Une puce neuronale joue à Doom en consommant un millième de watt

Entraîné par VizDoom, le NDP200 de Syntiant a appris à abattre des démons à la chaîne dans Doom avec une efficacité énergétique diabolique. Le réseau neuronal comprend environ 600 000 paramètres. Cette puce devrait servir au sein de systèmes de vidéosurveillance notamment.

Paru en décembre 1993, Doom sert toujours de jeu de référence de nos jours. Par exemple, pour vanter ce qu’il présente comme l’ordinateur le moins cher au monde (15 dollars), le créateur de ce PC, Brian Benchoff, met en avant sa capacité à faire fonctionner le titre d’id Software. Pour le sujet qui nous intéresse aujourd’hui, Doom a servi de jeu d’entraînement au NDP200 de Syntiant ; cette puce est capable de jouer à ce soft en consommant seulement un milliwatt.

Un milliwatt vaut 1/1000e de watt. Une GeForce RTX 4090 consommant 400 watts engloutit donc 400 000 fois cette puissance. Bon, le NDP200 de Syntiant n’a pas grand-chose à voir avec la carte graphique Ada Lovelace de NVIDIA. C’est un Neural Decision Processor. Voici comment l’entreprise le présente : « Le Syntiant NDP200 est un processeur à usage spécifique pour l’apprentissage profond et est idéal pour les applications toujours actives dans les appareils alimentés par batterie. Le NDP200 applique un traitement neuronal pour exécuter plusieurs applications simultanément avec une consommation minimale. Basé sur l’architecture d’apprentissage profond programmable Syntiant Core 2, le NDP200 est conçu pour exécuter nativement des réseaux neuronaux profonds (DNN) sur une variété d’architectures, telles que CNN, RNN et réseaux entièrement connectés, et il effectue un traitement de la vision avec une inférence très précise à moins de 1mW. »

Image 1 : Une puce neuronale joue à Doom en consommant un millième de watt
© Syntiant
Image 2 : Une puce neuronale joue à Doom en consommant un millième de watt
© Syntiant

Pour résumer, c’est une puce à très faible consommation utilisée pour « surveiller » et déclencher d’autres systèmes. Ses caractéristiques sont présentées ci-dessous. Ce NDP200 possède notamment 26 broches GPIO (General Purpose Input/Output – Entrée-sortie à usage général).

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600 000 paramètres

Afin de le rendre apte à jouer à Doom, Syntiant l’a formé à l’aide de VizDoom. C’est un outil utilisé dans le secteur de la recherche en apprentissage visuel automatique. « Il permet de développer des bots IA capables de jouer à Doom en se basant sur les informations visuelles ». L’entraînement se déroule dans une pièce circulaire et consiste essentiellement à identifier des ennemis puis à leur tirer dessus.

L’article source précise que le réseau neuronal comprend environ 600 000 paramètres. L’auteur compare cette quantité aux « milliards de paramètres pour ChatGPT » et aux un peu plus de 10 000 paramètres nécessaires à la compréhension de la phrase « OK, Google ». Le NDP200 dispose de 640 Ko de RAM embarquée pour les paramètres.

Vous l’imaginez, ce NDP200 n’a pas vocation à jouer à Doom indéfiniment. Cette expérience sert à montrer son efficacité. Pour illustrer autrement son efficacité énergétique, Syntiant compare d’ailleurs sa puce au processeur Arm Cortex A53 exécutant une version de MobileNetV1, un test utilisé par MLPerf, à 200 000 paramètres. Selon la société, le NDP200 se contente de 166 microjoules pour chaque balayage d’image, 1/100 de la consommation du processeur Arm. Pour les applications quotidiennes, cette puce pourrait service aux systèmes de vidéosurveillance des véhicules ou des habitations par exemple.

Sources : SpectrumIEEE, Syntiant, VizDoom

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