SSD VS disques durs : lesquels consomment vraiment moins ?

Introduction

Avant tout de chose, nous tenons à vous présenter nos excuses pour l’erreur commise au niveau du protocole de test de notre article SSD : la grande duperie. Nous avions remplacé le disque dur 7200 tr/min d’un portable par divers SSD pour mesurer les différences en termes d’autonomie. Comme vos commentaires ainsi que d’autres sources (merci à George) nous l’ont fait remarquer, une partie de la procédure de test était biaisée puisque nous n’avons pas pris en compte les variations de la charge de travail. Lorsqu’un portable est muni d’une unité de stockage plus performante et exécute une application (qui va donc solliciter plusieurs ressources), les autres composants comme le CPU peuvent être sollicités de façon plus importante, ce qui contribue donc à vider la batterie plus rapidement qu’avec un disque plus lent.

Néanmoins, la conclusion est encore valable : les SSD sont souvent présentés à tort comme étant la solution idéale pour optimiser l’autonomie des portables. Le fait est que les SSD seront de plus en plus efficaces sur un plan énergétique, mais nombreux sont les disques durs à être plus performants à cet égard que les SSD actuels dans des cas de figure susceptibles de nous intéresser : c’est le cas lorsqu’il s’agit de fournir des données pour une charge de travail définie, comme la lecture de vidéos ou encore en veille jusqu’à l’épuisement de la batterie.

Nous nous sommes donc plongés dans ces considérations pour trouver des réponses. Vous verrez qu’il existe bel et bien un SSD Flash qui met à l’amende n’importe quel disque dur, et que les réponses n’existent que pour des applications spécifiques.

Nous aborderons ce disque plus loin, mais il s’agit exactement du sens que nous voulions donner à l’article initial : de nombreux SSD ne sont tout simplement pas encore à un tel niveau.

Il n’est pas possible de tirer une conclusion simple

Aucune conclusion générale du genre « Les SSD sont plus efficace » ne peut être tirée à la lumière de la majorité des SSD actuellement sur le marché, c’est un fait. Performance, efficience et performance par Watt sont typiquement liés au genre de charge de travail, et l’efficience de certains disques durs se révèle très bonne dans des environnements particuliers.

Certains SSD ont été conçus dans une optique de performance uniquement et tiennent donc leurs promesses sans se soucier de la consommation (bien que la performance par watt soit généralement bonne). Bien d’autres, ceux de première génération en premier lieu, ne tiennent pas la comparaison.

Plus de produits au programme

Le parti d’exclure les tests d’autonomie de l’équation a été pris, principalement en raison de leur caractère chronophage et du fait que nous voulions nous concentrer sur une variété de disques représentatifs dans le cadre de cet article rectificatif.

Nous avons du renvoyer le SSD MemoRight, mais nous avons encore le Mtron, le SSD5000 de Sandisk ainsi qu’un modèle de Crucial. D’autres nous sont parvenus de Super Talent (Master Drive MX) ainsi que l’OCZ SATA II Flash SSD, véritable surprise qui conforte notre point de vue lorsque nous disons que de nombreux SSD constituent une grande duperie, tout en donnant raison à d’autres avis, pour lesquels les SSD font bien mieux que les disques durs magnétiques. Nettement mieux.

Enfin, nous avons rajouté des disques durs au comparatif, voici donc les forces en présence : l’Hitachi Deskstar 7K200, déjà présent dans l’article initial, le Samsung HM320JI, un nouveau Seagate, le Momentus 5400.5 – tous deux à 5,400 tr/min – et le Western Digital WD3200BEKT qui tourne à 7,200 tr/min tout comme celui d’Hitachi.

Nouvelle procédure de test

Malgré le test biaisé qui consistait à utiliser une charge de travail répétitive au lieu d’une bien délimitée, notre article initial mettait en lumière un point de plus : là ou les nouveaux produits comme le MasterDrive MX de Super Talent, l’OCZ SATA II Flash SSD ainsi que le dernier SSD Samsung (qu’on ne devrait pas tarder à recevoir) sont basés sur des interfaces SATA 2, la plupart des SSD de première et seconde génération s’appuient sur des ponts SATA dépassés, qui consomment plus que nécessaire. Une fois cet aspect ajouté aux fonctionnalités d’économies énergétique des disques durs récents, qu’on ne trouve pas à notre connaissance sur les SSD, on saisit l’origine des résultats surprenants obtenus dans notre précédent article.

Au vu de la présence sur le web de tests d’après lesquels les SSD peuvent optimiser l’autonomie d’un portable (nous sommes au passage tout à fait d’accord quant au fait que les produits orientés consommation sont moins gourmands que les disques durs mécaniques), nous avons pris en compte vos retours ainsi que ceux des constructeurs. Notre souci a été d’étudier performance et consommation en utilisant une suite de tests a même de refléter des scénarios d’utilisations réels avec autant de précision que possible.

Compte tenu de l’urgence liée à la publication de cet article, nous n’avons pas pu inclure autant de modèles et résultats que nous l’aurions souhaité. Pour information, nous sommes toutefois en train d’ajuster nos protocoles de test des unités de stockage afin d’inclure la consommation des unités pendant l’exécution des différentes applications pour les futurs tests. Les benchmarks utilisés ici ont beau ne pas refléter l’ensemble de la suite logicielle qui sera utilisée à terme, ils n’en sont pas moins applicables pour déterminer si les SSD actuels peuvent devancer les disques durs en matière d’efficience… ou pas.

L’ensemble des tests qui suivent ont été effectués par un script de traitement par lot pour s’assurer d’une charge de travail identique pour chaque produit. La consommation a été surveillée à l’aide d’un multimètre à interface USB et d’un autre ordinateur, suite à quoi le lien entre performance et consommation a été fait en divisant le score obtenu par la consommation moyenne en watts.

Les tests : lecture aléatoire, séquentielle, DVD et idle

Test 1 : performance en entrées/sorties

Le premier test utilise le profil station de travail d’IOMeter pour solliciter les disques avec un benchmark composé à 80% de lecture, 20% d’écriture, 80% d’accès aléatoires et 20 % de séquentiels. Le profil se base sur des blocs d’une taille de 8 Ko et donne un résultat moyen d’opérations d’entrées/sorties par seconde pour une durée donnée de test.

Test 2 : lectures en flux continu

Notre second test fait lui aussi appel à IOMeter, mais cette fois avec un profil n’exécutant que des lectures séquentielles. On utilise ici une distribution égale de blocs de 64, 128 et 256 Ko. Le résultat représente le nombre moyen d’opérations d’E/S par seconde pour la charge de travail séquentielle donnée.

Test 3 : lecture DVD

Vous avez été nombreux à nous demander un test exerçant une charge contrôlée sur les disques, comme par exemple le flux de données lié à la lecture d’un DVD. Nous avons donc utilisé VLC media player pour ressortir notre bon vieux fichier VOB de Terminator 2 qui nous a déjà rendu bien des services. La consommation moyenne a été déterminée à l’aide des relevés effectués entre la millième et la deux-millième seconde du fichier.

Test 4 : Idle

Enfin, compte tenu des nombreuses critiques émises au sujet de la consommation en idle du disque Hitachi, suffisamment élevée pour invalider le précédent test, nous voulions connaître celle de tous les disques. Le fait est que les disques ont autant de mécanismes différents dédiés à l’économie d’énergie. Le disque Hitachi dont il est question embarque même un mode dédié à la lecture de données en flux continu tel que la lecture d’un DVD. Nous donnerons plus d’informations à ce sujet dans la section benchmark concernée.

Les options d’économie énergétique sous Windows Vista ont été désactivées pour déterminer la consommation réelle en idle.

Les SSD en présence

Crucial

Déjà présent dans l’article initial, le SSD de Crucial a été retesté avec notre nouvelle suite logicielle. C’est un bon exemple de la première génération de SSD, incapable d’afficher un meilleur niveau d’efficience que les disques durs magnétiques. Par rapport à ces derniers, la performance en lecture continue par watt est légèrement meilleure, mais la consommation est en revanche plus élevée pour tous les autres types d’activité.

MTron

Comme nous l’avons évoqué, nous avons malheureusement du renvoyer le SSD MemoRight, mais le Mtron qui se classait juste derrière est encore chez nous. On tient ici l’exemple du SSD orienté performance qui est conçu pour briller sans se soucier de la consommation. Il effectue en effet trois fois plus d’opérations E/S par seconde sous le profil workstation que les disques durs mécaniques et triple également le ratio performance par watt dans ce domaine. Il demeure encore un peu plus efficace pour les lectures séquentielles, ce qui nous mène à un ratio performance par watt deux fois meilleur cette fois. Néanmoins, la consommation en lecture DVD est identique à celle en idle, ce qui en fait le choix le moins efficace (pour des flux définis comme la lecture de DVD ou bien) en veille.

OCZ

Dernier SSD en date à nous être parvenu, nous étions impatients de le voir en action. Comme les autres constructeurs, OCZ n’a pas opté pour une dénomination originale, puisque quasiment tous les SSD sont vendus sous l’appellation « XXX Flash SSD ». Notez qu’il s’agit de la série « S » et non pas « C » alias « Core », que l’on distingue par leur couleur noire et un prix trois à quatre fois inférieur !

Basé sur les cellules simple couche (SLC) actuelles des SSD Flash Samsung, il embarque une interface SATA deuxième génération, au goût du jour. L’avantage en termes d’efficience énergétique de cette interface a déjà été mentionné, mais les résultats sont plus que significatifs. Le SSD d’OCZ est ni plus ni moins en mesure de tout surpasser – aussi bien ses concurrents directs que tous les disques durs mécaniques.

SanDisk

Nous avions également le SSD de SanDisk, qui s’avère être un choix très économe en énergie, à l’opposé de ses performances, peu impressionnantes. Tous les disques durs ont fourni de meilleures performances E/S en aléatoire, écart encore plus important au niveau des performances en lecture de flux continus. Sa faible consommation moyenne, qui est en fait la moins élevée de toutes les solutions, lui permet d’arriver à des résultats acceptables au niveau des la performance par Watt. Ce SSD contribue donc à une meilleure autonomie, chose appréciable pourvu que l’on n’attache pas d’importance primordiale aux performances.

Super Talent Masterdrive MX

Pour finir, le MasterDrive MX est arrivé juste à temps pour cet article rectificatif. C’est un modèle SATA II qui promet de bonnes performances ainsi qu’une efficience appréciable. Les promesses sont tenues. Le ratio performance par Watt est deux fois supérieur à celui des disques durs pour les lectures en flux continu, mais ce n’est pas systématiquement le cas pour les opérations E/S aléatoires comme le montre le nouveau Seagate Momentus 5400.5. Le Travelstar 7K200 d’Hitachi lui est par ailleurs supérieur au niveau de la lecture DVD ainsi qu’en idle.

Disques durs : Hitachi, Samsung

Hitachi Travelstar 7K200 (160 Go, 7 200 tr/min)

On peut dire que nous avons « malheureusement » utilisé le Travelstar 7K200 dans l’article initial, du fait que ce modèle dispose de caractéristiques singulières au niveau de la consommation qui lui confèrent un avantage significatif. Hitachi implémente une solution d’économie d’énergie plus poussée que les autres constructeurs, puisque le 7K200 s’est montré capable d’atteindre une consommation plus basse en idle comme en lecture DVD par rapport à tous les autres disques durs et SSD à l’exception du SSD5000 de SanDisk, qui est à la traine au niveau des performances. Ce disque est l’illustration du fait qu’il reste encore un potentiel d’économies énergétiques à exploiter dans les médias magnétiques conventionnels.

Le Travelstar affiche 7 200 tr/min, 16 Mo de cache et utilise deux plateaux. Nous avons testé la version 160 Go qui nous a été prêtée, mais il est également disponible en 200 Go. Etant un disque dur 7 200 tr/min à hautes performances pour portable avec une consommation maximale d’un niveau acceptable, à savoir 3,2 Watts, nous l’avions donc testé dans le précédent article.

Samsung HM320JI (320 Go, 5 400 tr/min)

Le HM320JI (Spinpoint M6) est un disque 2,5 pouces 5 400 tr/min qui n’est pas optimisé pour les opérations E/S aléatoires, mais pour les performances séquentielles. Conséquence logique, il s’agit du meilleur des disques durs en lecture de flux continus du comparatif et ne se positionne que légèrement derrière les SSD Crucial et Mtron. Il demande cependant plus d’énergie pour fonctionner à plein débit, ce qui explique pourquoi il se rapproche de certains SSD au niveau des résultats en performance par Watt pour la lecture continue sans jamais pouvoir les devancer. Le disque dispose de 8 Mo de cache et d’une interface SATA 1,5 Go/sec, mais ne s’est pas montré plus efficient que l’Hitachi Travelstar 7K200 au niveau des besoins énergétiques en idle et à pleine consommation.

Disques durs : Seagate, Western Digital

Seagate Momentus 5400.5 (320 Go, 5 400 tr/min)

Le Momentus 5400.5 est un des représentants de la dernière génération de disques 2,5 pouces pour portable. D’après Seagate, ce disque embarque de nouvelles technologies visant à réduire la consommation, en faisant ainsi le disque 5 400 tr/min pour portable le plus économe jamais crée. D’après nos relevés, il s’agit effectivement du disque 2,5” le plus efficient sur le plan énergétique, affichant la plus faible consommation dans les benchmarks E/S aléatoires ainsi qu’en lecture de flux continus. Toutefois, lors de la lecture DVD, il s’est fait devancer par l’Hitachi Travelstar 7K200, tout en arrivant au même niveau en idle.

Western Digital WD3200BEKT (320 Go, 7 200 tr/min)

Nous avons enfin inclus le nouveau 7 200 tr/min pour portable de Western Digital, le WD3200BEKT également connu sous le nom de Scorpio Black Edition. C’est un disque SATA II muni de 16 Mo de cache, qui selon WD apporte des « performances de PC de bureau aux ordinateurs portables ». Devançant de nombreuses solutions dans nos tests E/S aléatoires ainsi qu’en lecture de flux continus, il s’est également montré économe lors de la lecture de DVD. Les besoins énergétiques en idle n’étaient cependant pas vraiment convaincants par rapport aux autres disques durs et certains SSD.

Les disques durs peuvent être plus efficaces

Prenons ici le temps d’exposer plus en détail comment les disques durs peuvent disposer d’un meilleur rendement énergétique que nombreux SSD sur le marché. S’il est évident qu’un disque dur mécanique ne sera jamais en mesure d’arriver à un niveau de consommation aussi bas que celui affiché par le SSD OCZ en idle sous Windows Vista, avec la gestion de consommation désactivée, ou bien lors de la lecture DVD, il existe encore une belle marge de progression.

Bien que de nombreux SSD affichent une consommation en veille qui n’est pas nettement inférieure à celle des disques durs, ils finiront par faire mordre la poussière à ces derniers (regardez les résultats obtenus avec le SSD OCZ sur les pages suivantes pour vous en convaincre). De là à ce que ce soit le cas, le disque dur a une chance de suivre, comme Hitachi le montre avec brio. La consommation type d’un 2,5” varie de 0.8 à 1,5 Watts en idle, et 2,5 à 4 Watts en pleine activité.

Vous avez été nombreux à vous demander pourquoi l’Hitachi Travelstar 7K200 s’en tirait si bien lors du précédent article, bien que nous ayons relevé une consommation en veille significativement plus élevée que celle de certains SSD. La raison est simple : il y a idle et idle ! Là où nous avions mesuré la consommation en veille après quelques minutes d’inactivité, certains disques durs ont tendance à passer dans des modes d’économie d’énergie encore plus efficaces après un laps de temps supplémentaire. C’est pourquoi l’ensemble des relevés de consommation en veille seront à présent effectués après dix minutes d’inactivité pour s’assurer que le mécanisme prévu à ces fins rentre bien en jeu. Regardez ci-dessous le schéma explicatif de la technologie d’économie d’énergie telle que proposée par Hitachi :

Comme vous pouvez le voir, il existe différents états d’activité qui vont du pic de consommation (tout sur on – mode 0) jusqu’à la veille (ralentissement des plateaux – mode 2) et même l’arrêt (tout sur off – sleep). On serait tentés de croire que la faible consommation que nous avons relevé l’a été lorsque le disque ne tourne plus, mais on peut vous assurer que ce n’est pourtant pas le cas. Hitachi a implémenté un mode idle avancé, qui fait baisser la consommation du disque tout en maintenant sa capacité à répondre aux requêtes. Il faut donc tenir compte de cet aspect à la lecture des résultats – concernant la lecture DVD en particulier.

Plateforme de tests et mesure de la consommation

Nous avons gardé le même portable, à savoir un Dell Latitude D630. Le multimètre nous a servi à mesurer directement la consommation entre l’interface du portable et les connecteurs du disque.

Plateforme
Portable Dell Latitude D630
Chipset Intel GM965 Express
CPU Intel Core 2 Duo T9500
45 nm ; 2,6 GHz ; 6 Mo de cache L2
Mémoire Vive Corsair Value RAM 2 x 2048 Mo DDR2-667
Disque durHitachi HTS722016K9A300
160 Go, 7,200 tr/min
16 Mo de cache, SATA 3 Go/sec
DVD-ROM 8x DVD+/-R
Wifi Intel 4965 WLAN (802.11a/g/n)
Dalle 14.1″ WXGA+ (1400×900)
Carte graphique Intel GMA X3100
Batterie 9 cellules/85WHr

Logiciels et pilotes
OS Windows Vista Ultimate 6.0 Build 6000 SP1
DirectX Version 10
Pilote système Version 8.2.0.1014
Pilote graphique Version 7.14.00.10.1253

Performances station de travail

Regardons la performance E/S sous le profil workstation pour commencer. Le test génère donc 80% d’accès en lecture et 20% en écriture, avec 80% en aléatoire et 20% en séquentiel, sur des blocs de 8 Ko. Voici tout d’abord les résultats en performance pure :

Deux SSD se détachent très nettement de l’ensemble : le Mtron, un des meilleurs qui nous soit parvenus à ce jour, et le nouveau OCZ SATA II 2.5” SSD. A l’opposé, deux autres SSD se distinguent par des performances biens plus faibles : ceux de Crucial et SanDisk. Passons maintenant à la consommation moyenne durant ce benchmark.

Seuls deux SSD sont véritablement plus efficaces que les disques durs : l’OCZ, qui comme vous le verrez est le meilleur exemple d’un excellent SSD, ainsi que le SanDisk. Ce dernier ne délivre cependant pas de bonnes performances. Le Super Talent se montre légèrement plus efficace en pic d’activité, tandis que le Crucial est un peu moins consommateur. Il est important d’intégrer la performance à l’équation, voyons donc maintenant le rapport performance par Watt.

C’est au niveau des opérations E/S aléatoires que la différence entre les SSD eux-mêmes est plus importante que celle qui sépare les disques durs des SSD. La solution de Crucial et le disque dur Samsung ne brillent pas vraiment par leurs performances, et le SanDisk ne doit son score moyen qu’à sa seule efficience, particulièrement bonne. C’est toutefois le nouveau SSD OCZ qui émerveille : cinq à six fois meilleur sur le ratio performance/Watt que les disques durs. C’est précisément ce que le premier article aurait du souligner : la plupart des SSD ne sont tout simplement pas à ce niveau – jusqu’ici tout du moins, comme nous le montre OCZ.

Lectures en flux continu

Dans l’article initial, nous avions émis une assertion qui s’est avérée fausse, à savoir que les disques durs consommeraient presque aussi peu lors d’opérations en lecture séquentielles qu’en idle. Ceci est valable pour de nombreux disques 3,5 pouces, dont l’activité mécanique nécessite plus d’énergie que les disques 2,5” destinés aux portables. Le fait est que les disques pour portables atteignent souvent un pic de consommation lorsqu’ils doivent fournir une forte bande passante liée aux flux de données.

Place aux résultats en lecture de flux continus sous IOMeter, profil qui n’applique que des opérations de lectures séquentielles réparties également en blocs de 64, 128 et 256 Ko.

A l’exception du modèle de SanDisk, plus lent mais aussi moins gourmand comme nous l’avons déjà dit, tous les SSD surpassent les disques durs lorsqu’il s’agit de débits sortants. La hausse du nombre d’opérations d’E/S par seconde se traduit par un nombre de blocs d’information plus conséquent ce qui signifie en clair que les taux de transfert sont meilleurs. Les résultats sont très différents pour les débits en écriture, mais vu la proéminence de l’activité en lecture sur celle en écriture, nous n’approfondirons pas sur ce point pour le moment. Le Samsung HM320JI, un des meilleurs au niveau des débits sortants, affiche le meilleur résultat de l’ensemble des disques durs. Une fois de plus, la solution OCZ met tout le monde d’accord au niveau des performances. L’heure est venue de voir ce qu’il en est pour la consommation durant les lectures de flux continus :

Les débits élevés mènent clairement les disques durs à leur consommation de pointe, alors que de nombreux SSD nécessitent plus d’énergie pour les accès séquentiels que dans ce cadre. Le nouveau Seagate Momentus 5400.5 est le seul à même de surpasser les SSD Crucial et Mtron. Le MasterDrive de Super Talent s’en tire bien, mais une fois encore, le grand gagnant est le SSD d’OCZ : seulement 0.6 W de consommation pour afficher le meilleur débit du lot. Souvenons nous que les performances du SanDisk sont décevantes, ce qui se reflète sur les scores en performance par Watt.

Un SSD délivre de meilleures performances par Watt lorsqu’il atteint son débit séquentiel maximal. Le seul SSD qui emporte tout sur son passage est toujours l’OCZ SATA II 2.5”, sur lequel nous n’avions pas encore mis la main lors du dernier article lorsqu’il s’agissait de comparer quatre SSD.

Lecture DVD

Vous avez été nombreux à nous demander d’inclure une charge de travail sollicitant les disques durs ou SSD de façon contrôlée et reproductible par tous, par exemple la lecture vidéo, qui nécessite un flux constant. Le fichier VOB de Terminator 2 que nous avons déjà utilisé à maintes reprises a donc été utilisé et nous en avons profité pour inclure VLC media player à notre script de test. La consommation moyenne a été relevée en effectuant des mesures de la millième à la deux-millième seconde.

Commençons par les exceptions : du côté satisfactions, la solution d’OCZ est vraiment le SSD le plus attirant, puisqu’il délivre des performances de premier plan pour une consommation extrêmement basse. Il lui suffit ici de 0,3 Watts pour assurer la lecture d’un DVD. A l’opposé, le SSD SanDisk consomme peu lui aussi, mais les performances ne sont pas au rendez-vous.

Grâce à son mode idle basse consommation, l’Hitachi Travelstar 7K200 est en mesure d’effectuer cette tâche en nécessitant seulement 0,8 Watts, c’est-à-dire moins que les SSD Crucial, Mtron et même le nouveau Super Talent. Les autres disques durs affichent une consommation située entre leur niveau en veille et en pointe, ils ne s’en sortent donc pas si mal.

Nous avons ensuite relevé la consommation de toutes les solutions durant mille secondes comme expliqué précédemment :

Le disque Hitachi effectue clairement la plupart de la tâche dans son mode idle basse consommation. Malgré quelques pointes de plus de 3 Watts, l’efficience est très bonne en lecture vidéo. Cependant, les SSD d’OCZ et SanDisk s’avèrent plus économes. Au contraire du Hitachi, les autres disques durs ne présentent pas de pics mais consomment constamment une grande quantité d’énergie.

Consommation en idle

Dernier test et non des moindres, nous voulions savoir quelle était la meilleure solution au niveau de la consommation en idle. Nous avons appris que si les disques durs pouvaient avoir des mécanismes d’économie d’énergie complexes, ce n’est en revanche pas le cas des SSD. Regardons à présent la consommation en veille après dix minutes d’inactivité sous Windows Vista.

Rappelons au préalable que nous avons désactivé les options d’économie d’énergie dans l’OS pour s’assurer que les valeurs relevées correspondent aux seules caractéristiques des solutions testées et non pas les fonctionnalités de Vista.

Votre portable n’est pas fréquemment sollicité ? Tant mieux, on voit ici qu’un disque dur classique n’est pas si mauvais que ça en idle. Avec 0,7 à 1 Watt suivant les disques, on est en dessous des valeurs de trois des cinq SSD. Si la forte consommation du Mtron sur ce benchmark était prévisible, et nous nous attendions à ce que le SanDisk soit encore plus économe puisque c’est une des caractéristiques des SSD basse performance. Le MasterDrive MX de Super Talent n’est pas en mesure de devancer les disques durs, puisqu’il atteint en veille la même valeur que le plus gourmand d’entre eux.

Une fois de plus, le SSD d’OCZ établit de nouveaux records avec seulement 0,2 Watts en idle.

Conclusion

Une première conclusion s’impose d’emblée : l’OCZ SATA II 2.5“ SSD, basé sur une solution Samsung, est le meilleur SSD de notre petit panel. Il est à même de devancer le Mtron en termes de performances dans de nombreux tests, quant à sa consommation, elle n’a tout simplement pas d’égal. Voilà le genre de résultat qu’on attend d’un SSD, un tel modèle n’existait pas il y a encore peu de temps.

Deux constats émergent par ailleurs et l’un d’eux appuie la conclusion que nous avions faite dans l’article original : pour la plupart, les SSD ne sont pas encore les solutions qu’on attend et certains peuvent même contribuer à consommer la batterie de votre portable plus vite que prévu. Ceci vaut dans les contextes où les besoins sont limités, par exemple la lecture de DVD, ou bien lorsqu’ils se mettent en idle de façon prolongée. Par ailleurs, il apparaît clairement que les SSD consomment moins que les disques durs lorsqu’ils sont vraiment sollicités. On en voit l’illustration dans les benchmarks de lecture aléatoire et séquentielle. Comme toujours, la conclusion n’est ni noire ni blanche et l’avis pour ou contre un SSD ne peut se faire que produit par produit, après avoir analysé des conditions d’utilisation et applications envisagées.

En charge, les SSD l’emportent

La plupart des SSD de cet article devancent les disques durs au niveau des performances E/S aléatoires ainsi qu’en débit (lecture séquentielle). Sur le premier point, les SSD ont une consommation similaire à celle des disques durs et ces derniers se montrent plus gourmands sur le deuxième point. Le débit des SSD étant souvent plus conséquent, ils sont également à leur avantage au niveau du ratio performance par Watt, puisqu’à moindre consommation, les performances sont meilleures. Ceci s’applique donc aussi pour les performances en accès aléatoires, bien que l’écart en faveur des SSD ne soit pas aussi important. Voilà pour les domaines où ces solutions dominent.

Les disques durs consomment peu en idle et à faible charge

Les deux autres benchmarks montrent l’avantage des disques durs lorsqu’ils restent en veille, ou bien quand il s’agit de lire un flux de données continu, comme la lecture vidéo à même le disque dur. Le test de lecture vidéo qui a été demandé montre la suprématie du SSD OCZ. Le disque dur sera nettement battu par les prochains SSD, mais l’Hitachi Travelstar 7K200 parvient tout de même ici à devancer la plupart des autres solutions grâce à son mode idle basse consommation qui régule sa consommation tout en lui permettant de maintenir les performances nécessaires (les plateaux ne s’arrêtent pas de tourner pour autant). Si l’on fait abstraction du SSD SanDisk, aussi lent qu’il consomme peu, et de la nouvelle référence crée par OCZ, les disques durs l’emportent sur cet aspect.

En veille, les résultats sont quasiment les mêmes. Nous avons donc relevé la consommation des solutions après dix minutes d’activité, ce qui leur permet d’atteindre les modes de consommation les plus économes s’ils sont implémentés. Les fonctions d’économie d’énergie propre à Windows ont toutes été désactivées afin de ne pas créer un biais dans ce test. Une fois de plus, exception faite de l’OCZ, les SSD marquent le pas derrière les disques durs, leur consommation en idle étant tout simplement trop élevée.

Conséquences

Comme cela a déjà été dit, le désavantage en termes de consommation inhérent aux vieux SSD vient de leurs contrôleurs SATA inefficaces, et bien que notre article sur les SSD s’est retrouvé biaisé par une erreur au niveau du test d’autonomie pour laquelle nous vous présentons nos excuses, les conclusions n’étaient pas à côté de la plaque.

Nous déconseillons donc l’achat de de n’importe quel SSD sans connaître les tenants et aboutissants au niveau des performances et de la consommation. Les SSD ne contribuent globalement pas à prolonger l’autonomie d’une batterie, et lesmeilleurs résultats sont obtenus lorsque le bon SSD est associé à la bonne application.

D’énormes différences existent non seulement entre les SSD, mais aussi entre les disques durs. Nous avons vu qu’un disque à 7,200 tr/min pouvait être plus efficace sous certaines applications, tandis qu’un 5,400 tr/min peut l’emporter dans certains tests sur un 7,200 tr/min sensé être plus véloce. D’autre part, consommation et rendement varient considérablement d’un modèle à l’autre ; une fois de plus, il est primordial de bien s’informer avec des tests complets avant d’investir.

L’ajustement du protocole de test pour évaluer disques durs et SSD a pour conséquence de donner des résultats différents. Là où nombreux sont ceux qui se sont attachés à l’étude de la performance sous divers angles – la plupart du temps en relevant la consommation en veille et à pleine activité – il sera de plus en plus important d’analyser la consommation des solutions à l’aide de tests les plus pratiques possibles. Comptez sur nous pour trouver des informations en ce sens dans les prochains articles sur les disques durs comme sur les SSD.