Refroidir le disque dur : comparatif

Introduction

Les disques actuels atteignent des capacités considérables vu le niveau de prix, avec des unités de 200 Go disponibles pour moins de 100 €. Ce qui a tendance à alourdir les conséquences en cas de perte du disque, par rapport aux anciennes générations de plus faibles capacités. Or dans le même temps, les disques IDE restent relativement fragiles, et nombreux sont ceux qui cherchent à augmenter leur durée de vie en les refroidissant. Enormément de solutions co-existent donc sur le marché, l’occasion pour nous de réaliser ce comparatif afin de voir ce que chacune vaut.

Importance ?

La question de l’importance de refroidir son disque dur peut se poser, dans la mesure où la consommation de ce composant reste faible (7,7 W pour notre disque de test) et où les températures obtenues restent assez basses, bien plus qu’au niveau du processeur pour comparaison. Au niveau de la consommation, il ne faut toutefois pas oublier qu’une partie de cette énergie n’est pas directement dissipée en chaleur (contrairement à la plupart des composants d’un PC) mais transmise en énergie mécanique via les moteurs. C’est là la principal source d’échauffement : la friction entre les plateaux en rotation et l’air.


Si l’on interroge les constructeurs, tous s’accordent à dire que la limite à ne pas dépasser est de 55°C. Au-delà, la densité d’air change trop, ce qui est mauvais car pour rappel les têtes de lecture ne sont pas directement au contact sur le media : elles volent au-dessus, séparés de quelques microns. Ainsi, cette augmentation de température va directement se ressentir sur les performances et le risque de choc entre la tête et le media. Une exposition prolongée au-delà de 55°C cause également des effets irréversibles sur le revêtement du media.

Ainsi, la courbe du taux de retour des disques (AFR) en fonction de la température est exponentielle : jusqu’à 55°C, le pourcentage de retour des disques est censé être inférieur à 1 %, mais dépasse déjà 5 % à 60°C.

La conception des disques n’aide d’ailleurs pas à une basse température : le design des disques actuels rappelle en effet le principe des plaque de cuisson, avec au point le plus bas le PCB et l’électronique dont certains composants peuvent monter à plus de 80°C, et juste au-dessus le HDA et la mécanique (plus sensible à la chaleur). Un astuce très simple consiste donc à monter son disque à l’envers dans son boîtier, c’est-à-dire avec l’électronique en haut : pour peu que le système de fixation 3″1/2 l’autorise, un gain de 2°C est envisageable, ce qui est toujours bon à prendre.

Enfin, notez que cette limite de 55°C correspond à la valeur renvoyée par la sonde interne, présente sur tous les disques SMART. Sur la dernière génération de disque (DiamondMax 10 notamment), cette thermistance se trouve dans l’enceinte mécanique où se trouvent les têtes (le flex). La résolution de cette thermistance est inférieure au degré, ce qui en fait donc le meilleur outil pour un comparatif de systèmes de refroidissement.

Il reste que cette valeur de 55°C est particulièrement élevée, et qu’il sera assez facile de descendre en dessous dans un boîtier classique. La température étant très importante sur la durée de vie du disque, son abaissement ne peut aller que dans le bon sens. Toutefois, on peut se demander si il est réellement utile d’employer les moyens les plus agressifs pour refroidir un disque IDE limité à 7200 rpm ou 10 000 rpm, vu le prix actuels des disques durs par rapport aux systèmes de refroidissement. Nous y reviendrons plus loin.

Notez que le second intérêt d’adjoindre à son disque un refroidissement particulier, est que certains de ces systèmes permettent paradoxalement de réduire les nuisances sonores. En effet, un meilleur refroidissement n’entraîne pas forcément l’élévation des nuisances sonores (systèmes passifs notamment), par contre l’utilisation de certains procédés permet de contenir le bruit émis par le disque. Les disques durs actuels n’étant pas inaudibles, c’est toujours appréciable et nous devrons donc prendre en compte ce facteur dans notre comparatif.

Trois types de systèmes de refroidissement sont disponibles pour les disques durs :

  • les dissipateurs passifs
  • les racks ventilés
  • les waterblocks (refroidissement par eau)
Chacun ont leurs avantages et leurs inconvénients, et afin d’avoir une bonne vision d’ensemble nous avons réunit deux à trois produits caractéristiques pour chaque type de refroidissement.

Passif

Les dissipateurs passifs sont ceux qui doivent être privilégiés par tous ceux affectionnant le silence. Outre l’absence de tout pièce mécanique en mouvement, ils sont en effet généralement accompagnés de vis en caoutchouc afin d’éviter la propagation des vibrations du disque dans le boîtier. Ce qui se traduit souvent par une baisse relativement effective du bruit, principalement dans le cas de disques bruyants.

Nexus DiskTwin

Le Disktwin de Nexus est un système assez simple à comprendre et à mettre en place. Il consiste en deux radiateurs en aluminium qui vont venir se fixer sur chaque côté du disque. Le transfert de chaleur du disque vers les radiateurs est assuré par la présence de pads thermiques, avec une surface de dissipation totale d’environ 500 cm². En outre, deux larges pièces de caoutchouc dépassent des radiateurs afin d’absorber les vibrations avant que celles-ci ne soient transmises au boîtier. C’est d’ailleurs le principal objectif du système (avant celui de refroidir d’avantage), d’après Nexus.


Esthétiquement, l’ensemble est assez sympathique bien que cela ne présente aucun intérêt. En effet, les deux radiateurs seront coincés entre les parois d’une baie 5″1/4, puisque ce système oblige à installer le disque dans ce type de baie. Toujours au rang des détails, on notera l’odeur assez désagréable que dégagent les caoutchoucs lors des premières minutes suivant le déballage.


Le montage consiste simplement à monter chaque radiateur sur un côté du disque, puis de visser l’ensemble dans une baie libre.

Le DiskTwin n’est pas encore disponible à la vente.

Zalman ZM-2HC2

Avec la deuxième version de son dissipateur passif pour disque dur, Zalman n’a pas vraiment réalisé de gros bouleversements. Le principe de base repose donc sur l’utilisation de tubes chers au coréen, les heatpipes. Une fois la chaleur transmise aux parois latérales en aluminium (très légèrement cannelées), c’est en effet ces caloducs en cuivre (en dépit de leur couleur) qui vont dissiper cette chaleur. Notez qu’il s’agît d’une utilisation détournée, puisqu’à la base les caloducs ne sont conçus que pour transmettre la chaleur à un radiateur éloigné de la source. Ici, ils sont directement utilisés afin de refroidir le disque via l’augmentation de la surface de dissipation, d’où un nombre très important. Alors que l’ancienne version en possédait 10, on passe ici à 11 soit une surface de dissipation de 415 cm², en augmentation de 15 cm². De là à dire que cette nouvelle mouture n’apporte rien par rapport à l’ancienne, il n’y a qu’un pas, mais dans la mesure où le prix de l’ensemble reste le même cela ne pose pas vraiment de problème.


Gros point noir, le ZM-2HC2 n’est fourni avec aucun(e) pad/pâte thermique. Or, dans le même temps l’écartement des deux parois latérales est légèrement trop grand, et c’est donc au moment du vissage du disque que les parois sont ramenées sur celui-ci. Cela se révèle assez désastreux du point de vue du transfert thermique, comme on peut le distinguer sur la photo suivante :


Il est assez étrange que de telles erreurs se retrouvent dans des produits finaux, et on peut craindre le pire au niveau des performances par défaut.


Au niveau de l’atténuation du bruit, celle-ci est obtenue par l’utilisation de vis en caoutchouc. La vibration du disque dur peut être transmise au système de refroidissement puisque ce sont des vis classiques qui sont utilisées, mais pas au boîtier puisque c’est là que ces grosses vis entrent en jeu. A ce propos, la fixation du disque dur se fait dans une baie 5″1/4, soit via les trous présent sur le côté du dissipateur (comme pour les DiskTwin), soit par les trous présents en-dessous, en cas d’installation dans un boîtier comme le TNN 500AF. Le fil vert permet de relier le disque à la terre via le contact avec le boîtier.

Flux d’air

Ceux-ci représentent la majorité des systèmes de refroidissement pour disques durs, parce que l’utilisation de ventilateurs reste toujours le moyen le plus simple et efficace d’améliorer nettement le refroidissement.

Antec HD Cooler

Le HD Cooler d’Antec est une unité 5″1/4 à part entière. En effet, outre des dimensions l’obligeant à être installée dans ce type d’emplacement, cette unité se dote d’un affichage LCD visible en façade du boîtier.


Côté refroidissement, le système repose sur deux radiateurs latéraux en aluminium, prémunis de pads thermiques, avec une plaque inférieure de support. Quelques détails distinguent ces radiateurs de ceux que l’on trouve sur les DiskTwin, comme le fait que les ailettes sont dirigées vers le haut. Ce design ne conviendrait clairement pas à un modèle passif, puisqu’il empêcherait l’air de naturellement s’écouler de bas en haut. Ici, le problème ne se pose pas puisque ce sont deux ventilateurs de 4 cm qui sont chargés de forcer le flux d’air sur toute la longueur. Un reproche tout de même sur ce design : il manque une jupe venant forcer le flux d’air jusqu’à l’extrémité arrière du radiateur. En effet, ici l’air aura vite fait de s’échapper par le haut, et son utilisation aurait donc pu être meilleur. Sauf dans le cas ou un lecteur optique se trouve dans la baie du dessus, auquel cas il viendra remplir ce rôle.


Les ventilateurs sont des YS Tech 4020ES de 4 cm de côté pour 2 cm d’épaisseur, non référencés précisément parmi les modèles YS Tech, mais dont le flux d’air maximum est compris entre 6 et 7,5 cfm pour une nuisance sonore entre 23,4 dBA et 28 dBA (5500 rpm). Antec a toutefois pensé à intégrer un variateur de vitesse, qui fonctionne grâce à la température renvoyée par une sonde thermique de 20 cm de longueur. Jusqu’à 30°C, la vitesse de rotation reste à 4500 rpm, puis augmente de manière linéaire entre 30°C et 40°C, jusqu’au maximum de 5500 rpm. Notez qu’une seconde sonde est présente afin de relever la température du boîtier, bien que vous pourrez la fixer où bon vous semble du fait d’un câble de 75 cm. Un petit interrupteur est par ailleurs présent sur le PCB, afin de choisir entre les degrés Celsius et Fahrenheit.


Le panneau LCD en façade enfin, affiche simplement en vert les températures renvoyées par les sondes, en alternant toutes les trois secondes de sonde. Il est d’ailleurs surprenant qu’il y ait besoin d’alterner l’affichage vu la faible place qu’occupe la valeur d’une température, en contraste avec la taille de l’afficheur LCD (la façade présentant tout de même des trous aux extrémités afin de permettre l’aspiration de l’air). On regrettera d’ailleurs l’absence de bouton permettant de réguler plus finement la vitesse de régulation des ventilateurs. En l’état, seule la thermorégulation permet d’assurer ce rôle, avec l’avantage d’être un système automatique et adaptatif suivant la charge à laquelle le disque est soumis. L’inconvénient étant que le calibrage n’est pas forcément adapté à nos besoins. Après test, il s’avère toutefois que les ventilateurs restent très discrets, la sonde étant restée sous les 30°C pendant les tests. Cette sonde est également intéressante, puisqu’en la plaçant sur le haut du disque, la différence de température avec la sonde interne de notre disque ne dépassait pas 1°C.

Egalement au chapitre des absents, les vis en caoutchouc. On saisit donc bien au final le contraste avec les deux systèmes passifs, clairement orientés vers le silence, alors qu’ici les performances constituent le principal souci.

Un mot sur le montage : une petite difficulté réside dans le fait qu’il faut maintenir le disque légèrement surélevé par rapport à la plaque du fond, lors de la fixation du disque dans l’unité : le nombre de mains disponibles vient vite à manquer. Sauf pour nos amies les poulpes, fidèles lectrices de Présence PC d’après les dernières statistiques. On regrettera également un usinage moyen des pièces qui posent quelques problèmes pour remettre les vis inférieures. Enfin, cette baie s’alimente via un connecteur molex classique.

Le HD Cooler n’est pas encore disponible à la vente.

Silverstone FP-53

Plus classique, le FP-53 de Silverstone reprend sans doute le design le plus courant des dissipateurs de disque dur, à savoir un “rack” interne 5″1/4 recouvrant toutes les faces du disque, sauf l’arrière.


Esthétiquement, on retrouve rapidement la ligne et la qualité de finition de SilverStone, que nous avions déjà salués sur le boîtier TJ-06. Ce rack est d’ailleurs disponible soit en noir soit en argent. La façade avant laisse juste entrevoir la grille de prise d’air aux formes allongées, ainsi que le logo de la marque. L’ensemble du châssis est en aluminium et propose quelques timides renfoncements, plus présents pour le design que pour l’augmentation de la surface de dissipation. La façade inférieure présente des orifices permettant au tournevis d’accéder aux vis de fixation.


A l’intérieur, on trouve des plaques de support surélevées. Elles permettent de maintenir le disque contre la façade supérieure, munie d’un pad thermique, alors que ces plaques sont munies d’œillets en caoutchouc mou. Cela veut dire que qu’une seule surface du disque sera en contact avec le châssis de l’unité : la façade supérieure. Le transfert thermique sera donc a priori moins bon qu’avec tous les systèmes précédemment décrits, qui utilisent les côtés du disque. Et ce, notamment parce que le pad thermique présent sur la façade supérieure est assez petit et ne recouvre pas toute la face supérieure du disque, vraisemblablement pour tenir compte des disques disposant d’un trou d’aération sur le côté droit de leur face supérieur (certains Hitachi notamment).


Au niveau de l’élimination des vibrations, ce système semble en revanche le meilleur puisque le disque repose directement sur des œillets en caoutchouc, a priori plus efficaces que des pads thermiques de ce point de vue.

Un ventilateur de 4 cm est présent juste devant le disque pour générer un flux d’air dans toute l’unité. Il s’agit d’un Everflow à 3 pales, le même modèle que l’on retrouve sur certains produits Thermaltake comme le Hardcano 2 ou les ventirads de barrettes mémoire. Il tourne à 5000 rpm pour un bruit annoncé à 25,6 dBA.


Au chapitre des détails de finition, on appréciera grandement la présence d’un filtre à air devant le ventilateur, même s’il est impossible d’y accéder. En outre, le câble d’alimentation du ventilateur est guidé et maintenu contre les parois interne de l’unité au moyens de petites fixations : propre et agréable.

Le montage consiste à démonter la plaque inférieure, visser le disque sur celle-ci au moyens des trous du bas, puis réinstaller la plaque avec le disque dans l’unité.

Flux d’eau

A l’instar de ce que l’on observe pour les processeurs, le refroidissement liquide devrait en théorie être la solution la plus performante pour refroidir les disques. Autrefois assez rares, les waterblocks pour disques durs sont désormais plus nombreux et trois différents modèles vont être ici opposés. Dans tous les cas, notez que le waterblock de disque dur seul ne peut suffire : il faut bien sûr le raccorder à un circuit complet de watercooling.

Asetek KT91/2-L20

Poursuivant dans sa logique se situant à mi-chemin entre les systèmes pour débutants peu performants et les solutions extrêmes constituées d’éléments séparés, Asetek poursuit sa route dans le monde du watercooling avec deux kits permettant de refroidir spécifiquement et le disque dur.


Le KT91-L20 tout d’abord, comporte pour pièces maîtresses deux waterblocks. Prévus pour être chacun fixés sur un côté du disque, leur conception est très simple. Elle repose sur une plaque de cuivre, très fine (2 mm) et ne présentant aucun design particulier au niveau du passage de l’eau, au contraire des waterblocks CPU. Une chambre d’eau est toutefois créée via l’épaisse couche de plexiglas qui surplombe cette plaque de cuivre, avec un joint torique classique afin d’assurer l’étanchéité. Simple, économique et amplement suffisant pour les besoins d’un disque. On regrettera quand même la très mauvaise planéité des plaques de cuivre en contact avec le disque, largement concaves. Résultat : le contact est aussi mauvais qu’avec le ZM-2HC2 de Zalman, sauf qu’ici de la pâte thermique est présente pour compenser ce défaut. On a vu plus élégant toutefois…


La bonne nouvelle, c’est qu’en pratique il est tout à fait possible de monter deux disques durs sur une seule paire de ces waterblocks, car deux séries de trous de fixation de disque durs sont présent (une à chaque extrémité du waterblock). La mauvaise, c’est que le refroidissement du disque supérieur ne sera a priori pas optimal, car le waterblock ne sera en contact qu’avec environ un tiers de la hauteur des côtés de ce disque. Nous verrons ce qu’il en est plus loin.

Le reste du kit est composé d’éléments assez simples et éprouvés, bien que sans doute surévalués si le but n’est que de refroidir un disque dur. On trouve donc un Black Ice Pro, une pompe Hydor L20 (700 l/h) et le gros ventilateur Sunon de 120 x 38 mm, qui dégage 83 cfm pour 34 dBA à 12 V. Toutefois, le relais d’Asetek intègre toujours un cavalier permettant d’alimenter ce ventilateur en 7 V. Pour plus d’informations concernant les kits Asetek, nous vous renvoyons à notre comparatif de 30 kits watercooling.

Le kit KT92-L20 diffère seulement de par la présence d’un waterblock différent. Celui-ci vient en effet refroidir la face inférieure du disque, et constitue donc le seul modèle de ce comparatif qui permet de laisser le disque dur dans une baie 3″1/2. Toujours utile pour ceux qui ne disposent plus d’emplacement 5″1/4 libre.


Techniquement, le design de ce waterblock reste cependant assez proche de celui du KT91, avec une plaque de cuivre surmontée d’une couche de plexiglas. Celle-ci arbore cette fois un véritable “maze”, labyrinthe réalisant 4 fois la longueur du disque. Si la planéité reste catastrophique, ce n’est ici plus vraiment un problème dans la mesure où la face inférieure d’un disque dur n’est jamais parfaitement plate. C’est en effet ici que se trouve généralement le PCB sur une partie de la longueur. Aussi, un pad thermique très épais (2,5 mm), le gapfiller est présent afin d’assurer un contact correct. On peut toutefois se poser la question de savoir si ce refroidissement est aussi efficace, à laquelle nous répondront plus loin. D’après Asetek, la réponse serait non puisque le KT-91 resterait 1°C plus efficace :



Aquacomputer Aquadrive

Enfin, l’Aquadrive de l’allemand Aquacomputer. Il s’agit sans doute du premier à avoir commercialisé un waterblock haut de gamme pour disque dur, si l’on excepte les réalisations de Koolance en la matière.


L’Aquadrive représente sans doute ce qu’il y a de plus abouti en matière de refroidissement de disque dur. D’un look superbe, il présente des parois avant, supérieure et inférieure couleur aluminium qui viennent trancher avec l’anodisation bleue des façades latérales. L’ensemble des vis sont Allen, et une plaque arrière est présente et ne présente qu’un léger orifice afin de laisser passer la connectique. Encore une fois, Aquacomputer fait honneur à sa réputation avec une finition proprement sublime !


L’intérieur est assez simple. L’eau passe par les côtés du disque qui sont creusés d’une canalisation droite. La jonction entre les deux côtés se fait via un tube transparent, juste derrière la façade avant, muni de joints toriques à ses deux extrémités. Mais le meilleur est qu’Acomputer a muni les façades internes supérieures et inférieures de plaques anti-bruit de type compact et rigide. Combinées à des vis en caoutchouc et montées dans une unité très fermée (plaque arrière), l’ensemble devrait donc se révéler extrêmement efficace sur le plan des nuisances sonores.

Seule ombre au tableau, aucune interface thermique n’est fournie, mais la finition des plaques latérales est suffisamment bonne pour qu’il soit pratiquement possible de s’en passer, avec un serrage adapté de la plaque arrière. Cela reste toutefois grandement conseillé vu la qualité de l’unité !

Le test

Notre dernier comparatif de disques durs tendant à montrer que tous les disques 7200 rpm actuels se valent à peu près au niveau de la chaleur dégagée, nous avons retenu le disque le plus bruyant actuellement : le Seagate 7200.7 160 Go S-ATA.

En ce qui concerne plus précisément le protocole de test, nous avons réalisé deux séries de tests qui nous ont parues complémentaires. La première série est effectuée hors boîtier, le disque étant posé à même le sol et éloigné des autres composants. Ceci permet un meilleur contrôle des conditions (température, flux d’air) et met donc tous les systèmes de refroidissement à égalité. Cela permet par ailleurs une meilleure comparaison du niveau sonore obtenu avec chaque dissipateur.

Toutefois, rares sont ceux qui se passent de boîtier pour leur configuration. Nous avons donc réalisé une seconde batterie de test en installant chaque système dans un boîtier type. Dans ces conditions « réelles », des facteurs indirects rentrent en compte sur l’efficacité de chaque dissipateur, ce qui complique légèrement l’interprétation des résultats. Par exemple, les dissipateurs qui nécessitent d’être montés dans une baie 5″1/4 partiront avec un désavantage, puisque l’air est plus chaud à ce niveau que dans une baie 3″1/2. Par ailleurs, les éléments comme la température ou la direction des flux d’airs internes varient plus facilement. Mais cela nous permettra d’obtenir la vraie température du disque, afin de le situer par rapport à cette limite des 55°C par exemple.

La configuration utilisée était plutôt silencieuse afin de bien mettre en avant le disque dur.

  • Asus P5GDC-V (i915G)
  • Pentium 520 (Prescott 2.8 GHz)
  • Ventirad Asus Star Ice (potar au minimum + QFan 60 %)
  • 2 x 512 Mo Corsair PC2-3200
  • Graveur Lite-On 32x12x40x
  • TTGI 400 W modifiée
Pour la deuxième série de tests, nous avons utilisé le Cavalier 1 en activant seulement le ventilateur arrière de 12 cm (silencieux). Nous avons cependant inclus dans notre deuxième série, le résultat en branchant le ventilateur de 8 cm situé devant le disque dur. Celui-ci est à chaque fois installé dans la baie 3″1/2 ou 5″1/4 du milieu. Concernant l’élévation de sa température, nous l’avons dans chaque cas soumis à 30 minutes d’accès aléatoires intensifs via IOMeter. Enfin, la température est maintenue constante à 18°C pendant toute la durée des tests.

Performances

Résultats hors boîtier

Quelques précisions sur les résultats ci-dessous : le ZM-2HC2 a été testé dans sa configuration d’origine puis avec pâte thermique. Le KT92 désigne le waterblock Asetek venant se fixer sur le dessous du disque. Le premier emplacement du KT91 désigne l’installation du disque dur sur les trous du bas, alors que le second désigne les trous du haut (avec seulement un tiers des côtés du disque en contact avec les waterblocks).


Ces résultats mettent clairement en évidence les 4 paliers de température liés au type de refroidissement utilisé. Les systèmes passifs permettent bien d’abaisser la température du disque de quelques degrés, mais cela reste modeste. A notre surprise, l’ajout de pâte thermique sur le ZM-2HC2 ne lui fait gagner qu’un degré, et celui-ci s’avère efficace même avec le faible contact d’origine ! Cela dit, la pâte thermique n’était peut être pas la plus adaptée ici vu l’importance des écarts entre les côtés du disques et du ZM-2HC2.

Deux ventilateurs de 4 cm font mieux qu’un seul : c’est ce qui explique (au moins en partie) l’avantage de l’Antec sur le SilverStone dont le châssis reste froid (contact non optimum). Puis, la comparaison KT91 / KT92 nous apprend que c’est bien en utilisant les côtés du disque que l’on refroidit le mieux celui-ci (le kit watercooling restant le même dans les deux cas). Enfin, il est tout à fait envisageable de refroidir deux disques durs avec le KT91, puisque malgré un contact plus faible avec le disque du dessus, celui-ci ne prend qu’un degré. Notons au passage le niveau de performance permis par le refroidissement liquide, avec seulement trois degrés de plus que la température ambiante !

Passons maintenant aux nuisances sonores. Afin de clarifier et préciser les résultats, nous avons ici complétées nos impressions avec les mesures d’un sonomètre placé à 12 cm du disque. Notez que tous les systèmes utilisant des œillets en caoutchouc ne sont pas spécifiquement avantagés ici, puisque le disque est simplement posé à même le sol (moquette).


L’analyse de ces résultats reste très intéressante. Un système se distingue nettement : le HD Cooler. Malgré la présence de pads thermiques, sa structure en aluminium vibre autant que le disque ce qui amplifie énormément le bruit. Ceci tendrait donc à prouver que les rondelles en caoutchouc ne sont pas juste des gadgets à la mode tout droit sortie du marketing, mais que leur importance est réelle, ne serait-ce que pour ne pas amplifier le bruit d’origine du disque. Evidemment, ceci est particulièrement vrai avec le 7200.7 S-ATA qui est très mauvais sur ce plan. L’autre système de refroidissement par air termine avant dernier, du fait d’un ventilateur émettant un bruit aigu particulièrement gênant. On trouve ensuite l’Asetek KT92 qui est lui aussi un peu plus bruyant que le disque nu : cela s’explique non pas par la vibration du waterblock (présence d’un gros pad thermique) mais par l’ajout de la pompe L20 et dans une moindre mesure du ventilateur de 12 cm (alimenté en 7V). Le KT91 est pourtant un peu moins bruyant, tout simplement parce qu’un des waterblocks latéraux se situe entre le disque et le sonomètre. Enfin, on trouve l’Aquadrive qui enferme littéralement le disque, mais son avantage n’est pas énorme ici.

Les valeurs de bruit obtenues dans le boîtier devraient être plus intéressantes du point de vue des vibrations.

Résultats en conditions réelles


Les différences relevées ici sont plus difficiles à expliquer. Globalement, la hiérarchie reste assez proche de celle relevée initialement, mais les écarts changent sensiblement. A commencer par la différence entre le disque seul et les solutions passives : celles-ci se révèlent comparativement plus efficaces ici, malgré le fait qu’elles déportent le disque en hauteur. Toutefois, il se trouve alors à la hauteur de ventirad Star Ice et du ventilateur arrière de 12 cm, ce qui peut expliquer l’écart plus important. Ainsi, le Nexus est 2°C plus efficace dans le boîtier qu’en dehors, contre 3°C pour le Zalman.

Comme on le voit, la solution consistant à utiliser son éventuel ventilateur de boîtier situé juste devant le disque est efficace, plus que le rack SilverStone même ! Enfin, notez que les solutions à eau auraient pu être bien plus performantes sur ce graphe : nous avons en effet préféré monter le couple radiateur/ventilateur à l’intérieur du boîtier, et laisser le ventilateur d’extraction utilisé pour tous les autres systèmes. Si nous avions monté le ventilateur du kit watercooling de manière à ce qu’il utilise l’air extérieur et non l’air du boîtier, le gain aurait été très important (environ 4-5°C). C’est un des avantages du watercooling qui peut augmenter encore en pratique le gain par rapport à des solutions classiques, hors boîtier.

Nous avons ensuite effectuée une dernière série de mesures au sonomètre, boîtier fermé et placé à 30 cm.


Le premier résultat n’est pas cohérent, puisqu’il pourrait signifier que l’activation du ventilateur de boîtier avant du Cavalier 1 diminue le bruit du disque. Ce n’est évidemment pas le cas : dans ce boîtier, les vibrations du disques résonnent et le niveau sonore est assez élevé, de sorte que l’activation du ventilateur de boîtier avant ne se ressent pas sur le sonomètre. Dès lors, l’écart de 0,3 dBA correspond à la marge d’erreur.

Globalement, tous les systèmes permettent de réduire (au moins légèrement) le bruit du disque dans le boîtier, ce qui reste satisfaisant. Le HD Cooler est mieux calé et vibre donc moins. Le Nexus est un peu décevant, car il ne réduit pas aussi bien les vibrations que d’autres systèmes passifs : la faute à un caoutchouc trop rigide, qui fait que même une solution ventilée comme le SilverStone fait mieux grâce à la réduction du bruit du disque. Le plus surprenant reste la performance du ZM-2HC2, qui bien qu’utilisant des vis en caoutchouc a l’instar d’autres systèmes, se détache légèrement en tête.

Bilan

Au final, comme toujours certains systèmes se détachent plus que d’autres. Si vous privilégiez le refroidissement, force est de constater que l’utilisation d’un boîtier munie d’un ventilateur avant soufflant directement sur le disque est la plus simple et la plus économique, tout en restant très efficace ! Si vous n’avez pas cette possibilité ou disposez de trop de disques pour le nombre de baies 3″1/2, le rack SilverStone FP-53 reste un compromis intéressant pour moins de 30 €. Le watercooling permet comme toujours d’atteindre un très haut palier, mais il convient de garder en tête le prix qu’il engendre. Dédier un kit watercooling entier au refroidissement de seuls disques durs n’a pas vraiment de sens pour des disques IDE, car vu le prix du kit complet (250 €) il est moins coûteux d’acheter deux disques montés en RAID 1. En revanche, si possédez déjà un kit watercooling pour d’autres éléments et que vous avez deux disques à refroidir, alors une option est intéressante : celle des waterblocks 5″1/4 d’Asetek. Le coût du refroidissement par disque reste dans ce cas dans la moyenne (30 €), et les performances seront excellentes sans rajouter de bruit ! L’Aquadrive reste très efficace mais bien trop cher pour un disque classique.

Si en revanche vous tenez avant tout à conserver un PC silencieux, un produit se distingue nettement : le ZM-2HC2. Le gain en température n’est pas énorme, mais restera notable si vous avez supprimé tout flux d’air dans votre boîtier. Et l’efficacité de ses vis en caoutchouc est réelle sur les disques bruyants en rotation. La recommandation en ce qui concerne les kits watercooling reste la même, puisque l’ajout d’un waterblock sur le disque dur ne pourra qu’abaisser son niveau sonore, si vous êtes déjà équipé.

Nous tenons à remercier pour le prêt de certains produits :

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