Dell UP3214Q (31,5″) : la 4K en voie de démocratisation

Introduction

Image 1 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

En matière d’écrans, il ne fait aucun doute que la définition 4K est LA technologie du moment. Le temps où moniteurs et téléviseurs évoluaient de manière indépendante est révolu : il y a à peine deux ans, Sony nous montrait le premier téléviseur 4K, un monstre de 84 pouces affiché à 25 000 dollars, prix qui tient encore à l’heure actuelle. Peu après, bon nombre d’utilisateurs ont demandé cette même technologie sur les moniteurs. Quelques mois plus tard, la première génération a commencé à apparaitre.

Les premiers moniteurs 4K s’appuient tous sur des dalles IGZO 31,5 pouces avec une densité de 140 ppi et un prix d’environ 3500 dollars au lancement. Cependant, Sharp fournit plusieurs variantes de cette dalle. Nous testons aujourd’hui le Dell UP3214Q : premier moniteur QHD de la marque, il se distingue également par sa couverture de l’espace Adobe RGB 1998.

L’Asus PQ321Q a fait preuve d’une bonne colorimétrie, ce qui en fait donc un candidat sérieux pour un usage professionnel. Cependant, il s’est également montré incapable de couvrir intégralement l’espace Adobe RGB, ce qui tient à sa dalle Sharp LD315R3LC1, tandis que le nouveau moniteur de Dell emploie une Sharp LQ315D1LG9D. Toutes deux sont en IPS, 10 bits avec une luminosité annoncée à 350 cd/m2. La différence se fait donc au niveau du gamut comme on peut le voir ci-dessous.

Marque
Dell
Modèle
UP3214Q
Prix moyen
2400 €
Dalle
IPS/IGZO
Rétroéclairage
Edge LED
Diagonale
31,5 pouces
Définition maximale (native)
3840 x 2160
Fréquence maximale
60 Hz
Ratio
16:9
Temps de réponse (GTG)
8 ms
Luminosité
350 cd/m2
Haut-parleurs

VGA

DVI
1
DisplayPort
1
HDMI
1
Entrée audio

Sortie casque

USB 3.0
1 up, 4 down
Lecteur de cartes
1 (SD)
L x H x P sans base
750 x 483-572 x 214 mm
Epaisseur
51 mm
Poids
9,2 kg
Garantie
3 ans

Le temps de réponse moyen annoncé n’est pas idéal pour jouer, ce que nous vérifierons dans nos benchmarks. A vrai dire, aucune des dalles première génération ne s’annonce particulièrement réactive ou encore capable de supporter une fréquence de rafraîchissement élevée. Quand bien même ce serait le cas, il ne faut pas oublier que les scalers de ces écrans ne gèrent pas les fréquences supérieures à 60 Hz : afin d’utiliser la fonctionnalité multi-flux du DisplayPort 1.2, deux puces sont nécessaires. Le DisplayPort 1.2, sa future révision 1.3 ainsi que l’HDMI 2.0 ont la bande passante nécessaire pour cela, mais les autres composants doivent donc évoluer pour gérer tous ces pixels.

Ni Dell ni Asus ne vendent leurs écrans comme des produits destinés aux joueurs : ils se destinent ni plus ni moins qu’aux photographes et graphistes. En conséquence, la fidélité des couleurs, la précision de l’image ainsi que la très bonne qualité de fabrication passent avant la réactivité. Asus propose donc un écran aux couleurs très fidèles, tandis que Dell va plus loin avec un gamut étendu ainsi qu’une profusion de réglages accessibles à l’utilisateur. En plus des huit modes de couleur, on trouve un gestionnaire de couleurs, des curseurs pour ajuster les niveaux RGB ainsi que des profils pré-calibrés pour les espaces Adobe RGB et sRGB.

Il ne fait aucun doute que l’on paye cher le fait d’être l’un des premiers à avoir un écran 4K dans son entourage : toute hausse majeure de la définition implique une forte baisse du rendement au niveau des chaines de production, de même que le coût d’assemblage de ces écrans est nécessairement élevé. En dépit de quelques compromis mineurs, le PQ321Q comme l’UP3214Q font plus que combler les attentes pour des produits de première génération. La qualité de fabrication comme les performances sont excellentes. Le moniteur de Dell proposant plus que celui d’Asus sur le papier, nous étions particulièrement impatients de pouvoir le tester. Voyons donc dans quelle mesure il constitue un progrès.

Emballage, dimensions et accessoires

La première chose sur laquelle on tombe en ouvrant le carton est le rapport de calibration, lequel fait état des tests de colorimétrie avec les espaces Adobe RGB et sRGB, montre les échelles de gris et de gamma ainsi que les mesures d’uniformité pour la luminance et la couleur. Nous avons été en mesure d’atteindre les valeurs annoncées et même de les améliorer sans trop de peine. De toute évidence, il s’agit d’un produit visant un usage professionnel. La facture est salée mais la qualité est bel et bien au rendez-vous.

L’UP3214Q est également livré avec des câbles USB 3.0 et DisplayPort. Notons que le transformateur est intégré à l’écran, ce qui limite l’encombrement au sol et permet d’utiliser n’importe quel câble d’alimentation à la norme IEC comme celui inclus avec l’écran. Le jeu d’accessoires est complété par un CD contenant mode d’emploi, pilotes ainsi que l’utilitaire Dell Display Manager.

Image 2 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

D’un point de vue esthétique, l’UP3214Q n’a rien de tape à l’œil mais attire tout de même les regards de par ses dimensions : il est peu courant de voir un moniteur de 31,5 pouces sur un bureau. En regardant de plus près, on constate que sa base comme son pied sont intégralement en métal, plus précisément un aluminium à la finition satinée qui respire la qualité. Le bezel est suffisamment mince avec 24 mm sur les quatre côtés, entouré par une fine bande argentée. En termes d’ergonomie, l’UP3214Q est ajustable sur 9 cm en hauteur, 30° sur les côtés, 4° vers l’avant et enfin 21° vers l’arrière. Tous les mouvements sont précis, de même que le moniteur ne bouge pas après avoir été ajusté.

Le traitement antireflets est l’un des meilleurs que nous ayons vus jusqu’ici : l’équilibre entre rejet de la lumière et clarté est parfait. Ce point n’est malheureusement pas mesurable de façon précise mais la dalle nous semble produire une image plus précise que celle de l’Asus PQ321Q. Les éléments de texte ainsi que d’autres objets apparaissent extrêmement petits dans la définition native de ces écrans, mais là où le moniteur d’Asus nécessite un échelonnement DPI dans la plupart des cas, celui de Dell est utilisable sans assistance logicielle. Sans cet échelonnement, l’image est d’une richesse incroyable.

 Image 3 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Le pied de l’écran propose un passe-câble appréciable pour garder un bureau aussi rangé que possible. Notons que la connectique peut être cachée à l’aide d’une trappe amovible, fournie avec l’écran.

Image 4 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

L’UP3214Q n’est pas le moniteur le plus fin qui soit, mais ses contours arrondis le font paraitre pour plus mince qu’il ne l’est avec ses 214 mm d’épaisseur. La bande métallique qui encadre l’écran est faite du même aluminium que la base et son pied. Bien que l’on ait du mal à le distinguer sur cette photo, le moniteur propose un lecteur de carte SD qui nécessite le branchement du câble USB ainsi que l’installation des pilotes (sur le CD inclus) avant de pouvoir être utilisé.

Image 5 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Le pied s’enfiche facilement au dos de l’écran sans nécessiter le moindre outil. Il se démonte tout aussi aisément en appuyant sur le bouton situé en dessous de la cavité. Dans cette dernière, on trouve quatre points de montage compatibles VESA 100 mm permettant ainsi d’installer l’UP3214Q sur une grande variété de supports.

Image 6 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Une fois le cache posé au dos de l’écran pour masquer la connectique, le résultat est épuré au possible. La très discrète grille d’aération, toute en longueur, est située au-dessus du logo de la marque.

Image 7 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Les entrées vidéo sont toutes numériques : DisplayPort, mini-DisplayPort et HDMI. A l’image de l’Asus PQ321Q, la seule manière d’utiliser le moniteur de Dell dans sa définition native à 60 Hz est de passer par le DisplayPort. Pour cela, il faut paramétrer la révision 1.2 de ce format dans l’interface utilisateur afin d’activer la fonctionnalité multi-flux (MST) de l’écran. Il est également possible d’afficher une image en 3840×2160 via HDMI, mais à 30 Hz seulement. Tous à la norme 3.0, trois ports USB sont situés à côté des connecteurs vidéo tandis que le quatrième est situé à droite de la trappe (orienté vers l’arrière et non pas vers le bas comme les trois autres).

Image 8 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

L’UP3214Q n’embarque pas d’enceintes mais Dell propose une petite barre de son en option, laquelle se monte sous le bord inférieur de l’écran. Elle est alimentée et dispose d’un réglage de volume, mais à défaut de l’avoir reçue, nous ne pouvons pas juger de son rendu sonore.

Interface utilisateur et calibration

Comme c’était le cas pour l’Asus PQ321Q, il faut donc nécessairement passer par le DisplayPort pour utiliser ce moniteur dans sa définition native. De plus, la carte graphique doit être compatible avec la révision 1.2 de ce standard afin d’accéder à la fonctionnalité multi-flux (MST). D’origine, le DisplayPort 1.2 est désactivé sur l’UP3214Q, ce qui signifie que l’on se voit cantonné à 30 Hz. Si l’on peut encore éventuellement s’en accommoder pour les jeux, tout autre usage s’avère infernal : les objets comme le curseur souffrent de saccades dès lors que l’on les déplace. Fort heureusement, un simple tour dans le menu pour activer le DisplayPort 1.2 permet de résoudre le problème. Si l’Asus PQ321Q est parfois proposé à l’étranger avec une double entrée HDMI, ce n’est pas le cas ici : l’UP3214Q ne propose qu’un seul port HDMI v1.4a.

Nous avons eu une bonne surprise en branchant le moniteur de Dell sur notre AMD Radeon HD 7700 : bien que MSI spécifie une définition maximale de 2560×1600, il a été possible de générer un affichage en 3840×2160 à 60 Hz sans problème quelconque et ce avec un pilote pas franchement à jour (13.250.18.0, sorti en novembre dernier). Vu que ce test porte essentiellement sur la qualité d’image et l’usage, nous n’avons pas effectué de benchmarks avec des jeux, mais il est évident qu’une Radeon HD 7700 ne fera pas l’affaire pour cela.

L’interface à l’écran est grande, riche en réglages pour la calibration ainsi qu’en fonctionnalités pratiques. La navigation se fait à l’aide des cinq boutons tactiles (sensitifs) situés sur le coin inférieur droit du moniteur.  Le fait d’en toucher un, quel qu’il soit, fait apparaitre l’interface ainsi que des icônes précisant les fonctions de chaque bouton.

Image 9 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Un menu rapide donnant accès aux fonctionnalités les plus fréquemment utilisées peut être affiché en appuyant sur le bouton du bas. On compte huit modes d’image préréglés que nous allons détailler un par un.

En appuyant sur Menu, on accède à l’interface complète.

Image 10 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Comme c’est le cas pour la plupart des moniteurs, la marge de manœuvre réellement efficace pour le contraste est très mince : la valeur par défaut est 50, sachant que l’on peut l’augmenter jusqu’à 60 sans écraser les détails de l’image. Cependant, c’est avec un contraste à sa valeur d’origine que nous sommes parvenus à une échelle de gris ainsi qu’un contraste intra-image optimal. Offrant une très forte amplitude, les curseurs dédiés à la luminosité influent plus sur le rétroéclairage que la profondeur des noirs : à 0, on mesure un maximum de 33 cd/mcontre 326 cd/mavec une valeur de 100.

Image 11 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

C’est donc ici que l’on choisit la source vidéo. Il faut également aller dans les réglages de l’image pour activer le DisplayPort en version 1.2.

Voyons maintenant l’interface en profondeur.

Image 12 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Exception faite de la luminosité et du contraste, tous les réglages relatifs à la calibration sont dans le menu dédié au paramétrage des couleurs. La possibilité de choisir le format d’entrée des couleurs est une chose rare : pour des signaux PC, le réglage RGB d’origine est correct. En revanche, si l’on branche une source ne sortant que de l’YPbPr comme par exemple un lecteur Blu-ray, il est donc possible d’activer la matrice de décodage correspondante. Les réglages de gamma (2.0 ou 2.2) sont strictement réservés aux signaux Mac ou PC et s’avèrent conformes aux valeurs annoncées. L’espace de couleur par zone est une fonctionnalité unique qui permet d’afficher simultanément deux espaces de couleurs ; une fois activé, il est possible d’ajuster le contraste sur la seule partie gauche de l’image.

Comme évoqué plus tôt, l’UP3214Q propose huit modes d’image.

Image 13 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

D’origine, le moniteur est réglé sur le profil Standard : celui-ci utilise l’espace Adobe RGB 1998 avec un point blanc à D65. L’image est alors assez fidèle, mais le meilleur profil est Color Space, lequel permet de choisir entre sRGB et Adobe RGB. Comme on le verra plus loin, les deux espaces de couleurs produisent des résultats extrêmement proches. Les modes Game et Paper sont à utiliser avec parcimonie : l’effet pourra séduire, mais les couleurs produitesne sont pas franchement fidèles. Color Temp. s’appuie également sur l’espace Adobe RGB et débloque un unique curseur permettant de régler le point blanc en Kelvin. Les modes Multimedia et Movie ne sont accessibles qu’avec un signal YPbPr via HDMI.

Pour finir, Custom Color propose des ajustements RGB de bas et haut niveau, ainsi que le contrôle de la teinte/saturation pour les six couleurs.

Image 14 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Dell emploie les termes Gain pour la plage élevée et Offset pour la plage basse. Nous avons calibré le monteur à 80 % de luminosité pour régler le Gain et 30 % pour l’Offset. Sachant que tous deux sont au maximum par défaut, on s’économise le fait de soustraire les différentes couleurs avant d’arriver au résultat souhaité. Fort heureusement, la définition de contrôle est très fine, ce qui permet une grande précision.

Voici les curseurs pour la teinte/saturation.

Image 15 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Le gestionnaire de couleurs (CMS) fonctionne bien, mais il est quelque peu limité par l’absence de contrôle pour la luminance. Autant nous avons pu améliorer les réglages avec l’espace de couleur par défaut (Adobe RGB 1998), autant nous ne sommes pas arrivés à nos fins en utilisant un profil personnalisé à partir de l’espace sRGB. Ceci étant dit, cette situation n’est pas problématique vu que le préréglage n°1 est très précis. Tous les curseurs étant à mi-chemin par défaut, il est là encore facile d’être très précis.

Voyons les autres fonctionnalités.

Image 16 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Outre les classiques 4:3 et 16:9, Dell ajoute un ratio 1:1. Dans ce mode, le scaler est désactivé : tous les signaux sont affichés dans leur définition d’origine, ce qui veut dire que tous les contenus d’une définition inférieure à 3840×2160 apparaitront dans une fenêtre et non pas en plein écran. Le réglage Sharpness doit rester à sa valeur d’origine (50) : l’image est trop douce en-dessous et accuse une accentuation artificielle des contours au-dessus. Uniformity Compensation s’appuie sur une table de référence interne. Après avoir effectué quelques tests avec et sans, nous avons trouvé identifié quelques compromis sur l’image. Pour faire court, l’activation de ce réglage améliore l’uniformité de l’écran tout en réduisant le contraste, ce qui nous a donc poussés à le désactiver. On peut voir sur l’image que le DisplayPort 1.2 est grisé : ceci s’explique par le fait que nous avons utilisé l’entrée HDMI dans le seul but de réaliser ces photos.

Image 17 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Cette fenêtre très pratique affiche des informations relatives au signal : définition d’entrée, fréquence de rafraîchissement mais aussi statut PIP et compatibilité DisplayPort.

Image 18 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Comme on l’a vu sur chaque photo jusqu’ici, un indicateur de consommation est systématiquement présent. Celui-ci est influencé par le niveau de rétroéclairage et dans une moindre mesure, par l’intensité lumineuse du bouton d’alimentation ainsi que les options relatives aux ports USB.

Image 19 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Nous apprécions le fait de pouvoir paramétrer la durée d’affichage des menus. Avec un maximum de 60 secondes, on a tout le temps nécessaire pour régler l’écran. Le menu ne peut pas être déplacé sur l’écran mais vu qu’il se situe toujours dans le coin inférieur droit, il n’y a pas grand-chose à regretter. C’est par ailleurs dans cette même zone qu’il est possible de maintenir l’interface.

Image 20 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Assez originale, la fonction button sound active un signal sonore à chaque fois que l’on appuie sur un bouton. Immédiatement en-dessous, on voit un réglage permettant de basculer l’image sachant que l’écran est incapable de basculer en mode portrait : il faudra donc le monter sur un autre support que celui fourni d’origine afin de profiter de cette possibilité. Comme d’habitude, le DDC/CI (Display Data Channel/Command Interface) doit rester actif pour permettre un échange symétrique de données entre l’écran et l’ordinateur. Enfin, la commande LCD Conditionning exécute une série de balayages à l’écran pour supprimer la rétention d’images.

Image 21 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Le dernier menu permet de modifier les fonctions des trois premiers boutons tactiles. On peut ainsi accéder en une pression à différents réglages sans avoir à naviguer dans l’interface.

Calibration

Vu la richesse des réglages proposés par l’UP3214Q, il nous a fallu tester bon nombre de scénarios avant de pouvoir en exploiter son plein potentiel. A partir du moment où l’on souhaite avoir les couleurs les plus fidèles comme c’est notre cas, les modes Custom Color et Color Space sont les plus intéressants : ce dernier ne propose pas de réglages au-delà de la luminosité et du contraste, mais il est déjà très précis d’origine, au point d’être le meilleur pour l’espace sRGB. Le profil Adobe RGB est également très bon, mais cet espace est encore mieux exploité avec le mode Custom Color qui permet de tout régler : échelle de gris, gamma, couleur et ce avec une très grande précision. La seule chose qui fasse défaut au CMS est un curseur de luminance, mais si le but est de travailler avec l’espace Adobe RGB, ce n’est pas un problème. Voici nos réglages détaillées :

Réglages de calibration
Mode d’image
Custom Color
Luminosité
32
Contraste
50
RGB Gain
Rouge 97, Vert 100, Bleu 97
RGB Offset
Rouge 50, Vert 50, Bleu 50
Teinte
Rouge 50, Vert 51, Bleu 49, Cyan 50, Magenta 52, Jaune 48
Saturation
Rouge 50, Vert 51, Bleu 53, Cyan 50, Magenta 48, Jaune 49
Gamma
PC
Sharpness
50

Pour travailler avec l’espace de couleur sRGB, nous conseillons donc le mode Color Space paramétré sur sRGB, avec la luminosité à 42 et le contraste à 50. Le gamma se détermine en fonction de la machine utilisée, PC ou Mac. Comme nous allons le voir, l’UP3214Q mérite ces efforts de calibration : l’image qu’il délivre est une des plus fidèles que nous ayons vues jusqu’ici.

Configuration du test

Nous utilisons un spectrophotomètre i1Pro ainsi que la version 5.1.2 de SpectraCal CalMAN pour effectuer les mesures et calibrer les moniteurs.

Image 22 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Les images de référence sont envoyées par un générateur de mires AccuPel DVG-5000 : en éliminant carte graphique et pilotes vidéo de la chaine d’affichage, les moniteurs reçoivent des mires aussi fidèles que possible. Les connections sont faites en HDMI.

Image 23 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

L’AccuPel DVG-5000 peut grimper jusqu’en 1920×1080 à 60 Hz. Outre les mires statiques, il peut afficher des séquences en mouvement afin d’évaluer le traitement vidéo d’un moniteur, y compris en 3D. Nous sommes donc en mesure d’évaluer colorimétrie, échelle des gris, crosstalk et ghosting des contenus 3D avec des lunettes 3D.

Image 24 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

L’i1Pro est placé au centre de l’écran (à moins de mesurer l’uniformité de ce dernier) et isolé afin de bloquer toute luminosité ambiante. Le générateur de mires (au-dessus de la télécommande sur la photo) est contrôlé via USB par CalMAN, logiciel exécuté depuis un portable Dell XPS.

Notre version de CalMAN Ultimate permet à l’utilisateur de générer des écrans ainsi qu’un flux de travail personnalisé. C’est précisément ce que nous avons fait de A à Z afin d’être assurés de collecter toutes les données nécessaires avec une série de mesures aussi courte qu’efficace.

Image 25 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Les graphiques nous donnent les niveaux RGB, la réponse gamma et le Delta E d’erreur pour chaque cran de luminosité allant de  0 à 100 %. Le tableau fait quant à lui apparaitre tous les relevés bruts. En haut à gauche apparaissent la luminance, le gamma moyen, le Delta E et le taux de contraste. Chacun des éléments peut être copié vers le presse-papier Windows, ce qui nous permet de créer aisément nos propres graphiques pour nos tests.

Image 26 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Chaque couleur primaire ou secondaire est mesurée à 20, 40, 60, 80 et 100 % de saturation. Le niveau de saturation des couleurs est tout simplement l’écart avec le point blanc sur l’espace CIE (à droite de l’image). On voit les cibles (carrés) s’éloigner du point blanc central en formant une ligne : plus un point est éloigné du centre et plus la saturation est importante jusqu’à atteindre 100 % aux extrémités du triangle coloré représentant le gamut. Nous voyons donc la réponse de l’écran sur plusieurs échantillons de couleur.

Pour bon nombre de moniteurs, les résultats ne sont satisfaisants qu’à partir du moment où l’on ne mesure qu’avec une saturation de 100 %. En effet, il est bien plus difficile d’atteindre les cibles avec des niveaux de saturation moins élevés, ce qui rentre en compte dans le calcul du Delta E moyen (et explique pourquoi nos valeurs Delta E sont parfois plus élevées que celles rapportées sur d’autres sites pour un même produit).

Luminosité et contraste

Avant de calibrer n’importe quel écran, nous effectuons des mesures avec la luminosité réglée à 0 puis à 100 %, ce qui nous permet de voir comment le contraste est affecté par les capacités de luminance extrêmes d’un moniteur. Le contraste n’est pas augmenté au-delà du seuil à partir duquel les détails sont brûlés, le but étant d’arriver à la luminosité maximale sans que l’image ne soit dégradée.

Le panel d’écrans est constitué des 6 derniers modèles parvenus au laboratoire, dont l’Asus PQ321Q également QHD. Avant d’aller plus loin, précisons que les tests de luminance ont été réalisés sans compensation de l’uniformité sauf précision contraire. Lorsque cette fonctionnalité est active, la plage dynamique du moniteur diminue d’environ 25 %, ce qui s’explique en premier lieu par un niveau de noir plus élevé.

Image 27 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

L’UP3214Q n’est donc pas aussi lumineux que l’Asus PQ321Q, mais le niveau relevé reste plus que suffisant pour la bureautique, l’imagerie ou encore les jeux. Notons qu’il est possible d’atteindre les 350 cd/m2  annoncés par Dell en augmentant le contraste, mais certains détails de l’image sont alors brûlés de même que les blancs les plus lumineux dérivent légèrement sur le vert.

La profondeur du noir est dans la moyenne de notre panel de test.

Image 28 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Pour un moniteur dont le rétroéclairage est poussé au maximum, les performances sont correctes. A partir du moment où l’on a besoin d’autant de luminosité (dans un environnement à fort éclairage par exemple), il faudra également une profondeur de noir accrue pour discerner les détails dans les zones sombres.

Le contraste obtenu est assez bon.

Image 29 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

De tous les moniteurs passés au laboratoire l’année dernière, seule la moitié d’entre eux se sont montrés capables de dépasser le ratio de 1000:1. Avec ce résultat, on est assurés d’avoir une excellente image, riche en profondeur comme en relief quand bien même on utilise un fort niveau de luminosité.

De notre point de vue, une luminosité de 50 cd/m² constitue un minimum en-dessous duquel on tend à éprouver une fatigue oculaire. Certains moniteurs dont celui de Dell sont en-dessous de cette valeur : nous avons relevé 33,6211 cd/m² avec le rétroéclairage au minimum. L’image étant alors trop sombre, il faut augmenter la luminosité à 8 pour atteindre les 50 cd/m².

En revanche, le niveau de noir minimum est assez bon.

Image 30 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

La mesure de 0,0346 cd/m² est très basse : à ce niveau, on a l’impression que le moniteur est éteint. Quand bien même on augmente la luminosité pour atteindre 50 cd/m², le niveau de noir reste excellent avec 0,0512 cd/m². Il s’agit tout simplement d’un des meilleures performances que nous avons pu constater à ce jour.

Passons maintenant au contraste.

Image 31 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Le moniteur de Dell est très constant : quel que soit le niveau de contraste, l’image ne se dégrade pas. Cette tendance positive commence à émerger parmi les moniteurs récents, une très bonne chose sachant que la majorité des produits tend à voir son contraste varier dès lors que l’on modifie le niveau de rétroéclairage.

Résultats post-calibration

Etant donné que nous considérons la valeur de 200 cd/m² comme idéale, tous les moniteurs sont calibrés pour l’atteindre. Dans une pièce avec un éclairage ambiant normal (comme un bureau par exemple), cette luminosité permet d’avoir une image précise, vivante avec un maximum de détails tout en minimisant la fatigue visuelle. C’est également le niveau idéal pour le gamma et l’échelle des gris que nous verrons sur la page suivante.

Dans une pièce sombre, de nombreux utilisateurs professionnels préfèreront une calibration à 120 cd/m². Les tests montrent que ceci n’influe pas ou très peu sur le niveau de noir post-calibration tout comme les mesures de contraste.

Image 32 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Le niveau de noir post-calibration reste faible et donc satisfaisant. Rappelons que ces tests sont effectués sans compensation de l’uniformité, fonctionnalité qui augmente le niveau de noir d’environ 25 % comme nous le verrons sur la page suivante. Concrètement, l’uniformité est alors légèrement améliorée mais le contraste accuse une baisse sensible, ce qui nous pousse à désactiver cette compensation.

Voici le contraste post-calibration.

Image 33 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Le contraste post-calibration témoigne de la constance du moniteur en s’établissant à 1005,5:1. Il s’agit d’une excellente performance, d’autant plus que la plage dynamique n’en souffre pas : certains modèles peuvent voir leur contraste baisser sensiblement lorsqu’on les règle pour atteindre une fidélité des couleurs ainsi qu’une échelle de gris optimales.

Taux de contraste ANSI

Autre mesure importante pour le contraste, l’ANSI (Institut de normalisation américaine). Pour ce test, nous utilisons un damier à seize cases : le benchmark est donc un peu plus réaliste que des mesures effectuées écran allumé/éteint vu que l’on apprécie alors la capacité d’un écran à maintenir simultanément des niveaux de blanc/noir complets, ce qui prend donc en compte l’uniformité de la dalle. La moyenne de huit mesures de blanc complet est divisée par la moyenne de huit mesures de noir total pour parvenir au résultat ANSI.

Image 34 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Ce test nous donne l’occasion de mesurer les conséquences de la compensation de l’uniformité : cette dernière est effectivement améliorée, mais le contraste perd 25 %. Il nous semble que l’écran est suffisamment plaisant d’origine pour ne pas activer cette fonctionnalité.

Echelle de gris et gamma

La plupart des moniteurs actuels, a fortiori les plus récents, affichent une excellente échelle de gris d’origine. Il est important que le blanc reste neutre quel que soit le niveau de luminosité. L’échelle des gris influe sur la colorimétrie au niveau des couleurs secondaires, à savoir cyan, magenta et jaune. Vu que les moniteurs sont généralement dépourvus de réglage pour les couleurs ou la teinte, la justesse de l’échelle de gris est essentielle.

Le graphique ci-dessous a été obtenu avec le profil Adobe RGB, ce qui n’empêche pas les autres de produire des résultats assez proches à condition de ne pas modifier leurs réglages d’origine.

Image 35 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Pour un moniteur non calibré, le résultat est très bon : le Delta E moyen est à 1,87, sachant que toutes les dérives sont inférieures à 3. On obtient alors une luminosité de 236,0479 cd/m² sans réglage particulier tandis que le niveau de noir est excellent : 0,1901 cd/m². Ce mode est celui qui permet d’atteindre le meilleur taux de contraste que nous avons pu mesurer sur l’UP3214Q, à savoir 1242:1. Il est donc tout à fait possible de choisir ce mode et de simplement baisser la luminosité pour profiter d’une colorimétrie à usage professionnel ainsi que d’excellents niveaux de gamma et contraste.

Pour les résultats post-calibration, nous optons pour le mode Custom ainsi que l’espace Adobe RGB 1998.

Image 36 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Les résultats illustrent le meilleur cas de figure possible pour le moniteur : aucune dérive notable n’est à déplorer ici. Etant donné que Dell propose des réglages gain et offset pour les curseurs RGB, on arrive facilement à une excellente balance des blancs. Nous avons donc tout simplement ajusté les mires à 30 et 80 % de luminosité pour atteindre un Delta E de 0,99.

Resituons maintenant l’UP3214Q par rapport à notre panel.

Image 37 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Un moniteur vendu à ce prix (~2500 €) ne devrait pratiquement pas nécessiter de réglages pour afficher des couleurs ainsi qu’une échelle de gris fidèles, ce qui est bien le cas de l’UP3214Q. Le fait est que cet écran est systématiquement accompagné d’un rapport de calibration rapportant des mesures que nous n’avons eu aucun mal à confirmer, notamment le Delta E inférieur à 2. Ceci s’applique aussi bien pour l’espace sRGB que l’Adobe RGB.

Voyons maintenant ce dont le moniteur est capable après calibration.

Image 38 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Il s’agit donc à nouveau du meilleur résultat que nous ayons pu obtenir avec le mode Custom ainsi que l’espace Adobe RGB 1998. Il est possible d’utiliser un espace sRGB personnalisé, mais comme on le verra plus loin, mieux vaut utiliser le mode d’origine. Encore une fois, le Delta E de 0,99 constitue une excellente performance même si l’on en attendait pas moins. La possibilité de choisir entre les deux principaux espaces de couleur en fait un vrai outil professionnel.

Gamma

Derrière le gamma se cache la mesure des niveaux de luminance pour chaque variation de la luminosité, de 0 à 100 %. Cette notion est particulièrement importante puisqu’un mauvais gamma peut se traduire par une image dont le détail souffre ou subit un phénomène de délavage, ce qui la rend plate ou terne. Un gamma satisfaisant produit au contraire une impression de 3D, plus profonde et plus incisive. En parallèle, l’image d’un moniteur proposant un fort contraste peut souffrir à cause d’un mauvais gamma.

Sur les graphiques ci-dessous, la courbe jaune représente un gamma de 2,2, valeur considérée comme standard pour la télévision, les films et l’imagerie. Il s’agit donc de la cible.

Image 39 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

L’UP3214Q propose deux profils de gamma : PC et MAC, alias 2.2 et 2.0. Quel que soit le mode d’image choisi, les résultats sont constants, c’est-à-dire proches presque parfaits à l’exception de deux petites faiblesses à 10 et 90 % de luminosité. La seule manière de parvenir à de meilleurs résultats serait une gestion multipoints du gamma.

Voici à nouveau notre panel pour situer les performances du moniteur de Dell.

Image 40 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Sur ce graphique, l’UP3214Q paye cher les deux petites faiblesses précédemment évoquées, mais il faut relativiser : une variation de 0,25 au niveau du gamma est insignifiante. Nos mesures indiquent que l’écran affiche environ 1 cd/m² de luminosité supplémentaire lorsque celle-ci est à 10 ou 90 %, une erreur qui n’est pas visible à l’œil nu.

Nous calculons ensuite la dérive du gamma, simplement exprimée en pourcentage par rapport à la valeur cible de 2,2.

Image 41 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Avec une valeur moyenne de 2,16, le moniteur de Dell est très proche de la valeur parfaite (2,2). Précisons que le gamma est similaire sous Mac. Une fois de plus, il s’agit d’une excellente performance qui confirme de statut d’outil professionnel de l’UP3214Q.

Couleurs et gamut

Le gamut de couleurs est mesuré au travers des six principales couleurs (rouge, vert, bleu, cyan, magenta et jaune) suivant cinq niveaux de saturation (20, 40, 60, 80 et 100 %). Ceci permet de mieux rendre compte de la fidélité des couleurs qu’une série de mesures exclusivement à saturation maximale.

Sur les huit modes proposés par l’écran, trois permettent de rendre les couleurs aussi fidèles que possible : sRGB, Adobe RGB et Custom. Commençons par le premier.

Image 42 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Le résultat est tout simplement stupéfiant. Prenons par exemple le graphique dédié à la luminance : les dérives sont microscopiques. Ajoutons à cela les résultats presque parfaits sur le diagramme CIE et l’on arrive ainsi à une excellente fidélité des couleurs : toutes les teintes présentent un Delta E bien inférieur à 3.

Comme nous l’avons déjà évoqué, le mode Custom permet de créer n’importe quel espace de couleurs personnalisé mais il y a une contrepartie. En effet, on part de l’espace Adobe RGB 1998 et au fur et à mesure que l’espace se rétrécit vers le sRGB, les dérives de luminances s’amplifient. Mieux vaut donc viser l’espace Adobe RGB dans lequel on peut atteindre une très bonne colorimétrie comme on peut le voir ci-dessous.

Image 43 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Nous sommes à la fois impressionnés et satisfaits par ce résultat : il faut passer un certain temps à régler les niveaux de teinte et de saturation pour l’atteindre. Dell ne propose pas de curseurs dédiés à la luminance pour chaque couleur, mais leur absence n’est pas préjudiciable tant que l’on part sur l’espace Adobe RGB. A contrario, les dérives de luminance sont insolvables si l’on vise l’espace sRGB, raison pour laquelle il vaut mieux se contenter du profil sRGB d’origine.

Comme nous l’avons vu, on parvient déjà à une très bonne colorimétrie sans calibration en choisissant tout simplement le mode Adobe RGB du menu Color Space. Cependant, c’est en utilisant le CMS et les contrôles de l’échelle de gris comme nous l’avons fait que l’on exploite le plein potentiel du moniteur.

Voici comment l’UP3214Q se situe après calibration au sein de notre panel.

Image 44 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Nous avons donc inclus les résultats avec le profil sRGB ainsi que le mode Custom avec l’espace Adobe RGB. Dans les deux cas, les résultats sont excellents, mais le second est particulièrement impressionnant : l’UP3214Q est tout simplement le premier moniteur testé chez nous qui soit parvenu à un Delta E inférieur à 1. Même notre précédente référence qui était déjà un modèle de fidélité, à savoir le Samsung S27B971D, n’atteint « que » 1,03. Autrement dit, il est impossible de faire vraiment mieux.

Gamut Adobe RGB 1998

Il existe deux types d’écrans de nos jours : ceux qui se basent sur le standard sRGB comme les TV HD et les écrans à gamut étendu qui vont jusqu’à couvrir 100 % de l’espace Adobe RGB 1998. Nous utilisons le logiciel Gamutvision pour calculer cette couverture, à partir d’un profil ICC crée en interne à partir de véritables mesures. Le graphique ci-dessous montre la couverture des espaces sRGB et Adobe 1998.

Image 45 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Une fois encore, le moniteur de Dell obtient des résultats de premier ordre : ce n’est que le deuxième moniteur passé au laboratoire qui se soit montré capable de couvrir les deux espaces de couleurs en s’approchant de la perfection. Les photographes utiliseront en premier lieu l’espace Adobe RGB 1998 en raison de son gamut étendu, mais le sRGB est parfois nécessaire. On préfèrera ainsi l’utiliser pour être au plus près des contenus orientés loisir comme par exemple la vidéo ou les jeux.

Angles de vue et uniformité

Image 46 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Bien que l’UP3214Q n’emploie pas exactement la même dalle que l’Asus PQ321Q, toutes deux sont des IGZO IPS. On s’attend donc à des résultats similaires en termes d’angles de vision, ce qui est bien le cas : les couleurs virent légèrement sur le vert à l’horizontale, de même que l’on constate une légère perte de luminosité à la verticale. Aucun écran LCD n’est parfait en la matière étant donné que toutes les dalles partagent une contrainte commune : leur lumière est diffusée via un filtre polarisant. Bien que l’IPS ait constitué un énorme progrès par rapport au TN sur ce point, il faut nécessairement être en face d’un moniteur LCD quel qu’il soit afin de profiter d’une qualité d’image optimale.

Uniformité de l’écran : luminance

Pour mesurer l’uniformité d’un écran, nous utilisons des mires complètement noire/blanche pour en dégager neuf points de mesure. Les résultats ainsi obtenus sont comparés à ceux des moniteurs déjà passés par le laboratoire.

Dans un premier temps, la valeur de référence est déterminée au centre de l’écran. Les huit mesures suivantes sont exprimées en pourcentage par rapport à cette valeur, en positif ou en négatif. Nous calculons ensuite une moyenne. Notons que les tests ne portent que sur un seul exemplaire d’une référence particulière : il est donc possible que les résultats varient d’un exemplaire à l’autre.

Voyons dans un premier temps l’uniformité du noir.

Image 47 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Comme évoqué plus tôt, la compensation de l’uniformité est relativement efficace mais nécessite un sérieux compromis (perte de 25 % du contraste ANSI). Sur une mire noire, l’uniformité progresse donc de 1,65 % : la différence est invisible à l’œil nu, mais notre spectrophotomètre détecte des zones légèrement plus claires dans les coins inférieurs gauche et droit, ainsi que dans l’angle inférieur droit.

Voici maintenant l’uniformité du blanc.

Image 48 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Cette fois, la compensation de l’uniformité est particulièrement efficace au point de permettre à l’UP3241Q d’afficher la meilleure uniformité de blanc que nous ayons pu constater à ce jour. En désactivant cette fonctionnalité, le moniteur de Dell parvient tout de même à limiter la dérive à 9,06 % par rapport au centre de l’image, ce qui reste très respectable. Précisons que l’autre écran à réussir brillamment ce test, à savoir le Samsung S27B971D, dispose également d’une fonctionnalité similaire.

Uniformité de l’écran : couleurs

Nous mesurons donc l’uniformité des couleurs grâce à une mire avec un blanc à 80 %, tout en reprenant les 9 points de mesure utilisés pour évaluer l’uniformité. Les résultats sont exprimés en Delta E, soit l’écart entre la valeur la plus forte et la valeur la plus faible. Une valeur inférieure à trois signifie que la dérive colorimétrique est invisible à l’œil nu.

Image 49 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

La compensation de l’uniformité s’avère une nouvelle fois payante : si la valeur de 4,53 n’est pas trop mauvaise, un Delta E de 1,31 constitue un excellent résultat. Visuellement parlant, l’absence de compensation se traduit par une dérive sur le vert dans le coin inférieur droit. Si l’on exclut ce point de mesure, on parvient à une valeur globale de 2,73. Il est vraisemblable qu’un autre exemplaire de ce même écran rapporterait un résultat différent.

Réactivité et Input lag

Les tests qui suivent sont réalisés à l’aide d’une caméra filmant à 1000 i/s. L’analyse de la vidéo image par image nous permet de connaitre avec certitude le délai nécessaire pour qu’un moniteur passe d’une image complètement noire à une image complètement blanche.

Le générateur de mires est positionné à la base de chaque moniteur de manière à ce que la caméra puisse capturer le moment précis où les LED s’allument, indiquant qu’un signal vidéo est reçu par l’écran. Ce positionnement permet donc de mesurer facilement le délai nécessaire pour afficher une mire complète à partir du moment où la mire a été lancée. Outre sa précision, cette méthode est aisément reproductible et facilite donc d’autant plus les comparaisons.

Voici l’installation en image.

Image 50 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

La zone grise sur l’écran de l’APN est la base de la vidéo utilisée pour le test. En bas du même écran on devine des diodes vertes sur le fond noir qui sont celles du générateur de mires. Ces dernières sont affichées puis désactivées à cinq reprises afin que l’on puisse en calculer une moyenne.

Image 51 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Les 25 millisecondes relevées sont exactement conforme à ce que l’on attendait de cet écran IPS. Bien que la technologie IGZO ait une marge de progression en la matière, il nous semble que le premier des facteurs limitant est l’électronique du moniteur : ce dernier a de sérieux besoins en bande passante pour gérer 8,3 millions de pixels, de même que le traitement vidéo n’est pas instantané.

Image 52 : Dell UP3214Q (31,5") : la 4K en voie de démocratisation

Si l’on compte jouer régulièrement sur un moniteur 4K, mieux vaut prendre le modèle d’Asus qui est pour le moment le meilleur (ou plutôt le moins mauvais) d’entre eux. Ceci étant dit, Asus comme Dell destinent ouvertement ces produits aux professionnels et non pas aux joueurs. Dans cette optique, l’UP3214Q dispose d’avantages par rapport à son concurrent avec le choix entre les espaces de couleurs ainsi qu’une très bonne colorimétrie.

Pour ce qui est de jouer en 4K, mieux vaut être patient comme nous avons pu le constater en octobre dernier.

Conclusion

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A la lecture des pages précédentes, il est assez évident que Dell propose un très bon moniteur. Bien sûr, le tarif de l’UP3214Q est salé, mais on tient là un produit avant-gardiste qui fait mieux que la plupart des nouveautés technologiques à leur première génération. A condition d’avoir des ressources GPU suffisantes, il s’agit d’une solution 4K vraiment facile à utiliser.

Asus nous a proposé une excellente qualité de fabrication avec son PQ321Q, mais le fait est que Dell va encore un peu plus loin : nous n’avions jamais vu un moniteur utiliser autant de matériaux nobles (le liseré entourant l’écran, son pied et sa base sont en aluminium). Nous apprécions également la facilité avec laquelle ses parties s’emboitent.

En termes de fonctionnalités, l’UP3214Q est assez complet. Les trois entrées numériques permettront d’utiliser un très grand nombre de sources. On peut estimer que l’HDMI aurait dû être implémenté en révision 2.0 mais le standard n’a que quelques mois d’existence, sachant de plus que les deux connecteurs DisplayPort permettront d’afficher une image en définition native (3840×2160) à 60 Hz sous réserve d’utiliser une carte graphique compatible multi-flux (MST). Autre point positif : la présence de 4 ports USB 3.0 ainsi qu’un lecteur de cartes SD.

Avec deux profils sRGB et Adobe RGB presque parfaits, un gestionnaire de couleurs ainsi qu’un contrôle total de l’échelle de gris, l’UP3214Q peut atteindre une qualité d’image exceptionnelle pour peu que l’on soit prêt à le calibrer. Au du fil du test, le moniteur s’est souvent hissé en tête des benchmarks ou très bien placé. Sa colorimétrie en est le meilleur exemple : notre protocole de test consiste à calculer le Delta E à partir d’une moyenne de 30 relevés, exercice dans lequel l’UP3214Q a rejoint le club très fermé des écrans affichant un écart inférieur à 1 avec une valeur exceptionnelle de 0,75. A vrai dire, le seul autre écran passé au laboratoire qui puisse rivaliser n’est même pas un moniteur : il s’agit du Pioneer Kuro que nous avons utilisé lors du test du NEC V801 !

Bien entendu, le contraste est tout aussi important et dans ce domaine, le moniteur de Dell est marginalement supérieur à celui d’Asus. A l’image de son rival, l’UP3214Q parvient à maintenir un contraste d’environ 1000:1 quel que soit le niveau de luminosité : si nous avons conduit des tests avec un réglage de 200 cd/m² comme d’habitude, il est bon de savoir que l’image sera toujours idéale et ce quelles que soient les préférences de chacun. L’UP3214Q est donc capable de s’adapter à tous les environnements que l’on puisse imaginer sans compromis. Attention cependant à la fonctionnalité permettant de compenser l’uniformité de l’écran : si elle permet bel et bien de l’améliorer, son activation diminue le contraste de 25 %. Nous avons été très satisfaits de l’image produite à l’origine, mais il peut y avoir des variations d’un exemplaire à l’autre.

Lancés à 3500 $ à l’origine, les moniteurs 31,5 pouces 4K commencent à voir leur prix baisser : l’UP3214Q est vendu à environ 2400 €, tandis que le PQ321Q est aux alentours de 3100 €. Ces tarifs restent hors d’atteinte pour l’immense majorité d’entre nous, mais nous venons de recevoir le Dell UP2414Q qui constitue un ticket d’entrée pour la 4K moins douloureux : 1150 €. La marque américaine a par ailleurs lancé un modèle 4K « premier prix » en 28 pouces : le P2815Q, vendu à 699 $. Contrairement aux autres modèles, il s’agit d’un écran TN a priori plus réactif, mais limité à seulement 30 Hz en 3840×2160.

L’adoption de la 4K sera évidemment lente compte tenu des prix mais comme d’habitude, la démocratisation est en marche. Nous verrons donc ce que nous réservent les constructeurs dans les mois qui viennent !