CPL à 200 mégabits/s : pourquoi il faut préférer l’Ethernet

Introduction

Image 1 : CPL à 200 mégabits/s : pourquoi il faut préférer l'EthernetCPL. Le Courant Porteur en Ligne, cette technologie qui permet de construire des réseaux sans tirer de câbles et sans se « brûler le cerveau avec des ondes », est de plus en plus populaire. Mais est-ce vraiment efficace ? Nous avions déjà parlé de la limitation à 100 mégabits/s des adaptateurs 200 mégabits/s, mais sont-ils seulement capables d’atteindre 100 mégabits/s ? C’est ce que nous vous proposons de montrer dans ce dossier, avec aussi quelques explications techniques sur le sujet. Et — vous verrez — les résultats sont surprenants.

Un peu d’histoire

Le CPL est une technologie utilisée depuis très longtemps, les premières expérimentations datant des années 1950. À l’époque, le CPL est unidirectionnel, sans canal de retour, et sert essentiellement à des applications industrielles, comme l’allumage de l’éclairage public. C’est une technologie à très bas débit qui est essentiellement utilisée pour commander des appareils à distance.

Le X10

Dans les années 1970, le CPL est utilisé comme support pour une technologie de domotique, le X10. Encore utilisé de nos jours, X10 utilise une fréquence de transmission de 120 Hz et permet d’atteindre environ 20 bits/s, ce qui est suffisant pour envoyer des commandes pour démarrer (ou arrêter) 256 appareils différents.

Les différentes normes « grand public »

Dans le grand public, le CPL est utilisé depuis une dizaine d’années, avec les normes HomePlug. Souvent placées en face des différentes versions du Wi-Fi, les normes HomePlug sont d’ailleurs globalement comparables à ces dernières et suivent l’évolution de la vitesse des accès à Internet, en augmentant régulièrement la bande passante au fil du temps.

HomePlug 1.0 vs Wi-Fi 802.11b

Image 2 : CPL à 200 mégabits/s : pourquoi il faut préférer l'EthernetLa première version, qui date de 2001, atteint 14 mégabits/s (en théorie), c’est à peine plus que ce que le Wi-Fi (avec le 802.11b) proposait à cette époque (11 mégabits/s). Suffisante pour un accès Internet de l’époque (qui dépassait rarement 2 mégabits/s), la norme HomePlug 1.0 n’a été que très peu utilisée, les appareils étant onéreux et les foyers disposant rarement de deux ordinateurs.

HomePlug Turbo vs Wi-Fi 802.11g/a

La version « Turbo » du CPL atteint 85 mégabits/s, une valeur à mettre en face des 54 mégabits/s du classique Wi-Fi 802.11g. Encore utilisée actuellement dans les produits d’entrée de gamme, la bande passante est un peu faible pour une connexion rapide : la limite pratique est aux environs de 20 mégabits/s. Globalement, les appareils à 85 mégabits/s sont à éviter. Point intéressant, la norme Turbo reste compatible avec des appareils en version classique, à 14 mégabits/s.

HomePlug AV vs Wi-Fi 802.11n

Image 3 : CPL à 200 mégabits/s : pourquoi il faut préférer l'EthernetDepuis 2005, des adaptateurs à 200 mégabits/s sont disponibles. Outre le fait qu’ils soient physiquement limités à 100 mégabits/s à cause de l’Ethernet, ils sont à placer en face du Wi-Fi 802.11n, qui atteint généralement 300 mégabits/s et parfois 600 mégabits/s. Globalement efficaces, les appareils HomePlug AV sont incompatibles avec les modèles précédents et permettent d’atteindre entre 70 et 100 mégabits/s en pratique, soit une valeur proche de ce qu’une connexion à Internet via la fibre optique permet. Plusieurs types d’appareils existent et la qualité varie beaucoup en fonction des marques et de l’équipement (certains ont par exemple une prise femelle et filtrent les interférences).

Entre maintenant et le futur

Actuellement, il existe quelques appareils qui dépassent les 200 mégabits/s (dont un « gigabit » chez Belkin, mais ils utilisent des technologies spécifiques, qui ne sont pas interopérables, et ils sont très sensibles aux perturbations. La prochaine norme importante est l’IEEE P1901, qui va permettre de proposer des kits à 500 mégabits/s capables de fonctionner sur des réseaux déjà équipés avec des appareils à 200 mégabits/s. Les appareils à cette norme devraient débarquer en France à la fin de l’été.

Comment ça marche

Image 4 : CPL à 200 mégabits/s : pourquoi il faut préférer l'EthernetPour comprendre le fonctionnement, il faut d’abord comprendre comment l’électricité est transmise. En France, le courant distribué dans les habitations est dit « alternatif », avec une fréquence de 50 Hz. Cela veut dire, en simplifiant, qu’une onde sinusoïdale est transmise, avec 50 changements par seconde. Dans d’autres pays (comme les États-Unis), c’est une fréquence de 60 Hz qui est utilisée.

Et le CPL ?

Le CPL profite des fréquences relativement faibles utilisées pour transmettre des données avec des fréquences bien plus élevées. En X10 (utilisé en domotique), on travaille avec une fréquence de 120 kHz, alors qu’en CPL « haut débit », on est entre 1,6 et 30 MHz, avec une modulation de type OFDM (Orthogonal Frequency Division Multiplexing). Ce système de codage numérique est utilisé par la TNT, les liaisons ADSL, etc. L’idée est de bien séparer les fréquences, l’adaptateur CPL se chargeant de filtrer la ligne, en ne retenant que les hautes fréquences.

Une grosse correction d’erreurs

Petit problème, les câbles électriques ne sont pas prévus à la base pour les hautes fréquences et — en plus de rayonner — ils sont donc très facilement perturbables, l’absence de blindage étant la principale cause du problème. Dans la pratique, des systèmes de correction d’erreurs sont mis en place, pour éviter la perte des données, et de la redondance est aussi mise en place, l’atténuation du signal sur de grandes distances posant d’autres problèmes. Dans la pratique, il faut considérer une équation simple : pour trois bits transmis, le récepteur en recevra un seul. Plus concrètement, pour une bande passante de 200 mégabits/s, le débit pratique (en TCP) ne dépassera pas environ 70 mégabits/s. En UDP — un protocole utilisé pour le streaming, la VoIP et les jeux —, le débit peut atteindre environ 100 mégabits/s, les trames en UDP nécessitant moins de corrections (la perte d’une partie des données est « acceptable »).

La liaison

Autre petit problème, la liaison avec le PC. La majorité des appareils se contentent en fait d’une liaison Ethernet à 100 mégabits/s, ce que nous dénoncions il y a quelques semaines. Sur les blocs CPL à 85 mégabits/s, ce n’est pas un problème et sur ceux à 200 mégabits non plus : nous l’avons vu, le débit réel n’est pas censé dépasser 100 mégabits/s, même en UDP (tout du moins selon les fabricants, a priori de bonne foi même s’il est impossible de le vérifier). Par contre, avec les appareils à la norme IEEE P1901 (500 mégabits/s en théorie), l’Ethernet 100 mégabits/s sera une limite, les appareils devant pouvoir a priori atteindre entre 150 et 160 mégabits/s en pratique. Bien évidemment, les appareils devraient être équipés d’interface à 1 gigabit/s, même s’il se murmure que les appareils « OEM », comme ceux livrés avec les FAI Box, devraient rester en Ethernet 100 mégabits/s pour des raisons de coût. Bien évidemment, ils ont une bonne justification : on peut atteindre 100 mégabits/s en pratique, le maximum actuel des connexions à Internet.

Les problèmes du CPL

Le CPL est pratique, mais il n’est pas exempt de défauts. Analysons.

Un problème de performances

Comme nous l’avons vu, la technologie est bardée de systèmes de correction d’erreurs, mais ce n’est généralement pas suffisant pour offrir le débit maximal. Concrètement, pour avoir environ 70 mégabits/s sur un kit à 200 mégabits/s (sic), il faudra les placer sur un réseau propre, sans éléments perturbateurs. On retrouve, dans ces derniers, les lampes équipées avec des ampoules halogènes et les chargeurs de téléphones (notamment). Pour éviter les perturbations, placer les appareils directement sur la prise murale est le meilleur choix, même si dans la pratique, c’est souvent impossible : le manque de prises oblige souvent les gens à utiliser des multiprises. Enfin, les appareils dotés d’une prise femelle sont souvent plus rapides, tout simplement parce qu’ils sont équipés de filtres plus efficaces.

Un problème d’ondes

Image 5 : CPL à 200 mégabits/s : pourquoi il faut préférer l'EthernetAutre problème, un peu plus médiatique celui-là, les ondes. Même si le CPL n’émet pas directement des ondes à la manière du Wi-Fi (de plus en plus ostracisé sur ce point), cela ne veut pas dire qu’il n’en émet pas indirectement. En effet, les câbles électriques ne sont généralement pas blindés et — quand de hautes fréquences sont envoyées, comme en CPL — ils se comportent comme des antennes. Concrètement, le CPL émet un « brouillage » électromagnétique à haute fréquence qui — outre de possibles effets sur la physiologie humaine — a tendance à perturber les appareils sensibles aux hautes fréquences et même, dans certains cas extrêmes, la réception de la radio en ondes courtes.

Un problème de sécurité

Autre problème, la sécurité. Typiquement, les données sont envoyées sur le réseau électrique et sont donc interceptables dès que le réseau est accessible, ce qui est moins facile qu’en Wi-Fi, mais plus qu’en Ethernet. Dans la pratique, la majorité des compteurs électriques filtrent assez le signal pour éviter que les données ne sortent du réseau « personnel » et les données sont généralement chiffrées par les appareils, habituellement avec un algorithme AES sur 128 bits. Les trois appareils que nous avons testés sont d’ailleurs sécurisés de cette façon. Attention tout de même, dans certains immeubles à appartements, le flux peut être récupéré dans les logements proches, certains compteurs électriques étant moins efficaces que d’autres. Dans la pratique, la portée reste toutefois limitée à environ 300 mètres de câbles, même s’il est encore possible de récupérer des bribes de données jusqu’à 1 km.

Un problème de consommation

Enfin, dernier problème (mineur), la consommation. En effet, l’Ethernet a un impact assez faible sur la consommation d’une machine (c’est négligeable), alors que le CPL nécessite tout de même un peu de puissance, pour alimenter les blocs. La consommation reste faible (en général moins de 4 W) mais les constructeurs proposent de plus en plus d’appareils à basse consommation. Nous allons vérifier, dans notre test, si l’impact est réel.

Les boîtiers Free et BeWAN

Nous avons plusieurs kits CPL, tous annoncés à 200 mégabits/s. Commençons par un kit Bewan Powerline E200Maxx ainsi que les deux kits proposés aux abonnés de Free : les anciens modèles de Freeplugs et les nouveaux modèles (qui consomment moins).

Le kit Bewan

Image 6 : CPL à 200 mégabits/s : pourquoi il faut préférer l'Ethernet

Les blocs Powerline E200Maxx de chez Bewan sont des modèles haut de gamme. Assez massif, malheureusement, chaque bloc à la bonne idée de proposer une prise électrique femelle. Le bloc CPL ne peut pas être facilement utilisé sur une multiprise, vu sa taille, mais la prise en question permet justement d’éviter le problème, en branchant la multiprise sur le bloc CPL. Capable d’atteindre 200 mégabits/s, l’appareil est évidemment sécurisé (en AES 128 bits) et un bouton permet de jumeler les blocs. Une prise Ethernet est évidemment de la partie, et alors que le bloc est blanc et relativement soigné au niveau du design, ce dernier est un simple câble Cat5 gris (1 mètre). Notons la présence de trois LED : une pour vérifier si le boîtier est alimenté, une pour la qualité de la liaison CPL et une pour la liaison Ethernet.

Le Freeplug de première génération

Image 7 : CPL à 200 mégabits/s : pourquoi il faut préférer l'Ethernet

Les Freeplugs sont des blocs CPL distribués par Free avec les Freebox V5. Point intéressant, la société combine en fait des boîtiers CPL avec l’alimentation des Freebox et le CPL remplace donc le Wi-Fi 11g en MIMO pour la liaison entre la Freebox et la Freebox HD. Bien évidemment, outre ce rôle de liaison, cruciale s’il en est, ils peuvent être utilisés avec un ordinateur. Comme d’habitude avec Free, le design n’est pas le point fort : c’est massif, gris, assez peu réussi esthétiquement. L’Ethernet et l’alimentation se partagent un câble, inamovible. Bonne idée, la prise mâle est placée au bout d’un câble, avec une prise bipolaire classique. Les Freeplugs, même s’ils ne sont pas dotés d’une prise électrique femelle, ne bloquent donc pas plusieurs connecteurs d’une multiprise une fois branchés. Comme souvent, on a un bouton d’appairage et deux LED : une pour l’alimentation des boîtiers et une pour indiquer si la liaison est effective.

La seconde génération

La seconde génération de Freeplugs, elle, est « mieux ». Premier point, la consommation est annoncée en diminution, ce que nous allons vérifier. Pour le reste, c’est proche des modèles classiques, mais avec quelques améliorations cosmétiques. Les blocs sont plus compacts, plus sobres, mais restent assez pauvres esthétiquement (de simples cubes gris). Sobriété aussi sur les commandes : un bouton de jumelage qui fait office de LED de surveillance. Enfin, bonne idée, le câble combiné Ethernet/alimentation de la Freebox est amovible. Comme sur le premier modèle, on n’a pas de prise femelle, mais la société a eu la bonne idée d’utiliser un câble avec une prise mâle, sans fixer celle-ci au bloc lui-même. Les amateurs de multiprises apprécieront.

Les boîtiers Devolo et Netgear

Deuxième série de boîtiers, avec les dLAN 200 AVmini de chez Devolo, un kit AV+ 200 mégabits/s de chez Netgear et un kit comprenant un switch Ethernet CPL de chez Netgear.

dLAN 200 AVmini

Image 8 : CPL à 200 mégabits/s : pourquoi il faut préférer l'EthernetTrès compacts, les deux boîtiers sont discrets. On trouve trois indicateurs sur le boîtier (blanc) indiquant si le boîtier est branché, si l’Ethernet est connecté et si la connexion au réseau est bonne. On trouve une prise Ethernet (100 mégabits/s) et un bouton permettant la remise à zéro des adaptateurs. Comme pour les autres, il s’agit de boîtiers 200 mégabits/s avec avec un chiffrement en AES 128 bits. Petit point de détail, les câbles Ethernet livrés avec les adaptateurs sont blancs, ce qui les rend discrets. Reste le problème habituel : branchés sur une multiprise, ils condamnent une partie des prises femelles.

Le kit de Netgear

Le kit de Netgear est — comme les autres — annoncé à 200 mégabits/s. Il a l’avantage d’être doté d’une prise femelle filtrée, ce qui permet de limiter les perturbations en plaçant le boîtier en amont de la multiprise. L’appareil en lui-même est assez imposant, blanc et peu discret. On retrouve trois LED : une pour l’alimentation du boîtier, une pour la qualité de la ligne et une pour la liaison Ethernet. Comme tous les boîtiers 200 mégabits/s, la prise Ethernet est en 100 mégabits/s. Notons que le câble Ethernet fourni est gris, malheureusement, ce qui est peu discret sur un mur. Pour le chiffrement, on est comme d’habitude en AES 128 bits, avec un bouton sur le boîtier pour le jumelage.

Le kit « 4 ports » de Netgear

Image 9 : CPL à 200 mégabits/s : pourquoi il faut préférer l'EthernetPlus insolite, le kit « 4 ports » de Netgear est intéressant. Il comprend un boîtier CPL classique et un switch Ethernet 4 ports qui se branche en CPL, ce qui permet de brancher plusieurs appareils (consoles, télévision, PC, etc.) à la même prise. Commençons par le boîtier CPL lui-même : dépourvu de prise femelle, il est compact et discret, propose les LED classiques et d’une prise Ethernet. Pas grand chose à dire, il est comparable aux autres boîtiers, mais sans la prise filtrée. Le switch, par contre, est intéressant. Noir laqué, il est aussi compact que les boîtiers dotés d’une prise femelle. Il dispose de trois LED, comme les autres boîtiers, et de quatre prises Ethernet 100 mégabits/s. Bonne idée, il y a une prise en charge du QOS (Quality Of Service). Concrètement, la priorité des prises Ethernet n’est pas la même et un PC branché sur la première serra prioritaire sur les autres appareils en cas de gros trafic. Pratique pour continuer une partie d’un jeu en ligne quand un autre appareil télécharge une mise à jour automatiquement, même s’il faut donc bien faire attention à la manière de brancher les appareils. Pour le reste, l’appareil se branche sur le réseau électrique via une rallonge avec une prise bipolaire classique, une bonne idée pour ceux qui manquent de place sur une multiprise.

Au final, les appareils sont proches : une prise Ethernet, une prise mâle, un bouton de jumelage et des LED. L’installation est simple, même sans lire la notice : on branche les câbles (parfois le plus compliqué pour certains), on presse le bouton de jumelage deux secondes, on relâche et on attend. Reste à voir les performances pratiques.

Les boîtiers Trendnet

Mise à jour du 13 mai 2010

Les boîtiers Trendnet Powerline AV 200 HD

Image 10 : CPL à 200 mégabits/s : pourquoi il faut préférer l'EthernetLes boîtiers de Trendnet, les Powerline AV 200 HD, utilisent comme tous les autres la dernière puce de chez Intellon (maintenant Atheros). Ils sont donc compacts et consomment moins que les anciens modèles. Blancs, ils ne sont pas aussi « cubiques » que les autres modèles et sont recourbés au niveau de la prise mâle. Les boîtiers ne sont pas filtrés et ne proposent pas de prise femelle. On trouve un bouton « sync » pour l’appairage, trois led donnant la qualité du signal et de la liaison et un orifice permettant une remise à zéro des boîtiers. Petite faute de goût, les câbles Ethernet fournis avec les boîtiers sont bleus, ce qui est peu discret.

Installation, le ping, la prise filtrée

L’installation est généralement très simple, c’est un des avantages du CPL. Concrètement, on branche le boîtier à la prise, on tire un câble Ethernet vers le PC et on effectue le même travail sur l’autre appareil. Dans la majorité des cas, c’est suffisant. En cas de problèmes, les boîtiers disposent d’un petit bouton permettant d’effectuer le jumelage pour le chiffrement, qu’il suffit de presser avant de placer le second boîtier.

Quelques conseils d’usage

Comme nous l’avons vu, le CPL est sensible aux perturbations, il y a donc quelques conseils à appliquer pour obtenir le meilleur débit. Premièrement, si c’est possible, il est conseillé de placer les boîtiers directement sur une prise murale, ce qui évite beaucoup de problèmes. Si c’est impossible, un boîtier disposant d’une prise femelle est à préférer, elle permet de filtrer le signal pour éviter les perturbations. Bien évidemment, le boîtier est à placer sur la prise murale, la multiprise étant ensuite placée sur le boîtier. Enfin, si vous n’avez pas le choix et que les boîtiers doivent être placés sur une multiprise, évitez deux types d’appareils : les chargeurs de téléphones et les lampes halogènes. En effet, ce sont deux catégories de périphériques qui perturbent particulièrement le signal. De même, éviter aussi les appareils de type X10 (domotique) d’entrée de gamme. Bien évidemment, dans tous les cas, une installation électrique récente et aux normes est à préférer. Attention à un point : les modèles avec prises femelles ont une limitation au niveau des appareils, celui de BeWan se limite à 8 ampères (1 700 W) alors que Netgear atteint 15 A (3 300 W).

Le ping

Avant de parler des débits eu-mêmes, parlons du ping. En faisant simple, il s’agit du temps nécessaire pour qu’une donnée passe d’un appareil à un autre. Très important dans les jeux en ligne, particulièrement les FPS, le ping est dépendant de la connexion à Internet, mais aussi de la liaison entre l’ordinateur et le modem (ou son équivalent). En Ethernet, le ping est très faible, sous la milliseconde, alors qu’en Wi-Fi, réputé problématique à ce niveau, nous avons mesuré une moyenne de 2 millisecondes. En CPL, comme le graphique vous le montre, on est un peu plus haut sans que ce soit énorme, environ 4 millisecondes de moyenne. Les joueurs pointilleux et ceux qui apprécient les tournois où la moindre milliseconde joue éviteront donc le CPL, les autres ne verront pas la différence entre une liaison CPL et une liaison Ethernet ou Wi-Fi.

Image 11 : CPL à 200 mégabits/s : pourquoi il faut préférer l'Ethernet

Terminons par un petit mot sur la prise filtrée : nous avons testé la qualité du filtre aux interférences en plaçant une rallonge sur la prise filtrée, avec un second boîtier CPL au bout de cette dernière. Et comme prévu, le filtrage fonctionne bien : le système prévient que la connexion est de mauvaise qualité et les débits mesurés sont faibles (environ 25 mégabits/s), ce qui montre bien que les fréquences sont filtrées.

Les débits pratiques

Pour les débits pratiques, nous nous sommes déplacés dans une habitation classique et nous avons mesuré les débits sur un réseau électrique qui a quelques années (entre 20 et 30 ans). Le premier test a consisté à placer un boîtier sur une multiprise, relier une rallonge de 5 mètres à cette multiprise et placer le seconde boîtier au bout de la rallonge. Le second test consistait à mesurer le débit entre un boîtier placé sur une multiprise et un autre boîtier placé sur le réseau électrique, avec environ 10 mètres entre les deux prises. Pour chacun des deux tests, nous avons aussi effectué un tests avec des parasites, en branchant un ventilateur USB sur un chargeur de téléphone USB, ces derniers étant considérés par les constructeurs comme une des pires sources de problèmes.

Image 12 : CPL à 200 mégabits/s : pourquoi il faut préférer l'Ethernet

Sur une ligne propre (la rallonge), on remarque que tous les boîtiers se valent. Les deux Freeplugs ferment la marche, mais la différence avec les meilleurs (Devolo et Trendnet) est assez faible. Les deux systèmes Netgear sont au coude à coude. Sur la même rallonge, mais avec une source de parasites, le débit chute assez rapidement, avec environ 10 mégabits/s de moins.

Image 13 : CPL à 200 mégabits/s : pourquoi il faut préférer l'Ethernet

Sur une véritable ligne, les débits sont évidemment un peu plus faibles, même si les appareils restent aux environs de 50 mégabits/s, une valeur suffisante pour une connexion à Internet classique. Pour information, nous avons effectué les mêmes tests avec une liaison Ethernet classique (100 mégabits/s) et sur une liaison à 1 gigabits/s (des câbles de qualité moyenne limitent le débit). Nous avons aussi testé une liaison Wi-Fi, sur un point d’accès Wi-Fi 11n à 300 mégabits/s (attention, les FAIBox sont généralement en Wi-Fi 11g à 54 mégabits/s). Enfin, sur une ligne parasitée, les débits diminuent encore un peu, mais restent acceptables. Notons que les boîtiers BeWan et Netgear ne sont pas impactés : la prise femelle permet de les placer entre le mur et la multiprise et donc d’éviter les appareils qui peuvent parasiter le signal.

Mise à jour du 13 mai 2010 : Certains lecteurs nous ont fait remarquer les débits relativement faibles en Ethernet 1 gigabit/s. La raison est simple : d’une part nous avons utilisé des PC portables pour le test (les puces sont moins efficaces que celles des machines de bureau) et d’autre part le test a été effectué en liaison directe, avec le croisement des câbles effectués par la carte réseau. Nous avons effectué le test — qui consiste à transférer un fichier de 1,5 Go et à mesurer le temps de transfert réel — plusieurs fois et les résultats sont les mêmes. En passant par un switch Ethernet 1 gigabit/s, les débits augmentent un peu (de 128 Mbits/s soit 54 %) mais restent loin du maximum théorique. Notons que les machines étaient dotées de disques durs classiques (5 400 tpm).

Les débits en conditions idéales

Pour les débits théoriques, nous avons placé les boîtiers sur la même multiprise et utilisé un programme envoyant les données directement depuis la mémoire, entre les deux machines de tests. Il s’agit donc des meilleurs résultats possibles, assez éloignés des résultats pratiques, mais permettant de montrer l’efficacité théorique des boîtiers.

Image 14 : CPL à 200 mégabits/s : pourquoi il faut préférer l'Ethernet

Le premier test est effectué en TCP, le protocole le plus utilisé dans les réseaux actuellement (et notamment sur Internet). Point intéressant, il y a une certaine disparité entre les appareils et — chose étonnante — les meilleurs en débit théorique n’offrent pas le meilleur débit pratique. En UDP, un protocole utilisé notamment pour le streaming, le débit est plus élevé et tous les appareils sont au même niveau sauf le Devolo. L’UDP atteint de meilleurs taux de transferts pour une bonne raison : il gère moins bien les erreurs. En effet, si un bit manque ou n’a pas la bonne valeur dans une vidéo compressée, ce n’est pas visible ni important pour l’utilisateur, contrairement à un exécutable, par exemple. Dans les faits, les taux de transferts sont assez élevés pour transporter de la vidéo en Full HD, même en provenance d’un Blu-ray (dont le débit maximal ne dépasse pas 40 mégabits/s).

La consommation

La consommation des boîtiers CPL est un des arguments des derniers modèles : les gammes récentes consommeraient moins que les anciens modèles. Comme nous allons le voir, la consommation est bien en diminution, mais l’intérêt reste faible : avec 1,6 W en charge entre les Freeplugs de première génération et ceux de seconde génération, la facture diminuerait de 1,4 € sur un an s’ils étaient utilisés en permanence. Mais bon, toute diminution de la consommation reste bonne à prendre.

Image 15 : CPL à 200 mégabits/s : pourquoi il faut préférer l'Ethernet

En veille, en dehors des Freeplugs de première génération qui dépassent 3 W, l’ensemble est assez peu consommateur. Le premier Netgear est le boîtier avec prise femelle, le second celui sans prise femelle. Nous avons aussi mesuré l’impact du nombre d’appareils sur le routeur de Netgear. En charge, aucun ne dépasse les 4 W et certaines restent même sous les 2 W, comme les Freeplugs de seconde génération de Free. Point intéressant, les boîtiers de Trendnet consomment très peu en veille mais — comparativement — beaucoup à l’usage. En pratique, la consommation est très mesurée et même le plus consommateur des modèles ne coûterait qu’environ 3 € par an en utilisation intensive.

Attention à un point : les Freeplugs ont été testés dans une configuration CPL, la consommation réelle est généralement plus élevée, car les adaptateurs servent aussi de transformateur pour les Freebox.

Conclusion

Notre conclusion ? Préférez l’Ethernet. Le CPL est pratique, mais les débits restent faibles — bien loin des débits théoriques — et les boîtiers sont sensibles aux perturbations. Si votre but est de partager une connexion à Internet dans une maison et que vous transférez peu de fichiers, le CPL est viable, mais dès que les besoins sont élevés ou que la fibre est disponible, le CPL n’a plus d’intérêt.

Image 16 : CPL à 200 mégabits/s : pourquoi il faut préférer l'EthernetNotons que le Wi-Fi, dans nos tests, a été bien plus efficace que sa (mauvaise) réputation, même si l’Ethernet — particulièrement pour ceux qui s’équipent en 1 gigabit/s — reste le meilleur choix. Au final, il reste évidemment une inconnue : le WAF (Woman Acceptance Factor). En effet, l’Ethernet est efficace mais dispose d’un WAF très faible : les câbles grisâtres qui courent dans un appartement sont rarement esthétiques. Alors que les meilleurs boîtiers de notre comparatif, les Devolo, sont petits, discrets et livrés avec des câbles blancs, ce qui leur offre un WAF plus élevé…

Pour le choix du boîtier, nous ne pouvons pas donner de notes, dans le sens où tous les modèles se tiennent dans un mouchoir de poche au niveau des performances. Si vous êtes chez Free, les Freeplugs sont un bon choix, si vous ne disposez pas de beaucoup de prises murales, les adaptateurs Netgear et BeWan sont de bons choix. Si nous devions choisir, deux modèles auraient notre préférence : ceux de Devolo, pour le look et les bonnes performances, et le kit « 4 ports » de Netgear, pour le côté pratique quand on a beaucoup de périphériques. Le kit Powerline de Trendnet est aussi intéressant au niveau des performances, grâce à une résistance aux parasites un rien supérieure aux modèles de Devolo, mais les performances sur un réseau « propre » sont plus faibles et les câbles Ethernet bleus manquent de discrétion.

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