L’industrie taïwanaise des semi-conducteurs et des firmes financières sont de plus en plus la cible de cyberattaques attribuées à des groupes liés à la Chine, dans un contexte de restrictions américaines croissantes sur les exportations de puces vers Pékin.

Le secteur des semi-conducteurs de Taïwan ferait l’objet d’une augmentation des cyberattaques attribuées à des groupes liés à la Chine. Cette situation intervient dans un contexte de restrictions croissantes à l’exportation de technologies par les États-Unis vers Pékin.
Cibles des attaques et modes opératoires
Selon un rapport de Reuters, citant la société de cybersécurité Proofpoint, des entreprises taïwanaises de l’industrie des puces, comme TSMC mais pas que, ainsi que des institutions financières, sont la cible de campagnes d’espionnage. Ces attaques impliquent l’envoi de courriels de phishing, l’utilisation de logiciels malveillants et de fichiers malveillants, dans le but d’accéder à des données sensibles. La fréquence de ces tentatives aurait augmenté au cours du trimestre actuel, notamment après l’instauration de contrôles américains sur les exportations de puces vers la Chine.
Le rapport indique que trois groupes liés à la Chine seraient à l’origine de ces attaques, ciblant entre 15 et 20 organisations, y compris de grandes entreprises internationales. Les méthodes employées incluent l’envoi de courriels contenant des fichiers PDF malveillants ou des URL menant à des fichiers dangereux, dans l’objectif d’extraire des données des systèmes des utilisateurs. Des courriels collaboratifs sont également utilisés pour cibler les entreprises financières taïwanaises.
La Chine en veut à TSMC ?
Aucune fuite de données n’a été signalée à ce jour. Cependant, la persistance de ces attaques suggère un intérêt pour les technologies des puces taïwanaises. Cette situation coïncide avec les efforts de Taïwan pour diversifier sa chaîne d’approvisionnement en semi-conducteurs, notamment par des investissements aux États-Unis, comme l’usine de TSMC en Arizona.
Ces incidents soulignent la complexité des enjeux de cybersécurité dans un secteur aussi stratégique que celui des semi-conducteurs. Alors que les entreprises taïwanaises s’efforcent de renforcer leurs défenses, la nature persistante et l’attribution de ces attaques à des groupes liés à la Chine pourraient intensifier les discussions autour de la protection des infrastructures technologiques critiques et des chaînes d’approvisionnement mondiales.