Test : AOC CQ32G1, le 32 pouces WQHD 144 Hz FreeSync le moins cher du marché

L’idéal pour s’en mettre plein la vue ?

Image 1 : Test : AOC CQ32G1, le 32 pouces WQHD 144 Hz FreeSync le moins cher du marché

L’écran gamer AOC CQ32G1 ne fait pas partie de la gamme AGON, et se range plutôt dans la gamme AOC Gaming. Cette dernière regroupe des écrans à prix minimum, alors que les AGON font plutôt dans le luxe. Actuellement, ce 32 pouces est le moins cher de sa catégorie pour les joueurs, et nous voulions absolument le tester pour cette raison.

L’écran est disponible au prix de 399 euros, et rogne sur quelques détails pour réduire la facture de 100 euros par rapport à son homologue AG322QC4 chez AGON, vendu plutôt dans les 499 euros. Côté affichage toutefois, le CQ32G1 promet du WQHD à 144 Hz sur une diagonale de 32 pouces, avec une dalle LCD à techno VA (MVA), le tout avec la gestion du FreeSync avec LFC.

Caractéristiques

Diagonale31,5 pouces
Pitch pixel (mm)0,2724 (H) × 0,2724 (V)
Luminosité300 cd/m²
Taux de contraste3000:1 (statique) 80 millions:1 (dynamique)
Temps de réponse1 ms (MPRT)
Angle de vision178° (H) / 178° (V) (CR>10)
Gamut couleurNTSC 103% (CIE1976) / sRGB 124% (CIE1931)
Définition2560 × 1440 @ 144Hz – DisplayPort, HDMI #2
2560 × 1440 @ 75Hz – HDMI #1 
Couleurs16,7 millions
EntréesHDMI 1.4 × 2, DisplayPort 1.2 × 1
Consommation37 W
Haut-parleursNon
Fixation murs VESA100mm x 100mm
Ajustement d’écranInclinaison : -5° ~ 23°
Volume avec pied (mm)530,34 (H) × 713,11 (W) × 244,86 (D)
Poids kg7,28

Design simple mais très correct

Pas grand chose à signaler côté design, si ce n’est que l’écran adopte des règles simples pour réduire son prix. Le principal détail à retenir, c’est son pied, qui ne permettra pas de réglage en hauteur. La dalle pourra pivoter verticalement, mais pas se mettre en mode portrait non plus. Pour info, un pied réglable en hauteur ajoute entre 20 et 30 dollars à la note de fabrication d’un moniteur.

Du très classique

Le plastique règne en maître, mais l’écran ne fait pas trop entrée de gamme. Tous les revêtements sont mats, ce qui est un bon point. Certaines touches de rouge texturé donnent une pointe “gaming”. Le montage de l’écran est simplissime, sans outil. L’alimentation est intégrée au boîtier. Nous préférons les alimentations externes, plus faciles à changer en cas de problème.

Ergonomie classique, consommation

L’ergonomie du moniteur reste en entrée de gamme, avec le traditionnel menu de configuration d’AOC, et des boutons sous le cadre pour le contrôler. Rien de bien rebutant, mais les écrans AGON profitent d’un petit joystick de configuration plus pratique à utiliser. On n’aura pas non plus droit aux haut-parleurs intégrés, qui nous semblent souvent utiles pour dépanner quand on privilégie le casque audio pour jouer.

Attention, un seul des deux ports HDMI gère le WQHD à 144 Hz, l’autre sera limité à 75 Hz. On aura droit à une sortie casque en cas de besoin, mais pas plus, notamment pas de ports USB. Notez enfin que le fabricant annonce des rebords de 5+2 mm, alors qu’en réalité, ils font bien 6+3 mm. Dommage de rogner sur les chiffres officiels pour faire meilleure figure…

Consommation

ActivitéConsommation
Éteint0,8 W
Veille0,8 W
Calibré (150 cd/m²)24,2 W
Maximal (323 cd/m²)40,5 W

L’écran consomme autant en veille qu’éteint à la main, la petite LED rouge de veille ne faisant aucune différence sur notre wattmètre. Il n’y a pas d’interrupteur pour faire tomber la consommation à 0,0 W.

Qualité d’affichage et réglages conseillés

L’avantage des dalles VA, c’est le profondeur des noirs affichés. Ce taux de contraste très élevé donne toujours une excellente impression de qualité d’image, avec des couleurs vives et profondes. Nous avons mesuré l’écran avec la nouvelle sonde DataColor SpyderX (que nous testerons bientôt), qui a le mérite cette fois de bien mesurer les noirs et donc le taux de contraste.

Image 15 : Test : AOC CQ32G1, le 32 pouces WQHD 144 Hz FreeSync le moins cher du marché
7/10

Datacolor SpyderX Elite

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Bien mais peut mieux faire

Le taux de contraste est donc très bon, à 2309:1 à luminosité maximale (323 cd/m²). L’espace de couleur est aussi plutôt impressionnant pour un écran classique (sans point quantique), avec une couverture quasi-totale (91 %) de l’espace DCI-P3, ce qui est bon pour les cinéphiles. Pour le reste, l’écran est un peu à côté de l’idéal d’affichage, avec une température un peu haute, un gamma qui ne touche jamais la cible de 2,2 (2,1, 2,0 ou 2,4 selon les réglages), et une fidélité de couleur juste à la limite du bon. Il faudra donc le calibrer pour les perfectionnistes.

Avec notre sonde, voici les réglages que nous avons effectués pour toucher les 6500°K, et une luminosité de 150 cd/m² (120 cd/m² nous paraît un peu juste) : 

Rouge48
Vert50
Bleu47
Luminosité33
Gamma1 (2,1)

La bonne nouvelle, c’est qu’AOC met à disposition un profil de correction de couleur avec les pilotes de l’écran, sur cette page. Nous ne l’avons toutefois pas testé.

Temps de réponse des pixels

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Passons aux choses sérieuses. Nous conseillons le réglage “Medium” sur l’overdrive pour éviter l’overshoot des pixels, qui provoque du reverse ghosting (que vous verrez en page suivante). Dans ces conditions, la dalle VA ne parvient pas vraiment à tenir les 7 ms nécessaires pour éviter l’effet de ghosting (image fantôme résiduelle, traînées) à 144 Hz. Nos mesures se font avec un appareil photo à 1000 images par seconde.

Parfois trop lent, comme toutes les dalles VA

Sur notre mire, le mouvement des pixels pour changer la couleur affichée (ce qu’on appelle le temps de réponse) se fait effectivement autour de 7 ms pour certaines transitions de couleurs, mais beaucoup plus pour certaines autres couleurs. On monte parfois à 16 ms, ce qui provoque de grosses traînées (fort ghosting) à l’écran entre certaines couleurs.

C’est ici le problème de toutes les dalles VA (un peu moins pour les dalles VA de Samsung, légèrement plus rapides). La lenteur se trouve souvent quand un pixel doit passer d’un état maximal (255 ou 0) à un état intermédiaire (vers du gris souvent). Ça touche donc les couleurs primaires. En pratique, c’est surtout le noir qui va “baver” à l’écran en mouvement, avec de grosses traînées visibles à l’oeil nu.

Une dalle TN est immensément plus rapide, et permettra donc d’éviter le ghosting afin de tirer parti des hautes fréquences de rafraîchissement. Exemple type : l’écran le plus rapide que nous ayons testé est l’Alienware 25, à 3 ms sur toutes les transitions de couleurs. On reste toutefois sur du TN.

La techno IPS nous semble encore être le meilleur compromis, même pour les joueurs. L’IPS est plus stable sur toutes les transitions de couleurs, avec un rendu très appréciable et de très larges angles de vision. Certes, le contraste est moins élevé (au niveau du TN à 1000:1 environ). Les meilleures dalle IPS sont actuellement à 7 ms en moyenne, ce qui est adapté au 144 Hz, malgré quelques pics à 12 ms.

Netteté et retard d’affichage

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Nos mesures à 1000 fps montrent tout d’abord un retard d’affichage moyen de 9 ms en mode “Low Input Lag”, ce qui est largement suffisant pour les joueurs.

Voici une prise de photo en suivant le mouvement à l’écran. C’est très représentatif de ce qu’on peut voir à l’oeil nu, mais il faut l’interpréter à la lumière des chiffres de temps de réponse de la page précédente. Car sur les couleurs ici, le ghosting reste très raisonnable visuellement. On voit, par rapport à l’écran le plus rapide que nous ayons testé, que le CQ32G1 s’en sort plutôt bien, mais le ghosting reste présent, alors qu’il est totalement absent sur la dalle TN de l’Alienware 25. Notez que ghosting et flou de mouvement sont deux choses différentes, mais que le premier peut empirer le second.

Reverse ghosting en mode Boost

On voit ici que le mode d’overdrive Strong provoque une image fantôme aux couleurs “négatives” à cause de l’overshoot (dépassement) des pixels, trop violemment poussés électriquement. Et encore cette image fantôme est beaucoup plus visible sur d’autres couleurs ! Le mode Boost de l’écran, qui éteint le rétroéclairage entre chaque rafraîchissement, fonctionne à 144 Hz, mais impose un overdrive en Strong, et ne peut donc pas se débarrasser des images résiduelles malgré une netteté bien meilleure à l’oeil nu. Le résultat est parfait, sans aucun ghosting, sur la dalle TN de l’Alienware 25.

Bref, il est bien clair que la valeur de 1 ms MPRT annoncée par le fabricant est fantaisiste.

Comportement FreeSync et G-Sync Compatible

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Nous avons testé l’écran en FreeSync natif et en G-Sync. On retrouve globalement les mêmes remarques que dans notre dossier explicatif sur la compatibilité des écrans FreeSync avec les GeForce. Selon nos tests, l’écran quadruple son rafraîchissement à 20 ips (80 Hz), le triple entre 21 et 28 ips, le double entre 29 et 52 ips, et se cale en natif à partir de 53 ips. Du coup, on n’est pas vraiment dans la ligne des 48-144 Hz avec LFC annoncé par le fabricant.

Le sujet reste donc toujours aussi mystérieux, et on a encore mieux : en FreeSync natif, l’écran continue de doubler son rafraîchissement jusqu’à 55 ips (montant alors à 110 Hz, mais le compteur devient un peu fou). Puis se cale en natif à 56 ips… Mais seulement en montée ! En baisse d’images par seconde, la limite revient à 53 ips. Bref, encore une fois, on constate que l’écran à un comportement plus stable lorsque piloté par une GeForce (G-Sync Compatible) que par une Radeon en FreeSync natif ! En revanche, l’overdrive de l’écran est purement et simplement désactivé en mode G-Sync Compatible avec une GeForce, ce qui est fort dommage. Nous pensons que c’est un bug du firmware, car l’option n’est pas grisée, réglable, mais sans aucun effet.

La question du scintillement (flickering)

Le flickering mis en évidence par NVIDIA pour ne pas certifier certains écrans G-Sync Compatible, nous intrigue depuis le début, surtout que nous l’avons aussi constaté sur un écran G-Sync natif… En fait, il s’agit d’un changement de luminosité, léger mais visible, qui s’effectue lorsque l’écran modifie brusquement son taux de rafraîchissement avec de gros écarts. En pratique, on le verra dans la zone critique de changement de rafraîchissement à 53 ips, ou l’écran passe de 104 à 53 Hz. Du coup, le scintillement est uniquement visible et gênant si votre jeu oscille régulièrement à plus et moins de 53 ips. C’est un cas de figure assez rare que nous ne considérons finalement pas trop grave.

Nous pensons donc que cet écran CQ32G1 ne sera pas certifié par NVIDIA (et pas seulement à cause du flickering), mais nous le considérons pour notre part largement utilisable avec une GeForce.

Conclusion

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7/10

AOC Gaming CQ32G1

On aime
  • Taille généreuse à prix correct
  • Finitions correctes
  • Finement configurable selon les goûts
  • Faible retard d'affichage
  • Fonctions gaming présentes (viseur, ips, etc)
  • Couverture DCI-P3 pour les films
On n’aime pas
  • Temps de réponse insuffisant de la dalle VA
  • Réglages un peu approximatifs en usine
  • Overdrive désactivé en mode G-Sync Compatible
Verdict :

Ce moniteur AOC CQ32G1 affiche un bon compromis qualité-prix, et sa seule réelle faiblesse réside dans la technologie VA de sa dalle, que nous considérons encore un peu trop lente pour les joueurs. En tout cas un peu trop lente pour tirer totalement parti des 144 Hz. Reste qu’en pratique, l’écran affichera une image toujours plus nette qu’une dalle à 60 ou 75 Hz, avec un bénéfice bien visible à l’oeil nu. Toutefois, nous conseillons toujours un 27 pouces, qui nous semble être une diagonale idéale pour du WQHD. Si vous voulez vraiment un très grand 32 pouces avec ces caractéristiques gaming (et aussi pour les films), le prix du CQ32G1 devient toutefois très intéressant… Mais soyons clair, avec un prix plus élevé, la note de cet écran aurait baissé, et il n’aurait pas eu d’étoile.