Raja Koduri veut des GPU consommant 200-220 W, pas plus

Les GPU d’Intel actuels et à venir s’adressent à la masse, pas à quelques fortunés prêts à débourser 2000 euros lors de l’achat d’une carte graphique et qui leur coûtera ensuite cher en électricité… Pourquoi pas, même s’il nous semblait que NVIDIA et AMD proposaient aussi des références de milieu et d’entrée de gammes.

Le haut de gamme de la série Arc Alchemist, les cartes graphiques Arc A770 et A750, ont des TBP qui n’excèdent pas 225 W, à contre-courant des fleurons d’AMD et de NVIDIA dont les TGP par défaut sont de respectivement 355 W et 450 W. Bon, dans les faits, les GeForce RTX 4000 sont des modèles d’efficacité énergétique lorsqu’il s’agit de jouer. En outre, en matière de performance, l’Arc A770 rivalise au mieux avec la GeForce RTX 3060 Ti, une référence à 200 W de TGP. Selon Raja Koduri, une consommation mesurée restera cependant le mot d’ordre pour les prochaines générations (Battlemage et Celestial) : il ne souhaite pas se lancer dans une surenchère de watts, l’une des critiques formulée par AMD envers NVIDIA pour la génération actuelle.

Image 1 : Raja Koduri veut des GPU consommant 200-220 W, pas plus
© Intel

Koduri estime que la consommation idéale pour un GPU se situe autour de 200-225W. C’est ce qui ressort d’une interview accordée à Gadgets360.

Intel cible le client lambda

Gadgets360 : “Les GPU modernes consomment des quantités déraisonnables d’énergie, même si les fabricants ont adopté des nœuds de processus plus efficaces. Les alimentations de 600W et 800W deviennent la norme. Intel suivra-t-il également cette tendance ?”

Raja Koduri : “La performance par watt, ou le fait de fournir des performances supérieures à une puissance inférieure, est ma priorité absolue. Il y aura toujours quelqu’un de très habile qui pourra dire “Je vais vous donner plus de jus”, mais mon objectif est de réduire la puissance. L’autre problème que je trouve dans le fait de se contenter d’augmenter la puissance et de se vanter dans des benchmarks, c’est que même si c’est bien d’un point de vue marketing, il y a un nombre limité d’utilisateurs de PC qui peuvent simplement acheter une telle carte et l’utiliser. Cela réduit considérablement votre marché global, n’est-ce pas ?”

Gadgets360 : “Cette approche du marché de masse signifie-t-elle que vous vous concentrez d’abord sur les produits de milieu et de bas de gamme, avant de proposer des produits haut de gamme ?”

Raja Koduri : “Le haut de gamme n’a pas de limite à l’heure actuelle. Quelle est la définition du haut de gamme ? Est-ce que c’est 600 watts ? Il est évident que nos partenaires et nos clients veulent des SKU de prestige pour se vanter, et nous cherchons toujours à trouver des moyens de le faire. Mais ma priorité à ce stade est de toucher le public de base, avec un seul connecteur d’alimentation. Et cela peut vous amener à 200-225W.”

Des cartes Arc Alchemist proposées à 300-400 euros

Vous l’aurez donc compris, avec ses GPU, Intel cible la masse des utilisateurs. Les Arc A770 et A750 coûtent respectivement 460 euros et 380 euros. Pour la majorité des consommateurs, ce sont effectivement des montants raisonnables ; en tout cas, plus que les 1400 et 1860 euros min exigés pour les GeForce RTX 4080 / RTX 4090, qui proposent bien entendu des performances incomparables. Après, ce n’est certes pas encore le cas avec les générations Ada Lovelace et RDNA 3, mais les catalogues de cartes graphiques NVIDIA et d’AMD ne se limitent heureusement pas à des GPU aussi onéreux. Bref, ce que sous-entend Raja Koduri se vérifie peut-être en partie dans certains secteurs, celui de l’automobile par exemple, mais sur le marché des CPU / GPU, jusqu’ici, faire du très haut de gamme n’a jamais empêché AMD et NVIDIA de proposer d’autres produits plus accessibles à côté.

En revanche, au-delà du prix d’achat, le coût d’utilisation d’une carte graphique, donc sa consommation, pourrait effectivement devenir un critère prépondérant à l’avenir. Si en France, pour les particuliers, le prix de l’électricité est resté artificiellement stable en 2022 grâce – ou à cause, selon le point de vue – du bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement, il a flambé dans bon nombre d’autres pays européens. Or, déjà en juin 2023, selon un sondage mené par TechPowerUp auprès de son lectorat portant sur la consommation d’énergie des composants PC, l’impact sur la facture d’électricité était la principale inquiétude.

Source : Gadgets360

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