
L’internet des objets et le Big Data vont multiplier par 50 la quantité de données à traiter et à stocker d’ici 5 ans. Or les DataCenters consomment aujourd’hui près de 4% de la production énergétique mondiale. Si l’on conserve les mêmes technologies, cette consommation pourrait dépasser les 20% de la production énergétique mondiale au rythme où croit aujourd’hui la demande de puissance des traitements informatiques. L’informatique a donc d’urgence besoin de technologies disruptives, d’une véritable révolution de son fonctionnement.
Deux annonces démontrent que les centres de recherche sont désormais particulièrement conscients de l’urgence. Dans les années à venir, les ordinateurs, ceux des entreprises comme ceux que l’on glisse aujourd’hui dans nos poches, n’auront plus rien à voir avec ceux d’aujourd’hui.
La Machine de HP

Autre changement radical, les bus électroniques qui transfèrent d’ordinaire les données entre le processeur et la mémoire sont ici remplacés par des filets de lumière de l’épaisseur d’un cheveu : ce ne sont plus des électrons qui transportent l’information, mais des photons, la particule la plus rapide de l’univers. Le résultat est assez spectaculaire. Lorsqu’elle sera allumée pour la première fois en 2018 ou 2019, « La Machine » offrira 6 fois la puissance du plus gros super-ordinateur actuel (le Fujitsu K) mais ne consommera que 1/80 ème de l’énergie absorbée par ce dernier !
L’ordinateur Quantique de Microsoft Research

Certes, ces chercheurs sont encore bien loin d’élaborer un ordinateur. Ils s’intéressent pour l’instant à sa composante fondamentale : le « qubit », équivalent du fameux « bit » des ordinateurs conventionnels. Le « qubit » est l’unité de stockage d’un ordinateur quantique. Alors qu’un « bit » ne peut représenter que deux valeurs (0 et 1), un « qubit » peut représenter soit un « zéro », soit un « un », soit une superposition d’un 0 et d’un 1, superposition variable qui fait qu’un « qubit » ne stocke pas 3 états mais une infinité. Ainsi la puissance de calcul d’un ordinateur quantique double à chaque fois qu’on lui adjoint un qubit. Un ordinateur doté de 300 qubits pourrait potentiellement réaliser plus d’opérations simultanément qu’il n’y a d’atomes dans l’univers visible !
Microsoft travaille sur un type particuliers de « qubit » : les « qubits topologiques » dont la théorie a été imaginée il y a huit ans. MS Research n’a pas encore de « qubit » fonctionnel, mais se déclare désormais très proche d’aboutir. Il faudra alors encore inventer non seulement l’ordinateur qui l’utilise mais aussi le système d’exploitation et les applications à même d’en tirer profit.