Test Nintendo Switch OLED : même écrin, meilleur écran

Alors que les spéculations fantasmaient sur une hypothétique “Switch Pro”, capable d’embrasser une définition 4K UHD, Nintendo révélait le 6 juillet dernier un changement moins radical mais tout aussi salutaire, en particulier pour les joueurs nomades : le remplacement de l’écran LCD par un plus grand modèle OLED. Cette troisième déclinaison complète ainsi le catalogue Switch, sans remplacer les deux autres variantes, pour couvrir un plus large spectre tarifaire. Est-elle faite pour vous ?

Trois mois plus tard, les spéculations battent toujours leur plein, comme si rien ne s’était passé ou comme si la (première) réponse de Nintendo n’était pas celle escomptée. Takashi Mochizuki, de l’agence Bloomberg, l’affirme : onze studios auraient reçu un kit de développement Switch 4K, avec l’idée, finalement avortée, d’un rendu à cette définition sur la Switch OLED en mode TV. Un concept aujourd’hui ravalé à la sortie d’une future quatrième déclinaison de la console hybride de Nintendo, “pas avant le second semestre 2022 désormais”. La firme de Kyoto a évidemment tordu le cou à ces rumeurs, toute affairée à vendre sa nouvelle variante qui sort ce jour : “cette information est fausse […] nous ne prévoyons pas de nouveau modèle autre que la Nintendo Switch modèle OLED, lancée le 8 octobre 2021”, communique l’entreprise.

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Nintendo Switch modèle OLED. Un nom officiel un brin administratif, qui a tout de même le mérite d’exposer sa principale nouveauté : le remplacement de l’écran qu’embarque la console. C’est un type de mise à jour dont le constructeur était coutumier, à l’époque où il disposait d’une “vraie” ligne de consoles portables à son catalogue ; il faudra désormais s’y habituer maintenant qu’elle se résume à un usage hybride : l’évolution progressive de l’affichage, au fil des ans et des saisons. 

En-dehors de ce (visible) changement, peu de nouveautés majeures. On retrouve le même SoC Nvidia Tegra X1 personnalisé, dans sa révision “Mariko” qui accompagnait la première refonte de septembre 2019 (gravure en 16 nm, quad-core ARM Cortex A57 en big.LITTLE couplé à un quad-core Cortex A53 cadencé à 2 GHz et circuit graphique Maxwell). Les dimensions de la Switch demeurent quasi-inchangées, à 3 millimètres près. Elle embarque d’ailleurs les mêmes Joy-Con … et avec eux, le même spectre du Joy-Con drift, ce dérèglement progressif apparaissant sur l’immense majorité des joysticks. Jusqu’à présent situés à l’arrière, les deux haut-parleurs sont déportés cette fois sur la partie inférieure et gagnent en largeur, pour un son plus puissant et plus précis. Et surtout, le bancal pied escamotable, décentré sur le modèle d’origine ce qui pesait sur la stabilité de la console en mode “table”, se voit remplacé par un long support qui s’étend sur toute la largeur. Le dock profite d’un design légèrement remanié et intègre pour la première fois un port Ethernet Gigabit. Et dernier point, la console embarque désormais 64 Go de mémoire interne, contre 32 Go auparavant. Voilà, en substance, ce qui vous attend pour 349,99 euros.

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Switch OLEDSwitch classiqueSwitch Lite
SoCNvidia Tegra X1Nvidia Tegra X1Nvidia Tegra X1
Mémoire vive4 Go4 Go4 Go
Stockage interne64 Go32 Go32 Go
Type de dalleOLEDLCDLCD
Taille de l’écran7 pouces6,2 pouces5,5 pouces
Définition 1280 x 720 pixels1280 x 720 pixels1280 x 720 pixels
Batterie4310 mAh4310 mAh3570 mAh
Autonomie4h30 à 9h4h30 à 9h3h à 7h
Lecteur de cartesOuiOuiOui
Dimensions102 x 242 x 13,9 mm 102 x 239 x 13,9 cm91,1 x 208 x 13,9 mm
Poids320 g297 g275 g
Tarif349,99 €269,99 €199,99 €

Un écran de sept pouces, le principal argument

Le nouvel écran OLED est donc au centre des nouveautés. Il offre une bien plus grande immersion, avec ses 7 pouces de diagonale contre 6,2 pouces pour le modèle d’origine. Pour l’intégrer dans le même châssis sans vraiment revoir les dimensions de la console à la hausse (à trois millimètres près), Nintendo a en réalité drastiquement réduit les bordures qui l’encadrent : 5 mm sur la nouvelle Switch OLED, contre 1,2 cm sur le modèle classique. À comparer les deux modèles, le design de la première version prend un sérieux coup de vieux, avec un écran qui paraît nettement plus “pataud”. Attention : malgré ses dimensions supérieures, le nouvel écran respecte le même ratio d’image et surtout la même définition en 720p que la Switch d’origine.

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Et une fois sous tension, la magie se prolonge évidemment. Avec une dalle OLED, on change de technologie : il n’y a pas de rétroéclairage, l’écran semble placé plus près de la vitre et surtout on profite d’un contraste “infini”. Les pixels pouvant s’éteindre ou s’allumer individuellement, les noirs sont d’une profondeur absolue et l’affichage paraît particulièrement vif et net. Une vraie aubaine pour un certain Metroid Dread, qui sort aujourd’hui aussi et qui fait la part belle aux sombres corridors. 

Image 4 : Test Nintendo Switch OLED : même écrin, meilleur écran
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Les couleurs paraissent aussi nettement plus vives et chaudes, quitte à perdre un peu en fidélité. Les tons verts, par exemple, ont tendance à sursaturer, pour un rendu parfois plus “cartoonesque” et moins réaliste, mais aussi plus intense, qui se prête bien au catalogue des jeux de la Switch. Les circuits de Mario Kart 8 Deluxe étincellent de mille feux et les décors de Breath of the Wild ou d’Animal Crossing nous plongent au cœur d’un vrai dessin animé. Si vous êtes moins à l’aise avec ce type de rendu (certains jeux s’y prêtent moins), les réglages de la console autorisent un basculement entre le “mode vif”, activé par défaut et qui a donc tendance à saturer les couleurs, et un “mode standard” qui atténue ce rendu et le rapproche de la Switch classique, la netteté et le contraste de l’affichage OLED en plus.

En pratique, le rendu est donc vraiment flatteur, et l’effet “wow” est bien là – il se voit d’ailleurs renforcé par le design global de la console, et les bordures réduites autour de l’écran. Si vous jouez très majoritairement en mode portable, c’est un argument de poids. Attention toutefois : avec la technologie OLED et sans rétroéclairage, la luminosité maximale est aussi un peu moins élevée que sur Switch classique. Pas de soucis en intérieur, d’autant plus que le socle plus large se prête mieux au mode table que le minuscule pied de la Switch classique ; mais à l’extérieur, l’écran peut être sujet à des reflets gênants et pâtir de cette luminosité maximale amoindrie, surtout en plein soleil.

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Des à-côtés qui servent d’alibis pour racheter une Switch

Pour les grands joueurs nomades, le seul basculement vers cet écran de meilleure qualité et de plus grand format est un argument suffisant. Si votre Switch classique bat de l’aile et si vous jouez majoritairement en mode portable, le modèle OLED est franchement envisageable pour sublimer votre ludothèque et vous préparer aux futures sorties (Mario Party Superstars le 29 octobre, puis rapidement les nouveaux Kirby, Splatoon 3, Pokémon, Bayonetta 3 et Breath of the Wild 2).

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Surtout que d’autres à-côtés peuvent servir d’alibi à l’achat de cette seconde Switch, rafraîchie. La meilleure finition, déjà, avec un socle plus large qui assure une meilleure stabilité en mode table, et un vrai gain sur le rendu audio, avec des haut-parleurs plus puissants et mieux placés. Même si vous jouez en mode TV, le nouveau dock vous fait gagner un port Ethernet Gigabit (au prix d’un port USB), bien pratique pour prétendre à un meilleur débit aux jeux en ligne. Il profite d’un design plus doux, avec des bords arrondis : avec la sortie parallèle de Windows 11, c’est donc la consécration pour ce style plus rond et adouci, après des années de “flat design” unanime. Compatible avec la Switch classique à laquelle il greffe donc de meilleures fonctions réseau, ce dock devrait être vendu séparément, à un tarif encore non communiqué.

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À dimensions égales, la prise en main reste identique. Si la console gagne quelques dizaines de grammes sur la balance, on ne ressent pas une plus franche lourdeur en mains. On le doit aussi à l’utilisation des mêmes Joy-Con (vos anciens modèles seront compatibles), inchangés depuis plus de quatre ans, comme l’aveu de Nintendo d’avoir lâché l’affaire et de se contenter de la prise en charge SAV. Pour être clair : nous ne pouvons pas affirmer que la Switch OLED serait sujette au Joy-Con drift (il apparaît au bout de plusieurs mois d’utilisation, en général), mais le design des manettes est si identique qu’il serait étonnant qu’elles y échappent.

À qui s’adresse donc cette Switch OLED ? Tout d’abord aux grands joueurs nomades, comme nous l’avons vu, qui n’ont pas succombé à la Switch Lite parce qu’ils apprécient tout de même, pour les titres qui en valent le plus la peine, de poser leur console sur un dock TV. Ensuite, à tous ceux qui ne possèdent pas encore de Switch et qui sont attirés par son catalogue, en cherchant à profiter du meilleur rendu et confort possibles. En troisième lieu, à tous ceux qui ont “fatigué” leur Switch classique au bout de quatre ans, par un usage hybride prolongé ou parce qu’ils l’ont élue comme console de leur coeur. En revanche, si vous jouez essentiellement en mode TV et qu’elle ne montre pas de signes de faiblesse, la Switch classique vous suffira amplement : les changements sont trop faibles pour justifier la migration.

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En conclusion
Forte d’un écran bien supérieur, par la taille mais aussi par le rendu, la Switch OLED remplit son pari : revigorer une gamme qui prend de l’ampleur à mesure que s’étoffe le catalogue de Nintendo de jeux exclusifs, de titres indés ou de portages. L’affichage bien plus vif et séduisant, mais aussi plus moderne avec ses bords réduits et une plus grande diagonale, mettra tout le monde d’accord. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une mise à jour prudente, qui ne concernera essentiellement qu’une frange spécifique du public (les grands joueurs nomades). Tous ceux qui privilégient un mode TV et qui possèdent déjà la Switch classique attendront une future variante 4K UHD, ou avec une puce interne boostée. Le catalogue de Nintendo gagne toutefois en polyvalence et en clarté, entre une Switch Lite purement nomade à moins de 200 euros pour profiter de l’ensemble des jeux, un modèle à 270 euros pour un bon rendu sur téléviseur et une dernière variante à 350 euros qui sublime les deux usages.

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