crosshair V Formula, la carte graphique était une GeForce GTX 580 et le système embarquait un module de 2 Go de mémoire cadencé à 936,5 MHz avec des timings 9–9–9–24.

Ce record est le fruit d’un long travail de la part d’Andre Yang qui avait déjà pulvérisé le record du monde quelques jours avant en montant la puce à 8,46 GHz. Il avait battu une équipe d’overclockeurs qui avait atteint 8,429 GHz. Le record du monde actuel a été très peu médiatisé en raison de sa publication tardive par M. Yang, probablement parce que la puce à 8,46 GHz avait reçu beaucoup d’attention.

AMD FX–8150 @ 8709,06 MHz

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Intel Cedar Mill (8 320,4 MHz)

La plus haute fréquence jamais atteinte sur une puce Intel, selon CPU-Z, serait sur un Celeron D 360 en 2011. Il utilise un coefficient multiplicateur de 26 et une fréquence de bus de 120,02 MHz. CPU-Z ne mentionne pas la tension, mais un Celeron D 352 à 8,308 GHz demande 1,984 V et on peut facilement extrapoler que le Celeron D 360 demande à peu près la même chose à 8,320 GHz. La machine utilise une puce graphique Rage XL et un module de mémoire DDR2 à 1 GHz cadencé à 426,7 MHz avec des timings de 5–5–5–15. C’est le record du monde sur Socket LGA775. La carte mère est une Asus Commando avec un chipset Intel P965 pour le Northbridge et un ICH8/R pour le Southbridge.

Pour mémoire, le Cedar Mill utilise l’architecture Netburst d’Intel qui s’était démarquée par un pipeline particulièrement long, ce qui a l’avantage de pouvoir augmenter les fréquences. Sa meilleure gestion de la consommation (c’est un die shrink du Prescott) explique pourquoi il a un sérieux avantage par rapport aux architectures d’Intel plus récentes et aux pipeline plus courts qui sont devancées d’au moins 1 GHz lors d’un overclocking extrême.

Intel Celeron D 360 @ 8320,4 MHz

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AMD Vishera (8 176,47 MHz)

Le processeur est à peine officiel qu’il défraye déjà la chronique. Il n’était pas encore sorti lors du record, ce qui explique que CPU-Z confonde l’AMD FX–8350 pour un Zambezi, alors qu’il s’agit en fait d’un Vishera utilisant un core Piledriver. Le processeur est cadencé à 4 GHz à la sortie d’usine et gravé en 32 nm. Le record a été atteint le 17 octobre dernier et on doute que ce soit une coïncidence. AMD a dévoilé le processeur hier, et ces fréquences impressionnantes sont un bon coup de publicité.

Le processeur utilisait une fréquence de bus de 281,94 MHz et un coefficient multiplicateur de 29 pour une tension de 1,932 V. La carte graphique était une Radeon HD 7800. Le système disposait enfin de deux modules de DDR3 4 Go à 939,8 MHz. La carte mère est signée Asus (Crosshair V Formula-Z).

– AMD FX–8350 @ 8 176,47 MHz

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AMD Trinity (7 446,41 MHz)


C’est l’un des records les plus récents et sans doute l’une des plus belles surprises de l’année dans le sport de l’overclocking extrême. Le 11 octobre dernier, un processeur A10–5800K a vu sa fréquence de bus monter à 120,1 MHz et son coefficient passer à 62, alors que la tension était de 1,992 V. Le système utilisait deux modules de 4 Go de DDR3 à 800,7 MHz et des timings de 9–9–9–24. Pour arriver à ses fins, l’overclockeur taïwanais qui se fait appeler Alvin Kenzo a utilisé une GeForce GT 520.

Cet overclocking a été sponsorisé par MSI qui en a profité pour faire de la publicité autour de sa carte mère FM2-A85XA-G65. Pour mémoire, nos collègues américains ont atteint 4,4 GHz avec cette même carte en utilisant un système de refroidissement à eau. Ils ont aussi révélé la présence de mécanismes qui réduisent automatiquement la fréquence afin de limiter les dommages d’une montée trop rapide de la tension et la température.

– AMD A10–5800K @ 7446,41 MHz

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Intel Clarkdale (7 307,84 MHz)

Le record sur un processeur Clarkdale a été atteint sur une puce Core i5 655K utilisant un coefficient à 33, un bus à 221,45 MHz et une tension de 2,011 V. La carte graphique était une GeForce GTX 460 et la carte mère EVGA P55 3X SLI Classified disposait de 2 x 1 Go de mémoire à 664,3 MHz avec des timings de 8–8–8–20.

Le record a été soumis en 2010, moins de six mois après la sortie du processeur. L’architecture s’est révélée être facile à overclocker dès que l’on utilisait un système de refroidissement décent. Il a d’ailleurs tenu le record du monde pendant quelque temps, avant de se faire détrôner par le Zambezi. Pour arriver à ses fins, il fallait néanmoins désactiver l’IGP pour pousser la fréquence du bus à plus de 170 MHz, sous peine de rencontrer des problèmes de stabilité.

Intel Core i5 655K @ 7307,84 MHz

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AMD Deneb (7 192,73 MHz)

Le record a été atteint en octobre 2011 avec un Phenom II X4 955. Le coefficient multiplicateur était à 29,5, le bus à 243,82 MHz et la tension à 1,872 V. La carte mère était une Crosshair V Formula d’Asus. La carte graphique était une GeForce 9800 GTX et le système disposait de deux modules de mémoire DDR3 de 2 Go à 812,7 MHz avec des timings 6–6–5–15.

En 2009, AMD avait organisé un évènement regroupant trois des plus grands overclockeurs (Vince Lucido connu sous le pseudonyme K|ngp|n, Brian McLachlan dit chew*, et Chris Morrell dit Gomeler). Ils s’étaient approchés des 7 GHz, sans pouvoir les dépasser. Ils avaient néanmoins des puces disposant d’un Stepping 2. Le record à plus de 7 GHz a été établi sur un stepping 3, ce qui indique des améliorations architecturales et lithographiques de la part d’AMD entre 2009 et 2011. (Image : legitreviews)

AMD Phenom II X4 955 @ 7192,73 MHz

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Intel Gulftown (7 195,53 MHz)

Le record, établi en 2011, est détenu par un processeur Core i7 Extreme 980X. La puce avait une fréquence de 232,11 MHz et un coefficient à 31 pour une tension de 1,92 V. On trouve un module de DDR3 de 2 Go tournants à 1160,6 MHz avec des timings 7-7-7-18 sur une carte mère Gigabyte X58A-OC. Dans la très grande majorité des cas, les overclockeurs désactivent la plupart des cores du processeur et utilisent une seule carte graphique externe. Le but est d’avoir un système très stable, alors que la carte mère et le processeur sont poussés dans leurs derniers retranchements.

Intel Core i7 Extreme @ 7195,53 MHz

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Intel Ivy Bridge (7 184,32 MHz)

Ce record est l’autre grande nouvelle du monde de l’overclocking cette année, avec le score de la puce Trinity. Le Core i7 3770K utilisait un bus d’une fréquence de 114,03 MHz et un coefficient multiplicateur de 63 (le plus élevé du classement) pour une tension de 1,976 V. Le système des overclockeurs utilisait la partie graphique du processeur, une carte mère Asus Maximus V Extreme et 2 modules de DDR3 de 2 Go cadencés à 1 026,3 MHz avec des timings 7–11–7–28.

Le record a été battu par le célèbre Andre Yang. Cette fois-ci, il s’est associé à TeamRU, l’Indonésien Hazzan et le Chinois Shamino. L’évènement fut sponsorisé par Asus et les overclockeurs ont fait appel à de l’hélium liquide, de plus en plus populaire, au lieu de l’azote liquide, plus classique. Les overclockeurs ont publié une vidéo intéressante qui montre que durant leur tentative, la fumée à –190 °C a fini par geler les ventilateurs responsable d’aérer la pièce.

Intel Core i7 3770K @ 7184,32 MHz

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AMD Thuban (6 952,6 MHz)

Le record a été atteint le 15 juin 2011 avec un Phenom II X6 10990T par l’équipe mad222@Team HK-Centralfield. C’était une époque difficile pour AMD qui traînait son K10 depuis trop longtemps. La firme a réussi à faire parler d’elle en organisant une série d’évènements au mois d’avril 2010 afin de faire de la publicité autour de ses Thuban.

Le système utilise un bus de 243,95 MHz et un coefficient multiplicateur de 28,5 pour une tension de 1,824 V. La carte mère est une Gigabyte GA-890FXA-UD7 et le système embarque un module de DDR3 de 2 Go tournant à 813,2 MHz avec des timings 9-9-9-24.

AMD Phenom II X6 1095T @ 6952,6 MHz

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AMD Callisto (6 897,21 MHz)

Le Phenom II X2 560 fait parti de ces processeurs dont certains cores, qui n’étaient pas censés être fonctionnels, mais qui fonctionnaient souvent très bien, pouvaient être débloqués à l’aide d’une option dans le BIOS. AMD a séduit les utilisateurs les plus avancés en leur permettant de jouer avec les paramètres de leur puce, ce qui donna lieu à une foule de tutoriels sur son overclocking.

Le record a été atteint en utilisant un bus de 242,01 MHz et un coefficient multiplicateur de 28,5 pour une tension de 1,904 V. L’équipe qui a réussi cette performance en octobre 2011 a fait appel à de l’azote liquide, deux modules de DDR3 de 2 Go tournant à 806,7 MHz avec des timings 8–8–8–24 et une carte mère Gigabyte GA–990FXA-UD, ainsi qu’une GeForce GTX 260.

AMD Phenom II X2 560 @ 6897,21 MHz

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Intel Westmere-WS (6 863,8 MHz)

Le record fut atteint par Smoke en mars 2011 avec une puce Xeon W3690. La fréquence du bus était à 196,11 MHz, le coefficient multiplicateur à 35 et la tension à 1,879 V. La carte mère était une Asus Rampage III Black Edition, la carte graphique une Radeon HD 5670 et il n’y avait qu’un module de DDR3 2 Go à 980,5 MHz avec des timings 8–8–8–24.

C’est la seule puce pour serveur de notre classement. Son architecture se rapproche beaucoup du Gulftown et elle était à sa sortie la plus performante du catalogue d’Intel. Sa présence au classement est assez surprenante, puisque ce n’est pas généralement le genre de processeur qui est privilégié par les overclockeurs. Néanmoins, la capture CPU-Z montre qu’ils ont réussi à débloquer le coefficient multiplicateur de la puce (fixé à 26x en principe) pour monter à des niveaux qui se rapprochent du Gulftown.

Intel Xeon W3690 @ 6863,8 MHz

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Intel Wolfdale (6 820,31 MHz)

En utilisant une carte mère Asus Rampage Extreme, une GeForce GTX 275 et une barrette de 2 Go à 1 023 MHz et des timings à 8–8–8–24, le Core 2 Duo E8600 a vu son bus monter à 682,03 MHz et son coefficient à 10. C’est de loin le processeur de ce classement avec le bus le plus élevé, le second étant le Regor d’AMD qui tourne à plus de 400 MHz. La tension était à 1,976 V.

Le processeur fut une des puces préférées des overclockeurs en 2008 et 2009, car il pouvait facilement monter en fréquence sans avoir besoin d’utiliser du matériel complexe ou jouer des heures avec le BIOS. La puce avait une capacité incroyable à tolérer des bus élevées. Avec un refroidissement à air, on pouvait facilement passer de 460 MHz à 540 MHz. Cela explique d’ailleurs pourquoi la deuxième fréquence de bus la plus élevée jamais atteinte selon CPU-Z est 750,92 MHz sur un Core 2 Duo E8500 en octobre 2009. Le record est détenu par un Deneb Phenom II X4 955 dont le bus est monté à 906,38 MHz.

Intel Core 2 Duo E8600 @ 6820,31 MHz

Image 15 : Overclocking CPU : les records

AMD Heka (6 300,43 MHz)

Le Phenom II X3 740 fait partie de ce classement grâce à un coefficient de 31,5, un bus de 200,01 MHz, une tension à 1,792 V, une carte mère MSI 790FX-GD70(MS–7577), deux barrettes de DDR3 de 2 Go à 400 MHz et des timings 6–6–6–15. Le record fut atteint en avril 2010.

Le Heka était un Deneb castré et la plupart des consommateurs avertis avaient souvent un choix à faire : utiliser le quatrième coeur désactivé par défaut ou privilégier l’augmentation de la fréquence de fonctionnement (cf. « Overclocker un processeur AMD bloqué »). Il fallait alors se demander ce qui était le plus important pour les applications tournant sur la machine. Les overclockeurs qui ont battu le record ont logiquement choisi de laisser le quatrième core désactivé et ont utilisé de l’azote liquide.

AMD Phenom II X3 740 @ 6300,43 MHz

Image 16 : Overclocking CPU : les records

Intel Sandy Bridge (6 049,77 MHz)

Le Sandy Bridge fut décrié par la communauté d’overclockeurs en raison des barrières imposées par Intel qui créa un système très rigide contrôlant la fréquence du bus. Cela explique donc en grande partie pourquoi la puce dispose du bus le plus lent du classement avec 102,54 MHz et un coefficient de 59 pour une tension de 1,672 V. L’Ivy Bridge est juste derrière avec un bus de 114,03 MHz.

Les deux modules de DDR3 de 2 Go utilisés lors de l’overclocking tournent à 957,1 MHz avec des timings de 8-8-8-24. Les anciens records laissent penser à un contrôleur mémoire et un bus particulièrement stable qui pourrait aller beaucoup plus loin que ce que lui accorde Intel. Le record fut obtenu en avril 2012 sur un Core i7 2600K sur une carte mère Asus Maximus IV Extreme.

Intel Core i7 2600K @ 6 049,77 MHz

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AMD Regor (5 838,75 MHz)

C’est le seul Athlon du classement et le seul à ne pas atteindre au moins 6 GHz. L’Athlon X2 240 utilise un bus de 417,05 MHz et un coefficient multiplicateur de 14 pour une tension de 1,608 V. La carte mère est une MSI DAK790GX Platinum (MS–7550) accueillant deux Radeon X1650 et deux barrettes de DDR2 de 2 Go à 417,1 MHz avec des timings 5–3–3–8. La puce est symbolique, car elle ne disposait plus des problèmes de stabilité rencontrés sur les anciens Athlon 64 lorsque l’on augmentait la valeur du lien HyperTransport. AMD a pu ainsi offrir une puce capable d’être poussée à des niveaux exceptionnels.

AMD Athlon II X2 240 @ 5838,75 MHz