Guide d’achat : quel vidéoprojecteur Home Cinéma choisir ?

Quel vidéoprojecteur choisir ?

Pour du vrai “grand spectacle”, il faut une image XXL, que seul un vidéoprojecteur peut apporter. Et par XXL, les passionnés ne parlent pas d’une minuscule image de 65 pouces de diagonale, comme le proposent les télévisions qui coûtent environ 1300 € à l’heure actuelle. Il s’agit bien d’obtenir – pour un prix équivalent – des images de 100 à 135 pouces, voir plus !

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Imaginez vous, dans votre salon ou dans une chambre, en train de regarder vos films HD avec des images de 2,5 m (2,2 m de large sur 1,2 m de hauteur) à 3,4 m de diagonale (3 mètres de large sur 1,7 m de hauteur). La ça devient sérieux ! Le terme Home Cinéma prend tout son sens. C’est tout simplement parfait pour vivre pleinement les derniers blockbusters, mais aussi pour regarder les matchs de foot entre amis ou encore pour jouer à Mario Kart en famille. Une image encore plus grande est possible, puisque la diagonale maximale est généralement de 300 pouces (soit plus de 6,5 m de largeur). Mais il faut habiter une très grande maison, avec une immense pièce (avec environ 9 mètres de recul !), dans laquelle on peut installer – pour un prix pharaonique – une véritable mini salle de cinéma. Une autre alternative est de se procurer le casque Sony HMZ-T2 (pour environ 1940 €). Ce dernier, malgré de légers inconvénients Image 2 : Guide d'achat : quel vidéoprojecteur Home Cinéma choisir ?(mono utilisateur, un peu lourd à porter sur le nez) procure la sensation de se trouver dans une véritable salle de cinéma devant un écran géant. Malgré sa définition 720p, la précision est spectaculaire, même en 3D.

Pour en revenir aux vidéoprojecteurs, nous avons sélectionné une douzaine de modèles HD dotés de caractéristiques intéressantes sur le papier et – surtout – affichant de bonnes performances, principalement pour le Home Cinéma, comme ont pu le vérifier différents laboratoires de tests à travers le monde. Ces appareils sont proposés par les constructeurs Epson, Benq, Optoma, Acer, Philips et Sony. Du côté d’InFocus, l’offre en matière de projecteurs pour le Home Cinéma est plutôt réduite avec un seul modèle, le IN8606HD qui est proposé à moins de 800 euros par Amazon.

Nous avons écarté les modèles 720p et nous vous avons également fait grâce des modèles Sony ou JVC 4K, certes très performants, mais vendus entre 3000 et 10 000 euros, et un peu inutiles en la quasi absence de films 4K, même si leur possibilité de mise à l’échelle (upscaling) du Full HD vers le 4K sont étonnantes. A l’origine nous avions décidé de rester sous la barre des 2000 euros mais certains modèles hauts de gamme ont connu des hausses de prix substantielles.

Quoi qu’il en soit, pour moins de 1000 euros notre sélection comprend 7 projecteurs. Deux sont commercialisés à moins de 700 euros : l’Optoma HD26 et l’Epson TW5300. Trois autres, tous équipés d’un objectif à focale courte, sont proposés entre 750 et 970 euros. Ils s’agit des modèles Optoma GT1080Acer H7550ST et BenQ 1080ST+. BenQ propose également un deuxième modèle digne d’intérêt, le W1070+ qui est le seul à proposer un lens shift vertical afin de faciliter son installation. Enfin, juste en dessous des 1000 euros, Philips propose le Screeneo HDP1690, un modèle très complet qui peut en plus être placé tout près d’un mur et afficher une image de 50 pouces.

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Notre sélection :

 

Entre 1000 et 1500 euros, deux modèles font l’unanimité : il s’agit des Optoma HD50 et Epson TW6600. On trouve le premier à un peu moins de 1500 €. Prix auquel il faut ajouter environ 73 € pour le kit 3D. On arrive alors à environ 1600 €, soit quasiment le prix de l’Epson (1359 €). Ce dernier existe également en version sans fil : le TW6600w qui coûte 300 euros de plus environ. Pour le HD50, Optoma propose en option un kit sans fil, commercialisé environ 210 € (1465 € au total). Dans le haut du panier, figurent les Sony HW-40ES et Epson TW7200. Ces deux modèles ont connu une hausse de prix conséquente ces derniers mois. Entre ces deux groupes on notera l’existence d’un modèle qui commence à dater mais qui ne démérite pas. Il s’agit du Panasonic PT-AT6000E, qui est proposé à 1500 € par la FNAC.

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Drap tendu ou écran de projection ?

Qu’on décide d’installer le vidéoprojecteur un soir, le temps d’un film, ou de façon permanente, dans une pièce dédiée, il est préférable d’utiliser un écran de projection comme support (un beau mur blanc sans défaut visible peut également faire l’affaire). Cet accessoire est bien sur indispensable si la pièce est habillée de papier peint ou si le mur est de couleur “taupe”. Et c’est un peu plus classe que le drap blanc tendu (sans parler de la qualité d’affichage).

Vous avez le choixImage 9 : Guide d'achat : quel vidéoprojecteur Home Cinéma choisir ? entre un écran à déroulement manuel ou un modèle motorisé. Dans le premier cas, les prix sont raisonnables. Il faut en effet compter environ 200 € pour un écran permettant d’afficher des images de 2,3 de base (soir un peu plus de 100 pouces de diagonale). Pour les modèles à ouverture et fermeture automatiques, il faut généralement compter de 300 à 400 euros pour des écrans de 2 à 3 mètres de largeur. Cela correspond à une image 16:9 de 87 à 136 pouces de diagonale (voir les offres chez Amazon).

Bien sur, le format 16/9 convient pour les films (et à fortiori pour ceux au format cinémascope 2,35:1), les jeux et la télévision (pour les matchs de foot !). Optez de préférence pour un écran doté d’un cadre noir, tout autour de la zone destinée à afficher les images, car cela renforce le contraste global. Cerise sur le gâteau, les écrans motorisés peuvent être reliés au projecteur par une liaison appelée “Trigger 12V”. Ainsi, dès qu’on met en marche ou qu’on éteint le projecteur, une impulsion est transmise à l’écran (qui doit être en veille !) pour qu’il se déroule et se referme automatiquement.

Parfois (assez rarement quand même), la fiche technique d’un écran de projection fait allusion à une valeur, appelée Gain. Il s’agit de la quantité de lumière réfléchie par l’écran vers les spectateurs. La valeur du Gain recommandée pour du Home Cinéma est généralement comprise entre 1 (100 % de lumière renvoyée) et 1,3 (130 %). Si un Gain plus élevé peut sembler intéressant, il faut savoir que cela dépend de votre installation et du nombre de spectateurs. En effet, plus le gain est élevé, plus la qualité d’affichage va varier en fonction de l’angle de vison. La luminosité et les couleurs pourront être dégradées de façon significative pour les personnes qui ne seront pas bien en face de l’écran. 


La bonne distance pour un vidéoprojecteur

Avant d’investir dans un vidéoprojecteur, il est indispensable d’étudier la façon dont vous allez disposer l’appareil dans votre pièce afin d’obtenir la meilleure image possible. Pour une installation définitive, un support de fixation au plafond est une solution à envisager sérieusement.

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Mais, dans ce cas, se pose alors la question du câblage de l’électricité et des sources vidéos. Pour ces dernières, une solution existe : acheter un kit optionnel de transmission sans fil. Les constructeurs Optoma et Benq proposent respectivement les kits WHD200 (209 euros environ) et WFHD (entre 300 et 350 euros), qui sont d’ailleurs en tous points identiques (à la couleur près !). Leur mode de fonctionnement est enfantin. D’un côté, on relie plusieurs sources HDMI (deux en l’occurrence pour BenQ et Optoma) à un boîtier émetteur. De l’autre, un boîtier récepteur (plus petit) est relié au projecteur en HDMI. Une sortie HDMI permet et de continuer à voir vos films ou Image 12 : Guide d'achat : quel vidéoprojecteur Home Cinéma choisir ?vos jeux sur votre télévision. La portée théorique (comme toujours) est d’une vingtaine de mètres, pour peu qu’aucune cloison ne vienne s’interposer entre les deux boîtiers. En pratique, s’il faut traverser des murs légers, il faut plutôt compter 5 mètres, comme l’ont vérifié nos confrères Les Numériques.

Les projecteurs ont des focales différentes. Cela signifie qu’en les plaçant face à un écran de projection ou à un mur, à une distance précise, vous obtiendrez des image de tailles différentes. Tous les modèles (à l’exception du BenQ GT1080) offre en plus un zoom qui permet d’agrandir la surface de projection. Pour les projecteurs à moins de 1000 euros, la puissance du zoom s’avère souvent anecdotique : x1,1 ou x1,2 (seulement 10 ou 20 % de différence entre l’image sans zoom et l’image zoomée). Le W1070+ de BenQ fait un peu mieux en la matière, avec son zoom x1,3. Il faut se tourner vers les projecteurs vendus entre 1200 et 2000 euros pour bénéficier de zooms plus puissants, de x1,5 à x2,1. Cela permet d’obtenir une image de plus grande taille avec le même recul, ou de taille identique avec un recul moindre.

Plus près de toi, mon écran

Si vous manquez de place ou que, pour des raisons pratiques, vous souhaitez placer le projecteur très près du support de projection, certains modèles sont munis d’un système optique à focale courte. Souvent, on les reconnaît par leur référence, qui se termine par les lettres ST (pour Short Throw, focale courte en anglais). Sur ce point, encore une fois, il y a focale courte et focale courte. Ainsi, les Acer H7550ST et BenQ W1080ST+ affichent une image d’environ 2,17 m de largeur (98 pouces de diagonale) avec un recul de 1,5 m.

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Le GT1080 d’Optoma, pour sa part, avec le même recul, permet d’obtenir des images de plus de 3 m de largeur, soit 138 pouces de diagonale ! Un projecteur “classique” comme l’Epson TW5300, doit se contenter à cette distance d’une image de 55 pouces (1,22 m de largeur). Pour avoir une image de 100 ou 138 pouces, il faut l’éloigner de l’écran de projection de 2,71 ou 3,75 m… Les autres avantages des projecteurs à focale courte est qu’on minimise le risque qu’une personne passe entre le projecteur et l’écran, ce qui est toujours désagréable quand on regarde un film ou quand on joue, et qu’on s’éloigne du bruit et de la chaleur générés par l’appareil.

Enfin le constructeur Philips propose même un vidéoprojecteur DLP à focale ultra courte, le Screeneo. Ce dernier peut être placé de 10 à 44 cm du support de projection pour obtenir un affichage de 50 à 100 pouces de diagonale ! Attention à ne pas vous tromper de version, les anciens étant limités à la HD Ready, ils ne sont pas capables de diffuser une image de plus de 1280 x 800 pixels. Le dernier modèle est compatible Full HD.

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Dans tous les cas, pour évaluer les dimensions de l’image que vous pouvez obtenir dans votre pièce, en tenant compte du recul et du zoom, mais aussi de la hauteur à laquelle vous pourrez placer le projecteur, les constructeurs ont réalisés des pages Web vous permettant d’effectuer des simulations, avec toutes leurs références :

–              Calculateur de distance Epson
–              Calculateur de distance BenQ
–              Calculateur de distance Optoma

Pour les autres marques, vous pouvez utiliser le Projection Calculator Pro du site Projector Central.

Quand l’image se plie à vos désirs

Pour faciliter encore un peu plus leur mise en œuvre, les vidéoprojecteurs peuvent intégrer un dispositif appelé “Lens shift”. En français, on appelle ça “décalage de projection” ou “déplacement de l’objectif”.
Ce système mécanique permet de déplacer l’intégralité du bloc optique verticalement ou horizontalement, afin de décaler la zone de projection sans déplacer le projecteur et – surtout – sans détériorer la qualité d’affichage des images. Selon les appareils, l’amplitude du décalage horizontalImage 16 : Guide d'achat : quel vidéoprojecteur Home Cinéma choisir ? et vertical est plus ou moins grande (voir le tableau des caractéristiques). 

On note que les modèles à moins de 1000 euros de notre sélection n’offrent pas de lens shift, à l’exception du W1070+ de BenQ. Toutefois pour ce dernier, l’implémentation du lens shift (vertical) est rudimentaire, puisqu’il faut utiliser un tournevis pour faire monter/descendre le bloc optique. En plus, ce système est aussi peu fiable. En effet, sur l’exemplaire que nous a envoyé BenQ, qui a du passer entre les mains de nombreux journalistes, la vis était inopérante. La faire tourner dans un sens ou dans l’autre n’avait pas de conséquence. Bien sur, avec un modèle neuf, ce système de lens shift va fonctionner, surtout si on ne joue plus avec après avoir trouvé l’emplacement idéal pour le projecteur.

Pour les autres modèles, vendus entre 1000 et 2000 euros, le décalage de l’affichage s’effectue manuellement en utilisant des molettes placées prêt de l’objectif. C’est par exemple le cas sur l’Epson W6600, comme le montre la photo. Sur les projecteurs plus sophistiqués (et nettement plus chers), le déplacement peut être motorisé et piloté par la télécommande.

En l’absence de lens shift, on devra parfois – en fonction de la topologie des lieux – disposer le projecteur de façon à projeter les images de biais (sur le côté ou de haut en bas). L’image sera alors déformée et n’apparaîtra plus rectangulaire, mais plutôt en forme de trapèze (avec des côtés opposés de tailles différentes). Pour retrouver une image “réglementaire”, les projecteurs offrent – dans leur menu de configuration – un réglage appelé Keystone qui redresse l’image. Mais comme cette correction est numérique, elle peut engendrer une légère perte de qualité. Aussi, il est préférable de s’arranger pour ne pas l’utiliser si possible.

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La qualité d’affichage

La qualité d’affichage dépend en grande partie de la faculté du projecteur à produire des images lumineuses avec des noirs profonds. Bref, il faut un maximum de contraste ! Pour ce qui est des couleurs, on a dans la plupart des cas l’embarras du choix en matière de réglages : plusieurs modes prédéfinis (dont un mode cinéma) et des options permettant de modifier la luminosité, les contrastes, les couleurs, les teintes, la netteté, le gamma, la température des couleurs, etc. On dispose aussi dans les menus des projecteurs d’outils de gestion fine des couleurs, par canal RGB ou RGBCMY. Bref, même si on n’est pas un pro de la colorimétrie, il y a largement de quoi trifouiller pour finalement obtenir son “image parfaite”.

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Parmi les projecteurs que nous avons sélectionnés, les deux modèles Benq et le Panasonic PT-AT6000e sont compatibles ISFccc (Imaging Science Foundation Certified Calibration Configuration). Ils peuvent ainsi être calibrés très précisément  (réglages jour / nuit / 3D) par des spécialistes certifiés, afin d’obtenir une qualité d’affichage optimale. Ces derniers disposent de code qu’ils peuvent saisir dans le menu ISF du projecteur afin d’accéder à des options de réglages extrêmement précises. Seul hic, le service lié à la calibration d’un vidéoprojecteur est facturé entre 300 et 400 euros…

Sans en arriver à cette extrémité, les vidéoprojecteurs – une fois bien réglés – offrent une qualité d’affichage variant d’assez bonne à excellente – bien évidemment en fonction de leur niveau de sophistication et donc de leur prix, et dans une pièce totalement plongée dans le noir. Comme au cinéma quoi ! Leurs performances demeurent très acceptables dans la semi-obscurité, par exemple de jour avec des volets fermés aux deux tiers ou en fin de soirée (par exemple vers 17h un jour de février !).Image 20 : Guide d'achat : quel vidéoprojecteur Home Cinéma choisir ?

Il en va autrement si vous devez réaliser la projection en plein jour. Dans ce cas, les modèles à moins de 1000 euros ne sont pas à la fête. Leurs images manquent cruellement de contraste, avec – surtout – des noirs lavasses, délavés, ce qui n’est pas très plaisant visuellement. Pour certains films, dont l’action se passe principalement le jour et en extérieur, comme Lucy, cela peut passer à la rigueur. Mais la plupart du temps, une partie de l’action se passe en intérieur ou de nuit, et la c’est le drame.

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Précisons également que si on désire une image de taille maximale avec un recul minimum (car votre pièce ne mesure pas 5 m de longueur !), on va utiliser le ratio de zoom maximum, ce qui fera baisser légèrement la luminosité, et donc le taux de contraste. Pour un résultat optimal, il est donc conseillé de minimiser l’utilisation du zoom.

D’autre part, comme nous avons pu le vérifier lors de nos tests, tous les projecteurs ne se comportent pas de la même façon face au bruit vidéo. Vous savez ? Ce fourmillement désagréable qui apparaît parfois dans certaines zones de l’image, comme un mur en arrière plan. Dans ce domaine, certains appareils s’en sortent mieux que d’autres. Par exemple, parmi les projecteurs à moins de 1000 euros, seuls deux sont vraiment satisfaisants : le BenQ W1080ST+ et l’Epson TW5300. Les Optoma HD26 et GT1080 n’offrent même pas un réglage pour tenter d’atténuer le problème… Dans le haut du panier, les trois modèles que nous avons testés (le HD50, le TW6600 et le HW-40ES) procurent de bons résultats.

Pourquoi du son dans un projecteur ?

Huit des onze projecteurs que nous avons sélectionnés intègrent un ou deux haut-parleurs pour diffuser du son. Autant le dire tout de suite, la qualité délivrée est sans commune mesure avec celle des haut-parleurs présents dans les télévisions actuelles. Le son est mono la plupart du temps. Par exemple, le HD26 d’Optoma offre un son nasillard, plat, peu puissant et sans la moindre basse. Une image de 3 mètres de largeur et un son aussi dérisoire, c’est un peu comme posséder une Ferrari et rouler à 40 km/h.

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La stéréo n’est présente que sur trois projecteurs : le H7550ST d’Acer et le TW6600 d’Epson, tous les deux en 2 x 10 W. Sur ce dernier, si la qualité audio des haut-parleurs est convenable, il est toujours difficile de trouver une justification à leur présence. En effet, un projecteur sert à obtenir une image de grande dimension. Pour avoir le grand son qui va avec, il est inutile de préciser qu’il faut un véritable système audio. Et pas obligatoirement du 5.1 ! Deux enceintes, complétées d’un caisson de basses, peuvent tout à fait faire l’affaire pour allier l’impact sonore aux fortes émotions visuelles. C’est d’ailleurs ce que propose le Philips Screeneo HDP1690 même si la puissance reste encore limitée.

On note d’ailleurs que quatre des cinq projecteurs haut de gamme de notre sélection n’intègrent pas de haut-parleur. Plutôt que de proposer un son ridicule, compte tenu du spectacle recherché, les constructeurs feraient bien de se focaliser sur la qualité d’affichage pour leurs modèles d’entrée de gamme…

Peut-on jouer avec un vidéoprojecteur ?

A l’instar des télévisions et des moniteurs, les vidéoprojecteurs mettent “un certain temps” (appelé input lag ou retard d’affichage) avant d’afficher les images que l’ordinateur leur envoie. Les mesures qui ont été réalisées par différents laboratoires de tests montrent que cet input lag se situe souvent entre 20 et 35 ms, ce qui correspond au plus à deux images de retard, ce qui est très raisonnable.

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Les modèles les plus réactifs sont le Philips Screeneo HDP1690 (16,6 ms), l’Optoma GT1080 (20 ms environ) et le Sony HW-40ES (24 ms environ). Les projecteurs les moins adaptés aux jeux sont les Epson TW5300 (66 ms) et TW7200 (65 ms), ainsi que l’Optoma HD50 (160 ms). C’est un critère un prendre en compte si vous êtes un accro des FPS.

Quelle techno choisir ?

DLP ou Tri-LCD ?

A l’instar de l’éternel débat “Intel ou AMD ?” qui animent certains utilisateurs avant d’acheter un ordinateurs (ne parlons même pas de l’autre débat “PC ou Apple ?”), il convient de savoir avant d’investir dans un projecteur si on doit choisir un modèle DLP ou un Tri LCD. Si chacune de ces technologies a ses défauts intrinsèques (voir dossier Tom’s Guide), ils ne sont toutefois pas inexorables. Par exemple, on dit souvent qu’un projecteur DLP délivre une meilleure 3D, sans aucun effet de dédoublement d’image (crosstalk), qu’un projecteur Tri LCD. C’est vrai ! Pourtant, tests à l’appui, nous pouvons affirmer que la technologie Tri LCD utilisée par les projecteurs Epson TW5300 et TW6600 s’avère tout aussi étonnante en 3D, sans artefact visuel elle aussi. 

En 2D, il est tout aussi difficile de tirer des règles générales. Autant le HD26 d’Optoma, avec sa puce DLP, procure une image plus précise, avec un meilleur piqué, que celle de l’Epson TW5300, autant le TW6600 ne démérite pas vraiment face au HD50 d’Optoma. Si on a une préférence pour la précision des images de l’Optoma, elle est vraiment très légère ! Pas suffisante en tout cas pour faire pencher la balance pour le HD50. Surtout quand on prend en compte d’autres critères qui jouent clairement en faveur du TW6600 : faible input lag, lens shift horizontal et vertical, prix de la lampe très bas, émetteur 3D RF intégré, une paire de lunettes fournie, modèle TW6600w avec émetteur sans fil intégré, compatibilité MHL et une lampe garantie 3 ans.

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Une chose est sûre, toutefois, c’est qu’en raison de son mode de fonctionnement, la technologie DLP peut générer un effet visuel, appelé “Rainbow effect” (effet arc-en-ciel). Rappelons en effet qu’avant d’arriver sur le puce DMD (Digital Micromirror Device), la lumière blanche produite par la lampe passe à travers une roue transparente, dite chromatique car elle comporte trois segments colorés (rouge, vert, bleu bien sûr). Cela permet au projecteur d’envoyer vers l’objectif les trois images primaires, qui sont “assemblées” par notre cerveau et perçues comme une image colorée. Le souci, c’est que certaines personnes – à la vision particulièrement sensible – peuvent percevoir cette construction, ce qui peut engendrer des maux de têtes ou juste une gêne visuelle… Un tel effet ne peut pas être vu avec un projecteur Tri LCD, car l’appareil reconstitue l’image colorée avant de l’envoyer vers l’objectif.

LCOS : le choix de Sony et JVC

Quand à la technologie LCOS (Liquid Crystal On Semiconductor) exploitée par Sony et JVC sous les appellations SXRD et D-ILA, on la retrouve dans les projecteurs vendus plus de 2000 euros. On peut trouver le HW-40ES de Sony à un prix légèrement inférieur à 2000 € (1849 € chez Materiel.net). Pour faire court, précisons que cette technologie combine la réflectivité du DLP et trois panneaux LCD. Et le résultat, comme nous avons pu le voir avec le HW-40ES est spectaculaire !

Comme le disait Eldon Tyrell au réplicant Roy Batty, “Chaque fois qu’une lumière brûle deux fois plus, elle brille deux fois moins longtemps“. C’est pourquoi les lampes des projecteurs ont des durées de vie minimale et maximale, qui correspondent à une utilisation en mode pleine luminosité (dans une pièce éclairée) et en mode économique (à luminosité réduite pour une utilisation dans le noir). Si les durées de vie annoncées par les constructeurs sont – comme tout le reste – théoriques, elles donnent quand même quelques repères.

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Si on prend le cas d’une utilisation régulière de l’appareil, disons un film de 2 heures – ou deux épisodes d’une série – quatre soir par semaine, cela donne environ 8 heures de fonctionnement. Sur un an, on arrive à 416 heures. Or, comme vous pouvez le voir dans le tableau des caractéristiques, les lampes devraient – normalement – fonctionner entre 3000 (pleine luminosité) et 6000 heures (en mode éco) avant – non pas de rendre l’âme – mais d’avoir une intensité lumineuse réduite de moitié. En théorie, donc, et si aucun dysfonctionnement imprévu survient, il devrait se passer plusieurs années avant de remplacer la lampe. Maintenant, si vous passez une bonne partie de vos nuits à jouer sur écran géant, l’échéance arrivera plus rapidement.

Qui a allumé l’aspirateur ?A vous d’évaluer le temps d’utilisation moyen pour savoir à quelle fréquence vous devrez acheter de nouvelles lampes. Cela peut avoir son importance, car les prix varient entre 80 € environ et plus de 300 euros. Normalement, le remplacement de la lampe s’effectue en quelques minutes. Il suffit de dévisser le cache qui permet d’accéder à celle-ci; de la dévisser; de l’extraire; de mettre en place la nouvelle lampe et de tout revisser. L’opération est bien sur expliquée dans la documentation de l’appareil. D’autre part, certains modèles, comme l’Epson TW6600, disposent d’un filtre à poussière, qu’il faut également nettoyer régulièrement, afin d’éviter que les grilles d’aération du boîtier du projecteur soient obstruées, ce qui mettrait en péril le bon refroidissement de la lampe.

Une lampe de 200 à 250 W, ça chauffe ! Surtout après deux heures d’utilisation. Aussi, il faut absolument la refroidir avant qu’une température trop élevée n’endommage les composants ou les pièces du boîtier placées tout autour. Pour cela, les projecteurs intègrent – comme les ordinateurs portables – un système de dissipation thermique actif, c’est à dire basé sur l’utilisation d’un ventilateur. Et un ventilateur, ça fait un certain bruit. Ce détail très important ne doit pas être sous estimé. Car dans ce domaine, les constructeurs ont tendance a minimiser les valeurs qu’ils indiquent dans les fiches techniques de leurs appareils. Les valeurs théoriques sont donc plus ou moins farfelues et ne renseignent pas vraiment.

Ce qu’il faut savoir, c’est que la ventilation d’un projecteur d’entrée de gamme – on va dire à moins de 1500 euros pour être très large – génère un niveau sonore qui ne passe pas inaperçu lorsqu’on est assis à proximité. Si, dans les scènes d’action, la musique ou les explosions retransmises par votre kit audio Home Cinéma couvrent sans problème ce ronronnement constant, ce dernier redevient audible dans les moments d’émotion ou de suspens dans lesquels l’ambiance sonore du film est quasi nulle. Il l’est d’autant plus si on utilise un mode “haute luminosité”, comme la 3D, dans lequel la lampe ne peux pas fonctionner en mode économique. Encore une fois, dans ce domaine, le prix fait la différence. Les quatre modèles les plus onéreux annoncent des niveaux sonores extrêmement bas (en mode Cinéma). Le champion de la discrétion est le HW-40ES de Sony, qui est à peine audible, quel que soit le mode utilisé ! 

Le point sur la 3D

Quelle que soit la technologie active utilisée (DLP Link, Infrarouge ou Radio Fréquence) , force est de constater que la qualité de l’affichage 3D est excellente en règle générale pour les modèles de notre sélection. On ne constate quasiment aucun effet de dédoublement d’image (crosstalk). C’est un point très positif, d’autant plus que la grande taille des images participe à l’effet d’immersion dans l’action.

La 3D à la carte, mais avec supplément !

L’intégration de la 3D dans les projecteurs est un peu anarchique. Tout d’abord, il existe trois technologies. Elles sont toutes dites “actives” et les lunettes 3D doivent donc être rechargées régulièrement (parfois il faut changer une pile). La première, appelée DLP Link ne nécessite pas d’émetteur, car les signaux de synchronisation avec les lunettes sont directement intégrés dans les images projetées. On ne la trouve que dans les projecteurs exploitant la technologie DLP et elle peut poser des problèmes dans les environnements trop éclairés. D’autre part, vous pouvez perdre la synchronisation 3D si vous détournez votre regard de l’écran.

Les deux autres technologies utilisent des émetteurs IR (Infra Rouge) ou RF (Radio Fréquences) pour communiquer avec les lunettes. La première (IR) est une vielle technologie, qui peut entrer en conflit avec les télécommandes de vos autres appareils, qui risquent alors de créer des interférences et de désynchroniser les lunettes 3D. D’autre part, en fonction de votre installation, si vous faites un coffrage par exemple, le Image 29 : Guide d'achat : quel vidéoprojecteur Home Cinéma choisir ?capteur infra rouge peut être bloqué, car le faisceau ne peut pas traverser un obstacle. C’est pourquoi Sony propose un émetteur IR externe en option alors que le HW-40ES en intègre déjà un !

La dernière technologie (RF) n’a pas tous ces inconvénients et s’avère donc la plus efficace. Cela explique la présence de connecteurs “3D”, à l’arrière de certains projecteurs. Ils permettent de connecter facilement un émetteur RF. Ainsi, le constructeur Optoma propose le kit ZF2300, qui – pour 75 € – comprend un émetteur RF et une paire de lunettes, alors que ces projecteurs sont déjà compatibles DLP Link.

Ensuite, il faut des lunettes 3D. Car si tous les projecteurs sont compatibles 3D, ils ne sont que rarement vendus avec cet accessoire indispensable (voir le tableau des caractéristiques). Et si une seule paire de lunettes 3D n’est pas suffisante, il faut dépenser entre 50 et 100 € par paire additionnelle. Attention, si certaines lunettes 3D DLP Link sont vendues moins cher que celles des constructeurs, elles ne sont pas toujours compatibles. Un détail qu’il faudra bien penser à vérifier avant de s’équiper.

Connectivité : l’embarras du choix

Tous les constructeurs se sont mis d’accord pour offrir le minimum syndical en matière d’entrées HDMI : c’est deux prises pour tous les modèles ! Seuls le Panasonic PT-AT6000e et le H7550ST d’Acer en intègrent un troisième. Pour ce dernier, il est situé sous une trappe placée près de la lampe. Et si il peut recevoir des signaux vidéo, il est plutôt conçu pour le branchement (de façon permanente) d’une clé USB pour les transferts audio/vidéo sans fil ou d’une clé Chromecast de Google. Si vous envisagez de connecter plus de deux appareils numériques à votre projecteur, cela n’est pas vraiment un souci. Il suffit, pour quelques dizaines d’euros, d’acheter un hub HDMI.

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Souvent, un des connecteurs HDMI est compatible MHL, ce qui permet de brancher un smartphone ou une tablette, grâce à un câble microUSB/HDMI. D’autre part, quelques projecteurs sont équipés d’un port USB permettant de recharger un appareil mobile ou les lunettes 3D. Pas de souci non plus pour brancher des périphériques analogiques. La plupart des projecteurs sont munis d’entrées composites et composantes, voir S-Vidéo et VGA, compatibilité avec les appareils du 20ème siècle oblige…

Voilà, on espère que ce guide aura répondu aux questions que vous vous posiez sur les projecteurs. Certes, ce type d’installation demande plus d’efforts que le simple fait de brancher une télévision mais l’immersion est sans commune mesure et le spectacle entier. Bon film !

Tableau récapitutif : les autres modèles

Notre sélection (suite, par ordre alphabétique) : 

 

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