Le Raspberry Pi peut-il… remplacer un Media Center

Image 1 : Le Raspberry Pi peut-il... remplacer un Media Center

Si le Raspberry Pi peut être overclocké, peut-il faire un bon Media Center ? La réponse est clairement oui, avec un minimum de travail. 

La partie technique

Le SoC du Raspberry Pi, un Broadcom BCM2835, intègre un GPU VideoCore IV de chez Broadcom, très à l’aise avec les vidéos encodées en H.264. Il peut décoder sans soucis des vidéos en 1080p High Profile avec des débits élevés (au moins 40 mégabits/s). Le Raspberry Pi propose par défaut une sortie HDMI 1.3a — un bon point — capable bien évidemment de transporter du son sur plusieurs canaux. Une sortie stéréo analogique est aussi de la partie, tout comme une sortie vidéo composite. Pour les amateurs — nous l’avons testé — il est tout à fait possible d’utiliser une carte son USB proposant une sortie audio numérique, par exemple. Le seul souci, récurrent, est le processeur : il est assez lent et incapable — dans de rares cas — de décoder des vidéos de façon logicielle.

Le choix du système

Pour tester le Raspberry Pi en tant que Media Center, nous avons choisi une distribution dédiée : RaspBMC. Ce portage du célèbre XBMC sur le Raspberry Pi est encore en RC (nous avons testé la seconde) mais le système est très efficace. RaspBMC s’installe sur une carte SD (2 Go au minimum) et nécessite une connexion à Internet. L’installation est simple, mais comme elle dépend fortement du système, nous vous conseillons d’aller vérifier directement sur le site officiel. Si le premier démarrage est un peu long, le système est très réactif une fois initialisé. Il faut juste faire attention à un point : les plugins de XBMC. Comme le Raspberry Pi a peu de RAM — 256 Mo — et qu’une partie est réservée pour le GPU (128 Mo avec RaspBMC), on arrive vite aux limites de la puce.

Ce qui marche

Globalement, nous avons pu lire la majorité de nos vidéos de tests, en 1080p. Nous avons choisi les différentes versions de Big Buck Bunny et RaspBMC a lu toutes les vidéos sauf une : celle encodée en Theora, un codec assez rare. Pour peu que vous encodiez vos vidéos en H.264 ou dans un codec récent (évitons le DivX 3), il n’y a aucun souci. Les vidéos sont fluides en 1080p, les options de configurations nombreuses et l’interface claire. Il est possible de lire les vidéos depuis une clé USB ou depuis un partage réseau en NFS. Petit point qui va plaire aux utilisateurs d’iOS, RaspBMC est compatible AirPlay et il est possible d’envoyer une vidéo sur le téléviseur d’une seule pression sur l’écran. C’est un peu moins réactif qu’avec un Apple TV et le mode miroir n’est pas disponible, mais ça fonctionne. Point évidemment très intéressant, la consommation : on ne dépasse pas 3,5 W en charge au niveau de la carte, même avec une clé USB de grande capacité.

Commander le Media Center

Malgré tout, tout n’est pas parfait : contrairement à un « vrai » Media Center, il n’y a pas de télécommande. Si des projets pour utiliser la télécommande du téléviseur via la norme CEC existent, il est recommandé d’utiliser une télécommande Windows MCE. Il est bien évidemment possible d’utiliser un clavier ou une souris, mais l’ergonomie en prend un coup. Pour les amateurs, il existe aussi des applications pour les smartphones et les tablettes (Android et iOS) qui permettent de prendre le contrôle de XBMC. Une simple recherche sur les magasins en ligne devrait faire votre bonheur.

Ce que nous n’avons pas pu tester // les soucis

Est-ce que tout est parfait ? Non. Il reste quelques bugs dans la distribution et l’interface patauge parfois, surtout quand la carte doit afficher la vidéo et le menu. Nous n’avons pas pu lire une ISO de DVD (seul le son est utilisable) et la fonction AirPlay ne fonctionne pas avec de la musique. Autre petit souci, lié au matériel, il est impossible d’utiliser directement un périphérique alimenté en USB. Comme la carte ne fournit que 100 mA aux ports USB, les disques durs externes, les lecteurs DVD externes et même certaines clés USB ne démarrent tout simplement pas. La seule solution est un périphérique alimenté ou éventuellement un hub USB alimenté.

L’intérêt réel

Reste maintenant la question principale : est-ce intéressant ? Oui et non. Si le Raspberry Pi a été acheté pour s’amuser et sert de Media Center d’appoint, oui. Il est peu onéreux, consomme peu et est convainquant dans son rôle. Uniquement pour cet usage ? Pas réellement. En plus des 35 € du Raspberry Pi, il faut compter le prix d’une carte SD, un boîtier (la carte n’est pas très WAF), une télécommande et son récepteur, éventuellement un NAS ou une clé USB d’une capacité correcte, etc. Le prix augmente vite et s’approche de boîtiers classiques, livrés avec une télécommande et (parfois) bien suivis par leurs concepteurs. 

En attendant le prochain « Le Raspberry Pi peut-il… » (jeudi ou vendredi), vous pouvez nous poser des questions dans les commentaires au sujet de la fonction Media Center…

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