Le cinq juin dernier, s’est ouvert dans le toit de la grande arche de La Défense, le premier musée européen de l’informatique. Eh oui, ce domaine est tellement récent que personne n’avait encore eu l’idée de lui consacrer un musée. Curieux nous sommes allés voir à quoi ressemblait cette exposition, pour l’instant encore temporaire, mais qui devrait devenir permanente incessament.
Découvrez avec nous les plus belles pièces de l’exposition 1940-1990 : Histoires d’informatique, présentée avec passion par Philippe Nieuwbourg, président fondateur de l’association antemémoire à l’origine de l’exposition.
12 août 1981 : IBM lance son PC (ici à gauche). Le début d’une nouvelle ère, celle des compatibles. Jusqu’alors en effet tous les ordinateurs personnels étaient développés intégralement par leur constructeur. Et les produits d’IBM s’étaient faits éclipser par les stars du marché d’alors qu’étaient l’Apple IIc et le Commodore PET.
Pour revenir dans la course, IBM décida de rompre avec la tradition, et employa des composants conçus par diverses sociétés. Comme le processeur, un Intel 8088. IBM décida aussi de faire du PC une architecture ouverte. Très rapidement, de nombreuses sociétés se sont mises à produire des compatibles PC, pour le malheur d’IBM, mais au bénéfice du consommateur qui a vu les prix chuter rapidement.
Lorsque le PC débarque, Apple est une marque déjà reconnue, grâce à son Apple IIc (ici à gauche). Introduit en 1977, cet ordinateur se vend très bien grâce à sa killer application, Visicalc, le premier tableur.
En parallèle, Apple planche sur de nouveaux designs, dont Lisa, le premier tout-en-un de la firme. Malgré ses qualités, Lisa fut un échec commercial, à cause de son prix astronomique (10 000 $).
Et Dieu Steve Jobs créa le Macintosh ! Enfin, pas tout à fait seul, tout de même…
Ici présenté dans sa version Classic de 1990, qui reprenait le design du premier Mac de 1984, le Mac était un projet développé après Lisa. Il en reprenait les avancées (interface graphique, souris) à un prix bien plus abordable. Son succès fut immédiat, mais sa carrière assez chaotique du fait de la vague toujours plus imposante des compatibles PC.
Parallèlement aux PC de bureau, les constructeurs cherchent aussi à développer des ordinateurs portables. Le premier fruit de ces efforts est l’Osborne. Ce monstre de 15 kilogrammes, n’a de portable que le nom. Il est équipé d’un fabuleux écran de… 11 cm de diagonale !
L’Osborne est le premier portable a avoir eu une réelle carrière commerciale. Néanmoins, son design est très fortement inspiré de celui d’un prototype de Xerox, le NoteTaker, de 1976.
Autre spécificité française, le Minitel. Ici, sa première version de 1982. Plus un terminal d’accès à des services payants, qu’un terminal de communication, il n’a toujours pas disparu de la circulation.
Alain Bernard, un des inventeurs du Minitel est un membre actif de l’association antemémoire.
Ce drôle d’engin est un modem acoustique. Il servait à émettre et recevoir des données modulées sous forme de son par les lignes téléphoniques, par la biais d’un combiné posé sur ses deux “oreilles”.
C’est aussi la source de la passion de Philippe Nieuwbourg, et ce qui l’a poussé à consacré son temps à sauvegarder le patrimoine informatique mondial. Mes respects professeur Falken.
Si ce reportage vous a donné envie d’en savoir plus, nous vous proposons de continuer la visite en vidéo, en compagnie de Philippe Nieuwbourg. En huit minutes, il vous présentera, entre autres, une armoire de mémoire vive, de 32 kilooctets, mais 280 kilogrammes !
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