Loongson, fabricant chinois de processeurs, finalise son premier GPU, le 9A1000 — destiné aux charges d’entrée de gamme et aux performances comparables à une carte AMD vieillissante de 2017 —, marquant une étape dans la stratégie d’autonomie technologique de la Chine face aux acteurs dominants du secteur.
Loongson, fabricant chinois connu pour ses processeurs, s’apprête à faire son entrée sur le marché des cartes graphiques avec le 9A1000, son premier GPU. Selon les informations de leakers fiables, la carte devrait être disponible dès cette fin d’année en Chine. Ce développement s’inscrit dans une dynamique plus large de diversification de l’offre technologique chinoise, alors que le pays cherche à réduire sa dépendance aux solutions étrangères, notamment dans les secteurs stratégiques comme l’intelligence artificielle et le calcul haute performance.
Un premier GPU aux performances modestes
Le Loongson 9A1000 est présenté comme une solution destinée aux charges de travail d’entrée de gamme. D’après les spécifications dévoilées lors d’une conférence produit en 2025, le GPU supportera les API OpenGL 4.0 et OpenCL ES 3.2, des standards compatibles avec de nombreuses applications grand public et professionnelles légères. Les performances annoncées placent cependant ce modèle au niveau de la AMD Radeon RX 550, une carte graphique sortie en 2017. Cette comparaison illustre le retard technologique que Loongson devra combler pour concurrencer les acteurs établis comme NVIDIA ou AMD.
Les tests internes évoqués par Loongson indiquent une amélioration des performances jusqu’à 5 fois supérieures à celles des prototypes initiaux, tout en réduisant la consommation énergétique de 70 % en conditions de charge. Ces progrès, bien que significatifs pour une première itération, soulignent les défis auxquels le fabricant chinois est confronté pour rivaliser avec des solutions plus matures.
Une stratégie d’indépendance technologique
La Chine accélère le développement de ses propres composants électroniques, dans un contexte marqué par les tensions géopolitiques et les restrictions à l’exportation de technologies étrangères. Le 9A1000 s’inscrit dans cette logique, aux côtés d’autres initiatives comme le Lisuan G100, premier GPU chinois gravé en 7 nm, ou le processeur Zhaoxin KX-7000, déjà intégré dans des PC dédiés à l’IA. Ces projets visent à offrir des alternatives locales aux produits d’Intel, AMD ou NVIDIA, tout en répondant aux besoins d’un marché intérieur en pleine expansion.
Loongson a également évoqué des versions futures, comme les 9A2000 et 9A3000, sans préciser de calendrier de sortie. Leur développement suggère une volonté de monter en gamme, mais le temps nécessaire pour atteindre un niveau de performance compétitif reste incertain.
Un marché en quête d’autonomie
Si le 9A1000 ne révolutionne pas le secteur des GPU, sa sortie marque une étape symbolique pour l’industrie chinoise. Elle reflète une tendance plus large : la multiplication des acteurs locaux dans la conception de puces, afin de sécuriser l’approvisionnement en composants critiques. Pour les consommateurs et les entreprises chinoises, ces solutions « made in China » pourraient représenter une option viable, notamment dans des segments où les exigences techniques sont moins élevées.