Elon Musk s’emporte violemment après une amende de l’Union Européenne contre X

Sanctionné d’une amende de 120 millions d’euros par Bruxelles pour pratiques trompeuses, Elon Musk contre-attaque violemment en appelant à l’abolition pure et simple de l’Union européenne.

elon musk part en guerre contre openai

Dans une escalade verbale sans précédent, le propriétaire de X (ex-Twitter) a réagi à l’amende de 120 millions d’euros infligée par la Commission européenne en appelant à l’abolition de l’UE. Cette sanction, la première du genre sous l’ère du Digital Services Act (DSA), cible notamment les pratiques de certification de la plateforme. L’affaire prend désormais une tournure diplomatique avec l’intervention directe de l’administration Trump.

C’est une déclaration de guerre numérique qui pourrait rapidement se muer en crise diplomatique transatlantique. Au lendemain de l’annonce par la Commission européenne d’une amende de 120 millions d’euros (environ 140 millions de dollars) à l’encontre du réseau social X, Elon Musk a riposté avec une virulence rare, même pour le milliardaire habitué des polémiques. La sanction, prononcée vendredi à l’issue d’une enquête de deux ans, punit la plateforme pour violation du règlement sur les services numériques (DSA), citant spécifiquement la conception trompeuse de ses fameuses “coches bleues” et un manque flagrant de transparence publicitaire.

La réponse du propriétaire de X ne s’est pas fait attendre. Après un premier commentaire laconique qualifiant la décision de “conneries” (« Bulls— »), Elon Musk a franchi un nouveau cap rhétorique samedi en s’attaquant à l’existence même de l’institution bruxelloise.

« L’UE devrait être abolie et la souveraineté rendue aux pays individuels, afin que les gouvernements puissent mieux représenter leur peuple », a-t-il affirmé sur son réseau social.

Une certification trompeuse selon Bruxelles

Au cœur du conflit se trouve l’application stricte du DSA, adopté en 2022 pour réguler les géants du web. La Commission européenne reproche à X d’avoir dévoyé le système de certification. Historiquement gage d’authenticité pour les personnalités publiques, la coche bleue est devenue, sous l’ère Musk, un simple produit commercial payant. Selon Bruxelles, cette interface est « trompeuse » car elle induit les utilisateurs en erreur sur la fiabilité des comptes certifiés.

Outre ce point, l’exécutif européen pointe « le manque de transparence de son répertoire publicitaire et l’incapacité à fournir un accès aux données publiques pour les chercheurs ». Henna Virkkunen, vice-présidente exécutive chargée de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie, a justifié la sévérité de la décision :

« Avec cette première décision de non-conformité au DSA, nous tenons X pour responsable de l’atteinte aux droits des utilisateurs et de l’évasion de ses responsabilités ».

L’Union européenne a assorti cette amende d’un calendrier de mise en conformité strict. X dispose désormais de 60 jours pour informer la Commission de ses plans concernant les coches bleues, et de 90 jours pour résoudre les problèmes liés au répertoire publicitaire et à l’accès aux données pour la recherche.

L’administration Trump vole au secours d’Elon Musk

L’affaire dépasse désormais largement le cadre de la régulation numérique pour devenir un point de friction politique majeur entre Washington et Bruxelles. L’administration américaine, sous la présidence de Donald Trump, a immédiatement apporté son soutien à Elon Musk, transformant une décision administrative en affrontement géopolitique.

Le secrétaire d’État Marco Rubio a qualifié l’amende d’« attaque contre toutes les plateformes technologiques américaines et le peuple américain par des gouvernements étrangers ». Une prise de position qui illustre la doctrine de la nouvelle administration républicaine, farouchement opposée à ce qu’elle considère comme de l’ingérence réglementaire européenne.

réaction marco rubio amende elon musk ue

De son côté, Andrew Puzder, l’ambassadeur des États-Unis auprès de l’UE, a renchéri samedi sur X : « L’amende excessive de 120 millions d’euros d’aujourd’hui est le résultat d’un excès de zèle réglementaire de l’UE ciblant l’innovation américaine ». Il a rappelé la position claire de la Maison-Blanche :

« L’administration Trump a été claire : nous nous opposons à la censure et contesterons les réglementations lourdes qui visent les entreprises américaines à l’étranger. Nous attendons de l’UE qu’elle s’engage dans un commerce équitable, ouvert et réciproque — et rien de moins. »

De nouvelles sanctions après quelques négociations

Ce n’est pas la première fois qu’Elon Musk se heurte frontalement aux régulateurs européens. Depuis son rachat de Twitter, le milliardaire a multiplié les décisions controversées (licenciements massifs des équipes de modération, rétablissement de comptes suspendus) qui ont alarmé Bruxelles. L’ancien commissaire Thierry Breton avait à plusieurs reprises mis en garde la plateforme. Toutefois, l’amende de ce vendredi marque le passage des avertissements aux sanctions financières réelles.

amende musk 𝕏

Si la somme de 120 millions d’euros reste absorbable pour une entreprise de la taille de X (bien que ses revenus publicitaires aient chuté), le risque réside dans la non-conformité continue. La Commission a été explicite dans son communiqué : “Le non-respect de la décision de non-conformité peut entraîner des astreintes périodiques”.

Ces astreintes pourraient se chiffrer en pourcentage du chiffre d’affaires quotidien mondial de l’entreprise jusqu’à ce que les modifications soient apportées. Dans le pire des scénarios, le DSA prévoit, en cas de récidive grave et prolongée, la possibilité d’une suspension temporaire du service sur le territoire européen.