Le fondeur chinois SMIC a produit sa première puce en 7 nm

Un process baptisé N+1 qui pourrait entrer en production de masse d’ici un an environ.

En dépit des mesures prises par le gouvernement américain au cours des derniers mois, le fondeur chinois SMIC (Semiconductor Manufacturing International Corp.) a réussi à atteindre son objectif. Il tablait sur une gravure en 7 nm opérationnelle avant la fin d’année. C’est désormais chose faite : celle-ci s’intitule N+1. C’est une avancée majeure pour le fondeur est plus globalement pour l’industrie chinoise. Seules quelques entreprises dans le monde maîtrisent la gravure en 7 nm : le fondeur taïwanais TSMC, leader du marché, et Samsung Foundry. On peut maintenant ajouter SMIC à cette liste.

Image 1 : Le fondeur chinois SMIC a produit sa première puce en 7 nm

Le premier bénéficiaire est le concepteur d’ASIC chinois Innosilicon ; ce dernier a conçu une puce basée sur ce process N+1. Plutôt logique, puisque comme mentionné dans le communiqué, les deux firmes collaborent depuis de nombreuses années. Plutôt avare en détail, Innosilicon indique que cette puce en 7 nm a subi “plusieurs séries de tests au cours des derniers mois” et qu’elle a passé “tous les tests de fonctionnement en une seule fois”. D’autre part, la société rapporte avoir investi “des dizaines de millions de yuans dans l’optimisation de cette conception” depuis 2019. La production en série pourrait débuter d’ici environ un an.

Le fondeur chinois SMIC a commencé la production de puces en 14 nm pour Huawei

Performances améliorées de 20 % ou consommation réduite de 57 %

Ce nœud N+1 suit les 14 nm et 12 nm. Selon les chiffres communiqués par le fondeur, par rapport au 12 nm, ce N+1 améliore les performances de 20 % ou la consommation de 57 % ; il multiplie aussi la densité de transistors par 2,7.

SMIC indique que ce N+1 cible principalement des puces d’entrée de gamme, peu onéreuses. De fait en matière de modularité et de consommation, ce process N+1 est à peu près équivalent aux solutions concurrentes : 12LP+ de GlobalFoundries, 8LPP de Samsung Foundry, N7 (7 nm non-EUV) de TSMC. En revanche, il reste en retrait sur le plan des performances.

Par ailleurs, notez qu’il y a des doutes concernant de possibles vols de brevets pour aboutir à cette miniaturisation ; si ces soupçons sont avérés, on peut s’attendre à un énième durcissement des sanctions américaines à l’encontre du fondeur, devenu une cible prioritaire depuis quelque temps.

Actuellement, la production de SMIC représente 19 % de la demande chinoise en puces électroniques ; dans le pays, TSMC reste le principal fournisseur avec 55 % des commandes. En outre, au cours du deuxième trimestre 2020, presque 91 % (90,9 %) des puces produits par SMIC l’ont été en 40 et 45 nm, voire des process plus anciens. Les demandes sur les nœuds 28 nm, 22 nm, 14 nm et 12 nm restent donc relativement marginales.

Toutefois, en raison de la guerre économique avec les États-Unis et le sentiment patriotique qui anime bon nombre d’entreprises chinoises, il est probable que les parts de marché de SMIC continuent d’augmenter au fil des années ; cela, y compris pour des process de pointe, à partir du moment où ils sont bien maitrisés et qu’ils garantissent des rendements suffisants.

Image 2 : Le fondeur chinois SMIC a produit sa première puce en 7 nm

Sources : Tom’s Hardware US, NoteBookCheck

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