De quoi est faite la Radeon RX 460 4 Go ?
Notre surprise fut grande quand AMD leva le voile sur Polaris presque sept mois avant son lancement. Pourquoi faire grandir l’attente si longtemps à l’avance, en handicapant ainsi les ventes des cartes en vente à l’époque ? Puis nous avons appris que les premières cartes Polaris viseraient le coeur du marché. Nous pouvons l’avouer maintenant, nous pensions qu’AMD préparait une énième refonte de ses puces précédentes, adaptées à la gravure 14 nm.
Cette impression pessimiste a changé au fur et à mesure. D’abord, nous avons eu un premier aperçu des premiers jeux écrits pour tirer parti des nouveautés de DirectX 12 et de Vulkan. Ils changent beaucoup plus de choses sur les puces AMD que sur les puces Nvidia.
Ensuite, nous avons vu Nvidia phagocyter le haut de gamme. Il nous est impossible de savoir comment le prochain fleuron d’AMD se placera quand il sortira, mais si AMD avait sorti son GPU Vega 10 en premier, il se serait lancé dans une bataille avec une nouvelle finesse de gravure, dont l’issue était incertaine. Au lieu de ça, AMD accumule les records de qualité/prix les uns après les autres avec Polaris. La société espère continuer la série en sortant sa Radeon RX 460, basée sur un tout nouveau GPU Polaris 11 (nom de code Baffin).
Radeon RX 460 : la nouveauté par le bas
Depuis plusieurs années, le milieu de gamme a dû faire avec des vieux designs d’AMD, renommés, remballés et bradés. Tenez, la Radeon R9 370X, par exemple. Elle fut lancée à l’été 2015 à environ 190 euros. Son GPU Trinidad était le même que le Curaçao au coeur de la Radeon R9 270X sortie en 2013 à 200 euros. Mais Curaçao était déjà un clone de Pitcairn, vu la première fois sur la Radeon HD 7870, une carte introduite en 2012 à plus de 300 euros.
L’arrivée du 14 nm FinFET brise enfin cette lignée. Polaris 11 est un GPU réellement nouveau, même s’il possède un grand héritage de ses prédécesseurs. Polaris 11 est presque un demi Polaris 10, avec seulement 3 milliards de transistors sur 123 mm2 au lieu de 5,7 milliards de transistors sur un die de 232 mm2. Son architecture est la 4e génération de GCN, rééquilibrée pour les machines à basse consommation (comme des PC portables fins et légers).
Radeon RX 460 | Radeon RX 470 | |
---|---|---|
Compute Unit | 14 | 32 |
Stream Processors | 896 | 2048 |
Fréq. GPU (Base/Boost) | 1090/1200 MHz | 926/1206 MHz |
Puissance théorique (fréq. de base) | 1953 MFLOPS | 3793 MFLOPS |
Unités de texture | 56 | 128 |
Débit de texels | 67,2 GT/s | 154,4 GT/s |
ROPs | 16 | 32 |
L2 Cache | 1 Mo (?) | 2 Mo |
Fréq. mémoire | 7 GHz | 6,6 GHz |
Bande passante mémoire | 112 Go/s | 211 Go/s |
Largeur bus mémoire | 128 bits | 256 bits |
TDP carte | < 75 W | 120 W |
Nb. transistors | 3 milliards | 5,7 milliards |
Surface de la puce | 123 mm² | 232 mm² |
Prix de lancement | 129 euros | 205 euros |
Il n’y a qu’un seul Graphics Command Processor, en charge de distribuer les fils d’instructions graphiques aux Shader Engines. Les Asynchronous Compute Engines (ACE) sont, eux, responsables de distribuer les tâches de calcul génériques. On compte quatre ACE avec deux ordonnanceurs matériels pour prioriser les commandes, comme sur le Polaris 10.
Le nombre de Shader Engines (SE), au contraire, a été divisé par deux – il n’y en a plus que 2 sur Polaris 11. En outre, chaque SE de Polaris 11 contient seulement sept unités de rendu (Compute Units ou CU), quand ceux de Polaris en ont neuf. Avec 64 coeurs (les Stream Processors) et quatre unités de textures par CU, cela donne un total de 896 shaders et 56 unités de texture dans Polaris 11.
Les back-end sont aussi coupés en deux : seulement deux par Shader Engine, avec 4 ROP, donc 16 pixels rendus par cycle d’horloge. Le bus mémoire aussi n’est que de 128 bits contre 256 bits sur les Radeon RX 470/480. AMD essaie de compenser avec de la GDDR5 à 7 GT/s, mais la bande passante n’est que de 112 Go/s.
AMD a fixé une fréquence nominale de 1090 MHz avec un Boost à 1200 MHz. La société a fait parvenir à Tom’s Hardware USA pour test la Sapphire Nitro Radeon RX 460 OC, qui est overclockée de base à 1175 MHz (boost à 1250 MHz). Notre rédaction allemande a pour sa part reçu l’Asus Strix RX 460 qui monte à 1256 MHz en pointe, mais ne peut pas tenir cette fréquence dans Furmark.
Il est intéressant de remarquer que la carte Sapphire se contente d’une interface PCI-Express 3.0 8x, alors qu’Asus a câblé un port 16x entier. Cela ne devrait cependant pas affecter les performances de ces GPU d’entrée de gamme. Le TDP de la carte est donné pour 75 W, mais Sapphire comme Asus ont prévu un port d’alimentation à 6 broches en plus du connecteur de la carte mère.
À la découverte de l’Asus Strix RX 460
Comme pour la RX 470, AMD a décidé de ne pas lancer un design de référence, pour laisser le champ libre à ses partenaires pour le meilleur ou pour le pire. Pour nous, cela veut dire que nous ne pouvons juger que les cartes qui passent entre nos mains, même s’il ne s’agit pas des meilleures.
Répétons-le, nos rédactions américaine et allemande ont toutes deux reçu une Radeon RX 460 différente. Voici une analyse détaillée de l’Asus Strix RX 460 parvenue à tomshardware.de.
Le point le plus frappant est la présence d’un connecteur d’alimentation à 6 broches. Il s’agit d’un gros changement par rapport aux cartes utilisées par AMD pour les démonstrations de Polaris au printemps dernier, qui se suffisaient de l’alimentation par la carte mère.
Design, finition et connecteurs
Le design Strix anguleux fait une nouvelle apparition. Mais à cause du prix bas, la finition n’est pas aussi bonne que sur les autres modèles. Le capot des ventilateurs est collé et ne tient pas très bien en place. Avec 493 g sur la balance, la carte est légère compte tenu de sa longueur de 19,5 cm et de sa hauteur de 11,4 cm. L’épaisseur de 3,5 cm est classique pour une carte double-slot. Il n’y a pas de plaque de renfort arrière.
Un coup d’oeil par le dessous montre les deux caloducs de seulement 6 mm de diamètre, nickelés, chargés de véhiculer la chaleur jusqu’aux ailettes en aluminium.
Cette vue par le haut nous révèle l’extrémité des caloducs. Et surtout le fameux connecteur d’alimentation à 6 broches, tout à fait inattendu sur une carte dont la puissance nominale est de 75 W.
Le logo Strix est toujours illuminé. Le connecteur 4-points est utilisé pour les ventilateurs régulés via PWM selon la température de la carte.
Asus n’installe que trois sorties vidéo à l’arrière de sa carte : une DVI-DL, une HDMI 2.0b et une DisplayPort 1.3 (HBR3/DP 1.4 ready). C’est suffisant pour de la 4K à 120 Hz et la 5K à 60 Hz, mais pas pour de la 8K à 60 Hz.
Dissipateur, PCB et alimentation
Nous avons déjà mentionné le capot du dissipateur, simplement maintenu par quatre pointes en plastique. Les ventilateurs ont des moteurs de 3 W, mais ils n’ont pas consommé plus de 4 W ensemble dans nos mesures.
Le dissipateur est fait d’un unique bloc d’aluminium traversé de deux caloducs composites et découpé pour former des ailettes.
De la même manière que sur la Strix RX 470, Asus a choisi de ne pas refroidir du tout les puces de mémoire. L’étage d’alimentation n’est pas non plus refroidi par le dissipateur principal, mais seulement par un petit radiateur en aluminium noir.
Il n’y a pas de plaque dorsale de renfort, ce qui n’est pas forcément un mal. Le dissipateur est suffisamment léger.
Comme d’habitude, le GPU d’AMD se trouve au milieu du PCB. Le processeur est positionné à la verticale sur un package tout simple, sans cadre.
On trouve quatre puces de mémoire, de 1 Go chacune pour un total de… 4 Go de GDDR5 à 1750 MHz. Elles ne figurent pas dans le catalogue de Micron, impossible, donc, d’en savoir plus.
L’alimentation est simple. Elle se compose de quatre phases pour le GPU et d’une pour la mémoire. Comme sur ses RX 480 et 470, Asus a opté pour des contrôleurs PWM et des MOSFET d’International Rectifier.
Le rail 3,3 V utilise uniquement 1 W et ne nécessite pas de circuit particulier. Les phases du GPU sont conçues de la même façon que sur la Strix RX 470, et sont pilotées par trois MOSFETS.
Comme sur la RX 470 du fabricant, ces composants sont placés près les uns des autres, ce qui pourrait créer un point chaud – nous le vérifierons.
Les bobines correspondantes sont étiquetées SAP II (Super Alloy Power) et devraient offrir la même qualité que les bobines magiques de Foxconn. Pour l’unique phase mémoire, Asus recourt à un petit contrôleur PWM µP1540 de UPI Semiconductor, placé au dos de la carte.
La Stric RX 460 utilise un ITE 8915FN pour surveiller et contrôler le courant. Globalement, la conception du circuit imprimé est propre et bien pensée pour son prix, même s’il y avait moyen de faire beaucoup plus court.
Sommaire :
- De quoi est faite la Radeon RX 460 4 Go ?
- Notre méthode de test
- Ashes of the Singularity, Doom, GTA V et Hitman
- Project CARS, StarCraft 2, Witcher 3 et Warcraft
- Consommation de la RX 460 4 Go
- Fréquences, températures, bruit
- Conclusion
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