Le watercooling : matériel et réalisation

Introduction

Alors qu’il y a encore peu, pour acquérir un système de watercooling complet, la situation était telle qu’il était nécessaire de se fabriquer soi-même les pièces, ou alors de passer commande chez des revendeurs situés exclusivement aux Etats-Unis, il semble que cette situation soit enfin révolue depuis quelques mois : il devient en effet enfin possible de trouver en France et à moindre coût, du matériel de qualité, en provenance directe des constructeurs situés principalement aux Etats-Unis, en Allemagne, et aux Philippines. Cette récente et première étape dans la démocratisation du watercooling est évidemment une bonne chose, puisque de plus en plus de bon matériel devient disponible, et qu’une saine concurrence commence doucement à voir le jour. Quelque soit le but recherché (silence, performances, ou silence ET performances), il n’a jamais été aussi facile et aussi peu coûteux de se procurer le matériel nécessaire pour répondre à ses exigences et pour ramener enfin un peu de calme dans son PC, et ce, de manière efficace.



Qu’il me soit permis de revenir pourtant dès maintenant sur un vieux démon du watercooling : la hantise légendaire de la fuite, qui subsiste irrémédiablement dès qu’on envisage d’effectuer la transition pour le refroidissement liquide. Aujourd’hui, devant les efforts qu’ont réalisés tous les constructeurs à ce sujet, ce danger ne peut plus provenir que d’une grossière erreur de manipulation, et avec la récente démocratisation des embouts dits « Plug & Cool », même sans avoir jamais monté ou assisté au montage d’un watercooling, il devient réellement facile de se monter un système sûr. L’erreur pouvait en revanche arriver plus facilement avant, quand les seuls embouts disponibles étaient en laiton cannelé, sur lesquels il fallait enficher le tuyau et serrer celui-ci à l’aide de colliers métalliques. Bien sûr, la prudence recommandera de toujours vérifier l’étanchéité en faisant tourner le système pendant plusieurs heures PC éteint la première fois, mais dans l’ensemble, force est de constater qu’il a aujourd’hui été fait le maximum pour que cette vieille croyance puisse être reléguée au statut de légende…



Lors de mon dernier article, j’ai essayé de vous présenter quelques théories qui sont à l’origine du fonctionnement et de l’efficacité du watercooling. Aujourd’hui, je vais tenter de recenser de manière plus concrète le matériel nécessaire à la réalisation de tels systèmes, ainsi que de vous conseiller sur les choix à faire si vous décidez de franchir le pas.

Le circuit général et l’échangeur à eau

Le circuit général



Une fois assemblé hors d’un PC, un circuit de watercooling de base ressemble à celui de cette photo, sur laquelle on distingue la mise en série du réservoir, de la pompe, de l’échangeur à eau, et enfin du radiateur.





Les plus perspicaces d’entre vous auront remarqué que, contrairement à ce que j’aurais tendance à préconiser, l’auteur de ce montage a monté son radiateur juste avant l’échangeur à eau, bien que cela ne pose pas de réel problème en soi. L’intérêt de monter un système tel qui l’est sur cette photo n’est pas évident a priori ; il réside pourtant en deux points : se faciliter l’installation en effectuant l’assemblage des pièces du circuit entre elles hors du PC, et pouvoir faire tourner le circuit ainsi « à vide » pendant plusieurs heures au préalable, afin de vérifier l’étanchéité du système et ainsi minimiser tout risque de fuites qui pourraient avoir des conséquences plus ou moins désastreuses.



L’échangeur à eau



C’est sans doute pour cet élément que le marché est le plus développé actuellement, étant très souvent considéré, et pas toujours à raison, comme la pièce la plus importante par beaucoup d’acheteurs.



Les échangeurs les plus répandus actuellement sont sans aucun doute basés sur une architecture de type « Maze 1 » : l’eau arrive d’un premier côté de l’échangeur, parcourt un labyrinthe basique dont le but est de faire faire le maximum de trajet à l’eau afin que celle-ci refroidisse l’intégralité de la chaleur transmise par le processeur au bloc, puis repart de l’autre côté. Usinés pour minimiser la résistance à l’eau (contrairement à d’autres échangeurs), leurs performances sont très dépendantes de l’importance du débit d’eau.





Image Overclockers.com

De conception assez simple, leur coût de fabrication reste peu élevé, et les performances sont plus qu’honorables. De tous les différents échangeurs reprenant ce même design (Becooling « Jagged Edge », DangerDen « Maze 1 », Cuplex « rev. 1.2 », Heatkiller « rev. 1.6 », etc.), la différence de performance, à radiateur et débit d’eau équivalent, est de l’ordre de 2°C maximum.



De conception plus étudiée, les « Maze 2 » constituent l’étape suivante en terme de performances. L’eau froide arrive directement au centre de l’échangeur, c’est-à-dire juste au-dessus du core du processeur, puis suit un parcours dessinant des cercles concentriques qui s’éloignent progressivement du centre afin de refroidir la totalité de l’échangeur, tout en privilégiant l’écart de température (entre l’eau et l’échangeur) le plus important au centre, à l’inverse du design des « Maze 1 » où celui se trouve sur les bords.





Image Dangerden

Là encore, de nombreux constructeurs revendiquent posséder le meilleur échangeur, bien que tous (MaxXxpert « Miro MXL », Z4 Aqua heat sink, etc.) copient en fait le design imposé à l’origine par DangerDen.



A côté de ces designs standards, certains constructeurs ont cependant choisis de mener leurs propres recherches pour aboutir à de meilleures performances. Certains l’ont fait avec brio, on citera notamment Swiftech, Silverprop, et surtout Innovatek, proposant avec l’Innovacool rev.3 l’échangeur à eau considéré comme le plus performant aujourd’hui.





Image Overclockers.com

Comme cette photo le laisse entrevoir, le core est surmonté d’un cylindre en cuivre conséquent, et fileté : ce circuit présente plusieurs avantages, d’abord le fait que, contrairement à un maze classique, l’eau parcours un circuit très court et sans angles ; la résistance est beaucoup plus faible, le débit plus important. Mais ceci ne saurait suffire sans un excellent transfert de chaleur, qui lui est assuré par le choix du cylindre : sa surface de contact avec l’eau est très importante.

De nombreux tests prouvent sa supériorité, entre autres ceux des très sérieux low-noise.de et thegoom.com.



Prix : De 35 € (Maze 1 classique en cuivre) à 100 € (Innovacool rev.3)

Le radiateur

C’est ici que les choses deviennent un peu moins simples. En effet, le choix du radiateur doit être effectué selon le type de système que l’on compte installer ;



  • Dans le cas de systèmes dits « internes », la nécessité d’intégration au boîtier implique l’acquisition d’un radiateur spécialement usiné dans ce but, c’est-à-dire ayant des dimensions adaptées. C’est le cas des « cubes » et des célèbres BlackIce de HardwareLabs.

  • Dans le cas de systèmes « externes », le radiateur est souvent placé en-dehors du boîtier, généralement posé dessus, afin de profiter d’un espace maximum, et de l’air ambiant plus froid que celui à l’intérieur de la tour. On retrouve ici le « Big Momma », et de manière plus générale, tous les radiateurs de chauffage de voiture.
Toute la spécificité des radiateurs destinés à être intégrés dans une tour, provient du fait qu’ils sont spécialement dimensionnés pour qu’on puisse leur administrer, et de manière parfaite, un ventilateur de 12 cm – ceux-là même que l’on retrouve dans les derniers boîtiers sortis. De taille donc réduite, certains parviennent néanmoins à rivaliser avec les radiateurs de voitures (beaucoup plus imposants), grâce à l’utilisation d’ailettes plus allongées, mais aussi d’un design plus efficace, et malheureusement aussi beaucoup plus coûteux.



Les cubes, tout d’abord, représentent peut-être le meilleur compromis performance/intégration/prix. Leur nom provient de leurs dimensions atypiques, qui ne sont pas sans inspirer une certaine confiance quand à leur efficacité.





Image Club OC

Trouvables aux environs de 50 €, leur prix se trouve justifié.



Plus chers en revanche sont les BlackIce. Est-il d’ailleurs besoin de présenter ces radiateurs qui se sont en un rien de temps taillés une excellente réputation ? D’une taille très modeste, leur ratio performances/dimensions est tout simplement le meilleur qui puisse être, et se trouvent sans doute être les dissipateurs les plus facile à intégrer, le modèle standard ne faisant que 2,5 cm d’épaisseur. Leur prix, en revanche, est largement excessif, et est sans doutes du à une certaine domination d’HardwareLabs sur le marché de ce type de radiateurs bien spécifiques, bien que des produits concurrents très similaires, tels ceux d’Innovatek, arrivent en force.





Image CoolPC

Le radiateur, suite

Non, si vous cherchez uniquement le meilleur rapport performances/prix, seul le « Big Momma » est fait pour vous. Aussi appelé « Heater Core » outre Atlantique, il désigne en fait tout simplement le radiateur de chauffage de certaines Opel (Corsa en particulier). Entièrement en cuivre, il dispose de dimensions bien singulières et plus importantes que celles des deux précédents radiateurs. N’espérez pourtant pas le trouver en magasin (ou alors aux Etats-Unis) : le moyen le plus sûr et le moins onéreux pour en faire l’acquisition aujourd’hui est d’aller en chercher un dans ne casse, pour un prix moyen de 20 €.





Image BeCooling

Plusieurs comparatifs ont pu voir le jour pour comparer ces différents radiateurs, mais c’est à Procooling que je laisserai le soin de donner son verdict :





Image Procooling

Notez en blanc le « Big Momma », en vert le cube Aquacoil, en rouge le BlackIce, et en orange le cube Dangerden. Surtout, prenez bien en compte le fait que les températures sont exprimées en degrés Fahrenheit !



Sachez pour finir sur cette partie que le meilleur radiateur qui puisse être, le bong, dont je vous ai parlé lors de mon précédent article, n’existe pas à la vente : le seul moyen de se le procurer consiste à se le fabriquer.





Image Lanageddon

Prix : De 20 € (Big Momma) à plus de 100 € (BlackIce eXtrem)

La pompe

Pour tous, mais a fortiori pour ceux qui recherchent avant tout le silence, la pompe est l’élément à ne surtout pas négliger. En fait, on remarque vite que les pompes à eau couramment utilisées pour le watercooling sont directement issues de l’aquariophilie, tout simplement parce qu’elles répondent alors aux mêmes besoins en terme de contraintes d’utilisation (utilisation 24 h/24, en position immergé ou émergé, faible consommation et dissipation d’énergie, et faible niveau sonore associé à une bonne durée de vie). Notez à ce propos que pour qu’elles bénéficient d’une plus grande durée de vie, il est fortement recommandé de ne jamais arrêter ces pompes – on pourra ainsi les laisser brancher sur la même prise que l’alimentation du PC, ce qui en outre vous apportera la sécurité de vous empêcher d’allumer votre PC en oubliant la pompe, à moins que vous préfériez la solution plus élégante de la réalisation d’un relais électrique.

Deux marques reviennent très souvent chez les utilisateurs : il s’agit des Maxijet, et des Eheim.



Les Maxijet sont aujourd’hui les pompes qui présentent le meilleur rapport débit/prix. Pour 23 € en effet, on peut se procurer les Maxijet 1000 qui débitent 950 l/h. Auto protégées en cas de surchauffe, elles sont petites, consomment peu, et restent peu bruyantes.





Venues d’Allemagne, les Eheim sont les rares pompes à bénéficier d’une garantie de deux ans. Leur prix est plus élevé (40 € pour le modèle 1048 qui débite 600 l/h), mais leur qualité de fabrication et leur durée de vie s’en trouvent accrues. Que dire de plus sur ses pompes dont la réputation, dans le milieu du watercooling, n’est plus à faire ?





Surtout, indépendamment de la pompe, on veillera à bien utiliser le choix qui nous est donné concernant leur utilisation : en position immergée, le bruit émis sera encore plus étouffé, mais la chaleur dégagée par la pompe sera directement transmise à l’eau (les pompes les plus couramment utilisées ont une consommation électrique de l’ordre de 10 W, à comparer aux 75 W des processeurs actuels les plus hautement fréquencés).

En revanche, en position émergée, vous vous acquittez de la présence d’un réservoir (bien qu’un airtrap sera alors indispensable, cf le précédent article), ainsi que d’une source de chaleur supplémentaire dans le circuit. Les deux solutions sont au final aussi simples à monter et à entretenir.

La pompe, suite

Je me dois de toucher ici un mot sur la « nuisance sonore » occasionnée par ces pompes, si l’on peut réellement parler de nuisance. Les Eheim, une fois montées dans un boîtier, sont silencieuses, même PC éteint et en ne faisant tourner qu’elles. Quand je dis silencieuses, je n’emploie pas ce terme dans son sens perverti comme tous les constructeurs de ventilateurs le font sur leurs sites, pour donner des adjectifs sur leurs fiches techniques. Non, silencieux veut dire que même en pleine nuit et dans une pièce isolée, de laquelle ne sort aucun son, le seul moyen de savoir si la pompe est allumée ou éteinte est de la toucher pour sentir de légères vibrations. Cela dit, vous pouvez aussi commencer à vous inquiéter quand vous apercevrez des flammes sortir de la tour, ce n’est jamais très bon signe, mais cela constitue néanmoins un autre très bon moyen de vérifier l’état de fonctionnement de votre pompe…

Les Maxijet sont légèrement moins silencieux : une fois immergées dans l’eau et placées dans une pièce totalement silencieuse, à plus de 3 mètres, il devient impossible de distinguer le sourd grondement qu’elles émettent.



Pour arriver à ce résultat, il existe cependant une astuce à respecter, et sans laquelle le bruit se trouve considérablement augmenté. En effet, si vous choisissez d’immerger votre pompe, il faut absolument veiller à isoler la pompe de tous rebords, et à faire en sorte qu’elle soit simplement suspendue par les tuyaux dans le réservoir.

Dans le cas contraire, le phénomène qui se produira irrémédiablement sera l’entrée en caisse de résonance de la pompe dans le réservoir, phénomène qui se produit très facilement.



Il n’y a donc pas grande crainte à avoir de ce côté-là, le seul élément pouvant devenir bruyant dans un watercooling étant le ventilateur de 12 cm soufflant sur le radiateur, mais qu’on prendra soin de monter avec un variateur de tension (simple FanMate 1 de Zalman, ou installation d’un rhéobus en façade 5’’ ¼ pour les plus exigeants).



Pour répondre aux interrogations de certains sur l’impact réel du débit d’eau sur les performances du système, j’ai jugé bon de vous montrer ce tableau sur lequel est représenté la température du processeur (en jaune) en fonction du flux d’eau réel, observé dans le circuit (en vert). L’unité qui a été utilisée pour exprimer le débit d’eau est le gallon, 1 gallon correspondant à 3.785 L.

Les valeurs du débit données peuvent donc paraître faiblarde en comparaison avec les valeurs de débit des pompes, mais gardez en tête qu’il s’agit alors de débits à vide, c’est-à-dire pompe non connectée à un quelconque circuit.





Image Procooling

Si ce test prouve donc de manière évidente que la température du processeur décroît proportionnellement au débit d’eau, il est néanmoins plus intéressant de noter que malgré le fait que le débit soit pratiquement divisé par 4 dans ce test, le processeur ne prend que 2°C. Ceci provient du fait que le débit idéal (débit pour lequel nous arrivons aux meilleures performances) est déterminé par deux paramètres contradictoires : d’un côté, l’architecture des échangeurs à eau actuels fait qu’il faut chercher à accroître le débit pour obtenir le meilleur refroidissement du processeur, alors que de l’autre, c’est en stagnant le plus longtemps dans le radiateur que l’eau se débarrasse du plus de calories ; la notion de compromis est donc difficile à trouver, même si ici et dans la majorité des systèmes les plus courants, c’est seulement en augmentant le débit que l’on obtient de meilleures performances.



Sachez pour finir qu’il faut se sortir de la tête l’idée reçue selon laquelle la présence d’un gros réservoir avec une grande quantité d’eau augmenterai les performances du système ; il s’agit là d’une simple question du logique, la quantité d’eau ne pouvant influencer qu’une seule chose : l’inertie thermique du système, c’est-à-dire le temps que va mettre l’eau pour atteindre sa température maximum, ou pour refroidir une fois le PC éteint. En aucun cas cela ne peut améliorer les performances, et il n’y a donc, au contraire, aucun problème à utiliser un circuit dépourvu de tout réservoir, bien qu’un système permettant de purger l’air reste indispensable au bon fonctionnement du tout.



Prix : De 23 € (Maxijet 1000) à 70 € (Eheim 1250 1000 l/h)

La carte graphique et le chipset

Si le CPU s’est historiquement et bien naturellement imposé comme la première unité à refroidir, étant la pièce qui dissipait et qui dissipe toujours le plus d’énergie (on frise désormais les 100 W), ce n’est malheureusement plus la seule pièce à nécessiter un refroidissement par convection forcée dans une configuration classique.



Le GPU tout d’abord, s’est vu depuis 2-3 ans nécessiter systématiquement un système de ventilation, du moins pour les modèles 3D (pour donner un ordre d’idée, les Geforce 4 Ti dissipent près de 40 W !). Gênés par la proximité des cartes filles des ports PCI, les ventirads pour cartes graphiques actuels sont souvent sous dimensionnés, et les constructeurs se voient alors contraints de combler la faible taille du radiateur par la présence de ventilateurs bruyants car tournants très vite, mais toutefois peu efficaces. Il est clair que le watercooling devient dans ces conditions une solution de remplacement très avantageuse, bien que malgré les efforts qui puissent être faits sur la taille de l’échangeur à eau, cela ne vous rende pas l’espace nécessaire pour pouvoir à nouveau utiliser le premier port PCI de la carte mère.

Sachez également que les cartes graphiques les plus récentes sont souvent pourvues de plusieurs trous disposés autour du chip, un peu à la manière des trous encadrants le Socket A, permettant ainsi l’adaptation d’une solide fixation indispensable vu le poids de ces échangeurs en cuivre (métal très dense).







Image Zerofanzone

Il existe dès lors deux moyens de connecter ce nouvel échangeur au circuit de watercooling du CPU :



  • Soit en mettant les deux échangeurs à eau en série, en prenant alors toujours de soin de respecter la règle qui veut que ce soit les éléments les plus calorifiques qui soient placés avant les autres. Le problème de ce type de circuit est que l’eau réchauffée par le CPU est ensuite censée refroidir les autres éléments ; les performances ne sont alors pas optimales pour ces derniers.

  • Soit en plaçant les deux échangeurs à eau en parallèle, c’est-à-dire en utilisant deux « Y » dans le circuit. Même si le débit pour chaque échangeur est alors coupé en deux, c’est cette dernière solution qui est la plus efficace au total, puisque l’eau refroidissant les deux échangeurs est à la même température.
Troisième élément à nécessiter désormais un refroidissement actif : le chipset (northbridge) de la carte mère. Toujours gravé en 0.35µ – 0.18µ, beaucoup de cartes mères nécessitent désormais un petit ventirad pour stabiliser parfaitement le système à hautes fréquences. Introduit par Abit sur sa KT7 en Août 2000 (chipset Via KT133 gravé en 0.35µ), et s’il pouvait alors pleinement être qualifié d’argument marketing, opter pour un refroidissement liquide sur ce type d’élément aujourd’hui peut paraître excessif. En effet, remplacer le ventirad de base par un gros radiateur en cuivre sera tout aussi efficace (en prenant alors également soin de remplacer le pad thermique monté en standard par de la pâte thermique), à moins de vouloir vraiment pousser le chipset dans ses derniers retranchements, auquel cas cela ne pose pas non plus le moindre problème.





Image Sageshopper

L’alimentation et le disque dur

Dernier élément à nécessiter un ventilateur, mais celui-là depuis plus longtemps : l’alimentation. Réussir le pari de supprimer les deux ou trois gros ventilateurs que les alimentations embarquent désormais peut paraître très optimiste à première vu, d’autant plus qu’une malfonction de cet élément si sensible pourrait avoir des conséquences torrides sur le reste de la configuration. Pourtant, la pratique a révélé la viabilité de ce genre de modifications, si elles sont toutefois bien réalisées. Le problème provient du fait que la chaleur produite par une alimentation n’est pas entièrement issue d’un seul composant, mais d’une multitude. Pourtant, en ouvrant une alimentation classique, on constate que seuls les mosfets sont fixés aux deux radiateurs qu’elle contient. Ce sont donc eux qui dégagent le plus de chaleur, et qu’on va pouvoir monter sur un échangeur à eau. Inutile de préciser qu’aucun constructeur ne s’est, jusqu’à présent, risqué à commercialiser un produit de ce genre, et qu’il devra donc être entièrement usiné par vos soins si l’aventure vous tente. Mais même dans ce cas, il reste conseillé d’adapter un ventilateur de 12 cm à l’alimentation, qu’on alimentera en 3 V (inaudible) pour plus de sécurité.

Concernant ce montage, je ne saurai trop vous conseiller les guides réalisés par digital-explosion et par zerofanzone.





Image Zerofanzone

Même si cela reste un élément qui ne nécessite pas encore obligatoirement de ventilateur, j’aimerai clore cette partie en évoquant la possibilité d’adopter ce type de refroidissement pour un disque dur. L’idée est intéressante, car le gain est double : d’une part, cela permet d’augmenter la durée de vie du disque dur, mais surtout, et à l’inverse d’un rack ventilé, cela peut également jouer le rôle d’un Silent Drive, c’est-à-dire étouffer les grattements stridents émis par le disque (mais sans rajouter le bruit d’un autre ventilateur !). Sauf qu’à l’inverse de ce dernier, ces échangeurs sont largement recommandables pour des disques tournant jusqu’à 15 000 rpm.



Prenez garde en revanche si vous décidez d’opter pour cette solution, car deux types de modèles sont actuellement trouvables, et le premier opte pour un design dans lequel le disque est censé être refroidi aux endroits ou il chauffe le plus, c’est-à-dire sur les côtés (ce qui est bien sûr faux). Cette excuse est utilisée pour cacher un design un peu maladroit, et surtout peu coûteux, auquel on préférera bien sur le design du même type que celui adopté par Aqua-Computer pour l’Aquadrive, que vous pouvez admirer ci-dessous (notez la présence de mousse isolante façon gedicoustic sur les parties supérieures et inférieures) :





A la lecture de cette partie, une question devrait maintenant vous brûler les lèvres : est-il alors possible de supprimer tout ventilateur d’une configuration récente, sans être obligé de faire de grosses concessions sur le choix des éléments (CPU, GPU, etc.) ?

Je risquerais un « Oui !» assez audacieux, mais je pense pouvoir être en mesure d’affirmer qu’avec un système suffisamment bien étudié, et en choisissant bien les composants de sa configuration, il devient possible de laisser le seul ventilateur du radiateur à une tension très faible si l’on se cantonne à des applications peu gourmandes (comprendre : surf sur Internet, rédaction d’un texte sous Word, etc.).

Le prix du watercooling

fait, on s’aperçoit ici aussi que le prix de revient d’un watercooling dépendra avant tout de votre niveau d’exigence et de vos besoins. Distinguons ainsi plusieurs cas :



  • Vous disposez d’un budget serré, et vous attendez du watercooling une solution de remplacement avantageuse pour le ventilateur de votre processeur que vous ne pouvez plus supporter. Vous attendez un léger gain en performances, mais aussi en terme de silence, et vous ne déplacez pratiquement jamais votre boîtier (possibilité d’avoir un réservoir non étanche). J’estime alors le prix du watercooling à 100 € : typiquement, vous choisirez un échangeur à eau « Maze 1 » (35 €) avec un « Big Momma » posé au-dessus de la tour (20 €), en association avec une Maxijet 1000 (23 €), ce qui vous laisse 15 € pour un ventilateur, et les 7 € restants pour tout ce qui est tuyaux/eau déminéralisée (1€ les 5 L).





    Pour ce prix là, vous disposerez d’un système performant et pourrez même vous payer le luxe d’installer un ventilateur silencieux sur le radiateur. Mais prenons deux secondes ici pour comparer cette solution avec ce que pourrait nous offrir l’aircooling pour le même prix. Vous auriez alors le choix entre le « Zen », et le Swiftech MCX 462. Est-il besoin de préciser que ces deux modèles sont bien moins performants, et surtout horriblement bruyants en comparaison ?



  • Vous êtes un utilisateur expérimenté, et vous exigez à la fois de très bonnes performances, le silence de fonctionnement, et une intégrabilité parfaite de manière à pouvoir déplacer votre tour sans vous poser de questions, de la même manière que si elle n’était équipée que d’un ventirad. La meilleure solution consiste en l’acquisition d’un kit de watercooling. Pour un prix compris entre 180 € et 270 €, vous pourrez alors vous équiper de ce qui se fait de mieux (pompes Eheim, radiateurs « cube », échangeur à eau Innovatek, etc.), ce qui s’en ressentira évidemment sur les performances. Notez que les deux kits actuellement disponibles en France pour ce prix sont le MaxXxpert Miro MXL, et les Innovasets d’Innovatek, qui se déclinent en deux versions : la première intègre un échangeur assez classique, mais efficace, alors que la seconde inclus le fameux « Innovacool rev.3 », bien que forcément plus chère ! Si les tests prouvent que ce dernier est aujourd’hui le plus performant, le kit MaxXxpert n’est que 1°C derrière en terme de performances, et reste redoutablement efficace.





    Image AMDZone

  • Vous attendez du watercooling les mêmes résultats que l’utilisateur précédent, mais vous ne vous sentez pas à même de monter un tel système, et vous attendez une solution clef en main, c’est-à-dire un boîtier avec le circuit de refroidissement pré intégré, auquel vous n’aurez plus qu’à installer le système et remplir le circuit, et vous exigez également quelques fioritures supplémentaires telles que l’intégration d’un affichage LCD de la température, et le contrôle de la vitesse de rotation des ventilateurs refroidissant le radiateur. Pour vous, ce sont les tours PC2-C (Koolance), Q-Power (Swiftech), Cool Tower Pro (Leufkentechnologies), ou encore PC-Frost.de, qu’il vous faut. Certes, le prix fait encore un bond (à partir de 300 €), mais un boîtier de bonne qualité est fourni, et ces tours comprennent souvent de quoi refroidir plusieurs éléments en sus du CPU. Faites vos comptes, mais gardez en tête que des boîtiers en aluminium non équipés de watercooling, tels les ATC-210 de Coolermaster, ne sont trouvables à moins de 400 €… Evidemment, l’intérêt n’est pas exactement le même, mais sachez garder l’esprit critique face à ces prix.





    Image Overclockers.com
Si une bonne partie de tout ce matériel devient disponible en France, il est évident que le choix sera bien plus important (et, parfois, le prix moins élevé) si vous choisissez de passer commande directement auprès de revendeurs étrangers, aux Etats-Unis et en Allemagne. Les liens que je donne ci-dessous sont les boutiques qui drainent avec elles une bonne réputation, bien que j’avoue ne pas avoir testé chacune d’elles personnellement !



En France :



http://www.docmicro-fr.com

http://www.openjl.fr

http://www.halloweencomputers.com

http://www.tuningspirit.com

http://www.tuning-pc.com

http://www.quiet-force.com

http://www.aquariofil.com

http://www.europrix.fr

http://shop.entraquariums.com

En Allemagne :

http://www.aqua-computer.de

http://www.wassergekuehlt.de

http://www.extremcooling.de

http://www.coolingexperts.de

http://www.pc-cooling.de

http://www.watercool.de



Aux Etats-Unis :



http://www.dangerden.com

http://becooling.safeshopper.com

http://www.overclockershideout.com

http://www.frozencpu.com

http://www.swiftnets.com

http://www.cpufx.com/index2.html

Conclusion

Pour clore cet article, j’aimerais sortir du point de vue objectif et impersonnel avec lequel j’ai pu le rédiger, pour vous donner mon avis et mes impressions en tant que simple utilisateur. A l’origine, ma quête du watercooling s’est inscrite dans le cadre de la recherche du silence, ne supportant plus mon trop bruyant FOP-32. Même si l’on se fait parfois quelques frayeurs en montant son système, le confort d’utilisation est total, et l’on en vient a croire à une erreur de la sonde de température lors du premier boot, tellement celle-ci paraît surréaliste. Le son produit par les enceintes parait tout à coup beaucoup plus pur et clair, tout simplement parce qu’il n’est plus parasité par le bruit de fond d’un ventilateur bruyant. On peut enfin utiliser son PC ailleurs que sous les jeux sans avoir besoin de faire tourner Winamp pour couvrir le bruit du PC, ce qui, il faut l’avouer, est très reposant. Alors bien sûr, le problème se trouve dans le fait que très vite, ce ne sera plus le ventilateur du processeur qui va déranger, mais le bruit du disque dur, de l’alimentation… on se retrouve en effet vite pris dans cette spirale infernale, et on se surprend à être de plus en plus exigeant, mais à la moindre comparaison avec un PC normal, on prend conscience du confort que cela représente.
Alors bien sûr, tout ceci a un coût, plus ou moins important suivant le niveau de silence exigé, mais ne dit-on pas que si la parole est d’argent, le silence est d’or ? 😉

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