Test femtocell : améliorer sa réception cellulaire

Le SFR Home 3G

Image 1 : Test femtocell : améliorer sa réception cellulaire

En 2009, SFR lançait (en catimini) un nouveau périphérique : le SFR Home 3G. Ce boîtier « femtocell » est proposé aux personnes qui captent mal le réseau cellulaire et permet en fait de déployer une antenne relais à la maison. Et avant de vous parler de l’appareil lui-même, nous allons vous expliquer brièvement ce qu’est la technologie femtocell.

Femtocell ?

La technologie femtocell tire son nom du préfixe grec « femto », qui représente un millionième de milliardième d’une unité. Il a été choisi parce que les boîtiers femtocell ont une puissance très limitée, bien plus faible que les antennes relais classiques. À ce niveau, on est environ à cinq fois moins qu’une borne Wi-Fi soit 20 mW en émission.

La technologie femtocell a deux buts : augmenter la couverture et limiter l’engorgement des réseaux.

Pour le premier point, l’intérêt est évident : les boîtiers fournissent une couverture réseau de qualité en cas de problèmes de réception. La portée habituelle des femtocell est généralement de quinze mètres environ, de quoi couvrir une habitation moyenne. Le seul prérequis est évidemment une connexion à Internet haut débit : les données et les communications doivent être envoyées sur le réseau de l’opérateur.

Image 2 : Test femtocell : améliorer sa réception cellulairePour le second point, c’est moins évident au premier abord, mais l’intérêt est là : nous venons de voir que les communications et les données émises à travers le boîtier femtocell sont en fait transmises via Internet, ce qui intéressant pour les opérateurs. En effet, au lieu de saturer le réseau 3G avant d’arriver sur le backbone de l’opérateur, les données passent directement de la ligne haut débit de l’abonné au backbone en question. Et donc, le réseau 3G est moins chargé, ce qui permet d’améliorer la qualité de celui-ci.

Un dernier avantage pour l’utilisateur — dans certains cas — est que le débit est parfois plus élevé. En effet, le réseau 3G classique est partagé et les antennes relais ont des limites au niveau de la connexion au backbone. Si le lien sature parce qu’il y a beaucoup d’utilisateurs, le débit chute. Avec un boîtier femtocell et une ligne haut débit rapide, ce problème disparaît et les débits sont donc plus élevés — du moins en théorie — qu’en temps normal. Comme nous allons le voir, il y a quelques limites.

Le boîtier de SFR : présentation

Le boîtier SFR Home 3G est donc le premier femtocell déployé en France. SFR propose le Home 3G dans un seul but : permettre aux gens qui ont une réception faible ou inexistante de capter correctement. La société ne semble pas déployer ce modèle pour améliorer la capacité de son réseau.

Ce qu’il faut savoir

Le boîtier Home 3G est vendu par SFR, il n’est pas lié à un abonnement. Le prix varie de 0 € — il est offert avec certains abonnements haut de gamme — à 200 €, pour les personnes qui ont des abonnements de base. Le boîtier ne fonctionne qu’avec les téléphones 3G, il ne gère pas la 2G, et se connecte en Ethernet. Bonne nouvelle, le boîtier n’est pas lié à une ligne ADSL SFR : il se connecte à n’importe quelle ligne haut débit, quel que soit le FAI.

Les incompatibilités

Image 3 : Test femtocell : améliorer sa réception cellulaireLe boîtier nécessite une ligne à 512 kilobits/s en réception au minimum — ce qui ne devrait pas poser de problèmes — et un appareil avec une prise Ethernet de libre. SFR liste les appareils incompatibles (quelques modems USB…) sur son site. Pour les téléphones, la majorité des téléphones sont compatibles dès lors qu’ils gèrent la 3G. Quelques appareils 3G de la première génération ne sont pas compatibles, ainsi que quelques appareils récents : les BlackBerry Torch et Bold 9780, les HTC HD2 et HD 7 Trophy, le Sony Ericsson Vivaz, etc. Au moment de l’achat, SFR vérifie rapidement si votre téléphone est compatible, en fonction de leur base de données.

Pas d’avantages sur les communications

Point à prendre en compte : si le SFR Home 3G permet de régler les problèmes de réception, il ne permet pas de surfer ou de téléphoner gratuitement. SFR a fait le choix de fournir uniquement une borne qui permet d’améliorer la réception, et c’est tout. Certains pensaient que les appels effectués depuis le boîtier seraient gratuits, il n’en est rien : le fonctionnement ne change pas. Pour ceux qui utilisent le forfait « data » de leur smartphone, même chose : les données restent décomptées du « fair use ». Reste qu’en 3G, le boîtier a l’avantage de fournir des débits plus élevés que les antennes classiques, tout du moins dans certains cas.

Pas pour tout le monde

Autre subtilité : tout le monde ne peut pas utiliser la borne. Pour des raisons légales, la personne à qui appartient le boîtier doit déclarer à SFR quels sont les appareils qui pourront utiliser le réseau du femtocell. Le numéro principal de l’abonné est automatiquement compatible, et il est ensuite possible d’ajouter quatre autres numéros SFR à la liste. Attention, les changements de numéros sont payants. Et si cinq numéros peuvent être liés à l’appareil, la limite en fonctionnement est de quatre appels simultanément.

Nos tests

Image 4 : Test femtocell : améliorer sa réception cellulairePour nos tests, nous avons utilisé le SFR Home 3G avec un iPhone en mode « Field Test » — qui permet d’afficher la qualité de réception sous forme numérique — en branchant le boîtier sur une ligne à haut débit à 30 mégabits/s (1 mégabits/s en émission). La ligne utilisée était dédiée au boîtier durant nos tests.

Ce qu’il y a dans le boîtier

Le boîtier est en fait un modèle « G2 » (génération 2) de chez Ubiquisys, une société spécialisée dans le femtocell. Ce modèle a été déployé chez SFR et chez Softbank, un opérateur japonais. Nous avons ouvert le boîtier sans pouvoir vérifier le modèle de puce — elle était sous un radiateur collé — mais il s’agit a priori d’une PRC6000 de chez Percello. Cette dernière est théoriquement capable de gérer 8 utilisateurs et prend en charge la norme HSDPA et la norme HSUPA, soit 21,6 mégabits/s en réception et 5,76 mégabits/s en émission. SFR n’indique pas les débits atteignables sur son site mais indique que le boîtier est limité à 4 utilisateurs au maximum. Le boîtier contient une carte SIM qui gère les autorisations et permet de gérer les accès.

La qualité de la réception et la portée

Au niveau de la réception, le fonctionnement est simple : un quatrième réseau, SFR Home 3G, apparaît dans la liste des réseaux et le téléphone se connecte — normalement — automatiquement dessus. La portée réelle est d’environ 15 mètres selon nos tests, au-delà le téléphone passe automatiquement sur le réseau classique.

Pour la réception elle-même, nous avons atteint une atténuation entre -65 dBM et -75 dBm une fois dans la même pièce que le boîtier Home 3G. Avec le boîtier débranché, nous étions entre -113 dBm et -115 dBm, quand le téléphone acceptait de capter le réseau 3G. En 2G — ici en EDGE —, l’atténuation était de -96 dBm environ.

Image 5 : Test femtocell : améliorer sa réception cellulaire

Les appels, que ce soit quand on reste sur le boîtier Home 3G ou quand on passe du Home 3G au réseau classique, ne coupent pas. Les SMS passent, les MMS aussi, bref tout fonctionne correctement.

Les débits en 3G

En 3G, les débits ne sont pas aussi élevés qu’attendu, mais ils restent intéressants. Avec le boîtier Home 3G, nous avons atteint environ 2,6 mégabits/s en réception sur un test « Speedtest » et environ 370 kilobits/s en émission. Après plusieurs tests, nous nous sommes rendu compte que le boîtier limitait visiblement l’upload à 384 kilobits/s, la vitesse de la 3G, et que le HSUPA — qui permet de dépasser cette limite — n’était pas actif. Sans le boîtier, nous ne dépassions pas 1,3 mégabit/s en réception, mais en envoi — paradoxalement — nous atteignions environ 550 kilobits/s.

Image 6 : Test femtocell : améliorer sa réception cellulaireImage 7 : Test femtocell : améliorer sa réception cellulaire

Dans la pratique, les performances sont donc assez éloignées de celles de la puce du boîtier femtocell, même avec une ligne à haut débit et un téléphone récent. Il y a bien un gain, mais il reste assez faible.

Conclusion

Au final, que penser du boîtier de SFR ? Le Home 3G est visiblement un coup d’essai, qui a été proposé dans un but précis : améliorer la qualité du réseau des personnes qui captent mal. Dans un sens, on peut même dire que SFR vend un appareil pour pallier aux défauts de son réseau. Pour les personnes qui sont dans le cas, c’est efficace et ça fonctionne. Pour les autres, qui captent correctement, le boîtier manque d’intérêt : il ne permet pas de téléphoner gratuitement et l’amélioration des débits en 3G reste anecdotique.

Dans le futur

Image 8 : Test femtocell : améliorer sa réception cellulaireDans le futur, SFR devrait proposer une seconde génération de boîtier. Basé sur la troisième génération de chez Ubiquisys, le prochain modèle s’intégrera de façon harmonieuse. Il avait été montré au lancement de la Neufbox, Ubiquisys en avait sur son stand au MWC mais SFR ne semble pas pressé de le rendre disponible. On ne connaît pas les performances de ce modèle.

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